Ce à quoi Guy Morel répond d'abord :
@Fiabilité ( suite)
"Or
Guy Morel, cet ennemi juré du républicanisme, doute explicitement de la
fiabilité de la position d’Alain Peyrefitte mais ne doute pas - ou «
oublie » de douter publiquement – de la fiabilité des positions de
Jacques Narbonne reprise par sans critique notamment par Isabelle
Voltaire. N’est-il pas en train justement de combattre les produits
dérivés du republicanisme en protégeant le noyau historique ?
MD”
Je veux rassurer MD : j’applique le même principe de précaution aux mémoires de Narbonne qu’aux confidences de Peyrefitte.
Pour éviter d’être accusé à nouveau de protéger un quelconque “noyau
historique”, j’ajoute que j’applique la même méthode à des documents
pourtant officiels et consacrés comme tels. Par exemple au Plan
Langevin-Wallon dont tout le monde cause, de Philipe Nemo à Philippe
Meirieu, sans disposer des comptes-rendus des séances de travail au
cours desquelles il fut élaboré, c’est-à-dire sans connaître les
négociations de toutes sortes qui ont dû avoir lieu entre les
participants à cette élaboration, c’est-à-dire sans rien savoir des
enjeux réels de ce plan.
Rédigé par : Guy morel | le 09 mars 2011 à 11:56
Puis Guy Morel rajoute :
@Fiabilité encore
Pour prolonger ma réponse à MD sur le principe de précaution qui
consiste au moins à croiser les sources et à les critiquer et à
rétablir le contexte de manière large, je signale aux lecteurs de ce
blog le texte d’une conférence prononcée en 1974 devant un parterre de
francs-maçons par l’Inspecteur général G. Belbenoît, alors vice
président de la Ligue de l’enseignement, conférence qui n’est pas, me
semble-t-il, sans rapports avec les mesures préconisées en 1968 par
Alain Peyrefitte, mesures en partie réalisées dans les IO pour le
primaire de 1969.
C’est à http://www.samuelhuet.com/paid/43-melanges/727-g-belbenoit-reflexions-profane-eveil
La lecture ce ce document dans une perspective delordienne pourrait
donner naissance à la thèse suivante : le général de Gaulle, premier
pédagogiste en 1968, fut rejoint quelques années plus tard par les
frères trois points. À moins que ça ne soit l’inverse et que les-dits
frères aient travaillé en sous-main avant 1968 à convertir le général
au pédagogisme.
Rédigé par : guy morel | le 09 mars 2011 à 12:19
*
* *
Reprenons donc :
A propos des extraits du livre d’Alain Peyrefitte « C’était de Gaulle »
La situation théorique / politique est différente pour ce qui
fait partie des références à la question algérienne et ce qui fait
partie des références à la question scolaire.
Sur la question algérienne, existaient déjà des citations - mais
toujours partielles - des positions attribuées au général de
Gaulle par Alain Peyrefitte. Mon rôle a été ici simplement de fournir
des citations non tronquées mais je ne révélais rien de radicalement
nouveau.
Par contre, pour ce qui concerne la question scolaire, il n’y
avait jusqu’à maintenant non seulement aucun document publié sur
Internet mais aucune référence sur « tout support » et personne
ne faisait référence aux positions attribuées au général de Gaulle
par Alain Peyrefitte sur ce sujet. Mo rôle a été ici de faire connaître
des positions qui étaient inconnues jusqu’ici.
1) La référence à la situation algérienne
Je remarque que Luc Cédelle -
dans son message du 09 mars à 10:21 -
aussi bien que Guy Morel – dans ses messages du même jour à
11:56 et
12
:19 - semblent se focaliser sur la question algérienne car ils ne
parlent pas ou ne parlent explicitement ni des
citations de de Gaulle
rapportées par Alain Peyreffitte portant sur la question scolaire
ni du
rapport en 27 points de la commission « Gauthier-Peyrefiite
».
Or si je peux admettre que l’on puisse « se poser des questions » sur
les citations de de Gaulle sur l’Algérie, je pense que l’on ne
peut douter
- ni de l’existence du rapport en vingt-sept points sur la rénovation pédagogique
- ni au minimum du fait qu’il n’a pas provoqué de scandale de la
part de de Gaulle – à ma connaissance mais que l‘on me détrompe s’il en
existe une preuve - lorsqu’il a été présenté par Alain Peyrefitte
au conseil des ministres de février 67.
Or ces deux points - non douteux à mon avis – suffisent à montrer à mon
sens qu’il n’y a pas d’opposition ni du Gaullisme – mais cela on
le savait – ni du général de Gaulle au "pédagogisme".
Il y a donc eu de ma part une erreur, disons « pédagogique
», qui vient du fait que j’ai parlé dans le même message de la
question algérienne et de la question scolaire mais je pense
quand même que mon intention était claire :
- mon but essentiel en fournissant les
chapitres complets du livre « C’était de Gaulle » sur la situation
algérienne était, comme je l’indique
explicitement dans «
Le général de Gaulle est le premier "pédagogiste" » de donner des «
citations que vous trouverez, dans leurs contextes (souligné par moi) », ce que l’on ne trouvait pas sur Internet jusqu’à ce jour.
- dans mon message
supra du 08 mars 2011 à 17:22 sur ce blog, je présente ces textes comme un «
Petit +
», c'est-à-dire explicitement comme non centraux par rapport au
sujet traité qui est clairement la position de de Gaulle sur l’école.
Ceci dit, à mon avis -je répondrai ultérieurement plus précisément au
message de Luc Cédelle qui parle explicitement de la question
algérienne, question qui est une question politique centrale -, je ferai quelques simples remarques :
-ces citations
sur l’Algérie, lorsqu’elles sont non isolées de leur contexte [*]
montrent bien que l ‘esprit général de ce que dit de Gaulle n’est pas
étranger à l’esprit des citations réduites qui sont habituellement
faites, notamment par des sites défendant la position de l’OAS,
sur « colombey-les-deux-mosquées » et sur «
le-président-arabe-à-l’élysée », ce qui n’est somme toute pas étonnant
provenant de la part d’un maurrassien comme de Gaulle. Eric Zemmour
-je ne comprends pas l’argumentation de Luc Cédelle
: la question à mon sens, à moins de considérer de Gaulle comme LA
référence, n’est pas que certains «
puissent
exprimer tranquillement une profession de foi aux accents racistes
(”Nous sommes quand même avant tout un peuple européen de race blanche,
de culture grecque et latine, et de religion chrétienne.”) en la
mettant entre guillemets et sous la responsabilité du général De
Gaulle… » puisque, après tout, ils ne pourraient pas le
faire si l’on ne pouvait pas soupçonner de Gaulle de ce type de pensée.
Or si l’on prend très simplement l’histoire du gaullisme, il est
manifeste que le «
Je vous ai compris
» était un soutien de de Gaulle au nationalisme français
colonialiste. Et on se demande bien pourquoi en ce sens, le général
serait devenu brutalement anticolonialiste progressiste alors que les
déclarations reproduites par Alain Peyrefitte montrent simplement la
continuité nationaliste du général qui souhaite une nation française «
pas trop impure ». Il semble d’ailleurs que ce que je dis ne soit pas nouveau et
correspond à la thèse de Benjamin Stora que je citais dans «
Avoir l’oreille du ministre est dangereux … ».
-
au fond, je pense qu’il fallait publier ces
textes et qu’il faudra avoir un débat sérieux sur le sujet : ces textes
sont certes extrêmement gênants au moins pour ceux qui défendent l’idée
d’un de Gaulle progressiste. Mais faut-il faire ce que tout le spectre
politique a fait, avec le succès que l’on connaît, pour le Front
National : pousser les cendres sous le tapis pour s’étonner
ensuite du fait que le tapis prenne feu ?
[*] Lire intégralement
http://michel.delord.free.fr/cdgap-2mosquees.pdf que j’ai justement publié pour que les internautes puissent voir le contexte de ces citations.
2) La position de de Gaulle sur l’école et en particulier l’école primaire.
En ce cas, comme je l’ai dit, je suis le premier sur internet -
cela peut se vérifier – à publier les vingt-sept points sur la
rénovation et à évoquer ces positions d’Alain Peyrefitte et du général
de Gaulle sur l’école.
On peut donc légitimement se demander pourquoi, au bout de plus de 10
ans après publication,
personne n’évoque ces positions et
pourquoi l’on ne présente comme position de de Gaulle sur l’école –
et sans aucun recul critique sur l’allégement des programmes – que celle de Jacques Narbonne qui donne -
c'est un euphémisme - une image beaucoup plus
antipédagogiste du général que celle fournie par Alain Peyrefitte.
Dans ces conditions on ne peut que s’étonner, comme je l’ai déjà dit,
de la position exprimée par Guy Morel à la publication de mon texte
puisqu’il dit explicitement ce que je cite à nouveau :
@ Fiabilité
Quel est le degré de fiabilité des déclarations d’Alain Peyreffite qu’on nous rapporte ici ?
Rédigé par : guy morel | le 08 mars 2011 à 22:18
J’aurais donc compris qu’une attitude non sectaire de Guy Morel le
pousse à saluer d’abord positivement ma publication de ces documents
qui n’étaient disponibles nulle part - et qu'il n'a jamais mentionné -,
quitte à faire ensuite remarquer qu’ils donnaient une image
contradictoire par rapport à ceux de de J. Narbonne et que cela
permettait d’ouvrir un débat.
Mais ce n’est pas du tout ce qu’a fait Guy Morel : il a émis, de
manière complètement unilatérale, des doutes sur la fiabilité de ce qui
est rapporté par Alain Peyrefitte en n’en émettant aucun sur ce qui est
pourtant la position centrale et classique de l’antipédagogisme républicain -
partagée par le chevènementistes et les gaullistes
- c'est-à-dire la version rapportée par J. Narbonne. Et lorsque
je luis fais ce reproche, Guy Morel répond en deux temps.
Premier temps : le 09 mars 2011 à 11:56
Je veux rassurer MD : j’applique le même principe de précaution aux mémoires de Narbonne qu’aux confidences de Peyrefitte.
Rédigé par : guy morel | e 09 mars 2011 à 11:56
" J’applique le même principe de précaution aux mémoires de Narbonne qu’aux confidences de Peyrefitte" : affirmation absolument sans fondements … puisque, aussi bien au sein du GRIP qu’en public, Guy Morel
- non seulement n’a JAMAIS fait une seule remarque négative sur les positions de Jacques Narbonne
-mais il s'est même servi publiquement de passages de textes de J.
Narbonne pour défendre son point de vue … sans aucun "principe de
précaution".
Si Guy Morel a des écrits datés mettant en défaut mon argumentation, qu'ils les produisent.
Pour se convaincre de la véracité de ce que j'avance faire une recherche Google sur Narbonne, Morel.
Deuxième temps : 09 mars 2011 à 12:19 . Le message de Guy Morel mérite d’être entièrement cité :
@Fiabilité encore
Pour prolonger ma réponse à MD sur le principe de précaution qui
consiste au moins à croiser les sources et à les critiquer et à
rétablir le contexte de manière large, je signale aux lecteurs de ce
blog le texte d’une conférence prononcée en 1974 devant un parterre de
francs-maçons par l’Inspecteur général G. Belbenoît, alors vice
président de la Ligue de l’enseignement, conférence qui n’est pas, me
semble-t-il, sans rapports avec les mesures préconisées en 1968 par
Alain Peyrefitte, mesures en partie réalisées dans les IO pour le
primaire de 1969.
La lecture ce ce document dans une perspective delordienne pourrait
donner naissance à la thèse suivante : le général de Gaulle, premier
pédagogiste en 1968, fut rejoint quelques années plus tard par les
frères trois points. À moins que ça ne soit l’inverse et que les-dits
frères aient travaillé en sous-main avant 1968 à convertir le général
au pédagogisme.
Rédigé par : guy morel | le 09 mars 2011 à 12:19
Donc Guy Morel, incapable de répondre sur le fait qu’il n’ a jamais
fait une seule remarque négative sur les positions de J. Narbonne, est
obligé de créer une situation dans laquelle … Guy Morel me fait
dire .... ce qui l'arrange et qui est évidemment une grosse bêtise à
ses yeux. Il vaudrait mieux , pour paraitre pertinent, critiquer
ce que j'écris au lieu de parler de ce qui " POURRAIT donner
donner naissance à une thèse" ... fausse, bien sûr.
Ceci dit , quittons le terrain des justifications à court terme de Guy
Morel et reprenons ce que j'ai déjà dit dans le point IV de "
Le
général de Gaulle est le premier pédagogiste"
Pourquoi
personne ne s'appuie sur les textes d'Alain Peyrefitte sur l'école ? La
raison essentielle en est bien sûr que personne n'a intérêt à les
exhiber puisqu'ils mettent en cause aussi bien la problématique des
républicains que celles de leurs opposants. A cet égard , il est assez
remarquable de relire l'interview de Jacques Narbonne, conseiller du général de Gaulle pour l'éducation, interview intitulée De Gaulle et l'éducation : comment en sommes-nous arrivé là ? faite par Isabelle Voltaire et Claude Rochet en 2002 pour la revue Panoramiques. Dans cette interview parue deux ans après la publication du dernier du C'était de Gaulle d'Alain
Peyrefitte qui met complètement en cause la version de Jacques
Narbonne, les intervieweurs ne posent aucune question gênante.
Serait-ce parce qu'ils ne connaissent pas le texte d'Alain Peyrefitte,
qu'ils le connaissent mais n'en parlent pas ou tout simplement que,
comme ils ont envie de l'image d'un de Gaulle antipédagogiste, ils
n'ont pas du tout l'idée d'aller chercher des positions de de Gaulle
qui contredisent leur vision. Ils auraient au moins pu demander à
Jacques Narbonne pourquoi, dans son livre de 1994 De Gaulle et l'éducation : une rencontre manquée, il ne mentionne ni les vingt-sept points ni le conseil des ministres du 28 février 1968.
Comme Isabelle Voltaire intervient sur ce blog, elle pourra, si elle le désire, répondre à ces questions.
Cabanac, 13 mars 2011
Michel Delord
PS : Et je répéte donc ce que je disais plus haut, mais en le mettant à la forme affirmative :
Guy Morel, cet ennemi juré du républicanisme, doute explicitement de
la fiabilité de la position d’Alain Peyrefitte mais ne doute pas - ou «
oublie » de douter publiquement – de la fiabilité des positions de
Jacques Narbonne reprise par sans critique notamment par Isabelle
Voltaire. Il prétend donc combattre les produits
dérivés du républicanisme en en protégeant le noyau historique.
MD
Guy Morel serait-il un opposant au républicanisme ... mais à condition que cela ne touche pas au consensus ?
ANTIPEDO II quinquies
Contre Meirieu et Brighelli ? - 14 avril 2011
Toujours en retard je me permets de tenter de masquer ce retard avec un
texte dont vous pourrez constater qu'il ne s'agit pas d'un bouche-trou,
loin de là.
Puisque sur le fil "
Ecole primaire : les motivations profondes des instits «désobéisseurs»", Thierry Cabrol nous dit : “
Voyez-vous, M. Cédelle, il n’y pas forcément deux camps à opposer : ..., Brighelli versus Meirieu, etc…” et que Luc Cédelle y répond "
Je ne vous le fais pas dire.",
il n'est pas inutile de montrer qu'ils ont tout à fait raison,
c'est-à-dire qu'il peut exister une pensée qui reconnait qu'il y a bien
des positions communes entre Jean-Paul Brighelli et Philippe Meirieu.
Il s'agit de la version de Mai 2010 d'un texte écrit en 2008 intitulé "
Sur une prétendue opposition entre pédagogistes et antipédagogistes : Brighelli / Meirieu ou Meirieu / Brighelli" . En voci l'introduction par l'auteur :
Bien qu’elle ait encore quelque
difficulté à convaincre massivement parents et professeurs, une
ci-devant opposition « pédagogistes / « antipédagogiste » est en passe
d’apparaître comme celle qui, de toute évidence a cassé le consensus
scolaire. C’est ce que laissent accroire les meilleurs esprits. Par
exemple, présentant l’œuvre de Philippe Meirieu, un philosophe évoque
une «pensée pédagogique… […] dont la variété […] porte la marque d’une puissante personnalité intellectuelle ». Récemment, une journaliste voyait dans le blog de Jean-Paul Brighelli, « l’un des plus fréquentés - et des plus pointus - sur les questions d’éducation »…
Ici, à partir de la lecture comparative de deux ouvrages dont il est inutile de présenter les auteurs, La fabrique du crétin et L’école ou la guerre civile,
nous montrons que ces éloges sont très exagérés. Si ces deux
néologismes semblent délimiter deux camps, il serait excessif
d’affirmer qu’ils circonscrivent deux champs. Non seulement ces deux
ouvrages sont parfaitement identiques -mêmes descriptions, mêmes
analyses, mêmes références culturelles, mêmes conclusions…-, mais ils
ne contiennent aucune pensée sur l’école ; ils sont de part en part,
acritiques. Si bien qu’il devient même difficile de les référer à une
idéologie.
Se rejoignant sur ce point, l’inconsistance et l’incohérence de leur
pensée, leurs ouvrages respectifs consacrent la mort du professeur en
tant que transmetteur de la culture. C’était la condition de leur
succès médiatique.
A leur tour ces affirmations sont-elles exagérées ? Le lecteur jugera. Deux exemples entre cent.
Dans La fabrique du crétin, on rencontre d’étonnantes thèses de facture psychologique comme la suivante : « L’élève n’est une personne que dans la mesure où il est élève. » Puis, « Si le bébé n’est pas une personne, il n’est pas un individu -ni l’enfant, ni l’adolescent.» (page 167) Enfin, « Un élève appartient, en classe, à une communauté d’élèves. A peine s’il est un individu, même s’il reste une personne. » (page 32) N’est-ce pas « déblatérer sur ce que l’on ne connaît que par ouï-dire » ? écrit l’auteur. (page 43)
Dans L’école ou la guerre civile, on rencontre tout autant de perles comme celles-ci : « Il faut respecter cette Loi qui, elle, n’est pas discutable. » (page 144), [donc on en] « discute le contenu en classe de façon permanente. » (page 84) Et c’est le même auteur qui affirme : « Aujourd’hui, tout est mélangé et personne ne s’y retrouve : que les choses soient clarifiées une bonne fois pour toutes… » (page 164)
Alors ? Deux penseurs de l’école ou personnages de Tintin et Milou ?
Un tel charabia encensé par les médias ne fait-il pas honte à toute la profession ?
Suite
ICI du texte de Gilbert Molinier.
Bonne lecture
MD