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2002 : De l'enseignement à la remédiation
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"L'enseignement des mathématiques est un modèle
pour toutes les autres disciplines. Plus que n'importe quel autre, c'est
un enseignement qui a su se réformer et réfléchir
à ses propres problèmes."
Luc Ferry,
Ex Président du CNP ( Comité National des Programmes) Ministre de l'Education Nationale In "L'échec des maths à l'école", Science et vie n°1008, sept. 2001 |
" Mais n'en restons pas là : disons aussi que
dans d'autres domaines [que l'apprentissage de la langue],
les
élèves sont meilleurs. C'est vrai en mathématiques."
Denis Paget,
Snes-Fsu, «L'âge d'or n'a jamais existé» In Libération, 05/09/02 |
Le 17/12/2002 , le ministère publie les résultats des évaluations de cinquième, proposées pour la première fois cette année. Aucun commentaire dans la presse. Donc tout va bien.
Etaient posées , à des élèves de cinquième rappelons-le, les questions suivantes:
Exercice 23 : Pierre a choisi un nombre. Il divise ce nombre par 5. Il trouve comme quotient 8 et comme reste 3. Quel est ce nombre ?
Réponse : 43 puisque (5×8) + 3 = 43
Exercice 28 :
a) Pose et effectue la division 3978 : 13
Réponse :
b) Pose et effectue la division 178,8 : 8
Réponse :
Taux de réussites :
Ex. 23 : 58 % .
Plus de 4 élèves sur 10 ne savent pas automatiquement que 43 est égal à 5 fois 8 plus 3, en fait ils ne connaissent pas leurs tables de multiplication.Ex. 28 a) : 40,4 % .
6 élèves sur 10 ne savent pas faire la division de 3978 par 13.Ex. 28 b) : 25,8 % .
Les 3/4 des élèves français ne savent pas diviser un nombre décimal par un nombre à un chiffre .
Ces connaissances, fondamentales, relèvent de l’apprentissage
à l’école primaire (la division d'un nombre décimal
par un entier fait partie du programme actuel de l'école primaire)
, n’ont qu’à être révisées en sixième,
sont considérées comme acquises en cinquième et ne
figurent donc plus parmi les connaissances à enseigner au-delà.
Les commentaires
officiels, un peu gênés, ne manquent pas d'humour :
"Les élèves ont du mal à traiter les divisions, difficultés liées à l’opération elle-même et à la taille des nombres."
Il est bien évident, en effet, que 3978 et 178,8 sont de
bien grands nombres pour des élèves de cinquième ,
sans parler de 13, 8, 5 et 3.
Que va faire le ministère, car les résultats globaux sont très faibles ?
Attendre l'application des nouveaux programmes du primaire, élaborés
sous la direction de Luc Ferry? L'abandon de la division d'un décimal
par un entier devrait au moins permettre le justificatif habituel
: "Il s'agit d'une compétence en cours d'acquisition".
Et en attendant, suivre les
conseils de l'APMEP, poser des questions plus simples :
"Il est regrettable que certaines compétences "de base" n'aient
pas été évaluées dans des situations … plus
simples, par exemple : la multiplication et la division par 10, … testées
uniquement en calcul mental"