Le laboratoire des
anti-pédagogistes
Luc Cédelle
Le Monde de l'Education -
Septembre 2006
Compléments ( La page sera complétée au fur et
à mesure courant
septembre)
Dernière mise à jour : 16 septembre 2006
A) L'éditorial de Brigitte Perucca
Un
autre regard sur l'école
Brigitte Perucca
L'école
n'est que le reflet
des attentes, des espoirs et de la confiance qu'un pays porte sur son
avenir. De ce point de vue, le diagnostic déprimant que la
France pose sur elle-même vaut pour son système
éducatif. Le pays doute, l'école aussi. Gagnée par
le mal-être, l'école ne croit plus en ses capacités
à faire progresser les élèves qu'elle s'est
pourtant évertuée à scolariser en masse. La crise
de confiance est profonde: pour les familles, eu égard aux
investissements consentis, tandis qu'en interne les statistiques sont
en berne au point que, par instants, le système semble vaciller
sur ses bases : il n'assurerait plus le minimum, vont jusqu'à
affirmer certains, qui prônent un retour au savoir lire,
écrire, compter et calculer (voir page 42). Redonner confiance
aux élèves ne paraît pas hors de portée: en
finir avec la notation sanction, bannir l'humiliation, éviter la
compétition effrénée, porter un autre regard sur
l'enfant et l'adolescent. Sauf à penser que ses ressorts sont
brisés, que notre vieux pays doit se contenter de
vénérer les reliques de Jules Ferry, tandis que la
croyance en l'éducation serait réservée aux pays
émergents, l'institution dispose tout de même de pas mal
de ressources. Non, le déclin scolaire n'est pas
inéluctable! A condition que le pays tout entier porte un autre
regard sur son avenir.
B) L'article de Luc Cédelle
SLECC
: « Savoir lire,
écrire, compter, calculer
». Un sigle qui claque
et où les deux C sont aussi importants que ce qui les
précède.
Le soutien de dernière minute
de François Fillon, au
printemps 2005, suivi de l'appui de Gilles de Robien aujourd'hui ont
donné le feu vert - ainsi que 15 000 euros et deux
décharges complètes - à une
expérimentation qui démarre dans une trentaine de classes
primaires sous l'égide de la direction générale de
l'enseignement scolaire (DGESCO). Une expérimentation d'un genre
nouveau, menée sous le drapeau de l'« instruction »
et de l'opposition au «pédagogisme».
Son origine remonte à novembre
2001, avec une pétition
contre les nouveaux programmes du primaire, alors en phase finale
d'élaboration et qui seront publiés en 2002. «Ne
plus savoir lire ni écrire ni
compter, proscrire toute pensée cohérente
» :
ainsi sont-ils résumés par la pétition, lancée sur
le site du collectif Sauver les lettres. Ses principaux
rédacteurs sont deux enseignants du secondaire: Michel Delord,
professeur de mathématiques, et Julien Esquié, professeur
de lettres. Des noms prestigieux, impossibles à réduire
à la «droite réactionnaire», figurent dans
les pré-signataires: Francis Jeanson (animateur des
réseaux de soutien au FLN pendant la guerre d'Algérie),
l'historien Pierre Vidal-Naquet et l'écrivain Claude Duneton.
Ignorée par les médias, la pétition recueille
environ 2 700 signatures, dont, noyée dans la masse, celle de
Xavier Darcos (UMP), qui sera nommé quelques mois plus tard
ministre délégué à l'enseignement
scolaire...
C) A propos de la méthode
de
lecture
Dagobert
"Le
«foucambertisme» (du nom de Jean Foucambert, promoteur de
la méthode idéovisuelle) continue, assure
Françoise Candelier, de
régner dans les esprits, notamment ceux des cadres de
l'enseignement primaire, même s'il est écarté dans
les textes. A l'appui, elle montre un des manuels conseillés
dans la circonscription : Je lis avec Dagobert (Istra). On y constate un long départ
global. Les correspondances entre graphèmes et phonèmes
sont bien présentes mais la combinatoire
proprement dite est entièrement implicite. "
Plus précisément, la découverte des
voyelles y commence page 26 - "Dagobert
découvre les voyelles" -, la première consonne "l"
est étudiée page 46 et le mot syllabe apparaît pour
la première fois page 99 sur un total de 176. [Cf. Extraits du manuel
]. On
prétend donc lire sans avoir étudié les lettres.
Le lecteur sera surpris d’apprendre que les auteurs de ce manuel,
au chapitre SAV,
anticipent, dans le livre destiné au maître (mais pas aux
parents), les “ pannes pédagogiques ” qui sont les
conséquences directement imputables à la méthode
proposée. Complément de J. Lachièze Le
S.A.V. de Dagobert, ou le garagiste fait avec ce que lui propose le
constructeur
D) Sites et pages personnelles en
relation avec
SLECC
1) Sites
Le
site du GRIP -
Groupe de Réflexion Interdisciplinaire sur les Programmes - :
2) Pages personnelles :
E) Compléments sur les
sujets traités dans l'article
1) Orthographe et grammaire
: programmes, milieux défavorisés, enseignants
chevronnés
Depuis de nombreuses années tout est fait pour minimiser
l'importance des programmes et de progressions structurées dans
la réussite scolaire. Et l'on trouve comme remède
exclusif, pour assurer le succès scolaire dans"les banlieues",
la nomination d'enseignants expérimentés. Tout au
contraire, Julien Lachièze, jeune enseignant
"inexpérimenté" travaillant avec des élèves
"défavorisés" arrive à des résultats fort
honorables en suivant des progressions conformes au projet SLECC.
Il est bien normal qu'il pense : "Si
un instituteur débutant peut atteindre de telles
réussites pour une population qualifiée de très
défavorisée, elles me semblent donc exigibles de
l’école élémentaire dans son ensemble."
Lire " Les
programmes de 2002 : un obstacle pour enseigner le français"
2) Article du Monde de
l'Education : "... Rémi Brissiaud professeur en IUFM .. et
adversaire notoire du projet SLECC"
On ne sait si Rémi Brissiaud
est un adversaire notoire du
projet SLECC puisqu'il ne s'est pas prononcé sur ce projet dans
son ensemble. Mais, simplement à la suite de quatre lignes sur
290 pages parues dans le rapport
Rolland (Note 1) et de l'annonce par Gilles de Robien de la
possibilité de lancer le chantier de la rénovation de
l’enseignement du « calcul » lors du Conseil des Ministres
du 12/04/2006, il a pris position publiquement contre
l'apprentissage simultané de la numération et du calcul
en CP en critiquant - pour
divers motifs - l'intérêt de l'enseignement de la division
à ce niveau.
Voir le forum Tribune Libre
de la Société
Mathématique de France : http://smf.emath.fr/Forum/TribuneLibre/
3) Ferdinand Buisson et
Charles-Ange Laisant
- Ferdinand Buisson (
1841-1932)
- Charles-Ange Laisant (
1841-1920), mathématicien et anarchiste, président de la
Société Mathématique de France en 1888,
rédacteur en chef en 1899 de la revue internationale L’enseignement mathématique,
s’intéressa aussi beaucoup à l’enseignement. Auteur de L’initiation mathématique,
il rédigea les programmes de l’École moderne
installée à Barcelone en 1901 par l’anarchiste et
pédagogue espagnol Francisco Ferrer. Principal inspirateur de l'enseignement
mathématique du mouvement Freinet
Extraits de L'initiation
mathématique
Michel Delord
Note 1 : Intervention
de Michel Delord sur le calcul à la commission Rolland le
31/01/2006.