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Cliquez sur le bouton Nouveau pour écrire votre message.   Répondre au sujet    Débat national sur l'avenir de l'École : Index du Forum -> 5- Que doivent savoir les élèves ?
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Lamarlère Viviane



Inscrit le: 06 Nov 2003
Messages: 946

MessagePosté le: Jeu Jan 15, 2004 8:14 am    Sujet du message: Répondre en citant

Oui c'est vrai, heure tardive aidant, les deux livres étant édités au éditions de minuit (sans jeu de mot) et étant côte à cote dans ma bibliothèque, j'ai confondu avec "la mise en scène de la vie quotidienne".. Mille excuses.

Deux livres passionants au demeurant.
Mais ceci nous éloigne de la division par soustractions successives.

J'aimerais que l'on m'en explique le bien-fondé.
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demeulen



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Messages: 73

MessagePosté le: Jeu Jan 15, 2004 8:43 am    Sujet du message: Répondre en citant

je m'amuse beaucoup à vous lire... Continuez !

La question est : que doivent savoir les élèves ? Est-ce que c'est votre "ramenage de science" ?

C'est pas étonnant qu'il faut changer tous, si vous réagissez comme cela...

C'est ça que vous enseignez ? Répondre à coté tout le temps, pour noyer le poisson...

c'est très amusant...Continuez !
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Lamarlère Viviane



Inscrit le: 06 Nov 2003
Messages: 946

MessagePosté le: Jeu Jan 15, 2004 9:11 am    Sujet du message: Répondre en citant

En l'occurrence je ne ramène pas ma science mais mon ignorance puisque j'essaye de comprendre le bien fondé de la division par soustractions successives.....

Cf les échanges plus haut entre Michel delord et JJ Jourdan;

Quant à la critque des programmes, je crois avoir fait un travail plus que conséquent pour me permettre un peu de détente, pour votre plus grand bien puisque le fait de rire à mes dépens, ce à quoi je suis tout à fait dispose, participera de votre santé stomacale (l'acrimonie fait le lit de la maladie ulcéreuse, saviez vous?)

Cordialement

Donc je répète, j'aimerais connaitre le bien-fondé de la technique de division par soustractions successives.cela est il appliqué dans nos écoles primaires et participe-t-il des difficultés des élèves à compter?

hier, je devaispayer 10 sous chemises cartonnées à un jeune employé de 20 ans, la boite de cent sous chemises était facturée 6,35 euros , il a pris la calculette pour me dire combien je lui devais....c'est hallucinant.
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demeulen



Inscrit le: 15 Déc 2003
Messages: 73

MessagePosté le: Jeu Jan 15, 2004 10:23 am    Sujet du message: Répondre en citant

Désolé, pour me détendre j'ai d'autre solution que de me moquer de l'avenir des enfants, car c'est ce que vous faites, là en ce moment....
Quant à votre besoin en "connaissances", il a d'autres endroits pour le "chat"...
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Alain Fumey



Inscrit le: 22 Nov 2003
Messages: 103

MessagePosté le: Jeu Jan 15, 2004 11:32 am    Sujet du message: Répondre en citant

Je trouve que les contradicteurs de Michel et Viviane apportent bien peu d'arguments, en dehors de "cela ne correspond pas à ce que je fais", ou "comment mes élèves les plus faibles vont-ils absorber ce programme".

Encore une fois, je vois le clivage entre faire progresser les élèves au mieux de leurs possibilités (y compris les "moyens" et "forts"), et faire avancer tous les élèves au rythme des plus faibles.
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Lamarlère Viviane



Inscrit le: 06 Nov 2003
Messages: 946

MessagePosté le: Jeu Jan 15, 2004 12:05 pm    Sujet du message: a demeulen Répondre en citant

Monsieur ou Madame qui vous cachez derrière un pseudo, veuillez considerer que ce fil a pour objet "les programmes "et non votre enguement pour le chat;

Pour revenir aux programmes, j'aimerais citer ici un texte magnifique de Alain Finkielkraut, extrait de son ouvrage "L'ingratitude" (pages 130/131)

"La rédaction où l'on s'expose détrône la dissertation où l'on s'efface, l'amour de la langue cesse d'entraver de ses scrupules ou de ses tourments la communication des informations ou des feelings. (...)La démocratie en somme, fait flèche de tout bois. Elle joue avec virtusosité sur le registre libéral de l'indépendance et sur celui-communautaire- de la provenance. (...)Ce qu'elle préconise à l'école en lieu et place d'une initiation suspecte à la beauté, c'est tout ensemble l'échange des opinions et le dialogue interculturel. Notre temps dit, avec les Lumières, contre l'école des Lumières, que la véritable vocation humaine réside dans l'autonomie, et avec le romantisme contre l'habitation romantique du langage que l'homme réalise son humanité en s'inscrivant dans une humanité particulière (..) Les métaphysiques contradictoires de la modernité ne sont plus aujourd'hui que les deux variantes d'un même discours: tout est égal car tous les hommes sont égaux. Face à ce nihilisme triomphant, il n'y a plus que de petites nations et de fragiles héritages".

j'aimerais savoir ce que pensent de ce texte les professeurs de lettres qui se battent pour un retour à l'enseignement des humanités? Et pour la gratitude envers les belles oeuvres du passé.

Je rejoins Alain Fumey dans ses constats.Opposition très nette (sans espoir de casser les clivages et aboutir à l'idée juste?) entre deux écoles . Oui, il faut parvenir à ce que l'école de demain soit élitiste au sens noble du terme, pour tous les enfants, et qu'elle leur offre les moyens de s'accomplir à leur rythme.

Nous avons en école de musique une façon de fonctionner, par modules qui permet entre autres choses, je ne vais pas revenir la-dessus, de faire redoubler les élèves sans forcément les bloquer dans leurs apprentissages. Il faut savoir que pour passer en classe supérieure, l'enfant doit passer à la fin de chaque année un examen théorique et instrumental. S'il est globalement très "juste" il redouble, mais cela ne signifie pas qu'il va végéter. On approfondit la théorie, et on continue de découvrir le répertoire.

S'il est "un peu juste", on le fait passer en classe supérieure avec une "mention ascendante", ce qui signifie qu'il devra ABSOLUMENT faire ses preuves l'année suivante , auquel cas, il redoublera automatiquement. Par exemple, la mention ascendante lui délivre un 12/20 dans toutes les disciplines, il passe en classe supérieure, mais si l'année suivante il n'obtient qu'un 13/20, il redouble. Pour passer il lui faudra au moins un 15, c'est à dire un sacré coup de collier....ca fonctionne très bien, je dirais même qu'à partir du moment ou la procédure est bien expliquée, où il est garanti que l'élève ne va pas refaire les mêmes exos, les mêmes moceaux, où l'on va s'attacher à découvrir plus finement dans quel répertoire il est à l'aise et où les examens de fin d'année proposent un panel d'oeuvres au choix qui vont du baroque au jazz, chaque enfant peut trouver moyen d'expression et de réussite.
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Bill



Inscrit le: 16 Nov 2003
Messages: 204

MessagePosté le: Jeu Jan 15, 2004 12:21 pm    Sujet du message: Re: a demeulen Répondre en citant

Lamarlère Viviane a écrit:
Monsieur ou Madame qui vous cachez derrière un pseudo, veuillez considerer que ce fil a pour objet "les programmes "et non votre enguement pour le chat;
Mais c'est vous qui prenez ce forum pour un "chat" sur lequel vous passez toutes vos journées depuis le 6 novembre: plus de 900 messages!
J'espère que vous en trouverez bientôt un autre sinon vous allez vraiment vous ennuyer...
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Lamarlère Viviane



Inscrit le: 06 Nov 2003
Messages: 946

MessagePosté le: Jeu Jan 15, 2004 12:26 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je continue sur les programmes car le diagnostic de Finkielkraut est toujours d'actualité.

Page 126 du même ouvrage :

" Les élèves ne manquent pas de la curiosité qu'il faut pour me suivre dans les interrogations les plus abstraites, m'écrit un professeur de philosophie,. Ce qui leur manque c'est d'abord d'être chez eux dans la langue française. (..) Plus les professeurs se lamentent, plus les experts se gondolent et montrent documents à l'appui qu'au moment même où ils croient décrire notre présent dégradé, ils rabachent une antienne vieille comme l'instruction publique.(....) Enseigner revient à tissser un lien entre les vivants et les disparus. Il s'agit de passer le témoin. Et rien n'est joué: le lien peut ne pas s'établir ou se rompre, le témoin peut tomber par terre. (...) D'où l'inquiétude constitutive de ces passeurs de choses invisibles. Ils seraient fous s'ils n'avaient pas peur.
"Hier, chacun plaidait pour sa paroisse, chaque discipline faisait ses comptes et présentait ses doléances particulières. Maintenant toutes les inquiétudes convergent : les professeurs de mathématiques, de biologie ou d'histoire découvrent, comme le professeur de philosophie cité plus haut que les élèves comprennent mal les énoncés des problèmes qu'ils doivent résoudre. La transmission première, celle de la langue, n'a pas eu lieu:Les enseignants s'adressent à leur classe dans une langue qu'ils croient commune et, tôt ou tard, ils s'aperçoivent qu'ils parlent une langue érangère.(......)L'école des jeunes n'est pas seulement un lieu d'expression et de dialogue. On y va pour acquérir des connaissances. Mais comme il faut donner droit de cité à toutes les croyances et à toutes les convictions, c'est sur les connaissances instrumentales, sur les formes de savoir qui permettent de s'inscrire dans la réalité environnante que se concentre de plus en plus d'effort d'inculcation. Au lieu d'en passer par les grands auteurs, on apprend la langue sur les étiquettes, les notices de médicaments. On risque plus dans la vie moderne de rencontrer le mot posologie que le mot prosodie, et ce ne sont ni Verlaine , ni Racine, ni Nerval qu'il faut lire pour savoir où mettre un suppositoire au bon endroit. (..) Les langues étrangères sont logées à la même enseigne fonctionnaliste que l'idiome national"

En relisant ce texte je crois entendre la voix de Finkielkraut. Je profite de ce forum pour lui dire ma fidélité à sa pensée souvent sévère mais d'un diagnostic si pointu, et toute mon admiration pour son intransigeance républicaine.
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Zoltar



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Messages: 311

MessagePosté le: Jeu Jan 15, 2004 6:01 pm    Sujet du message: Finkielkraut ou Montesquieu ? Répondre en citant

Lamarlère Viviane a écrit:
Je continue sur les programmes car le diagnostic de Finkielkraut est toujours d'actualité.
En relisant ce texte je crois entendre la voix de Finkielkraut. Je profite de ce forum pour lui dire ma fidélité à sa pensée souvent sévère mais d'un diagnostic si pointu, et toute mon admiration pour son intransigeance républicaine.


Alors là, fée Viviane, c'est Merlin qui va être... jaloux !

Il y a plus de quinze ans, Alain Finkielkraut avait déjà des problèmes avec la "culture". Il écrivait à la fin des années quatre-vingt "La défaite de la pensée", ouvrage dans lequel il stigmatisait déjà l'abandon de la "vraie culture" au détriment d'activités culturelles dans lesquelles "la pensée" n'a aucune part. Il développait donc déjà une idée élitiste de la"Culture" qui ne se nourrirait que des garndes créations du passé que l'on doit transmettre comme on transmet le relais, un flambeau sacré.

Je ne suis pas du tout d'accord avec lui sur cette analyse étroite de la culture qui est à peu près la même que celle que développe Jacqueline de Romilly avec son hellénisme forcené. Tout cela était bon lorsque j'avis 15 ans, pas en 2004 ! Les dinosaures sont-ils de retour ? ;o))

Je suis quant à moi favorable à une culture multiforme et évolutive et je me définis souvent comme

Zoltar :

Les pieds dans la terre fertile
Et la tête dans les étoiles…

Je pense sincèrement que n'est pas philosophe celui qui se replie frileusement dans un passé révolu qui - bien que contenant nos racines - (comme la terre fertile que le paysan que je suis vénère) ne suffit pas à se projeter hardiment vers le futur. (La tête dans les étoiles.)

Finkielkraut est un "penseur" timorée et à cet égard il ne peut pas être un guide, un éclaireur de la pensée actuelle.

Mon guide le plus sûr, actuellement, est Pierre Lévy qui, sans se démarquer des fondements de notre culture, s'intéresse davantage à tracer son chemin dans le labyrinthe des chemins et sentiers qu'elle emprunte aujourd'hui.

La nostalgie et le passéisme de Finkielkraut sont d'autant plus désolants qu'il ne sait faire aucune proposition autre que celle d'un "retour en arrière". Comme les membres de SLL et associations similaires. C'est une erreur d'orientation grave !

Citation:
Enseigner revient à tissser un lien entre les vivants et les disparus. Il s'agit de passer le témoin. Et rien n'est joué: le lien peut ne pas s'établir ou se rompre, le témoin peut tomber par terre. (...) D'où l'inquiétude constitutive de ces passeurs de choses invisibles. Ils seraient fous s'ils n'avaient pas peur.


Oui, je suis intéressé par cette image de passage de témoin, même si dans une course de relais qui se respecte, il y a trois passages de témoins et le dernier coureur va à son maximum pour franchir la ligne d'arrivée.
Finkielkraut, lui, ne s'en tient qu'à un seul passage du passé vers le présent. Il est vrai qu'il ne faut pas laisser tomber le témoin, sinon l'équipe est disqualifiée, éliminée…
Mais il faut surtout penser à ceux qui tiennent le bâton pour/vers le futur !

Mais pense-t-il un seul instant à la technique de passage du témoin*, aux réserves qu'il faut assurer pour le futur proche et pour celui plus lointain ?

* Utilise-t-il le passage par en dessous ou sur le côté ? Quel est le "top" qu'il donne pour que le relayeur parte ? (Pardon mais l'athlétisme est ma passion de jeunesse ; j'en ai fait des relais !)

Visiblement, l'image de passage de témoin de Finkielkaut n'est pas au point. L'image sportive n'est pas son fort. Et pourtant, les jeux Olympiques, ça date ! ;o))

Citation:
Au lieu d'en passer par les grands auteurs, on apprend la langue sur les étiquettes, les notices de médicaments. On risque plus dans la vie moderne de rencontrer le mot posologie que le mot prosodie, et ce ne sont ni Verlaine , ni Racine, ni Nerval qu'il faut lire pour savoir où mettre un suppositoire au bon endroit.


C'est ce dont se plaint Rufus et je suis bien d'accord sur ce point, mais que penser de l'humour quelque peu… scatologique d'un philosophe dont les images pédagogiques seraient mieux situées au niveau du cortex frontal qu'à la hauteur du fondement. Et puis, exclure Verlaine d'une didactique de l'utilisation des suppositoires, n'est-ce pas un peu audacieux ? ( ° )
C'est A. F qui met à l'honneur le mot "suppositoire"*, pas les pratiques de lecture actuelles…

* Suppositoire vient du v. latin 'supponere' qui signifie "mettre au-dessous". Pour élever le débat on eût pu faire mieux ! ;o))

Par contre, je confirme avec vigueur qu'il faut lire les poètes qu'il propose et tant d'autres, même sans remède rectal. (Voir les propositions de Rufus à ce sujet…)

Bien à vous bonne fée Viviane,

J'aime pas Finkielkraut et pas Ferry non plus… ;o((

Moi c'est plutôt Pierre Lévy, Michel Serres ou Michel Authier… Pour n'en citer que trois.

Des ' tites phrases ?
°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

" La culture est la force humaine qui découvre, dans le monde, les exigences d'un changement et lui en fait prendre conscience." «
(Elio Vittorini)

"En éducation, l'exclusion en littérature est un signe précurseur de l'obscurantisme, et si ce dernier envahit l'école, la nation perd ses repères."
(Driss Reffas)

"L'éducation a pour but de transformer un esprit vide en un esprit ouvert."
(Malcolm Forbes)

"Aujourd'hui nous recevons trois éducations différentes ou contraires : celles de nos pères, celles de nos maîtres, celle du monde. Ce qu'on nous dit dans la dernière renverse toutes les idées des premières."

(Montesquieu)

La dernière est pour Alain Finkielkraut lui-même qui, oubliant Montesquieu, se dispense de la sagesse d'un ancien qui a compté pour l'esprit français et qui continue de compter je pense. Que faites-vous de l'éducation du Monde ? L'esprit d'Éloi ou l'Esprit des lois ?

@mitiés.

Zoltar
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Lamarlère Viviane



Inscrit le: 06 Nov 2003
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MessagePosté le: Jeu Jan 15, 2004 8:37 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Zoltar,
Vous dites:"Oui, je suis intéressé par cette image de passage de témoin, même si dans une course de relais qui se respecte, il y a trois passages de témoins et le dernier coureur va à son maximum pour franchir la ligne d'arrivée.
Finkielkraut, lui, ne s'en tient qu'à un seul passage du passé vers le présent. Il est vrai qu'il ne faut pas laisser tomber le témoin, sinon l'équipe est disqualifiée, éliminée…"

Commentaire:
Honnêtement, Zoltar, vous qui êtes sportif, vous faites les courses à reculons? entre le point de départ et le point d'arrivée, il y a une fléche qui est celle du temps et du mouvement...il parait plus judicieux de la part de Finkielkraut de passer le témoin du passé vers le présent que du présent vers le passé, non?


vous dites :
* Utilise-t-il le passage par en dessous ou sur le côté ? Quel est le "top" qu'il donne pour que le relayeur parte ? (Pardon mais l'athlétisme est ma passion de jeunesse ; j'en ai fait des relais !) Visiblement, l'image de passage de témoin de Finkielkaut n'est pas au point. L'image sportive n'est pas son fort. Et pourtant, les jeux Olympiques, ça date !

Commentaire.
C'est avec de telles images que vous critiquez une pensée qui visiblement vous dérange. Ce n'est pas l'athlétisme qui est votre passion, Zoltar, c'est la pirouette et la triple boucle piquée...."

Vous dites :En éducation, l'exclusion en littérature est un signe précurseur de l'obscurantisme, et si ce dernier envahit l'école, la nation perd ses repères."
(Driss Reffas)


commentaire : en éducation ,l'exclusion d'un auteur philosophique au prétexte qu'il ne pense pas la même chose que vous est un signe avancé de l'obscurantisme, et si ce dernier continue de gangréner l'école, la nation perdra définitivement ses repères. (extraits du grand oeuvre de Merlin le désenchanté)


Vous dites:
La dernière est pour Alain Finkielkraut lui-même qui, oubliant Montesquieu, se dispense de la sagesse d'un ancien qui a compté pour l'esprit français et qui continue de compter je pense. Que faites-vous de l'éducation du Monde ? L'esprit d'Éloi ou l'Esprit des lois ?

Commentaire:
On ne peut accuser Finkielkraut de se tenir à l'écart des débats et des interrogations du monde. Sauf à vouloir entrainer le débat sur un terrain polémique dans lequel vous êtes les uns et les autres fort à l'aise et d'une mauvaise foi consommée. Ce fil concerne les programmes.

Pas l'entreprise Zoltarienne de lynchage public d'un honnête homme.Même si sa pensée vous dérange et même si vous le trouvez malhonnête.

Donc retour aux programmes..
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Lamarlère Viviane



Inscrit le: 06 Nov 2003
Messages: 946

MessagePosté le: Jeu Jan 15, 2004 8:55 pm    Sujet du message: Répondre en citant

..Outre le fait que dire, en gros, "je n'apprécie pas ce type, DONC il est mauvais" procède d'une bien curieuse dialectique.......

C'est Michel Serres qui vous donné des leçons de réthorique et de patinage dans la choucroute ?

M'estounérat, comme on dit en occitan.
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Zoltar



Inscrit le: 09 Nov 2003
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MessagePosté le: Jeu Jan 15, 2004 10:30 pm    Sujet du message: Finkielkraut, sa pensée, son oeuvre Répondre en citant

Lamarlère Viviane a écrit:

Vous dites:"Oui, je suis intéressé par cette image de passage de témoin, même si dans une course de relais qui se respecte, il y a trois passages de témoins et le dernier coureur va à son maximum pour franchir la ligne d'arrivée.
Finkielkraut, lui, ne s'en tient qu'à un seul passage du passé vers le présent. Il est vrai qu'il ne faut pas laisser tomber le témoin, sinon l'équipe est disqualifiée, éliminée…"

Commentaire:
Honnêtement, Zoltar, vous qui êtes sportif, vous faites les courses à reculons? entre le point de départ et le point d'arrivée, il y a une fléche qui est celle du temps et du mouvement...il parait plus judicieux de la part de Finkielkraut de passer le témoin du passé vers le présent que du présent vers le passé, non?


Oui, c'est bien ce que je dis, s'il s'en tient à un seul passage c'est qu'il n'a pas compris le but. Il faut aller du passé vers L'AVENIR en passant le présent, ce qui ne fait pas qu'un seul passage. Le philosophe se doit de donner des clefs pour l'avenir.
Non Viviane, je ne fais pas les courses à l'envers, j'avance vers le futur sans trop regarder dans le rétroviseur car mon objectif est loin, pour mes enfants, mes petits voisins, mes petits enfants. Je ne m'empêtre pas dans un présent trop bref. Ça en fait, ça, des passages de témoins.


Viviane a écrit:

* Utilise-t-il le passage par en dessous ou sur le côté ? Quel est le "top" qu'il donne pour que le relayeur parte ? (Pardon mais l'athlétisme est ma passion de jeunesse ; j'en ai fait des relais !) Visiblement, l'image de passage de témoin de Finkielkaut n'est pas au point. L'image sportive n'est pas son fort. Et pourtant, les jeux Olympiques, ça date !

Commentaire.
C'est avec de telles images que vous critiquez une pensée qui visiblement vous dérange. Ce n'est pas l'athlétisme qui est votre passion, Zoltar, c'est la pirouette et la triple boucle piquée...."


Par la médiation du suppositoire, je m'excuse mais c'est "en-dessous" de tout !
Ce n'est pas la pensée de Finkiel qui me dérange, c'est l'absence de densité dans sa pensée.

Viviane a écrit:
Vous dites : En éducation, l'exclusion en littérature est un signe précurseur de l'obscurantisme, et si ce dernier envahit l'école, la nation perd ses repères."
(Driss Reffas)

commentaire : en éducation ,l'exclusion d'un auteur philosophique au prétexte qu'il ne pense pas la même chose que vous est un signe avancé de l'obscurantisme, et si ce dernier continue de gangréner l'école, la nation perdra définitivement ses repères. (extraits du grand oeuvre de Merlin le désenchanté)


Pardon, je ne dis pas, c'est Driss Reffas qui le dit, mais je l'approuve.
Je n'exclus pas Finkielkraut, la preuve, je le lis. Je ne dis pas non plus qu'il gangrène l'École, j'affirme seulement que ses idées sont superficielles et inexactes. Merlin n'a aucune prétention à être un auteur connu sinon ça se saurait. Désenchanté, je le suis en effet, de voir que ce sont des esprits peu féconds et absolument pas prospectifs qui inondent le marché de la philosophie grand public. j'en suis plus que désenchanté, j'en suis navré gente dame.


Viviane a écrit:
Vous dites:
La dernière est pour Alain Finkielkraut lui-même qui, oubliant Montesquieu, se dispense de la sagesse d'un ancien qui a compté pour l'esprit français et qui continue de compter je pense. Que faites-vous de l'éducation du Monde ? L'esprit d'Éloi ou l'Esprit des lois ?

Commentaire:
On ne peut accuser Finkielkraut de se tenir à l'écart des débats et des interrogations du monde. Sauf à vouloir entrainer le débat sur un terrain polémique dans lequel vous êtes les uns et les autres fort à l'aise et d'une mauvaise foi consommée. Ce fil concerne les programmes.


On parle de tout aussi dans tous les cafés du commerce de France et de Navarre. Pour autant ça ne donne aucun indice sur la qualité des propos qui y sont tenus.
Pour la mauvaise foi, voir ce qui a été écrit contre Meirieu et consorts...
Si ce fil concernait les programmes, pourquoi avez-vous introduit de nombreuses citations supposées évoquer ce sujet signées Finkielkraut noble dame Viviane ? C'est vous qui avez présenté le maître au pilori !

Viviane a écrit:
Pas l'entreprise Zoltarienne de lynchage public d'un honnête homme.Même si sa pensée vous dérange et même si vous le trouvez malhonnête.


Je ne procède à aucun lynchage de Finkielkraut. Je dis simplement que je n'aime pas les idées qu'il expose, mais je ne suis pas homme à lui vouloir le moindre mal & il a eu le droit de s'exprimer, plus que moi je pense.

Viviane a écrit:
Donc retour aux programmes..


Ça par contre, ça s'appelle une pirouette, une belle !

Mettrais-je A. F au programme de ma classe de philo ? Ben, pour autant oui ! Afin que chacun puisse se faire une idée par soi-même...

Bien à vous,

Zoltar

Qui n'empêchera pas ce monsieur
de continuer d'écrire dans le même registre...
La liberté d'expression est fondamentale en France. ;o))
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Zoltar



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Messages: 311

MessagePosté le: Jeu Jan 15, 2004 10:43 pm    Sujet du message: Re : A. F Répondre en citant

Lamarlère Viviane a écrit:
..Outre le fait que dire, en gros, "je n'apprécie pas ce type, DONC il est mauvais" procède d'une bien curieuse dialectique.......

C'est Michel Serres qui vous donné des leçons de réthorique et de patinage dans la choucroute ?

M'estounérat, comme on dit en occitan.



1) Je ne patine pas dans la choucroute. Au contraire, je suis plutôt bon patineur tant sur des roulettes que sur une lame & j'aime que mon espace d'exercice soit bien dégagé, pas englué...

2) Je ne connais Michel Serres que pour l'avoir lu mais lui, il est à même de donner des leçons. De rhétorique ? Je ne pense pas. Je sais un peu écrire depuis mon âge de 15 ans et je ne connaissais pas M. Serres à cette époque. Mais j'avais déjà des notions de rhétorique.

3) Je ne me suis pas permis de dire à propos d'A. F "je n'apprécie pas ce type", je ne le connais pas, je ne l'ai jamais vu. j'ai juste lu certains de ses écrits et je n'aime pas ce qu'il écrit. Point barre /

Il n'y a dans tous mes propos à l'endroit de M. Finkielkraut ni détestation ni animosité. Je ne juge que ses écrits, rien de plus.

Bien à vous,

Zoltar
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Michel Delord



Inscrit le: 04 Nov 2003
Messages: 126

MessagePosté le: Jeu Jan 15, 2004 11:20 pm    Sujet du message: Re: Finkielkraut, sa pensée, son oeuvre Répondre en citant

1) Je viens de perdre 3 heures pour tenter de poster un message sur le fil "arretez les méthodes globales de lecture"
http://www.debatnational.education.fr/forum/viewtopic.php?t=1486&start=160&sid=29a009d4e5fbb9d37a22d44a84300ef2

avec les resultats que vous pouvez observer

2) Je n'ai aucune admiration pour Alain Finkelkraut ( j'ai déjà pris publiquement position la dessus sur la liste "Lettres et debat" l'an dernier et même il ya 3 ans ) bien que les passages qui sont cités par Viviane ne soient ne sont pas hautement ceritiquables mais je n'en ai aucune non plus ni pour Michel Serres ni pour Pierre Lévy . Je reviendrai la dessus sur le lien
http://michel.delord.free.fr/debat.html qui se remplira à apartir de la fin de la semaine prochaine. Rapidement, A. Finkelkraut me semble avoir une conception de la culture qui la reduit aux humanités classiques - ce qui le rapproche des critiques qui sont faites dans SLCC d'une conception étriquée de la culture , ce qui est trés grave de la part d'un philosophe et pas grave chez Jacqueline de Rommilly puisqu'elle defend un savoir qui a sa valeur et qui est attaqué de toute part. Quant à Serres et Levy , ils n'apportent riensi ce n'est du vent.et enplus quelques conceptions completment fausses ( je ne m'interesse , pour AF, PL et MS stritement à la question du savoir)

3) la question essentielle est que les envolées lyriques sur des auteurs qui, à mon avis auront tous disparu du paysage intelectuel dans 10 ans , permet d'éviter de repondre sur la question de SLECC - d'accord ou pas d'accord et pourquoi sur les contenus avançés pour le CP et le CM - et permet en particuler à JP Jourdan de lancer , comme d'habitude, quelques accusations en l'air et ensiute de ne pas repondre lorsqu'on lui demande UN SEUL EXEMPLE serieux pour ce qu'il avance.

cordialement

MD

Je recopie le message envoyé sur le fil Maethode globale
http://www.debatnational.education.fr/forum/viewtopic.php?t=1486&start=160&sid=29a009d4e5fbb9d37a22d44a84300ef2

puisqu'il ne s'affiche pas sur ce fil là.

------------------------------------------------

Zoltar a écrit:


//////// division

(Zoltar)


Sans vouloir être insistant mais comme

- ça me faciliterait beaucoup la vie car j'ai une connexion qui me demande entre 1 et 2 minutes montre en main pour changer de page

- je ne suis pas prévenu des nouvelles réponses sur un certain nombre de fils ( ce qui fait que je suis obligé de chercher où sont les réponses : ouvrir 25 pages sans les lire c'est à peu prés 1 heure)

- je viens de trouver ces messages sur la division sur le fil des méthodes de lecture globale

serait-il possible de le mettre sur le fil "les programmes " *ou la discussion avec JP Jourdan sur ce sujet a commencé.


En effet la division est probablement le sujet le plus "sensible" de l'enseignement de l'arithmétique car
- théoriquement, il concentre toutes les difficultés de la liaison avec les autres opérations

- pratiquement ce n'est pas seulement au niveau français mais également à l'étranger qu'il a été le plus grand enjeu ( voir par exemple la pétition américaine pour l'apprentissage de la division
(Version anglaise
http://www.mathematicallycorrect.com/riley.htm
version française
http://michel.delord.free.fr/rileyfr.html )

Ceci dit le message est justement extrêmement intéressant et demanderait un long commentaire.

Juste deux remarques en courant ( des trucs avec lesquels je ne suis pas d'accord , c'est pas la peine de s'envoyer de la pommade quand on est d'accord)

- lorsque tu dis
a)
Citation:
"Pour te rassurer Jean-Paul, je me régale avec les maths modernes ! D'ailleurs, je me suis permis (oh le vilain maître !) de continuer le travail très bénéfique sur les bases en CM2 jusqu'en 1999."


Les maths modernes ne se caractérisent pas par l'introduction des bases dans l'enseignement mais par la prétention du fait que l'enseignement simultané de plusieurs bases dés le début de l'apprentissage du calcul permettait de mieux comprendre la notion de nombre. Et ça , c'est une ********. En fait ça rendait impossible l'apprentissage du calcul puisque l'élève se trouvait dans la situation dans laquelle il ne savait pas si 2+3=5, 2+3=10 ou 2+3=11 . Par contre , une fois que l'apprentissage des bases de la numération est parfaitement acquis et automatisé, il est tout à fait profitable de montrer l'existence d'autres bases , mais pas de faire du calcul sytématique dans celle-ci en primaire ( ni au collège d'ailleurs ). La règle est la suivante : pas de calcul dans d'autre base que la base 10 tant qu'il n'y a pas de maîtrise parfaite du calcul en base 10.Ce que je veux dire , en faisant ce que tu fais , [b]tu ne fais pas de maths modernes. On peut trouver des manuels qui enseugnet les bases en 1925, donc les maths modernes n'ont amené en primaire que des effets négatifs en clacul sans parler de la catastrophe en géometrie dans laquelle nous sommes encore . Par exemple , a mon avis que j'ai pu verifier stritement sur 40 écoles primiares - et je n'ai jamais entendu dire le contraire sur aucune listre du primaire - la definition des droites parralléles est toujours la definition ensembliste ( deux droites parallèles n'ont pas de point commun ) qui est strictement incompréhensible pour un éléve du primaire et qui pourrait être introduite en sixième avec des chances coorectes de comprehension si on ne l'avait pas introduite comme ça en primaire. On comprend que l'IUFM de bordeaux , bien que j'ai quelques qualifications pour parler de maths , ne reponde même pas à mes demandes de candidature.

Je te recopie infra un texte paru en 98 sur math college , justement à propos des bases.

b) ( mais j'y reviendrai car cela risque d'être mal compris )

Citation:

"Comme il n'est pas utile de raisonner sur les produits des tables, il n'est pas utile de raisonner ou justifier les algorithmes des 4 opérations pour savoir les faire."


C'est à peu prés la position de Ferdinand Buisson dans le texte "Calcul intuitif" de 1887.
http://michel.delord.free.fr/fb-calcintuit.pdf

Ne ferais-tu pas un "retour en arrière " en plus sans le savoir puisque, avant que je publie ce texte il y a deux mois, il avait disparu de la circulation comme tout le dictionnaire pédagogique de Ferdinand Buisson ( 7000 pages en corps de 9) e qui a servi de base théorique à l'école jusqu'aux années 40 et que les réformistes des années 70 critiquaient en le défigurant en publiant quelques citations tronquées ( voir le véritable travail de censure d'ERMEL ) sans JAMAIS publier un seul article entier .


D'une manière plus générale je n'accepterai de discuter des améliorations possibles à partir de textes comme ça que l'on lorsque mes contradicteurs auront reconnu leur valeur, c'est-à-dire qu'ils auront reconnu que ce qu'ils disent , "L'enseignement de Slecc était réactionnaire, mécanique en 1920…" est globalement faux. Et après je passerai à la critique de l'école de Jules Ferry , sur laquelle j'ai des choses à dire mais pas avant et , en montrant en plus que ceux qui critiquent l'école de Jules Ferry n'en reprennent en général que les pires aspects. Mais pour le moment je défends SLECC

MD

*http://www.debatnational.education.fr/forum/viewtopic.php?p=39210#39210

---------------------------------------------
Texte paru sur math-college en 99

Revenons à l'exemple des " bases" car il s'agit d'un exemple relativement simple qui permet de désosser une partie de la problématique moderniste:

La particularité de la base 10 par rapport à toutes les autres bases, - qui n'est pas mathématique -, et qui lui donne toute son importance dans l'apprentissage humain du calcul, est que les êtres humains ont dix doigts. Toutes les discussions possibles sur la défense de la liberté de l'enfant ou la liberté de choix n'y feront rien et , qui plus est, toute référence à la liberté pour justifier le choix de la base qui doit servir comme forme primaire de l'apprentissage du calcul est même en elle-même un obstacle à la compréhension du problème posé. Maintenant, si l'on place le débat sur "les bases" non pas dans l'éther des controverses morales ou la "liberté" s'oppose à la non-liberté, mais dans l'histoire humaine telle qu'elle s'est déroulée, on peut faire quelques remarques:

A ) La numération orale est probablement plus ancienne que la numération écrite et a été de toutes façons pratiquée plus massivement car la fraction de l'humanité sachant écrire a été très longtemps minoritaire . Une des traces de cette domination historique de l'oral sur l'écrit est qu'elle survit encore dans la numération orale alors qu'elle a pratiquement disparu de la numération écrite : en effet la numération orale est historiquement dominée par la numération de base 20 ( car les êtres humains ont la "liberté" d'avoir 20 doigts) et l'on retrouve encore pratiquement dans toutes les langues le fait que la numération écrite suit complètement les règles décimales ( 11 = 10 + 1) tandis que la numération orale ne la suit pas : 11 ne se lit ni dix-un en français ni ten-one en anglais ni zehn-ein en allemand, ni diez uno en espagnol . Je passe pour les autres langues , langues pratiquées dans des pays ou la même folie meurtrière de sens a imposé également le fait de mettre la base 10 au même niveau que les autres bases dans l'apprentissage de la numération. Mais là une remarque : il est effectivement beaucoup plus facile de jargonner sur la liberté - ou de construire les mathématiques à partir de la "liberté du choix des axiomes" ce qui revient au même car le choix des axiomes suppose la liberté - que de comprendre les conditions historiques qui ont amené à la naissance et au développement d'une notion qui s'est trouvé progressivement intégrée aux mathématiques.

" A priori, la numération binaire n'est pas plus compliquée que la numération décimale. Pour l'enfant qui apprend à lire et à compter, l'une vaut l'autre. Pour nous, qui sommes déformés par notre utilisation de l'écriture décimale, il est difficile de passer au binaire" Tiré de "Mathématiques modernes, langage du futur" de Georges Van Hout - Ed. Nauwelaerts, Louvain, 1970-

Ce GVH était un émule de Papy, le grand patron de la mathématiques modernes en Belgique : il est quand même intéressant de noter que ce type d'individu peut écrire que nous avons été "déformé" par l'usage de nos mains et de nos pieds alors que la vérité est plutôt strictement le contraire : nous avons été formé par l'usage de nos mains et de nos pieds.

On pourrait croire que ce je raconte sur les mains et les pieds a quelque chose de nouveau et qui était ignoré à l'époque des maths modernes - ce qui permettrait à l'axiome couramment admis comme réalité qui affirme que le progrès est permanent, c'est-à-dire que le nouveau est toujours supérieur à l'ancien, d'être vrai -: il n'en est pratiquement rien , et le premier chapitre "L'Histoire des mathématiques" de Marcel Boll publié chez Que-Sais-je?( la première édition de 1941 s'appelait "Les étapes des Mathématiques) s'intitule "Nos dix doigts et le zéro". Donc, là aussi, les maths modernes ont été destructrices et "l'innovation” a été une destruction du sens et une régression.

B)Que peut-on faire? ( En attendant de mettre hors d’état de nuire les rédacteurs des programmes) ( et je signale qu'au Quebec, comme on peut le voir sur les site du MEQ, le calcul dans toutes les bases est encore au programme du primaire)

Personnellement, depuis une vingtaine d’années, je m’efforce

1) PRIORITAIREMENT de mettre en avant les automatismes liés à la base 10:il y en a un exemple, qui essaie d’être de plus “ludique” pour favoriser l’attention d’élèves qui sont souvent en échec car on les a enfoncés au nom de la liberté et de la “quête du sens” tout en ayant des pratiques qui ne le permettent pas. Il se trouve sur le site de la Casemath à http://casemath.free.fr/six/6mult.zip

2)dés le début de l’année de sixième, de commencer le cours en le basant sur les questions suivantes.

a) question: combien faut-il de chiffres pour écrire tous les nombres?

b) quel est le nombre minimum de chiffres pour écrire tous les nombres? Rep: 1 et l’exemple du prisonnier qui fait des traits sur les murs de sa prison
c) Avec quel nombre de chiffres le plus grand nombre de calculs est fait? Rep:2 car les calculettes et les ordinateurs ne fonctionnent pas au charbon ni à la vapeur mais à l’électricité qui connaît 2 états: elle passe ou elle ne passe pas. On commence à écrire la correspondance base 10 base 2 jusqu’à 16 et devoir pour le lendemain: écrire la correspondance jusqu’à 65. Je donne comme mode de construction: comment écrire la succession des nombres en utilisant 1 et 2.
d) Le lendemain, on corrige et on fait des opérations en montrant les avantages et les inconvénients de la base 2 et de la base 10 ( plus les tables sont courtes, plus le calcul est long et l’ordinateur calculant très vite, on comprend le choix).

Puis question pour la semaine suivante formulée à peu prés ainsi: puisqu’on peut écrire avec autant de chiffres que l’on veut, pourquoi écrit-on avec dix chiffres? Est-ce que l’on parle avec 10 chiffres? Je laisse une semaine pour que ça marine et je précise, comme c’est difficile, qu’ils demandent à leurs parents.

e) Il y a des tentatives de réponses pendant la semaine mais je refuse de répondre avant la date fatidique. Ca fait encore monter l’ambiance. Réponse avec exemples historiques: - des incas chez qui le nom des vingt doigts de pieds et de mains qui étaient les mêmes que les noms des nombres de 1 à 20 - comme ils ont commencé l'anglais ou l'espagnol: remarque sur les autres langues - l’hôpital fondé par St Louis: les quinze vingt. Et amusement en classe: on s’amuse à dire les nombres en base vingt: 51 devient deux vingt onze.




f) J’abandonne temporairement la question et j’y reviens juste avant les vacances de Toussaint ou l’on construit le jeu formé d’un jeux de fiches qui permet de deviner un nombre seulement en regardant les 6 fiches ( il suffit d’ajouter les premiers nombres figurant sur les fiches, chaque fiche étant composé de tous les nombres qui en base deux ont 1 dans le même ordre).La construction des fiches est donné à partir du mécanisme“ idiot”: mets dans la fiche 1 tous les nombres qui , en base 2, ont 1 comme ordre des unités. Ils ne comprennent pas mais ça marche et se posent ensuite la question” comment ça marche?”, ce qui permets d’expliquer comment on passe, par calcul de la numération de la base dans la base 10.


g) Tout cela passe et passerait encore mieux si l’ecole primaire leur avait donné la formation que l’on donnait dans les années 20 ou 50/60: c'est-à-dire que la compréhension de ce qui était utile dans ce qui est "moderne" était possible justement parce que l’enseignement précédent n’avait pas été moderne. Pendant ce temps la, qui représente au moins deux semaines de cours, mes collègues avancent et je suis bien sur, en retard. Je ne rattraperai pas ce retard dans l’année y compris pour la division ou je passe 2 mois/3 mois pendant que les autres cavalent- et si l’on fait une évaluation des connaissances des élèves, je n’ai pas l’outrecuidance de demander que l’on intègre ce que je fais car c’est hors-programme, ce qui fait que l’on peut facilement prouver que ce que je fais est nul. Je n’avais pas répondu sur la liste à ceux qui me faisaient remarquer que j’abordais scandaleusement trop tard la géométrie.
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Lamarlère Viviane



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MessagePosté le: Ven Jan 16, 2004 9:53 am    Sujet du message: Répondre en citant

Merci à Michel d'expliquer avec pondération les raisons de son manque d'intérêt pour Finkielkraut.

Si j'ai introduit un texte de ce philosophe sur le fil programme, c'est parce qu'il ne me semble pas incompatible avec les inquiétudes qui ont été formulées ici ou là concernant la baisse de niveau en particulier en français (interrogez rufus ou corbreuse...)
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Michel Delord



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MessagePosté le: Ven Jan 16, 2004 10:23 am    Sujet du message: Répondre en citant

Lamarlère Viviane a écrit:
Merci à Michel d'expliquer avec pondération les raisons de son manque d'intérêt pour Finkielkraut.

Si j'ai introduit un texte de ce philosophe sur le fil programme, c'est parce qu'il ne me semble pas incompatible avec les inquiétudes qui ont été formulées ici ou là concernant la baisse de niveau en particulier en français (interrogez rufus ou corbreuse...)


Il s'agit plus d'une question de principe et de méthodologie : on peut prouver assez facilement que les decisions fondamentales qui sont prises pour l'enseignement ont leurs effets completement visibles au minimum vingt ans plus tard* puisqu'il faut, au moins, que les eleves qui ont subit le nouveau programme ait été prof et que cette genaration de profs ait eu des élèves pendant une dizaine d'années. Dans ces conditions , il est trés dangereux de s'appuyer fondamentalement sur des theses et des auteurs dont on n'est pas absolument sûr de l'absolue importance.

Je pratique pour moi-même ce principe at il est des auteurs récents ( moins de vingt ans ) dont j'apprecie les théses personnellement mais que je ne ferais pas figurer comme références théoriques dans un texte de principe. Ce n'est pas un hasard si l'introduction de SLECC est un texte qui a 200 ans d'âge .

Cordialement

Michel qui veut bien accepter qu'on le traite de vieux c o n
...
...
à condition d'avancer quelques preuves

* la preuve pratique est que JP Jourdan est bien obligé de parler de la periode des annèes 60 et 70 ( que je sois d'accord avec lui ou pas est secondaire car la problématique est riche )
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Lamarlère Viviane



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Messages: 946

MessagePosté le: Ven Jan 16, 2004 10:51 am    Sujet du message: Répondre en citant

ceci qui traite de la division me parait davantage à sa place ici que sur le fil méthode globale.

Jean-Paul JOURDAN
Inscrit le: 09 Nov 2003
Messages: 143
Posté le: Mer Jan 14, 2004 5:21 pm    Sujet du message: Re: De la lecture de la méthode...
------------------------------------------------------------------------
Zoltar a écrit:




Pour en revenir à tes propositions de programmes, je suis d'accord pour les maths qui sont ton rayon. (Y compris pour la division par 2, 3 et 5 au CP qui en effraie tant.)


Zoltar

Je n'ai pas beaucoup d'expérience de l'enseignement des maths en CP ( quoique j'ai fait ça en 2000/2001 et 2001/2002 et que c'est le quotidien partagé de mon épouse qui elle a une formation initiale universitaire en math/sciences ...) et là, sincèrement, j'aimerais que tu m'expliques ...

1°) d'abord si comme M.Delord tu penses qu'un programme est fait de notions qu'il convient d'étudier à fond ou si au contraire tu estime qu'un programme donne des pistes sur ce qui peut / éventuellement doit être vu dans le cadre d'une première découverte ...

2°) quel est le rôle et la place que tu donnes à l'apprentissage procédural dans l'enseignement (car j'imagine quand même que tu n'envisages pas que des enfants de CP puissent accéder autrement à la division) ...

3°) ensuite à la place de quelle activité du CP tu entends développer cet apprentissage et tout ce qui doit y préparer car même de façon purement procédurale, cela suppose que soit acquises les notions de multiplication et de division ...

4°) encore quel intérêt majeur tu vois à donner priorité à la technique opératoirfe alors même que ce savoir faire est devenu inutile du fait de la machine. J'entends par là qu'un apprentissage mécanique (sans compréhension) est presque toujours possible pour faire face à un besoin ( c'est comme ça que le Taylorisme permettait de faire construire des avions à des individus qui ne maîtrisaient chacun qu'une partie infime du savoir) ... Ne crois tu pas que d'autres apprentissages plus actuels (donc plus succeptibles d'intérêt au sens fort) permettraient de développer les mêmes aptitudes du cerveau ... ?

En résumé, et parce que je n'aurais sans doute pas le temps de suivre ce fil avant la semaine prochaine je pense fortement
- que la compréhension n'est pas obligatoire avant le processus et qu'elle peut naître d'une démarche réflexive (c'est ce que nous avons fait adultes quand l'arrivée des maths modernes nous a permis de comprendre un peu mieux comment se structurait la numération) et que de ce point de vue la présentation des programmes depuis les années 70 et surtout les derniers ... n'est pas valide.

- que néanmoins la compréhension ne se structurera pas ipso facto de l'apprentissage mécanique et qu'il convient à y travailler chaque fois que cela est possible en fonction du développement de l'enfant (et là, je ne parle pas de classe d'âge) et qu'en ce sens je préfère encore les nouveaux programmes qui font abstraction de l'étape procédurale aux propositions de Mr Delord qui vont à l'opposé.

- que des approches d'abstraction progressive : passage de la situation à un premier codage que peut être le dessin, puis à une abstraction supplémentaire que peuvent être les signes puis à une abstraction encoe plus grande que peut représenter l'écriture mathématique ne doivent pas être abandonnées comme le suppose la proposition Delord mais au contraire développées et bien comprises.

- que les outils des maths modernes que sont les tableaux à multi entrées, les diagrammes divers, les histogrammes etc ... sont des outils de représentation des situations complexes qui ont toute leur place dès le plus jeune âge et qu'il faut garder à un moment où la pédagogie par objectifs qui fait ses ravages ici après avoir dévasté l'enseignement public anglo-saxon invite de fait à privilégier le simple ...

- que le débarquement de la notion de compétence à acquérir a accrédité l'idée que l'on pouvait définir une liste de compétence pouvant être acquises à un niveau donné ... et que cela a conduit à oublier tous les stades d'intériorisation de n'importe quelle notion qui vont d'une première rencontre à une étape sans doute la plupart du temps jamais complètement acquise, sauf par quelques spécialistes. Dans la pratique, cela reviendrait à mieux marquer dans les programmes ce qu'il convient d'aborder (et là, je ne vois pas d'inconvénient à aborder la division par deux en CP ou les nombres premiers (ce que je fais) ... ou les systèmes à deux inconnues ... ou l'idée de suite ... en cycle III ... mais que ce serait folie d'en faire des objectifs d'acquisition quasi définitive.

Bien cordialement,









Zoltar a écrit:

CYCLE I : Maternelle
CYCLE II : Élémentaire CP, CE1, CE2
CYCLE III :Élémentaire & Collège CM1, CM2 & 6ème.
CYCLE IV : Collège 5ème, 4ème & 3ème.
CYCLE V : Lycée 2nde, 1ère & Terminale.


---------------------------
Jean-Paul JOURDAN a écrit:
Zoltar a écrit:




Pour en revenir à tes propositions de programmes, je suis d'accord pour les maths qui sont ton rayon. (Y compris pour la division par 2, 3 et 5 au CP qui en effraie tant.)


Zoltar

Jean-Paul a écrit:
Je n'ai pas beaucoup d'expérience de l'enseignement des maths en CP ( quoique j'ai fait ça en 2000/2001 et 2001/2002 et que c'est le quotidien partagé de mon épouse qui elle a une formation initiale universitaire en math/sciences ...) et là, sincèrement, j'aimerais que tu m'expliques ...

1°) d'abord si comme M.Delord tu penses qu'un programme est fait de notions qu'il convient d'étudier à fond ou si au contraire tu estime qu'un programme donne des pistes sur ce qui peut / éventuellement doit être vu dans le cadre d'une première découverte ...

Je prends le terme programme dans son sens le plus étymologique possible, c'est à dire son origine grecque "ce qui est écrit à l'avance". En matière de musique, lorsque je vais au concert j'aime voir écrit à l'avance les "titres" des œuvres que je vais entendre. Il est vrai que les énarcocrates du MÉN ont un peu dépassé cette idée en mettant dans leurs programmes à la fois des contenus détaillés et souvent même des méthodologies à mettre en œuvre. Regarde, même en informatique, lorsqu'on écrit un programme, ce n'est guère qu'un listing d'instructions à effectuer dans un ordre donné et avec des liaisons et des articulations prévues dans un certain ordre. Un programme est donc pour moi, juste un listing des items à savoir (un peu comme au temps de la PPO), mais ce PROGRAMME, c'est à nous, enseignants, de le mettre en œuvre et l'erreur fatale, c'est d'y avoir ajouté des INSTRUCTIONS, les didascalies de toutes les pièces qu'on va faire jouer aux enfants, nos élèves.

Jean-Paul a écrit:
2°) quel est le rôle et la place que tu donnes à l'apprentissage procédural dans l'enseignement (car j'imagine quand même que tu n'envisages pas que des enfants de CP puissent accéder autrement à la division) ...

Je me souviens au mitan des années 60,(64-65), ma femme avait un CP-CE1-CE2, ses CP étaient très bons, c'est vrai mais ils faisaient les divisions avec plaisir, comme les CE1 et parfois comme les CE2, par imitation et beaucoup par psittacisme je te l'accorde, mais il n'empêche qu'ils faisaient l'acquisition de l'algorithme sans aucun problème. Je crois que c'est encore possible aujourd'hui, au même titre que les tables diverses à retenir sans aucun rapport avec une justification rationnelle et construite de ces tables et/ou de ces algorithmes.
Le type de mémoire qui est sollicitée dans ces processus est une mémoire à la fois procédurale et sémantique. Il n'y a guère besoin de raisonnement dans tout ça. En fait, ce sont des routines mnémoniques sans qu'interviennent dans ces processus les zones frontales du néocortex…

Jean-Paul a écrit:
3°) ensuite à la place de quelle activité du CP tu entends développer cet apprentissage et tout ce qui doit y préparer car même de façon purement procédurale, cela suppose que soit acquises les notions de multiplication et de division ...


Je ne remplace rien Jean-Paul, je souhaite simplement que des acquis de ce type se fassent le plus tôt possible pour laisser le temps à d'autres qui sont plus coûteux en énergie et en réflexion.(Ceux qui embrasent davantage le cortex frontal.) J'y reviendrai sur Pygmalion si tu le souhaites…

Jean-Paul a écrit:
4°) encore quel intérêt majeur tu vois à donner priorité à la technique opératoire alors même que ce savoir faire est devenu inutile du fait de la machine. J'entends par là qu'un apprentissage mécanique (sans compréhension) est presque toujours possible pour faire face à un besoin ( c'est comme ça que le Taylorisme permettait de faire construire des avions à des individus qui ne maîtrisaient chacun qu'une partie infime du savoir) ... Ne crois tu pas que d'autres apprentissages plus actuels (donc plus susceptibles d'intérêt au sens fort) permettraient de développer les mêmes aptitudes du cerveau ... ?

Non, justement, je ne le crois pas car les neurones qui s'activent pour des calculs numériques ne sont pas les mêmes que ceux qui sont sollicités par les tâches plus nobles que sont celles de la construction de sens, de la réflexion logique et de la "programmation" des idées ou "calcul" des idées.
En fait, c'est l'hémisphère droit du cerveau qui s'occupe de l'évaluation des grandeurs, estimation de la quantité numérique lorsqu'on effectue des équations ou opérations arithmétiques. Par contre, c'est l'hémisphère gauche, plus analyste qui effectue les calculs précis grâce à des algorithmes appris, mémorisés à la fois en mémoire sémantique (souvenir des mots qui décrivent les phases effectuées) et en mémoire procédurale (souvenir plus corporel, manuel et visuel à la fois) des marques écrites tangibles que laisse le calcul sur le papier.
En fait, je crois que le sens d'une opération et sa pratique écrite sont deux tâches distinctes qui ne sont pas du tout de même niveau, ni même jamais réellement en liaison. CQFD…

Jean-Paul a écrit:
En résumé, et parce que je n'aurais sans doute pas le temps de suivre ce fil avant la semaine prochaine je pense fortement

- que la compréhension n'est pas obligatoire avant le processus et qu'elle peut naître d'une démarche réflexive (c'est ce que nous avons fait adultes quand l'arrivée des maths modernes nous a permis de comprendre un peu mieux comment se structurait la numération) et que de ce point de vue la présentation des programmes depuis les années 70 et surtout les derniers ... n'est pas valide.

Pour te rassurer Jean-Paul, je me régale avec les maths modernes ! D'ailleurs, je me suis permis (oh le vilain maître !) de continuer le travail très bénéfique sur les bases en CM2 jusqu'en 1999. C'est tellement éclairant pour les élèves du point de vue de la numération que j'estimais ne pas avoir le droit de les laisser ignorants de cela. Je développais en outre la base vigésimale (base 20) qui ouvrait des portes considérables dans le domaine de l'écriture des nombres.
Le système de numération des Mayas est vraiment le plus riche que je connaisse avec la base 2.

Jean-Paul]- que néanmoins la compréhension ne se structurera pas ipso facto de l'apprentissage mécanique et qu'il convient à y travailler chaque fois que cela est possible en fonction du développement de l'enfant (et là, je ne parle pas de classe d'âge) et qu'en ce sens je préfère encore les nouveaux programmes qui font abstraction de l'étape procédurale aux propositions de Mr Delord qui vont à l'opposé.

J'avoue mal comprendre ce que tu mets derrière "procédurale". La procédure à utiliser, l'algorithme ou le sens.

"Procédural" pour moi est relatif à la mémoire procédurale qui est celle du pianiste qui joue de manière automatisée une mélodie ou du sportif qui produit des figures avec son corps (gym, GRS, trampoline etc…) sans avoir besoin de réfléchir ou d'organiser sa pensée à ce sujet. Il en est de même pour le "savoir conduire une automobile": c'est un ensemble d'automatismes du ressort de la mémoire procédurale. C'est d'ailleurs sa disparition qui devient la plus grave en cas de maladie d'Alzheimer, car le malade finit par ne plus savoir monter un escalier, marcher etc…

[quote:52a1dd69e6="Jean-Paul a écrit:
- que des approches d'abstraction progressive : passage de la situation à un premier codage que peut être le dessin, puis à une abstraction supplémentaire que peuvent être les signes puis à une abstraction encoe plus grande que peut représenter l'écriture mathématique ne doivent pas être abandonnées comme le suppose la proposition Delord mais au contraire développées et bien comprises.

Non, bien sûr ! Mais ces étapes vers l'abstraction, concentriques sont complètement indépendantes des purs calculs numériques dans l'addition, la multiplication (suite d'additions compilées) la soustraction (avec ses divers sens) et la division ( suite de soustractions réitérées) avec ses divers sens aussi.
Comme il n'est pas utile de raisonner sur les produits des tables, il n'est pas utile de raisonner ou justifier les algorithmes des 4 opérations pour savoir les faire. Mais en les possédant, on peut mieux raisonner sur les grandeurs.
Lorsque je dis 7 X 8,
- mon cerveau gauche m'informe que c'est de l'ordre de la cinquantaine…
- Je peux calculer cela en additionnant 7 + 7 + 7 + 7 + 7 + 7 + 7 + 7 = 56 (Si je ne connais pas bien les tables d'addition, je suis déjà mal ! mais enfin, je peux toujours compter sur mes doigts…)

- Je peux aussi calculer ce résultat en faisant 8 + 8 + 8 + 8 + 8 + 8 + 8 = 56 (Je découvre en même temps la commutativité, ce qui va me faire écrire que sept FOIS huit égale huit FOIS sept égale cinquante six.)

- Mais quelle économie d'énergie lorsque je connaîtrai les tables de multiplication par sept et par huit !
7 X 8 = 56 8 X 7 = 56 C'est prodigieux !


JeanPaul a écrit:
- que les outils des maths modernes que sont les tableaux à multi entrées, les diagrammes divers, les histogrammes etc ... sont des outils de représentation des situations complexes qui ont toute leur place dès le plus jeune âge et qu'il faut garder à un moment où la pédagogie par objectifs qui fait ses ravages ici après avoir dévasté l'enseignement public anglo-saxon invite de fait à privilégier le simple ...

D'accord avec toi pour garder tous les outils intelligents et il y en avait dans les maths modernes. Dès le plus jeune âge aussi et j'y reviendrai…

Jean-Paul]- que le débarquement de la notion de compétence à acquérir a accrédité l'idée que l'on pouvait définir une liste de compétence pouvant être acquises à un niveau donné ... et que cela a conduit à oublier tous les stades d'intériorisation de n'importe quelle notion qui vont d'une première rencontre à une étape sans doute la plupart du temps jamais complètement acquise, sauf par quelques spécialistes. Dans la pratique, cela reviendrait à mieux marquer dans les programmes ce qu'il convient d'aborder (et là, je ne vois pas d'inconvénient à aborder la division par deux en CP ou les nombres premiers (ce que je fais) ... ou les systèmes à deux inconnues ... ou l'idée de suite ... en cycle III ... mais que ce serait folie d'en faire des objectifs d'acquisition quasi définitive.

Jean-Paul, aucune acquisition n'est définitive ! Même aux portes du crématorium, j'aurais encore tellement à apprendre sur la division…par 2, par 3 et par cinq et pourtant je "sais faire ça" depuis le CP…
Et ceux qui divisent pour mieux régner ? Est-ce le même algorithme qu'ils utilisent ? Et la multiplication des p' tits pains, était-ce une addition perpétuelle ou une pluie de bienfaits ?

[quote="Jean-Paul a écrit:
Bien cordialement,

@micalement à tous,

Jean-Pierre
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Jean-Philippe



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MessagePosté le: Ven Jan 16, 2004 2:16 pm    Sujet du message: Réponse à Michel Delors Répondre en citant

Merci d'avoir pris le temps de me répondre.

Je partage votre point de vue et j'apprécie tout particulièrement la clarté de votre discours.

Continuez !!

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de bremaecker anne



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MessagePosté le: Ven Jan 16, 2004 3:03 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Zoltan a écrit le 14/1/04
On est bien loin de Léo et Léa et de toutes ces "prothèses" que cherchent à remettre au goût du jour des gens dont ce n'est pas le métier. Car orthophoniste, ce n'est pas institutrice. Que diraient-elles si je me hasardais à faire de l'orthophonie "à l'insu de leur plein gré" ? Elles ne manqueraient pas de dire que je suis "incompétent" ce qui serait vrai... ;o)) ;;;
Que diraient les orthophonistes si vous faisiez de l’orthophonie « à leur insu », je ne sais.

Mais voyons ce que disent les instits. si des parents non instits enseignent à lire à leurs enfants. Remarquons qu’à ma connaissance, les parents qui apprennent à lire eux-mêmes à leurs enfants, utilisent tous une méthode syllabique (toute faite ou qu’ils construisent eux-mêmes).
La question devient donc : Que disent les instits quand des parents apprennent à lire à leurs enfants par la méthode syllabique ?
(Pour la clarté de la question, il faut garder en arrière plan qu’il s’agit de parents qui ne sont ni instits ni orthophonistes.)

Il y a des instits qui n’y voient rien de mal, bien au contraire.
Il y en a qui ne sont pas dérangés par la méthode mais craignent que l’enfant s’ennuie en classe. Or c’est rarement le cas car … justement les méthodes ne sont pas les mêmes ! Si l’instit . utilise une méthode semi-globale, l’enfant rencontrera des mots qu’il apprendra à lire d’une autre manière, en fait dans la posture du lecteur confirmé. Et même si en fait il les lit de manière « syllabique », il ne s’ennuie pas car il lit une histoire qui a un sens.
Attention, qu’on n’utilise pas cet argument pour dire : « ceci montre l’avantage des méthodes semi-globales par rapport aux syllabiques : les globales permettent à l’élève de s’intéresser à ce qu’il fait car il lit quelque chose qui a un sens ». FAUX : j’ai simplement écrit que la méthode semi-globale pour un enfant qui a appris à lire par la méthode syllabique lui permet de ne pas s’ennuyer en CP car il peut déjà lire tout le livre. Et les enfants qui ne savent pas encore lire ne s’ennuient pas non plus puisque précisément ils apprennent à lire !

Et enfin il y a des instits qui n’apprécient pas trop.

Ceci dit, vu le nombre de parents qui apprennent eux-mêmes à lire à leurs enfants, qui les aident voire leur ré-expliquent les cours sans être ni enseignants, ni orthophonistes, ni grammairiens, ni historiens, ni géographes, ni … , et cela du CP jusque +/- en 3 ème , on peut vraiment en déduire que le parent Lamda est la personne la plus polyvalente de l’EN ! Et les parents présents sur ce forum ont montré par l’intelligence de leurs interventions qu’ils ne sont en effet pas des débiles. Bref ce n’est parce qu’on est orthophoniste qu’on est incompétent en matière d’enseignement fondamental.

Dans la même veine, si des parents lamda peuvent avoir un discours argumenté sur le contenu de l’EN, je ne comprends pas la pertinence des critiques contre (par exemple) Monsieur Delord sous le simple motif qu’ enseignant seulement en secondaire, il ne pourrait rien dire de pertinent sur le primaire.
Personnellement j’ai hautement apprécié toutes ses interventions et la rigueur implacable de ses comparaisons de programmes et de résultats des élèves, en France et à l’étranger.
Franchement je n’ai pas vu d’argumentation aussi rigoureuse chez ses détracteurs. Peut-être est-ce précisément parce qu’il est mathématicien et que 2 + 2 = 4 quoi qu’on fasse ?!

A ceux qui après ces 3 mois de débats croient encore que le niveau monte (il y avait plus haut sur ce fil une intervenante qui disait qu’il y a 30 ans, les enfants de CM2 ne savaient pas situer le Japon, ni dire qui sont les Bushmen tandis que les enfants d’aujourd’hui le savent, je réponds : non, madame, les enfants d’aujourd’hui ne le savent pas tandis que les enfants d’alors savaient où était le Japon et ils connaissait sa capitale, et ils connaissaient même les noms et la localisation de tous les pays d’Afrique et d’Amérique avec leur capitale. Par contre dans la classe de mon fils en 4ème l’an passé – classe de bon niveau essentiellement composée de germanistes et de latinistes d’un collège public sans histoire de province – seulement 2 élèves avaient entendu parler du Débarquement en Normandie …)
A ceux-là donc je réponds que les commentaires des enseignants du Collège (mentionné ci-dessus) lors du débat récent (que j’animais et qui était centré précisément sur le thème n°5 qui est le sujet de ce forum) étaient catastrophistes : j’extrais d’ailleurs le début du compte-rendu de ce débat que j’ai rédigé (4 pages ; corrigé par les intervenants) (rapport qui sera donc disponible prochainement in extenso ailleurs sur le site du Débat) :

[u]Constat[/u]
Pour les enseignants, la situation actuelle de nombreux collégiens en français est « affolante » : beaucoup ne s’appuient plus sur rien, n’ont plus de base solide et les professeurs de français doivent tout reprendre à zéro car les règles de grammaire les plus basiques ne sont pas connues. La syntaxe aussi est extrêmement pauvre. Au total beaucoup d’élèves ne maîtrisent plus la communication qu’elle soit écrite ou lue (par exemple ils confondent à l’écriture ou à la lecture « attendre » et « entendre », ce qui fait perdre le sens). Ceci est très gênant pour l’apprentissage tant des matières scientifiques, que pour les études de droit etc. où la précision du langage est importante.
Or les ados n’ont plus envie de « tout » reprendre à zéro d’autant plus qu’ils s’imaginent qu’ils ont « déjà vu ». En outre, souvent les professeurs de français qui reprennent à zéro la grammaire, se font critiquer par leur hiérarchie.

Les participants sont tous d’accord sur ce constat.

Assez logiquement la première des « 3 priorités pour l’école » revient donc sur cette question. Je transcris d’ailleurs la 3ème car elle mentionne des aspects déjà débattus sur ce fil (les devoirs, les redoublements) :

« - Enseigner spécifiquement la grammaire des phrases avec leur analyse logique dès le primaire et poursuivre cet enseignement spécifique jusqu’en 3ème.

- Rendre possible à l’intérieur du Collège, après la 5ème, une orientation pré-professionnelle (4ème et 3ème Techno par exemple) avec passerelles vers le général, et éviter que le Collège ne prépare au lycée professionnel que « par défaut ».


- Revaloriser les contraintes structurantes qui mettent en cohérence les valeurs proclamées et la réalité, donnent des repères aux élèves et favorisent leur égalité : devoirs (raisonnables) à la maison dès le CP, brevet « sérieux », application des sanctions, redoublement chaque fois que les enseignants jugent qu’un élève n’a pas les bases pour entrer dans l’année supérieure. »


A côté de ceux qui disent que le niveau monte, il y a ceux qui disent qu’on ne peut vérifier s’il monte ou s’il descend. Mais il est trompeur d’entretenir ce flou.
Cela me fait penser au conte où le Roi se déshabille ; ses courtisans se refusent à verbaliser cette constatation ; il faut un enfant pour dire « Le Roi est nu ».
Mais réfléchissons à la manière des experts :
Au fond, le Roi est-il vraiment nu ? Que veut dire « être nu » ? Comment l’a-t-on mesuré ? A la naissance, tout le monde est nu ! Cette nudité est fonctionnelle : le Roi sortait de sa douche et allait se rhabiller ! De toutes façons en hiver le Roi se rhabillera : les vêtements prendront sens pour lui ! Si ce Roi est nudiste, c’est son droit ! Le Roi fait sa crise d’adolescence, ça va lui passer ! Et puis pourquoi un Roi, ce n’est pas démocratique, changeons cette société ! Les courtisans eux, ne sont pas nus, ne nous focalisons pas sur la nudité d’un seul ! Ou bien au contraire peut-être que les autres aussi sont nus, la nudité du Roi n’est pas significative !

Sourions, transposons ….

A la veille de la clôture de ces forums, je vous remercie pour l’intérêt de vos contributions sur le Fil "Les Programmes", contribution que j’ai pris grand plaisir à lire in extenso. Espérons que de cette masse d’efforts sortira une synthèse objective, ni partiale ni partielle. (Samedi, débat organisé dans mon département par le responsable de l’Education au sein de l’UMP – son nom m’échappe - ; j’irai , je redirai… ; ultimes efforts pour faire bouger les choses…)
Merci en particulier à Madame Lamarlère qui a lancé et animé ce fil et sans qui, me semble-t-il, il n’aurait pas atteint cette richesse.
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Lamarlère Viviane



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MessagePosté le: Ven Jan 16, 2004 6:25 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Merci à Anne de Bremaeker de ses participations trop rares mais toujours très constructives.

J'ai moi aussi sur ce forum apprécié la détermination implacable et logique de Michel (Delord), la culture passionnée et passionnante de Rufus, Epaphrodite, la franchise d'Alain Fumey, le caractère très direct de Corbreuse, mon contradicteur et complice très ancien, Merlin , euh...je veux dire Zoltar le Magique avec lequel les facheries se règlent dans la poudre de perlimpipin et tous les autres que j'oublie, qu'ils ne m'en veuillent pas. Il y aurait encore tant de choses à partager, mais ce soir je suis de concert comme accompagnatrice: au menu "La chanson française de Piaf à nos jours".

Je voudrais, non en guise de conclusion car j'y reviendrai demain, appuyer une nouvelle fois pour tous ceux qui nous lisent sur quelques urgences. j'espère que nos Ministres nous lisent, car c'est à eux que j'adresse publiquement cette requête:

1) Que nos enfants sachent lire, écrire, compter et résoudre au sortir du CM2, et en particulier que toute sa place soit rendue à la DIVISION, grande formatrice de l'intelligence, afin que les enseignants du collège, quelle que soit la forme qu'il prendra , mais également et dramatiquement ceux du lycée, n'aient pas à se lamenter comme ils le font aujourd'hui sur la baisse réelle et non fantasmée du niveau

2) Que les ouvrages scolaires soient rédigés dans un français accessible à ces partenaires incontournables des enseignants que sont les parents. Et non dans un jargon prétentieux et suffisant.

3) Que les projets de vie des élèves soient plus régulièrement écoutés par les équipes pédagogiques, en concertation avec les parents.

4) Que toute la place soit donnée aux enseignements artistiques qui souvent permettent aux enfants de se raccrocher, de se découvrir, de se structurer. Si cet enseignement est délivré sous forme d'options, que celles ci le soient au minimum de deux heures hebdomadaires. On n'a que trop fait de saupoudrage dans l'enseignement. Un enfant qui veut apprendre le dessin ou la musique plutôt que la technologie ( et inversement) doit pouvoir le faire, suffisamment de temps hebdomadaire pour se constituer une véritable culture et des savoir-faires dans ces domaines là.

5)Que l'enseignement des langues étrangères, à l'heure de l'Europe soit repensé de façon à ne pas faire de nos enfants des experts en traduction sur papier format A 4, mais de véritables praticiens de la langue choisie: mettre les enfants dans un bain de langue, cela donne des résultats. mes enfants ont eu des profs d'anglais qui ne parlaient qu'en anglais en cours. Tous leurs élèves , dès la 4ème parlaient courramment.
Contrairement à ceux qui utilisaient le français comme langue de communication des consignes.
Outre le fait que devoir se débrouiller dès le premier jour d'anglais pour comprendre cette langue sans autre support que quelques énoncés au tableau, cela mature les enfants. Je rappelle qu'en 8 mois, j'ai appris à une équatorienne venue dans le cadre d'un échange et qui NE PARLAIT PAS UN MOT DE FRANCAIS à parler et écrire notre langue, quelle a pu à la fin de l'année passer son bac de français et est repartie avec l'intégrale de Maupassant dans ses valises. Donc C'EST FAISABLE.

6) que la philosophie ne soit pas, à l'instar des langues mortes, la laissée pour compte de l'enseignement, et qu'on y initie plus précocément nos jeunes.

7)Que les enseignements donnent d'emblée des méthodes strictes de travail, de mémorisation, de reflexion afin de conduire plus sûrement vers l'autonomie

8) Que l'on repense l'enseignement de l'instruction civique non comme une matière , mais comme le lieu théorique ET pratique où se construit le citoyen de demain.
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Jean-Paul JOURDAN



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MessagePosté le: Ven Jan 16, 2004 8:22 pm    Sujet du message: à Viviane Répondre en citant

Je suis curieusement entièrement d'accord avec vous du point 3 jusqu'à la fin ...

Je ne partage pas l'éloge du texte de madame Anne de Bremaeker ... Les contre vérités ne la dérangent pas, je n'ai rien à ajouter. Et vous m'avez oublié dans vos éloges... comme je vous comprends ! Ont été oubliés avec moi tous ceux qui sont au quotidien avec les enfants du primaire ... étrange non ?

Vous êtes donc sûrs que le niveau baisse de manière catastrophique et je vous dis qu'il tente de s'adapter aux mutations techniques, économiques et sociales... et que c'était pluytôt réussi jusqu'aux années 90 et je répète dans un désert à peu près total que le fait d'avoir introduit après la loi de 89 un système d'évaluation qui a rendu illisible pour tous les niveaux réels et induit de fausses démarches d'apprentissage ne peut qu'avoir le résultat de baisse de niveau perçue par les collègues de collège... Du coup je réaffirme que les solutions proposées sont dérisoires ... ce n'est pas en introduisant la division en CP et en apprenant à lire avec la syllabique que vous apporterez des solutions à des problèmes aussi complexes. Pire vous jetterez le bébé de tous les acquis des années 75-90 avec l'eau du bain.

Si vous vous retrouvez autant d'enseignants du secondaire sur les mêmes thèmes c'est sans doute que votre inquiétude est réelle. Je vous invite cependant à un retour sur un peu de passé pour vérifier si la dégradation observée date des années 70 ou des années 90 et suivantes en espérant que les vraies raisons appelleront de vraies réponses.


Et si ces solutions signifiaient qu'ils vous faudrait changer, vous, personnellement, quelque chose dans votre façon d'appréhender la pratique de votre métier ... en acceptant par exemple la bivalence pour qu'un cycle 6°5° avec moins de prof et plus de vie de classe soit possible pour répondre aux difficultés des enfants plus protégés, plus vulnérables aussi qu'autrefois ... en acceptant encore de vous impliquer comme les anglo-saxons et comme le tentent certains d'entre vous dans la vie des collèges et des lycees ... en acceptant d'intégrer à vos pratiques les outils et les méthodes d'aujourd'hui ... mais chut ! Je ne suis pas ici sur le bon fil de discussion ;-)
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Lamarlère Viviane



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Messages: 946

MessagePosté le: Sam Jan 17, 2004 1:20 am    Sujet du message: Répondre en citant

Bien, malgré l'heure tardive et puisque vous semblez vexé que je ne vous aie pas mentionné,( je ne peux pas mémoriser les noms de tous les intervenants, mille excuses) permettez moi de rectifier.

Je n'enseigne ni en collège ni en lycée mais en école de musique associative où pour 200 euros par mois et 20 heures de cours hebdo (vous avez bien lu) je forme des jeunes qui deviennent des profesionnel. Je sors d'un concert avec l'un d'eux, standing ovation et tout le bazar, de quoi être heureux quelques jours. (très heureuse.....)l

Mon éthique professionnelle m'autorise une certaine distance et aussi une empathie particulière pour mes collègues institutionnels; je le dis sans ironie.
Car j'aurais pu continuer d'exercer en école Nationale, comme je le faisais il y a 30 ans.J'ai fait le choix d'offrir à des jeunes de milieux plus ou moins favorisé l'accès à un enseignement de qualité, en contrepartie de ce bénévolat, je reçois l'humain dans ce qu'il a de meilleur chaque jour: la passion , la tendresse, l'émotion.Je suis au quotidien , depuis la lecture de leurs premières notes jusqu'à leur diplôme de fn d'études, avec des jeunes et moins jeunes.12 ans d'études avec les mêmes élèves. Cela crée des liens forts. Peut-être est ce cette dimension qui manque aux enseignants.

Le partage dans la durée. Ce qui fait qu'un jour, c'est l'élève qui vous apprend.......
Pour revenir à ce quez vous écriviez.

pourquoi trouvez vous curieux d'être d'accord avec moi? nous appartenons au même genre humain....Il est normal que nous ayions des points d'ancrage communs. Non?

Pour vous dire le fond de ma pensée concernant les méthodes, je m'en contrefiche pourvu que les résultats soient là. A un moment défini. A demain.
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LaurentD



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MessagePosté le: Sam Jan 17, 2004 6:30 am    Sujet du message: Répondre en citant

N'ayant plus la possibilité d'éditer mes messages, et ce avant la date légale de clôture de ce forum, je vous prie de considérer ma participation ci-dessus comme un désaveu du procédé employé dans le "grand débat", et non une approbation.

Le 16 janvier, l'un des intervenants de ce forum a annoncé sa décision personnelle de retirer ses nombreuses contributions en signe de protestation contre le rôle dévolu à ce débat.

Chaque participant qui choisissait de le suivre pouvait donc en éditant ses messages personnels, les remplacer par un texte signalant son retrait du débat.

Ce n'était alors pas mon choix. Cela ne le serait pas actuellement si cette possibilité ne m'avait été retirée abusivement.

En effet, avant la date officielle de clôture des contributions au forum, la fonction d'édition des messages a été désactivée par les administrateurs.

J'en conclus que:
- Le débat à l'échelon local ayant été un échec du point de vue de la participation,
- Si un nombre significatif de participants au forum avait retiré leurs messages... il ne restait même plus le forum en question pour permettre au gouvernement d'affirmer que le " Grand Débat " avait été un succès.

La volonté de réussir un coup politique l'a finalement emporté face au risque d'un désaveu démocratique.
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Michel Delord



Inscrit le: 04 Nov 2003
Messages: 126

MessagePosté le: Sam Jan 17, 2004 8:17 am    Sujet du message: Répondre en citant

Jean-Paul JOURDAN a écrit:


Bonjour,

Il s'est passé, dans les années 70 des phénomènes d'un certain point de vue très proches en math avec l'introduction des maths modernes et en lettres avec l'introduction de la grammaire structurale (+ quelques vélléités de conjugasion et d'étude de textes structurales).


Il ya effectivement un rapport entre le deux réformes puisque les deux commissions ( Rouchette pour le français et Lichnerowitz pour les maths ) sont a peu pres contemporaines et ont d'ailleurs des preoccupations proches d'un point de vue pedagogique.

Citation:

Dans les deux cas, ces sont des spécialistes de "la matière" et non comme certains voudraient nous le faire croire aujourd'hui des "pédagogues" qui ont initié le mouvement avec , pour résumer en dans un raccourci osé , la volonté (et la certitude que c'était possible) de transposer directement en élémentaire les dernières avancées de leur discipline (théorie des ensembles qui n'était qu'un degré de plus dans l'abstraction mathématique par rapport à ce qui existait) et linguistique et approche structurale.



C'est là que tu essaies d'introduire l'accusation EXCLUSIVE contre les « spécialistes de la matière » , ce qui est un vieux truc ( dés que j'ai le temps je publie le roman fait par un membre du PC vers 45 qui s'appelle M. Pedago ce qui prouve que ce genre de thèses n'est pas récent) qui permet ensuite de dire ce que disent Thelot et Joutard sous forme proche, ce ne sont pas les contenus et les programmes qui comptent car « Tout est dans l'exécution » ( cf . Les citations de MM. Joutard et Thelot données dans SLECC). Le problème – outre que cette problématique générale est à mon sens fausse – est que tu t'appuies ( parce qu'il faut bien toujours se donner des justifications historiques) sur une histoire légèrement déformée pour qu'elle réponde à ce que tu veux prouver.

Bien sur il n'est pas faux de dire que des mathématiciens sont dans l'histoire mais la question n'est pas là , il y a aussi 1) des pédagogues et pas des moindres 2 ) des instits de base et, pour l'enseignement primaire, ce ne sont pas les mathématiciens qui sont dominants mais justement les pédagogues et les formateurs d'EN , cad ceux qui auraient du voir – car ils n'ont pas l'excuse des universitaires dont ce n'est pas le métier journalier – que ce qui était proposé était inenseignable ( mais comme cela était cependant enseigné, cela produisait une véritable déformation de la pensée).

Tous d'abord les preuves de ce que j'avance :
D'abord une petite précision historique : le mouvement pour l'application des maths modernes ( qui ne passera qu'en Janvier 1970 au BO) est vraiment lançè à partir de la Charte de Chambery de l'APMEP en janvier 68 dont voici une partie du texte.

Citation:

Bulletin de l’APMEP

N° 261 (mars-avril 1968)

Charte de Chambéry

Étapes et perspectives de la réforme de l'enseignement des mathématiques

Depuis de nombreuses années, l'Association des Professeurs de Mathématiques de l'Enseignement Public (A.P.M.E.P.) étudie les problèmes posés par l'évolution des sciences y compris celle de l'éducation en ce qui concerne l'enseignement des mathématiques. Au sein d'une commission “ Recherche et Réforme ” qu'elle a pris l'initiative de réunir, des contacts ont été pris avec des professeurs d'autres disciplines, des chercheurs, des psychologues, des ingénieurs. L'action de l'A.P.M.E.P. n'est pas étrangère à la constitution d'une Commission ministérielle pour l'enseignement des mathématiques présidée par M. Lichnerowicz dont le premier rapport publié en mars 1967 marque un changement important sur les conceptions antérieures.
L'assemblée générale 1967 de l'A.P.M.E.P., prenant acte de l'évolution favorable vers une réforme générale de l'enseignement des mathématiques a décidé d'approfondir son travail de recherche pour parvenir à la formulation d'un plan cohérent et réaliste. Après plusieurs réunions restreintes, elle a organisé un colloque principalement consacré à l'enseignement élémentaire et à l'organisation de l'information des maîtres; du 1er au 4 janvier 1968, une quarantaine de Collègues , instituteurs, directrices d'école normale, inspecteurs départementaux, professeurs de C.E.G., de lycée, d'école normale et de faculté ont élaboré un premier document. Repris et complété par le Comité national de l'A.P.M.E.P. celui-ci lui donne le titre général de Charte de Chambéry et le propose à l'examen des adhérents. Amendé par leurs observations, puis adopté par l'assemblée générale 1968, le Bureau de l'A.P.M.E.P. aura mission de le présenter aux autorités de l'Éducation Nationale, aux maîtres de l'Enseignement Public, aux parents d'élèves et, en général à toutes les personnes qui s'intéressent à l'enseignement des mathématiques. Puisse ce document informer un vaste public, susciter ses réflexions et mieux encore l'amener à concevoir et à réaliser la réforme nécessaire de notre enseignement.

Ce plan a pour but d'exposer les raisons qui militent en faveur d'une réforme continue de notre enseignement “ de la Maternelle aux Facultés ” puis les modalités selon lesquelles, selon nous, elle peut être réalisée. En voici l'économie :

1. - Pourquoi l'enseignement des mathématiques doit-il être réformé “ de la Maternelle aux Facultés ”? Arguments mathématiques, arguments pédagogiques, arguments sociaux ou économiques.

2. - Pourquoi la réforme est-elle possible? Elle est partiellement amorcée en France ; des expériences pédagogiques en confirment les bons effets ; des expériences étrangères renforcent cette opinion ; une large information du public et des maîtres reste indispensable.

3. - Comment réaliser la réforme? Il faut reconnaître l'importance d'une véritable expérimentation pédagogique qui doit être conjuguée avec une information sérieuse des maîtres ; le rôle essentiel de la formation des maîtres, formation initiale et formation continue motive la création des Instituts de Recherche sur l'Enseignement Mathématique (I.R.E.M.) préconisés par la Commission Lichnerowicz ; la voie est ouverte à une évolution continue de notre enseignement.

4. - Premières étapes: l'ampleur des mesures à prendre exige de procéder par étapes ; quelles sont les réformes les plus urgentes, celles qui sont le plus rapidement réalisables ?

5. - Les étapes suivantes: l'échelonnement des réformes est une condition de leur succès ; la préparation à échéance plus longue des étapes suivantes en accroîtra l'efficacité.

6. - Conclusion: place des mathématiques dans la réforme générale de l'enseignement ; la coordination avec les autres disciplines, conjonction des efforts pour une éducation heureuse. Loin de vouloir imposer un nouvel “ impérialisme ” intellectuel, celui des mathématiques, nous voulons faire jouer au dynamisme propre à notre discipline un rôle moteur au bénéfice de tous.

N.B. A la fin de chaque paragraphe nous résumons dans un tableau les points essentiels qui sont présentés plus en détail dans le texte.
****


1. Pourquoi l'enseignement des mathématiques doit-il être réformé “ de la maternelle aux facultés ” ?

Que l'enseignement des mathématiques soit analysé dans son contenu, dans sa forme pédagogique, ou dans son rôle social ou économique, il est certainement très remarquable que les conclusions soient convergentes; ce qu'on appelle un peu vite la mathématique moderne, ce qu'il conviendrait mieux d'appeler la conception constructive, axiomatique, structurelle des mathématiques, fruit de l'évolution des idées, s’adapte “ comme un gant ” nous permettrons-nous de dire, à la formation de la jeunesse de notre temps. Il est important que tous les citoyens et en premier lieu tous les éducateurs en comprennent bien les raisons et dans quelle voie favorable cela conduit l'enseignement.

1. La mathématique est une science vivante : le foisonnement des découvertes s'y conjugue avec une réorganisation de son architecture ; les notions ensemblistes acquises à la fin de XIXe siècle, la notion de structure qui sert d'armature à l'oeuvre de Bourbaki peuvent être comparées, quant à leurs effets, au rôle qu'aurait un urbaniste disposant de crédits pour supprimer les bidonvilles.
Une actualisation des programmes est ainsi rendue possible, comme ce fut d'ailleurs le cas, tout au long de l'histoire, à maintes reprises : au XVe siècle, l'addition et la soustraction n'étaient enseignées que dans de rares écoles de France; pour la multiplication, on était prié de s'adresser à quelques rares et prestigieuses universités d'Italie ; au XVIe siècle, la division était un exploit de spécialiste ; au XXe siècle, l'introduction des méthodes vectorielles dans la pédagogie mathématique s'est heurtée à une vive résistance, alors qu'actuellement il serait bien gênant de s'en passer, tout comme personne ne peut plus se passer des chiffres arabes.
Aujourd'hui les notions ensemblistes, les structures fondamentales de l'algèbre, les idées de base de la topologie irriguent toutes les mathématiques d'un sang neuf qui a la vertu de rendre mieux accessible un niveau d'abstraction anciennement réservé à des initiés privilégiés. Autour de quelques thèmes principaux s'organise toute l'activité mathématique contemporaine et leur connaissance éclaire aussi bien les problèmes que la ménagère se pose en faisant son marché que les théories que doit affronter le physicien nucléaire, l'ingénieur ou l'architecte. Au temps de la machine à vapeur, il suffisait que certains ingénieurs seuls sachent la théorie de l'intégration ; à l'époque des ordinateurs et de l'automatisation, la lecture d'un organigramme et le maniement des symboles doivent faire partie de la culture de tous.
Il serait d'ailleurs invraisemblable que notre époque marquée par une évolution accélérée dans tous les domaines soit celle d'un étroit conservatisme dans les programmes de mathématiques. Ce qui serait d'autant plus inadmissible que la pédagogie, de son côté, réclame une révolution qui correspond à celle du contenu mathématique.


2. La pédagogie active, fondée sur l'analyse de la genèse des notions chez l'enfant, conduit inéluctablement à une refonte complète de nos méthodes d'enseignement. Sans nier les résultats obtenus par les méthodes traditionnelles, profitant au contraire de l'expérience acquise par les maîtres conscients des difficultés pédagogiques à surmonter, nous pouvons maintenant mettre en pratique des techniques qui ont donné leurs preuves.
Aucun de ces progrès n'aurait été possible sans l'oeuvre souvent obscure et toujours admirable de quelques pionniers, théoriciens ou praticiens tels que Piaget, Wallon, Gattegno, Cuisenaire. Freinet, Dienes, Madeleine Goutard, etc. Parce que nous avons conscience de leur devoir beaucoup, nous entendons suivre leur exemple, fidélité dans l'ouvrage qui exige l'examen critique permanent de leurs conclusions. Pédagogie, science ouverte, ou sinon : antiscience.
Nous devons reconnaître l'imperfection de nos méthodes traditionnelles. Le principe affiché de la “ redécouverte ” n'empêche pas le retour plus ou moins conscient à des méthodes dogmatiques. Les échecs scolaires en mathématiques ont toujours été durement ressentis par les pédagogues. La réforme du contenu de notre enseignement associé à une rénovation des méthodes doit, selon nous, rendre ces échecs scolaires de moins en moins nombreux.
Il faut ici faire justice de quelques mauvais arguments qu'on oppose à la modernisation des programmes : d'abord, il n'est pas question d'introduire toute la mathématique moderne, brutalement, n'importe quand et à n'importe qui. Personne ne songe à faire lire Bourbaki aux enfants du Cours Préparatoire.
On dit souvent “ Nos pauvres élèves ne comprennent déjà pas grand chose aux bonnes vieilles mathématiques. Et vous voulez les lancer dans ce jargon impénétrable, ce symbolisme abscons, ces austères abstractions, qui caractérisent les mathématiques modernes ”. En réalité, le vocabulaire et le symbolisme modernes ne sont pas le fait d'un snobisme ridicule dont les élèves devraient souffrir. Non seulement la difficulté de leur tâche ne sera pas augmentée mais encore l'esprit moderne peut et normalement doit apporter un progrès sur le plan purement pédagogique. Il apporte, dit André Revuz, de “ grandes idées simples et très puissantes ” qui aideront les élèves.
Il faut aussi répondre à des critiques sommaires : “ J'ai vu faire état de “ résultats désastreux ” de l'introduction de notions modernes dans l'enseignement du second degré; je n'ai pas à juger telle expérience particulière que je ne connais pas et il est assurément possible d'enseigner aussi mal les mathématiques actuelles que les autres, mais il ne faudrait tout de même pas oublier le désastre général et permanent de l'enseignement traditionnel. Ce désastre est marqué par l'habitude qui fait que si un élève a des difficultés dans une classe où on essaie d'introduire des mathématiques modernes, on donne tort au professeur, tandis que si l'élève a des difficultés avec l'exposé traditionnel, on donne tort à l'élève et on conclut “ C'est un crétin ” ou plus calmement “ Il n'a pas la bosse des Maths ” (A. Revuz, Mathématique moderne, mathématique vivante).

Sans doute, la période transitoire que nous vivons connaît des difficultés spéciales : le passage des conceptions anciennes aux nouvelles à n'importe quel niveau de l'enseignement, surtout lorsque le passage est brutal, comporte des risques. Ceux-ci n'existeront plus pour les enfants qui commenceront dès la Maternelle leur apprentissage de la mathématique contemporaine.
Nous tenons d'ailleurs à souligner que l'introduction d'un nouveau contenu dans l'enseignement des mathématiques sera inopérante, voire néfaste, si elle ne s'accompagne d'une pédagogie appropriée : active, ouverte, le moins dogmatique possible, faisant appel au travail par groupe et à l'imagination des enfants. A ce propos, médecins et psychologues entre autres s'accordent à estimer qu'un horaire hebdomadaire de 30 heures pour les jeunes enfants est aberrant; le plan Langevin-Wallon réclamait qu'il soit, pour les enfants de 7 à 9 ans, ramené à 10 heures...
Ces questions de méthodes et de programmes sont étroitement liées. Jusqu'à présent les programmes ont été conçus comme des listes de sujets devant être traités par le maître et assimilés par les élèves dans un même temps très déterminé. Il est bien préférable d'introduire chaque notion “ tôt et progressivement ” (A. Revuz), en précisant, en approfondissant les concepts sur plusieurs années, si c'est nécessaire, par approches successives. Ce mûrissement permet un apprentissage véritable, acquisition d'un savoir et d'un savoir faire.
En effet, l'acquisition des techniques (numération, opérations sur les nombres, ... ) n'est pas abandonnée. Mais la notion de nombre gagnera à être préparée par des rudiments de grammaire des ensembles et de logique. Les enfants sauront compter et calculer plus tard peut-être que ne l'imposent les programmes actuels, mais ils le sauront mieux. D'autre part, du fait de la prolongation de la scolarité obligatoire, la mission de l'école primaire n'est plus d'enseigner les connaissances indispensables dans la vie courante mais surtout de former les esprits, de donner à chacun la capacité de s'adapter aux conditions largement imprévisibles de l'avenir.


puis des noms ( et l'on voit bien que les membres de l'enseignement superieur en maths ne sont pas dominants)

Citation:

Annexe 1. Liste des participants à la rencontre APMEP de Chambéry (1-4 janv. 1968).
(Modération 17 janvier 2004, 10h18)



Il est donc tout à fait manifeste que les pédagogues y sont plongés jusqu'au cou puisque l’axe central reconnu par les fondateurs du mouvement est la pedagogie active et, dans le cas de Piaget, c'est encore plus. Ce qui est même le plus remarquable est que tout le mouvement qui se réclame du constructivisme ( ce que tu fais encore si j'ai bien compris ? ) alors que la meilleure preuve du fait que le constructivisme notamment de Piaget est une ânerie tient justement au fait qu'il s'est surtout manifesté au moment des maths modernes et a été donc le défenseur de contenus inenseignables. On peut avoir une certaine sympathie pour le constructivisme « l'enfant construit son propre savoir » mais lorsque l'on sait que LA thèse constructiviste , et pas une autre, est celle qui justifiait que l'on fasse de la géométrie sans figure, on peut en concevoir au moins un doute certain et se permettre de poser des questions à ceux qui la défendent encore et qui pensent que les maths modernes sont « un accident » sans lien fondamental avec les thèses de Piaget et les thèses des pédagogues en général ( je précise que pour ma part ,je ne me définis pas du tout comme antipedagogiste car je vois mal comment on pourrait être enseignant et pas pédagogue )
;.

Mais la situation va être encore plus dure pour ton affirmation sur la non responsabilité des pédagogues et le fait de tout faire retomber sur les spécialistes des matières si l'on prend la suite de l'histoire car des 73/ 75 les mathématiciens commencent a s'apercevoir de la catastrophe et le mathématicien qui est la tête de file du mouvement, Dieudonné, explique que la reforme est pire que ce que l'on voulait combattre car ils s'aperçoivent bien que , non pas entant que pédagogie seulement, mais du point de vue de « spécialiste de la matière » , on ne fait pas de maths . Mais par , contre , les pédagogues continuent et par exemple, le mouvement Freinet , et pas dans un article que j'aurais tiré d'un journal de seconde zone, mais dans un Numero spécial de « L’Educateur » de 78 se réclame encore des maths modernes. Personnellement, j’ai toujours été un grand admirateur des maths modernes mais à condition qu’on ne les enseigne qu’au niveau ou elles sont compréhensibles .

Cf. MATHEMATIQUE
In L'Educateur, Numéro Spécial, Novembre 1978
"Perspectives de l'éducation populaire"
22 Oct. 2002
http://michel.delord.free.fr/freinet_math.pdf

Donc non seulement des pédagogues , en particulier le mouvement Freinet, ont été partie prenante du mouvement mais ils en ont été les derniers défenseurs alors que les « spécialistes des matières » disaient déjà dit qu'ils 'agissait d'une ânerie. Je ne pense pas que l'histoire des maths modernes s'explique par une opposition entre les « spécialistes des matières » et les « pédagogues » , c'est toi qui m'oblige a intervenir avec cet angle pour contrer ta volonté absolue d'absoudre les « pédagogues » et d'attaquer les « spécialistes des matières ».
De plus , mais j’ai developpé cela dans « Michele Artigue et l’âge du capitaine » , le BO de 70 qui introduit les maths modernes en primaire comprend une grosse ânerie mathématique qui avait été critiquée, du point de vue mathématique par un des plus grands géomètres du XXeme siecle, Hassler Whitney et c’est sur cette critique que j’assois en partie ce que défends sous le nom « d’enseignement du calcul des grandeurs », cette critique donnant raison , du point de vue des mathématiques modernes , aux manuels de 1920 contre ceux qui existent depuis 70. Donc , la question du retour en arrière n’est pas une question simple.
Citation:


Dans les deux cas, les réformes sont tombées d'en haut sur un corps enseignant qui n'avait pas la moindre formation et qui
- soit ont ignoré ce qui était demandé au risque de passer pour les premiers dinosaures de l'ère contemporaine,
- soit n'y comprenant rien mais plein de bonne volonté ont essayé "d'apprendre" le plus honnêtement possible et de "revômir" le mieux digéré possible ces mets nouveaux...
- soit se sont de par des parcours originaux ou parce que cela a très vite trouvé résonnance ... lancé dans l'aventure avec du succès mais avec aussi l'énorme déception de voir leurs élèves saqués dans un collège bien plus long à suivre ...


Pour le troisième point, je dirais que l’absurdité des thèses de Piaget était complémentaire de l’absurdité de la conception pédagogique des maths modernes.

Citation:

Certes, cela a été quelque peu boiteux mais cela a néanmoins contribué à la "progression statistique" jusque dans les années 90-94 comme le notent les stats données par le ministère en introduction à ce débat.


Ca, c’est le pompon. Je suis obligé de partir à une réunion de la SMF mais j’invite les parisiens à venir cette après midi à l’institut Henri Poincaré ou il y a un débat public sur l’enseignement des mathématiques à l’Université ( 11, rue Pierre et Marie Curie, Paris V]

Je ne pense pas pouvoir rentervenir sur ce forum puisque le TGV arrive tard ce soir a Bordeaux. Donc , longue vie à SLECC

Savoir Lire Ecrire Compter Calculer
MD

Et RV sur http://michel.delord.free.fr/debat.html
(Modération 17 janvier 2004, 10h18, suppression du mail personnel)
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Lamarlère Viviane



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MessagePosté le: Sam Jan 17, 2004 9:35 am    Sujet du message: Répondre en citant

Quelle démonstration , Michel, je suis admirative de votre boulot.

Je comprends mieux la SOUFFRANCE de mes camarades (la mienne n'en parlons pas) durant les années collège et lycéee et la période maths modernes qui a fait perdre pied à des GÉNÉRATIONS dans ce domaine.

quel était l'objectif idéologique avouable , avoué ou caché de cette démarche?
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bathyne



Inscrit le: 18 Nov 2003
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MessagePosté le: Sam Jan 17, 2004 12:55 pm    Sujet du message: Répondre en citant

suppression des matières perte de temps à l'école élémentaires (surtout qu'elles s'enseignent mieux plus tard ou plus tôt selon les cas)
= langue (surtout enseignée par des non spécialistes qui prononcent mal quand ils ne font pas d'erreur
= informatique (ou 2/3 d'une classe s'ennuie pendant qu'ils sont 6 suer des ordinateurs souvent démodés, buggés....)

rajout d'heures en :
= français, expression orale
= maths

simpliste je sais, mais il ne reste que peu de temps pour entrer dans les stats
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