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Cliquez sur le bouton Nouveau pour écrire votre message.   Répondre au sujet    Débat national sur l'avenir de l'École : Index du Forum -> 5- Que doivent savoir les élèves ?
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Auteur Message
ALLAIN



Inscrit le: 27 Nov 2003
Messages: 186

MessagePosté le: Dim Déc 07, 2003 4:08 pm    Sujet du message: Re: Et je ne vois pas au nom de quel principe ou de quelle i Répondre en citant

Lépine a écrit:
Je vous remercie et je ne compte pas me retenir ! Croyez-le bien !
Il est certain que de nombreux enseignants, comme moi, essaient depuis toujours d'affiner leur pédagogie pour que les enfants se sentent bien à l'école et y apprenent avec plaisir ! Mais, en fait, je ne repésente absolument rien ! Et je ne vois pas au nom de quel principe ou de quelle instance je pourrais être invité au grand débat !



Si, si détrompez vous Lépine .. on a bien besoin de praticiens comme vous dans ces doctes assemblées de théoriciens généralement davantage préoccupés par leur image et leur carrière que par la rationalité des contenus scolaires !!
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Mattossi



Inscrit le: 05 Déc 2003
Messages: 19

MessagePosté le: Dim Déc 07, 2003 4:35 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Lamarlère Viviane a écrit:

Ma fille n'ouvre jamais son livre d' histoire géo. jamais son livre de physique. jamais son livre de grammaire. Tout est fait sur photocopies. A quoi sert-il de donner des livres si on doit les reléguer dans un canton de la chambre tout au long de l'année? C'est à croire que les enseignants eux-mêmes ont désappris à s'en servir...........

Concernant le collège, Le même texte pour moi, à remplacer par "mes fils n'ouvrent"...
Heureusement que certains profs ne suivent pas ces manuels, mais effectivement pourquoi les faire acheter?
Et pas de chance quand ils les suivent - car l'enfant ne les ouvre qu'à contre-coeur.
Vous nous avez montré quelques horreurs dans le livre de français, avez-vous regardé l'histoire? 3 lignes sur le commerce triangulaire et 17 pages sur Louis XIV. Colbert, un dieu...
Je suis d'accord avec vous réformons ces livres qui ne peuvent pas donner envie de lire, ni de s'instruire, et encore moins d'analyser notre époque.
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Grenouil



Inscrit le: 23 Nov 2003
Messages: 479

MessagePosté le: Dim Déc 07, 2003 7:22 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je viens de lire presque tout (j'avoue avoir un peu sèché les maths) ce fil, et je remercie tout le monde d'avoir ainsi contribué, sinon à changer l'école, au moins à faire progresser mes pensées. Je partage entièrement le point de vue selon lequel il faut revoir les programmes afin de rendre leur place centrale aux fondamentaux et à "la gymnastique de l'esprit".
J'aimerais vous faire part de quelques modestes remarques glanées au fil de la lecture.

A propos des compétences exigibles qui ne sont pas exigées en fin de cycle, Delphine45 a fait une proposition très intéressante en ce sens sur un autre fil. Elle, et d'autres, proposent d'organiser l'école en modules de niveau (français niveau I, II, III, même chose en maths, histoire, sciences...). L'intérêt par rapport à ce que vous mettez en évidence quant aux acquis non exigés, est de pouvoir valider les acquis d'un module avant d'envisager de passer au niveau supérieur. Ainsi pourrait être réglé le problème des élèves qui passent dans la classe supérieure malgré des lacunes dans tel ou tel domaine, lacunes qui deviennent de plus en plus importantes au fil des années.

J'ai lu aussi une remarque pertinente sur l'ouverture au monde et notamment le fait que les enfants s'interrogent sur leurs origines au travers de l'origine du monde. J'ai cru comprendre que l'internaute qui abordait ce problème estimait que cet intérêt des enfants justifie pour une part la large place qu'on accorde actuellement aux savoirs disons annexes ou connexes en primaire. Il me semble cependant que la question des origines préoccupe l'enfant pour l'essentiel jusqu'à sa sixième année, ce qui explique que l'école primaire commence à 6 ans. Bien sûr je peux me tromper. J'aimerais rappeler cependant qu'une culture générale qui n'a pas de support par manque de vocabulaire est vouée à l'oubli, ce qui justifie à mon sens qu'on recentre l'enseignement en primaire sur les fondamentaux.

Autre point qui a attiré mon attention les reproches de verbiage et de jargon en particulier dans les manuels de français (j'imagine que la quatrième n'est pas la seule concernée...) Je voulais rappeler qu'il n'y a pas aujourd'hui de formation pour devenir prof de français, il n'y a donc que des profs de lettres qui ont étudié la littérature et se trouvent fort démunis pour enseigner la français... surtout si les fondamentaux n'ont pas été acquis en primaire.

La focalisation (narrateur omniscient), le rythme du récit (ellipse) sont des outils qu'on utilise beaucoup en LP pour réconcilier les élèves avec la lecture. L'idée peut sembler saugrenue mais fonctionne bien. Voilà comment les choses se passent : les élèves nous arrivent avec une image d'eux-mêmes très sombre (notamment en ce qui concerne leurs compétences de lecteur) et des compétences en lecture très... approximatives. On leur présente donc des outils (des outils, pas des objectifs de connaissance) qui les aident à se repérer dans les textes (quel est le type de texte = que veut faire l'auteur, raconter, décrire, etc, et des outils adaptés à chaque type : focalisation = qui raconte...)
Les élèves dans un premier temps doivent comprendre les outils qui portent, ainsi que vous l'avez noté, des noms biscornus. Il s'agit d'une tache assez simple qui a l'avantage de ne pas nécessiter de compétences de lecteur trop élaborées. Ils y parviennent donc dans leur grande majorité. Ils se sentent alors compétents et capables de réussir, et ce d'autant plus que les noms des outils sont compliqués et echappent totalement à leurs parents... Je ne suis pas certaine que ces outils leur servent réellement, mais leur réussite dans un domaine (acquisition d'outils simples au noms complexes) leur permet de changer l'image qu'ils ont d'eux-mêmes et par conséquent d'améliorer leurs cométences en lecture... Les voies du savoirs sont parfois complexes.
Il me semble que la confiance ne eux n'est pas seule en cause dans le processus. Les outils leur donnent l'impression au moins de ne pas être démunis devant le texte, d'avoir une méthode qui leur permet l'accès au sens. Les miens finissent par comprendre, non sans mal, des extraits de Claude Levi-Strauss, pas si mal... J'imagine que les profs de collège ont adopté une démarche similaire pour que les collégiens puissent se raccrocher à quelque-chose, surtout ceux qui ne sont pas aussi bons lecteurs qu'on pourrait souhaiter. Mais il ne faut pas perdre de vue qu'il s'agit seulement d'outils, rien de plus.

La suite des remarques un peu plus tard. Cordialement
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phil.villiers94



Inscrit le: 07 Déc 2003
Messages: 2

MessagePosté le: Dim Déc 07, 2003 8:46 pm    Sujet du message: Répondre en citant

A-ton désappris à se servir d'un manuel scolaire ou nous y a-t-on forcé?

Et si le choix d'un manuel scolaire n'était qu'une obligation économique !

Dites-moi si je me trompe.

Une municipalité, un budget voté en février-mars pour l'année en cours, le budget de fonctionnement à dépenser avant fin novembre, un budget voté par école (fonctionnement et investissement) X € par enfant, des commandes faites par les enseignants de maternelle et de primaire en juin voire début septembre (il faut donc dépenser en manuels, matériels, cahiers, papier,....)

Les nouveaux programmes de maths de l'école primaire ont entraîné pour certaines communes un accroissement des dépenses : il a fallu pour la mise en place des programmes changer tous les livres sur trois ans. Le budget a été voté, il faut le dépenser tel qu'il a été décidé...

Au collège, même principe de fonctionnement au niveau du Conseil Général. Au lycée avec le Conseil Régional.

Alors, qu'est-ce qu'on fait en primaire? (J'enseigne en CM2 et je dois commencer à réfléchir pour la série de livres de maths à commander pour l'an prochain.)

Chaque enseignant développe sa méthode pédagogique, enseigne en cherchant à adapter son discours aux élèves de sa classe, fais quelques photocopies qu'il prépare selon ses besoins ...

.... et cherche un livre qui s'adapte le mieux à la pédagogie à mettre en place avec les élèves dont il est chargé d'enseignement.


DONC JE DOIS COMMANDER UN LIVRE DE MATH !!! Je ne peux pas utiliser le budget voté à d'autres achats pour la classe.

Qui est satisfait de la mise en place de nouveaux programmes si ce n'est les éditeurs ?
Ce ne sont pas les enseignants qui décident des savoirs, des savoir-être, des savoir-faire.

La décision d'écrire de nouveaux programmes appartient aux différents fonctionnaires des Commission de l'Éducation Nationale. Ce sont, je pense, des personnes de haute qualification (sociale, culturelle politique) qui ont réussi dans système de l'École Publique ( ou plus vraisemblablement privée) d'il y a trente à quarante ans, MAIS QUI SONT TRÈS ÉLOIGNÉES DES RÉALITÉS DES CLASSES.

Ce sont eux qui décident de l'avenir de l'école, de ses programmes.

Ce sont eux qui favorisent la parution de nouveaux livres "conformes aux nouveaux programmes" alors que ces nouveaux programmes ne sont pas encore paru au B.O.E.N.

Ce sont les enseignants à qui les parents reprochent la lourdeur des connaissances à acquérir, le manque de temps accordé à telle matière.

Notre école a besoin d'une réforme : elle a besoin de simplifier, de clarifier, de prendre le temps pour la réussite de ses enfants. La société bouge. Notre école aussi, c'est vrai à son rythme. Mais quand on a voulu bouger les choses trop brutalement (les maths modernes) il a fallu vite faire machine arrière.

Il est important dans ce grand débat que chacun s'exprime (d'ailleurs j'en profite ;-) mais en lisant les forums cela tourne plus à un déballage d'idées, de nostalgies de ses années à la Communale, qui me semblent difficiles à synthétiser tel que cela est prévu dans la remontée des 15 000 débats qui sont en train de se dérouler.

TOUT NE SERAIT-IL PAS DÉJÀ DÉCIDÉ ?

Un instit qui croit encore après 25 ans que l'école peut changer quelque chose mais qui doute que les gouvernement décident réellemnt d'en faire UNE PRIORITÉ NATIONALE
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Lamarlère Viviane



Inscrit le: 06 Nov 2003
Messages: 946

MessagePosté le: Dim Déc 07, 2003 8:48 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Restons optimistes.
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Lépine



Inscrit le: 26 Nov 2003
Messages: 36

MessagePosté le: Dim Déc 07, 2003 8:58 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Domage que vous ayez laissé les mahts de côté M. Grenouil !
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Michel Delord



Inscrit le: 04 Nov 2003
Messages: 126

MessagePosté le: Dim Déc 07, 2003 9:03 pm    Sujet du message: Répondre en citant

ALLAIN a écrit:


Il faut se rendre à l'évidence , il n'y a pas d'autre alternative qu'une redéfinition et un VERITABLE ALLEGEMENT DES CONTENUS scolaires par cycle..



Tout à fait et c'est bien parti. D'ailleurs comme , en suivant les evaluations de sixiéme sur la division depuis 1996, on voyait bien que les élèves savaient de moins en moins les faire, il n'ya plus eu de division en evaluation de sixième depuis 1999.

De plus, pour eviter d'avoir à publier des resultats comme ceux de l'an dernier en cinquième ( 3 eleves sur 4 ne savent pas faire la division de 178,8 divisé par 8, cependant au programme du primaire), les nouveaux programmes du primaire ont supprimé la division d'un décimal par un entier du programme .

Tous les espoirs sont donc permis.

MD
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Lamarlère Viviane



Inscrit le: 06 Nov 2003
Messages: 946

MessagePosté le: Dim Déc 07, 2003 9:12 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Bientôt on donnera à nos enfants des livres remplis de belles images, et quelques cases dans lesquelles écrire une croix.

Il ne s'agit pas d'alléger les programmes, ALLAIN, il s'agit de faire le tri de ce qui est indispensable car formateur pour que TOUS LES ENFANTS DE FRANCE ET DE NAVARRE deviennent des esprits critiques et ouverts, et ce qui relève de la fumisterie pure et simplificatrice.
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Grenouil



Inscrit le: 23 Nov 2003
Messages: 479

MessagePosté le: Dim Déc 07, 2003 9:21 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Bonsoir, si vous n'y voyez pas d'inconvénient, je vais rajouter quelques remarques.

En ce qui concerne les manuels scolaires, la région dans laquelle je travaille a décidé d'acheter les manuels pour les élèves de LP (je crois que la mesure a été étendue). Le manuel doit donc être le même pour toutes les classes d'un même niveau et est conservé plusieurs années. Chaque enseignant ayant une démarche pédagogique propre, il n'est pas facile de se mettre d'accord sur un ouvrage, résultat le compromis n'est satisfaisant pour personne, surtout pas pour les élèves.
L'autre facette du problème est que cela favorise les grandes maisons d'édition qui envoient des spécimens et qui adoptent une démarche générale. Les petites maisons d'édition s'en trouvent sans doute pénalisées.

Je saute du coq à l'âne, mais j'ai envie de réagir à propos de la grammaire en pointillé que dénonçait un peu plus tôt un(e) internaute sur ce fil. Ca fait visiblement parti de directives que d'enseigner la grammaire en texte, c'est à dire d'aborder un point de grammaire au travers d'un texte étudié en classe au lieu de faire un cours de grammaire traditionnel. L'idée j'imagine est d'intéresser les élèves en leur donnant l'impression que les savoirs abstraits qu'on leur présente ont des répercutions ailleurs... L'idée me paraît très mauvaise puisque l'élève n'a plus de vision d'ensemble de la grammaire et qu'il n'a plus non plus l'occasion de travailler de manière répétée afin d'acquérir la notion.
Cette grammaire en pointillé m'a offert cependant une des surprises les plus inattendues de ma carrière : après un cours de grammaire de deux heures en BEP (ne le répétez pas à mon inspectrice !), les élèves sont sortis visiblement ravis en me disant "merci madame pour cette leçon de grammaire"...

Un point pratique pour Corbreuse (je ne suis pas sûre du nom), pour citer il faut sélectionner le texte à citer avec la souris (il apparaît en bleu), puis cliquer sur "quote" en haut (entre souligné et code), je crois que pour que ça marche il faut que les options (HTLM et BBCode soient convenablement sélectionnées). Je sais que c'est hors sujet...

Bonsoir à tous.
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Grenouil



Inscrit le: 23 Nov 2003
Messages: 479

MessagePosté le: Dim Déc 07, 2003 9:26 pm    Sujet du message: Réponse à Lépine Répondre en citant

Oups ! c'est encore moi... Je ne suis pas très fière de laisser les maths de côté, mais toute seule dans mon bureau... Je ne m'en sentais pas le courage. Il me semble qu'en ce qui concerne ce point précis, il vaut mieux que je laisse faire des spécialistes. Au fait, je suis une femme, Sophie Girardot pour vous servir.
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Michel Delord



Inscrit le: 04 Nov 2003
Messages: 126

MessagePosté le: Dim Déc 07, 2003 11:28 pm    Sujet du message: Répondre en citant

ALLAIN a écrit:


Il faut se rendre à l'évidence , il n'y a pas d'autre alternative qu'une redéfinition et un VERITABLE ALLEGEMENT DES CONTENUS scolaires par cycle..



Petit complément pour vous montrer, cher ALLAIN, que le processus que vous appelez de vos voeux est déjà bien avancé. Extrait d'un texte à paraitre demain , en réponse à Mme Dancel.

MD,

Citation:
"théoricien généralement davantage préoccupé par son image et sacarrière que par la rationalité des contenus scolaires ? "

--------------------------------------
Comparaison programmes d'arithmétique CM2 1938/ 2003

Je reproduis infra le programme du certificat d'études primaires basé sur le programme de CM de 1923/38 ( très peu diffèrent de celui de 1882, applicable jusqu'en 1945, remplacé par un programme quasiment équivalent applicable jusqu'en 1970). J'en profite pour faire une comparaison entre ce programme et le programme actuel de CM.

La légende est la suivante :

- En souligné non italique : questions entièrement traitées en 2002 en CM2
- En italiques bleu : questions partiellement traitées en 2002 en CM2,
- En italiques rouge gras: questions entièrement supprimées du programme en 2002

*
**
Programme du Certificat d'Etudes primaires Elémentaires

Annexé à l'arrêté du 1er février 1924.

Calcul, Arithmétique : Révision du programme du Cours moyen, auquel on ajoutera le calcul de certaines surfaces ( parallélogramme, trapèze, polygone) et des problèmes simples avec solutions raisonnées sur l'intérêt, l'escompte, les partages, les moyennes, les densités. Exercices de calcul mental et de calcul rapide.

Programme du Cours Moyen

Textes officiels du 23 février 1923.

1.Calcul et arithmétique. Application des 4 règles à des nombres plus élevés qu’au cours élémentaire.
Les nombres complexes : le temps (heures, minutes, secondes) ; la circonférence (degrés, minutes, secondes). Calcul de la longueur de la circonférence.
Système de mesures légales à base 10, 100, 1000.
Multiples et sous-multiples.
Calcul des surfaces : carré, rectangle, triangle, cercle.
Calcul des volumes : prisme droit à base rectangulaire, cube, cylindre.
Nombres décimaux et fractions décimales. Idée générale des fractions ordinaires. Pratique des quatre opérations sur les fractions ordinaires dans des cas numériques simples.
Problèmes sur des données usuelles. Règle de trois simple. Règle d’intérêt simple.
Suite et développement des exercices de calcul rapide et de calcul mental.


2. Géométrie. Etude intuitive et représentation par le dessin des figures de géométrie plane.
Notions sommaires sur la représentation des longueurs, sur les plans et cartes à une échelle donnée.
Notions pratiques sur les solides géométriques simples
(cubes, prismes droits). Notions sommaires sur leur représentation géométrique (croquis coté).
Cercle. Sa division en degrés
.

Carré, hexagone régulier, triangle régulier inscrits dans le cercle. "
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Lépine



Inscrit le: 26 Nov 2003
Messages: 36

MessagePosté le: Lun Déc 08, 2003 6:51 am    Sujet du message: Répondre en citant

Et mon nom (j'en suis très fier) est bien celui la ! JEAN Lépine...
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hexagone



Inscrit le: 11 Nov 2003
Messages: 442

MessagePosté le: Lun Déc 08, 2003 8:10 am    Sujet du message: Répondre en citant

A Michel Delord : A cette époque, combien de matières enseignées, combien d'heures par matière?
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Lamarlère Viviane



Inscrit le: 06 Nov 2003
Messages: 946

MessagePosté le: Lun Déc 08, 2003 8:16 am    Sujet du message: Répondre en citant

Michel, votre démonstration tricolore est encore plus parlante que les autres......

Pour abonder dans votre sens, je continue ma lecture de "Qu'apprend-on à l'école élémentaire".

Page 154
CALCUL;
Pour certaines activités, les calculatrices sont également mises à disposition des élèves. Elles sont utiliséescommemoyen de calcul, en paticulier dans le cadre de la résolution de problème, par exemple lorsque l'élève a déterminé les calculs nécéssaires, mais n'est pas capable de les exécuter assez rapidement et avec une bonne fiabilité, et qu'il risque donc de perdre le fil de sa réflexion".

deux commentaires:
-En donnant la calculatrice aux élèves pour compenser leur lenteur à calculer, on ne risque pas de les entrainer à calculer de plus en plus vite.

-Le fait de donner la calculatrice est- il motivé par la lourdeur des programmes, la lenteur d'un nombre croissant d'élèves ou la facilité pour l'enseignant?[/quote]
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oli



Inscrit le: 18 Nov 2003
Messages: 56

MessagePosté le: Lun Déc 08, 2003 10:08 am    Sujet du message: calculette Répondre en citant

Bonjour Viviane
L'emploi de la calculette ne répond à aucune des questions que vous soulevez mais le texte que vous citez est assez clair. C'est un problème de circonstance.
Prenons un déplacement. Vous avez le choix entre le vélo et la voiture. Les deux sont possibles mais selon votre objectif, vous choisirez l'un ou l'autre. Vous n'avez que peu de choses à transporter et vous laissez parler votre fibre écolo ou vous de devez transporter un fauteuil et c'est la voiture qui remplira cet office.
Pour la calculette il en va de même. C'est un outil et nous nous en servons comme tel, selon l'objectif poursuivi.
Ainsi l'objectif premier du problème est de mettre en place des processus de raisonnement, la rapidité du calcul n'y est pas fondamentale et donc la calculette peut permettre de se focaliser sur la seule réflexion.
Si l'on veut travailler la rapidité du calcul, il existe d'autres sortes d'exercices.
Lorsque qualité de réflexion et vitesse de calcul sont acquises on peut se donner comme objectif de lier les deux dans les problèmes et supprimer la calculette.
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Zoltar



Inscrit le: 09 Nov 2003
Messages: 311

MessagePosté le: Lun Déc 08, 2003 2:09 pm    Sujet du message: Re: calculette Répondre en citant

oli a écrit:
Bonjour Viviane
L'emploi de la calculette ne répond à aucune des questions que vous soulevez mais le texte que vous citez est assez clair. C'est un problème de circonstance.
Prenons un déplacement. Vous avez le choix entre le vélo et la voiture. Les deux sont possibles mais selon votre objectif, vous choisirez l'un ou l'autre. Vous n'avez que peu de choses à transporter et vous laissez parler votre fibre écolo ou vous de devez transporter un fauteuil et c'est la voiture qui remplira cet office.
Pour la calculette il en va de même. C'est un outil et nous nous en servons comme tel, selon l'objectif poursuivi.
Ainsi l'objectif premier du problème est de mettre en place des processus de raisonnement, la rapidité du calcul n'y est pas fondamentale et donc la calculette peut permettre de se focaliser sur la seule réflexion.
Si l'on veut travailler la rapidité du calcul, il existe d'autres sortes d'exercices.
Lorsque qualité de réflexion et vitesse de calcul sont acquises on peut se donner comme objectif de lier les deux dans les problèmes et supprimer la calculette.


Non Oli ! J'apprécie beaucoup la plupart de vos messages dans les forums, mais là, je ne suis pas d'accord !

Oli, tentant de finaliser, a écrit:
Lorsque qualité de réflexion et vitesse de calcul sont acquises on peut se donner comme objectif de lier les deux dans les problèmes et supprimer la calculette


C'est tout le contraire que je préconise !
C'est seulement lorsque les fondamentaux de la réflexion logique & mathématique ainsi que les algorithmes des 4 opérations seront parfaitement acquis & automatisés que "j'autoriserai" l'utilisation de l'outil-calculatrice, puisqu'elle permettra d'aller plus vite et, avec une bonne sécurité de... résultat numérique.

Oli, définissant les objectifs 'du problème' posé a écrit:
[.........] l'objectif premier du problème est de mettre en place des processus de raisonnement


Je suis entièrement d'accord avec vous ce ce point.
J'avais un élève en CM2 qui venait me présenter le résultat à tout problème, présenté généralement sous la forme d'une seule équation, sans avoir effectué le moindre calcul. (Il est entré très jeune à Centrale !...) Je lui donnais mon accord ou lui faisais mes remarques sur la procédure/équation qu'il avait adoptée et lui recommandais souvent de la scinder pour répondre successivement aux questions intermédiaires posées et je lui demandais à ce moment de sa démarche d'effectuer les calculs, ce qui ne l'intéressait pas beaucoup je dois dire. Je lui disais enfin, une fois qu'il me présentait ses résultats numériques de les vérifier avec une calculatrice à ruban d'impression, que je fournissais moi-même. ( J'en avais plusieurs à leur disposition.)
Pour les autres enfants, j'adaptais mon exigence à leur niveau d'élaboration de solutions et à leurs compétences en calcul numérique, mais j'exigeais qu'ils effectuent eux-mêmes les opérations ; la calculatrice ne servait qu'à la vérification, dans tous les cas...

Oli, prenant une image, a écrit:
Prenons un déplacement. Vous avez le choix entre le vélo et la voiture. Les deux sont possibles mais selon votre objectif, vous choisirez l'un ou l'autre.


Votre image n'est pas adaptée Oli. Les élèves qui sont supposés apprendre les algorithmes des 4 opérations n'ont pas le permis de conduire les voitures. Ils sont obligés, dans tous les cas, d'aller à pied, à bicyclette ou d'être "droppé" par un adulte en possession du permis de conduire. Il ne faut pas confondre enfant & adulte, même dans une parabole apparemment judicieuse.

Ce qui vaut pour la calculette vaut pour l'utilisation d'un tableur qui est aussi un outil, mais encore bien plus puissant...

Bien à vous,

Zoltar
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oli



Inscrit le: 18 Nov 2003
Messages: 56

MessagePosté le: Lun Déc 08, 2003 3:27 pm    Sujet du message: calculette bis Répondre en citant

Cher Zoltar
Nos attitudes ne sont pas si opposées qu'elles pourraient paraître.
Je voulais juste exprimer l'idée que l'emploi de la calculette n'est pas permanent et n'a pas supplanté les opérations posées par nos élèves, mais qu'il trouve son utilité lorsque le calcul n'est pas la priorité.
Cordialement
Oli
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Michel Delord



Inscrit le: 04 Nov 2003
Messages: 126

MessagePosté le: Lun Déc 08, 2003 4:15 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Lamarlère Viviane a écrit:
Je vais à mon tour rebondir sur le message de Pierre qui apporte une vraie pierre à l'édifice de par ses expériences http://www.debatnational.education.fr/forum/viewtopic.php?p=22215#22215croisées d'enseignant et de papa.

Je lisais récemment dans le Monde de l'Education que les comparaisons entre les niveaux des élèves entre 1920 et aujourd'hui devaient être tempérées par le fait que à cette époque là, seuls 50% des élèves étaient présentés au CEP par leur instituteur.

Et donc que toute critique du niveau actuel était au fond dénonciation de la démocratisation de l'école.

En affirmant cela, on se trompe de combat. Ce n'est pas la massification qui est à remettre en question, c'est le fait que l'école n'ait pas été capable de s'y adapter et de continuer à offrir à chacun LE SOCLE COMMUNDE CONNAISSANCES, VÉRITABLE VIATIQUE QUI LUI PERMETTRA D'ALLER À SON RYTHME VERS LA RÉALISATION DE SES ASPIRATIONS.

Or le fossé ne fait aujourd'hui que se creuser entre ceux qui savent, et ceux qui ne savent pas. D'où la violence, l'ennui, le désarroi des élèves et des parents laissés au bord de la route et que les enseignants reçoivent de plein fouet chaque jour.

(Accessoirement, ma fille n'a pas été capable de comprendre l'énoncé d'un problème de CEP de 1920......)( et elle est loin d'être sotte) (mais on ne lui a appris qu'à faire des confettis....)(enfin...presque)


J'ai créé un niveau fil avec le message suivant :
( http://www.debatnational.education.fr/forum/viewtopic.php?p=22215#22215 )

N comme niveau

C'est le titre d'un article de Julie Chupin paru dans le Monde de l'Education en Novembre 2003.

On y apprend successivement

- que M. Claude Thélot, spécialiste de l'évaluation puisqu'il a été directeur de la DEP, est un "ardent défenseur du « niveau monte »" ,

- mais "qu'il n'existe pas de mesure objective d'évaluation de ce niveau",

- mais que, en 1989, "Christian Baudelot et Roger Establet, …, dans Le niveau monte, avaient administré les preuves objectives d'une réelle progression",

- que ceux qui s'opposent à cette idée d'un niveau qui monte seraient rien moins qu'opposés à la démocratisation et partisans de discussions de café du commerce.

Pour en conclure qu'il faut parler d'autre chose : J. Chupin cite positivement B. Dancel qui " en appelle à une autre réflexion".

Si l'on résume : après que Baudelot et Establet aient lancé l'idée du Niveau qui monte non pas innocemment mais notamment pour combattre les enseignants qui faisaient remarquer que l'on allégeait les programmes ce qui rendait plus difficile l'enseignement des matières restantes , il faudrait, alors que simultanément ses défenseurs et créateurs auraient le droit de prétendre que cette idée est tout à fait fondée, ne plus en parler ? Parlons-en en rappelant que ce n'est pas ni nous qui avons concocté la recette originale ni repassé le plat en insistant aussi lourdement.

On s'aperçoit , pour ne prendre qu'un seul exemple, qu'il reste un miracle à expliquer : comment passe-t-on de 80% de réussite à la division pour la génération de 1995 à 40% de réussite pour la division des entiers et 25% pour la division d'un entier par un décimal à la rentrée 2002 pour la moyenne des élèves de cinquième en France ?

Le détail attirant est que les divers experts chargés de nous donner les bases pour un "diagnostic partagé" sembleraient suivre les conseils de B. Dancel puisqu'ils en sont à "une autre réflexion" et n'évoquent pas ces détails qui pourraient fâcher.

De nombreux experts, dont C. Thélot, plaident pour que la "naissance d'une culture de l'évaluation" : le premier objet d'études de cette nouvelle science ne serait-il pas l'évaluation des organes d'évaluation que sont la DEP et le HCEE qui patronnent ce débat ?

Pour l'article de J. Chupin, plus de détails et d'autres surprises, lire :

"C. Thélot – P. Joutard – B. Dancel – J. Chupin
Ou
Et propter vitam, vivendi perdere causas.
Pour vivre, perdre la raison de vivre
"

http://michel.delord.free.fr/propter.pdf

Michel Delord
Membre du GRIP : http://grip.ujf-grenoble.fr/
Homepage : http://michel.delord.free.fr

Pour suivre le Grand Débat sur ce sujet, et pourquoi pas, y participer :
http://www.debatnational.education.fr/forum/viewtopic.php?p=22215#22215
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Lamarlère Viviane



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MessagePosté le: Mar Déc 09, 2003 9:00 am    Sujet du message: Répondre en citant

Je continue sur la lancée de Michel Delord , mais concernant l'enseignement de l'histoire.

Matière honnie par mes trois gosses et je commence à comprendre pourquoi.

Comparons les ouvrages d'hier et d'aujourd'hui, puisque j'ai enfin récupéré mes bouquins de la classe de 4ème à la terminale.

Le livre d'histoire de ma fille fait 13 chapitres, 130 pages dont les trois quart sont occupés par des illustrations et des encarts, j'ai envie de dire des spots sur fond jaune poussin, rédigés en tout petit, qui laissent au cours à peine la moitié de la page de gauche et occupent le reste des 8 pages de la leçon.

Quand on lit le court cours, on est tellement agréssé par les mots clés qui vous sautent à la figure qu'on a envie de se reposer sur les images et les spots.......sans effet car ils sont tellement dispersés sans logique qu'on tourne la page.....résultat, le livre a beau être joli dans sa présentation, attirant, même, il semble offrir des accroches séduisantes et pourtant on ne parvient pas à s'y ancrer.

Je parcours mon livre d'histoire de 3ème, Collection Louis Girard. 390 pages, 31 chapitres.

L'essentiel est du texte.
La leçon commence par un résumé de ce qui suit, un plan en quelque sorte de la leçon, un apéritif du contenu.Puis le cours, rédigé comme un roman; et c'est là que c'est extrêmement bien fait car l'esprit ne peut se distraire en vagabondant d'un spot à un flash : il n'y a que du texte, mais si on veut parvenir à ce qui fait accrocher à l'Histoire, à savoir les détails croustillants ( et parfois très importants de la petite histoire) on doit en passer par le texte. De temps à autre une belle illustration qui en aucun cas ne morcelle le texte, elle se contente de le commenter en silence , et à la fin du chapitre, des textes d'auteurs à commenter et un résumé.

On tient ce livre respectueusement entre les mains comme manuel d'histoire qui se lirait comme un roman et se caresserait comme ouvrage d'art tant l'iconographie y est précieuse et lisible. En première page un portrait de Rousseau au musée de Saint Quentin, que j'avais oublié, mais déjà à l'époque (68) ma prof de dessin nous avait demandé de choisir dans ce manuel des portraits d'hommes célèbres et de les reproduire à la mine de plomb. Ca ne plaisantait pas en cours de dessin, on était amené avant de se lancer dans des productions personnelles et créatives à d'abord apporter la preuve de la maitrise de l'outil.

Mes enfants en voyant ces livres se les sont arrachés.Sentimentalisme, bien sûr, mais aussi curiosité du contenu qui aujourd'hui est papillonnant, et sur la foulée l'aîné a emporté quelques manuels d'art plastique "d'époque".......! il n'y a plus de manuels d'art plastique, il n'y a plus de livret de musique, plus de ces supports que l'on consultait comme on aurait consulté le maître, avec déférence et soif de comprendre.

Je sais, je suis nostalgique en ce matin d'automne.......
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Grenouil



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MessagePosté le: Mar Déc 09, 2003 9:31 am    Sujet du message: Répondre en citant

Si je peux me permettre une remarque : ces anciens manuels qui se lisent comme un "roman", qu'on tient "respectueusement" dans ses mains, ils pourraient s'adresser à quel public aujourd'hui ?

Il semblerait que près de 40% des jeunes de 17 ans peinent à répondre à des questions de compréhension complexes sur la lecture... Quant au respect, à la "déférence", à la "soif de comprendre"... J'ai un peu l'impression que l'Ecole n'en a pas fait son cheval de bataille ces dernières années. Alors j'imagine que les éditeurs pallient, mettent des images à la place des textes pour que les élèves regardent au moins quelque chose...

Les froids matins d'automne me rendent plutôt pessimiste....

Si on en revenait à une base solide de savoirs, aux fondamentaux, à ce que vous proposez en somme, alors les élèves pourraient lire des documents (historiques ou autres) puisqu'ils sauraient lire... Ils pourraient avoir soif d'apprendre, puisqu'apprendre serait simple et progressif. Une évidence en quelque sorte.
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herve2000



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MessagePosté le: Mar Déc 09, 2003 9:53 am    Sujet du message: Ce que doivent savoir les élèves Répondre en citant

Bonjour, je me permets simplement de réagir à la question posée, sur ce que doivent savoir les élèves. J'aimerai simplement dire que beaucoup d'élèves délaissent l'actualité (qui n'est d'ailleurs dans aucun programme...) et ne comprennent pas par exemple le conflit Israelo-Palestinien, voire même le dernier conflit en Irak. Sur un tout autre sujet, mon fils actuellement en Lycée, ne comprend strictement rien à la Politique (sujet un peu abordé en Education Civique), ne peut pas faire la différence entre la droite et la gauche, et ne comprend pas un mot de ce que disent les hommes politiques. Ils votera certes un jour, mais aura-t-il bien compris les programmes, leurs déclarations ? Est-ce du rôle des parents (qui peuvent plus ou moins influencer...) ou celui de l'école ?
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Lamarlère Viviane



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MessagePosté le: Mar Déc 09, 2003 10:20 am    Sujet du message: A grenouil Répondre en citant

Oui, revenir à des fondamentaux solides qui forment des têtes bien faites, capables de comprendre, de lire et d'écrire dans un vocabulaire qui ne soit pas seulement celui de la pub, oui à une restauration de l'autorité des maîtres.

Je ne fais que constater comme vous que ce qui était possible à ma génération (j'ai 46 ans) ne l'est plus : attention, respect du savoir, déférence pour le maître, goût d'apprendre.

La société kleenex est passée par là. Il est urgentissime de refonder tout cela.
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de bremaecker anne



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MessagePosté le: Mar Déc 09, 2003 10:48 am    Sujet du message: Programmes - Méthodes d'apprentissage de la lecture Répondre en citant

Bonjour!
A la demande de l'un d'entre vous, voici un copié-collé d'un message que j'avais déposé sur un autre fil ("Orthographe ee sms") de ce même Forum n°5, le : Lun Déc 08, 2003 1:26 pm . (Je ne suis pas sûre d'avoir utilisé la bonne technique de copié-collé : je suis passée par un document WORD ! Il y a sûrement un moyen plus rapide de déplacer un message d'un fil sur un autre, mais je l'ignore! Que les modérateurs me pardonnent!)

L'internaure "Parentdeleve" avait écrit (en rouge) :
[quote="parentdeleves"]L’apprentissage de la lecture a été très douloureux et un véritable échec pour mes deux enfants, pourtant très doués par ailleurs. Le CP et la méthode semi-globale ont provoqué chez eux, et beaucoup de leurs camarades, un total dégoût des livres. Pourtant mon fils passait beaucoup de temps dans les livres avant. Personnellement je n’est pas appris moi-même à lire à mon fils, contrairement aux conseils d’autre parents, car l’enseignante m’avait culpabilisé : « Si vous interférez, vous allez provoqué l’échec de ma méthode ».

L'expérience de ce papa est celle de beaucoup de parents d'élèves.
Elle est quadruple :
1) la méthode semi-globale a dégoûté ses enfants de lire
2) la méthode semi-globale leur a donné une mauvaise orthographe
3) la maitresse a culpabilisé les parents qui auraient voulu tenter d'apprendre eux-mêmes à lire à leurs enfants
4) il y a des parents qui conseillent à d'autres parents d'enseigner eux-mêmes la lecture à leurs enfants mais ils ne sont pas écoutés.

En tant que présidente d'une association de parents d'élèves, j'ai entendu ces plaintes DES DIZAINES DE FOIS.
Il existe un fil sur ce forum (ou sur un autre forum? je ne le retrouve plus) où quelques internautes ont parlé de la méthode semi-globale et de la méthode syllabique-phonétique. Ils ont des avis fort opposés sur la question. De mémoire (que leurs auteurs m'excusent de ne pas les citer, je ne retrouve pas leurs noms sur ces forums où de plus en plus d'internautes interviennent!):
-pour les uns, "la méthode syllabique-phonétique (càd le B-A BA) telle que "Lire avec Léo et Léa" est le lobby des orthophonistes","C'est très grave de penser que l'être humain lit lettre par lettre : s'il ne photographie pas à proprement parler chaque mot, à tout le moins il les "filme"; "la méthode syllabique n'est utile que pour 10% des élèves".

-pour les autres, la méthode syllabique-phonétique est la meilleure méthode; elle est en phase avec les recherches sur le fonctionnement cognitif du cerveau humain.

Mon expérience, reflétant celle des parents, est que la méthode syllabique est incontestablement meilleure. Elle permet aux enfants de bien lire à la fin du CP et se sentant à l'aise, elle leur donne le goût de lire (Ce en quoi les regrets 1 & 2 exprimés par le papa ci-dessous sont en fait liés).
Et cette qualité de lecture s'observe chez tous les types d'enfants, pas seulement chez les "intellos".

Voici les observations concrètes, "expérimentales" sur lesquelles se basent mes conclusions :
Dans le département où j'habite (04), se sont maintenues depuis trente ans tantôt une structure (« Les Pitchouns » à Pierrevert, avec la méthode de lecture "Nounours et ses amis"), tantôt une autre (« Association Lire avec Léo et Léa ») qui, sur base d’initiatives exclusivement individuelles et volontaires, ont maintenu, hors Education Nationale, l’enseignement de la lecture par la méthode syllabique-synthétique.
Nous constatons que les enfants qui en ont bénéficié (soit environ des promotions d’une vingtaine d’enfants chaque année, pas plus) n’ont pas rencontré de difficulté en lecture, ni en primaire, ni au Collège, bien au contraire.
Plus récemment, un maître de CP a utilisé la méthode syllabique (« Lire avec Léo et Léa ») dans son école en ZEP à Manosque et l’évaluation faite a montré que les résultats de ses élèves étaient meilleurs que ceux obtenus dans l’autre classe de CP de la même école, classe où était utilisée une méthode semi-globale (Ratus).
Ces résultats montrent que la méthode semi-globale (Ratus ou autre), qui, sur le terrain, a depuis plusieurs années supplanté la méthode purement globale, ne donne pas de meilleurs résultats que la méthode globale. Seule la méthode syllabique creuse vraiment l'écart.

Bien sûr on peut nous rétorquer qu'il n'y a pas vraiment eu enquête scientifique ou que l'échantillonnage n'est pas suffisant.
C'est pourquoi il faut que l'Education nationale organise elle-même et par priorité une large enquête où soient comparés à l'entrée en CE1 les résultats en lecture de classes (de "cohortes" comme on dit) entièrement formées en CP avec une méthode semi-globale, et de classses entièrement formées en CP avec la méthode syllabique, tout autre paramètre étant exclu: en particulier, il faut une même hétérogénéité (donc si possible au moins dans la même école) et des enseignants expérimentés dans les deux types de classes.

Un avantage supplémentaire de la méthode syllabique concerne l'apprentissage des langues étrangères. En effet, en enseignant aux enfants l'art de combiner les plus petites unités de l'écriture (càd les lettres), elle leur permet de déchiffrer n'importe quel mot Y COMPRIS DANS LES LANGUES ETRANGERES.
Quand l'exercice du déchiffrage a été suffisamment pratiqué, des automatismes se mettent en route, que ce soit en français ou dans d'autres langues, de sorte qu'en effet le cerveau "filme" le mot dans sa globalité, voire parvient même à "redresser" les mots où des lettres ont été permutées, ou à lire des mots dont le sommet des lettres, par exemple, est effacé.
Mais le cerveau enfantin (comme le cerveau de tout débutant y compris adulte) doit commencer par la symbolisation minimale càd par chaque lettre. Essayez d'apprendre à lire le russe sans connaître l'alphabet cyrillique...

L'argument que les méthodes syllabiques, et notamment "Lire avec Léo et Léa" serait le lobby des orthophonistes ne me paraît pas sérieux pour différentes raisons :
- Toutes les méthodes syllabiques n'ont pas été rédigées par des orthophonistes, loin s'en faut. Beaucoup l'ont été par des enseignants.
- Les méthodes syllabiques ont existé en France bien avant (des siècles avant!) que le métier d'orthophoniste n'existe!
- Même les méthodes syllabiques imaginées par les orthophonistes sont utilisées aujourd'hui par des enseignants
- Le site Internet de "Lire avec Léo et Léa" ( http://www.leolea.org/index.html) contient de très nombreuses remarques d'enseignants qui se passent les uns aux autres des "trucs" d'enseignement et font des remarques sur les modifications à apporter au livre et au manuel d'exercices (Sans publicité de ma part, je ne suis pas orthophoniste!) (Et le site contient aussi de nombreux commentaires de parents qui, désespérés par les résultats de la méthode semi-globale sur leurs enfants, sont passés à la méthode syllabique-phonétique).
- Les orthophonistes proposent une méthode qui prévient la majorité des troubles qu'ils doivent soigner chez les enfants. Objectivement, ils scient la branche sur laquelle ils sont assis car c'est avec ces troubles qu'ils gagnent leur vie. Pourquoi le font-ils/elles? Parce que les dégâts frappent un nombre tellement grand d'enfants qu'à moins d'être vraiment cynique, il faut essayer de prévenir ce drame. C'est une campagne de prévention, comme en pratiquent les dentistes : ils ont tout intérêt (financier) à ce que nous ayons beaucoup de caries... mais ils affichent quand même dans leur cabinet la manière de s'en prévenir.

Il ne faut pas se leurrer sur l'énormité de la difficulté qu'il y aura pour l' Education Nationale à renoncer aux méthodes semi-globales alors même que les ministres et responsables savent que les parents souhaitent un débat transparent sur les méthodes de lecture. Même le gros dossier (152 pages) intitulé "Eléments pour un diagnostic sur l'Ecole - Document général préparatoire au débat national sur l'avenir de l'école de JC Hardouin, A. Hussenet, G. Septours - Octobre 2003" parvient dans ses pages consacrées à l'école élémentaire (PP. 71 à 80) à ne pas piper mot de cette problématique. Pour mémoire, deux de ses auteurs appartiennent à l'EN : Monsieur Hussenet et Monsieur Septours sont tous deux Inspecteurs généraux de l'éducation nationale.
C'est bien là l'un des problèmes : les freins, les refus pré-établis sont à l'intérieur même de l'institution.
Et c'est pourquoi il n'y a à l'heure actuelle pas d'autre alternative pour les parents que d'enseigner eux-mêmes la lecture à leurs enfants, sans se laisser le moins du monde perturber par les discours pédagogistes des inspecteurs ni par les paroles culpabilisantes de certains maîtres de CP. Ceci dit, beaucoup de maîtres ignorent où trouver ces méthodes car bien entendu on ne leur en parle pas non plus en IUFM, et il est donc plus constructif pour les parents d'offrir un manuel à l'enseignant, ou aux parents en recherche (voir plainte n°4 de parentdeleve) afin de leur donner au moins l'occasion de se faire une idée personnelle.

Bien entendu, enseigner soi-même la lecture à son enfant aboutit à une situation extrêmement inégalitaire, mais à qui la faute ? La faute en est à ceux qui à l'intérieur de l'EN et contrairement à l'intérêt général refusent même de discuter des méthodes syllabiques.
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oli



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MessagePosté le: Mar Déc 09, 2003 10:54 am    Sujet du message: autome quand tu nous tiens Répondre en citant

Bonjour à tous
En regardant par ma fenêtre, je vois des toit blanchis par le givre alors je vais essayer de me dégeler les neurones avec vous.
Chère Viviane, il me semble que le manuel est assez "secondaire". La priorité n'est-elle pas le cours fait par le prof avec ses élèves ? Si ce cours est bien fait, le manuel ne devrait se concevoir que comme un complément, à la rigueur un manuel d'exercices. Je ne sais pas trop bien comment cela se passe en 4e ( toujours ce merveilleux cloisonnement ), mon expérience se limite au primaire et à la 6e. Je crois qu'il ne faut pas trop attendre du manuel mais veiller à la qualité du cours de l'enseignant et l'enrichir par des moyens variés ( documentaires / expos / livres empruntés à la bibliothèque / Internet... ) nous avons la chance d'avoir à notre disposition une multitude de ressources, aidons nos enfants à les exploiter.
Pour herve2000, les questions que vous posez quant à la compréhension du monde qui nous entoure sont bien sûr importantes et vous dites vous-mêmes que les "jeunes" n'y comprennent pas toujours grand chose...je ne suis hélas pas convaicu que les adultes les comprennent davantage et faire entrer la politique autant nationale qu'internationale dans le cadre scolaire est un petit jeu bien risqué.
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herve2000



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MessagePosté le: Mar Déc 09, 2003 10:57 am    Sujet du message: Répondre en citant

Ceci fait par ailleurs l'objet également d'un autre post' quelque part sur ce forum concernant la lecture... En fait, oui, la lecture est plus ou moins (heureusement plus) acquise à l'arrivée en CE1 (en ce qui concerne la méthode utilisée, là, ça dépasse mes compétences). Par contre, dès lors que les élèves savent lire, ils se retrouvent souvent (programme oblige ?) à lire des romans, beaucoup de pages, petits caractères, livres dont on ne voit "pas le bout"... Imaginez revenir à cette époque devant (avant bien évidemment une date "butoire" donc obligation...) lire ce genre de livres, ne seriez-vous pas dégoûtés de la lecture ? En tout cas, une majorité passe difficilement ce cap. Bien évidemment, il faut conserver notre patrimoine (moliere en college, etc...), mais beaucoup de livres paraissent régulièrement, dont certains obtiennent même des prix, que les élèves n'entendent jamais parler... Le passage au roman doit selon moi se faire dans la douceur, pour le moment, au jour d'aujourd'hui, je comprends qu'il n'y ait pas beaucoup de lecteurs...
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Lamarlère Viviane



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MessagePosté le: Mar Déc 09, 2003 12:00 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Bonjour Oli!

Maintenant à c't'heure que nos neurones sont décongelés , je vais apporter de l'eau à nostre commun moulin. Je ne crois pas que le manuel soit secondaire. Il apporte comme vous le dites un complément d'information, des références littéraires, des pistes de lecture, des énoncés d'exercices, il permet de conforter ce que l'on n'a pas éventuellement compris en cours et osé demander au prof.

Le cours est parfois bien fait au collège, c'est le cas cette année dans la classe à laquelle je pense. Cours magistral, pris sous la dictée, ce qui facilite la mémorisation, cartes coloriées avec consignes strictes et cahiers visités par la prof. La classe étant très homogène. Mais l'année dernière, les enfants étaient submergés de photocopies, collées ou non dans les cahiers, qui se perdaient la moitié du temps, puis la dessus enseignante en arrêt maladie, remplacée 15 jours sur les trois mois d'absence, là dessus grèves quasi quotidiennes, total, on est passé sans autre forme de procès de l'an 700 à l'an 1500.........Et le manuel était tellement peu attrayant, tellemetn peu aisé d'usage, que j'ai préféré acheter un de ces cahiers de vacances dans lesquels on revoit un peu..le programme.

Comme vous le dites nous avons le privilège d'une multitude de moyens de sensibiliser nos enfants.Mais qui..., NOUS? Certainement pas les enfants de milieux défavorisés qui n'ont pas de dictionnaire encyclopédique chez eux, qui ne connaissent de l'écrit avec un peu de chance que la feuille de chou local, qui vivent dans le bruit de fond de la télévision et dont les parents ne sauront pas plus que moi d'ailleurs exploiter le jargon pédant de certains ouvrages.
Pour répondre à Hervé, un des profs d'histoire géo de notre fille aïnée il y a dix ans utilisait en classe, en complément de ses cours très bien faits eux aussi "Les clés de l'actualité", quotidien à l'usage de la jeunesse auquel elle nous avait demandé de nous abonner et qui permettait aux enfants et..aux parents de mieux comprendre l'histoire d'aujourd'hui.

C'était un usage très intelligent d'un support média, pas politisé du tout, et qui nous permettait d'entrer avec clarté dans les méandres de conflits vieux comme le monde......
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Grenouil



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MessagePosté le: Mar Déc 09, 2003 12:22 pm    Sujet du message: Répondre en citant

J'ai envie d'ajouter un petit mot au sujet de la méthode semi-globale d'apprentissage de la lecture : si elle était aussi efficace que certains le suggèrent, comment se fait-il que les instituteurs(trices) de CP se défendent avec autant de véhémence de la pratiquer ? (Ben oui, j'ai aussi des enfants, dont un en CE1 qui aimait les livres avant le CP, et qui a bien du mal à les aimer après... Expérience douloureuse.)
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herve2000



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MessagePosté le: Mar Déc 09, 2003 12:42 pm    Sujet du message: Répondre en citant

D'où forcément...

Je ne suis pas sûr que le problème vienne de la méthode utilisée en CP, bien que je ne sois pas spécialiste.

Par contre, je persiste dans l'idée que les livres ne sont pas adaptés en primaire, comme je disais plus haut, des petits caractères, du nombre de pages, du manque d'illustrations, etc... En persistant dans cette démarche une majorité d'élèves continuera à ne pas aimer la lecture.
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Lamarlère Viviane



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MessagePosté le: Mar Déc 09, 2003 3:17 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Il me semble que ce qui aidera un enfant à aimer la lecture est le rapport que ses parents entretiennent eux-mêmes avec le livre.
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herve2000



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MessagePosté le: Mar Déc 09, 2003 3:36 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Non, pas forcément... Il n'y a pas selon moi de lien. Un parent peut tout à fait aimer lire sans que pour autant l'enfant devienne lecteur, et inversement... Je ne ferai pas de mon cas une généralité, mais mon plus jeune fils adore lire, et pas son frère ; chacun a fréquenté une école différente, le plus jeune ayant abordé en primaire des livres plus intéressants, parfois hors programme (Harry Potter par exemple), mon autre fils n'ayant jamais eu cette chance (La Gloire de mon père, etc...). Le résultat est là... Ne mettons pas tout sur le dos des parents svp.
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oli



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MessagePosté le: Mar Déc 09, 2003 6:33 pm    Sujet du message: lecture Répondre en citant

Des parents lecteurs, ce n'est en effet sûrement pas suffisant...mais c'est déjà un bon début. Cela met dans l'ambiance si l'on peut dire. Maintenant ce n'est pas suffisant non plus. De nombreuses causes concourent au plaisir de lire et donc à l'envie.
En premier je dirais qu'il faut une bonne qualité de lecture ( déchiffrer d'abord puis comprendre), car pour ce type d'activité, un excès de difficulté ne peut qu'entrainer désillusions, abandon voire rejet pur et simple. Il faut donc très tôt, au CP veiller par tous les moyens à notre portée à ce que l'apprentissage de la lecture soit efficace.
Ensuite, il ne faut pas négliger la personnalité de l'enfant. Un enfant peut ne pas aimer lire du tout. Dans notre système c'est ennuyeux j'en conviens mais le goût de lire ne s'impose pas. Là c'est alors un long travail, patient, qui commence. Il faut donner du temps à l'enfant, lui lire des histoires sans jamais donner le sentiment qu'on les lui impose, l'emmener dans des bibliothèques et le laisser choisir, et tenir bon même si au début il rechigne...il finira par trouver quelque chose qui l'intéresse et alors le conforter dans ses choix.
Lui permettre de lire les choses qui lui plaisent même celles qui ne sont pas de notre goût. Trop de personnes continuent, par exemple, à rejeter la BD sous divers prétextes...s'il aime la BD qu'il en lise...beaucoup, même parfois simplistes ( mais toutes ne le sont pas loin de là ) c'est toujours une pratique qui crée des habitudes et facilitera la lecture d'ouvrages plus austères. Mon fils n'a guère lu que des BD en primaire et quelques livres au programme de ses classes. Maintenant qu'il est en 6e il s'est attaqué sans problème aux livres de sa liste de lecture.

Tout cela me direz-vous concerne surtout les parents, eh bien oui car lorsque le travail doit se faire sur un temps un peu long, seuls les parents disposent de la durée.
Quant à nous enseignants, notamment en primaire, ( je me garderais de parler du CP qui est très spécifique ) le problème que nous devons résoudre est le suivant : comment aider les enfants à affiner leur compréhension d'un texte tout en leur donnant du plaisir à faire ce genre de travail.
Souvent, nous avons tellement peur qu'ils ne comprennent pas ce qu'ils lisent ( ils ne comprennent jamais rien à ce qu'ils lisent en arrivant en 6e parait-il )que nous donnons en priorité des questions de lecture. C'est bien, c'est nécessaire, mais répétitif et à la longue ennuyeux. Il faut donc trouver des exercices qui relancent en permanence la curiosité, qui surprennent les enfants. Le problème n'est pas le livre que l'on choisit, c'est ce que l'on en fait.
Seulement pour créer il faut du temps, des idées et il faudrait être créatif dans toutes les matières...et les manuels ( tiens les revoilà ) ne sont pas toujours d'une grande aide.
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Zoltar



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MessagePosté le: Mar Déc 09, 2003 7:49 pm    Sujet du message: La lecture avant toute chose... Répondre en citant

Lamarlère Viviane a écrit:
Il me semble que ce qui aidera un enfant à aimer la lecture est le rapport que ses parents entretiennent eux-mêmes avec le livre.


Bonsoir Viviane,

Je pense que ce que vous avez écrit est fondamental. C'est la condition sine qua none ! Néanmoins, comme le dit Oli, c'est une condition nécessaire mais non suffisante.

L'enfant, dès les premiers mois de sa vie imite ses parents en toute chose car ils sont ses modèles . Ce 'petit d'homme' est un système intelligent qui reçoit des percepts de son environnement, les teste et tente de les reproduire...

- Ses premières perceptions sont visuelles
- Il perçoit aussi les sons divers et notamment la voix humaine
- Puis il voit que ses parents bougent, marchent, font des gestes variés

Alors, il tente de les imiter en tout :

- Il s'essaie à imiter leurs "bruits & paroles" en babillant d'abord pour tester ses capacités vocales. Il a des capacités incroyables pour toutes les langues du monde possibles. Il vocalise à l'envi, puis les premières syllabes apparaissent ba ba pa pa ma ma etc...
S'il n'avait jamais été stimulé, sollicité par son environnement parental, il ne se mettrait pas à parler. (Cas des enfants sauvages comme Victor de l'Aveyron.)

- Il adopte d'abord une démarche autonome de locomotion, assez 'sensitive' et naturelle - la quadrupédie - mais il observe et se rend compte très vite que ses parents & éventuellement sa fratrie "bougent debout" et ce modèle lui donne d'abord l'envie de se dresser sur ses deux jambes. Il apprendra progressivement les fondamentaux de cet équilibre nouveau d'équilibre sans cesse déplacé qui est la carctéristique de la marche bipède...

Je pourrais multiplier les exemples à l'infini. Ce sont les
modèles que perçoit l'enfant qui le stimulent.

L'apprentissage du langage et de la marche bipède sont le résultat d'essais/échecs/réajustements/réussites et dans tout cela le moteur général est l'envie de grandir et de ressembler aux autres, aux grands, à ceux qui savent faire.

- La troisième étape commence très tôt. Le nourrisson déjà, voit ses parents lire des livres, des revues, des journaux et même lui lire un peu plus tard, lorsqu' il commence à parler, des histoires ou contes qui sont "gravés" dans un album...
Il comprend intuitivement que le secret pour obtenir ses histoires si intéressantes est dans le livre lui-même.

Malheureusement, il est des enfants qui n'ont jamais cette opportunité, ce bonheur. Bien sûr, ils voient des aventures en BD ou pas à la télévision, mais persponne n'en parle avec eux après et leur "réception" essentiellement visuelle est passive et très peu structurante. S'ils n'ont jamais de contact réel avec les supports écrits, ils seront très désavantagés dans le domaine de l'aventure de l'écrit, vers la lecture/écriture. Et, comme le souligne Viviane, le rôle affectif des parents, dans ce domaine comme dans tous les autres est fondamental !

Dans ces conditions, comment s'étonner qu'on retrouve toute une cohorte entrant au CP (tous au même âge = 6 ans) alors que beaucoup d'entre eux n'ont ni les outils préalables de compréhension, de structuration de leur petite enfance en dépit des efforts remarquables des instit(e)s PE d'école maternelle car, je le rappelle, la plupart des réseaux de neurones adaptés à bien des tâches langagières se créent avant deux ans. Et certaines potentialités, sans l'équilibre affectif indispensable peuvent être définitivement oblitérées (Cas de nanisme psychosocial avérés [1] )

Si bien que, à lire tout ce que j'ai pu lire depuis un mois sur ces forums, qui remet en cause systématiquement les méthodes de lecture quand ce n'est pas le sérieux des enseignants, je ne peux que croire qu'il y a soit un immense malentendu, soit une méconnaissance totale de ce qui se passe dans la fin du Cycle II dans nos écoles françaises.
(Bien sûr, il peut y avoir des cas répréhensibles ou peu glorieux d'enseignants, comme dans toutes les professions, mais j'affirme avec force qu'il ne s'agit que d'une infime minorité.)

Par conséquent, je ne conteste pas qu'il existe à l'heure actuelle des difficultés en lecture et en orthographe. Mais, pour une part, elles ne sont pas nouvelles, et, pour une autre, elles sont générées par le nouveau style de vie de certaines classes sociales défavorisées mais aussi d'autres catégories beaucoup plus favorisées...

Je prépare un message assez long et complet (j'espère), sur ce sujet...


[1] Voir les travaux d' Anne ROUBERGUE neuropédiatre à l'Hôpital Trousseau.

Bien à vous,

Zoltar

Un peu lassé de voir toujours
Les mêmes conclusions énoncées
Par des personnes qui ne sont pas des
Spécialistes de ces questions et j'ose le dire aussi,
Venant des orthophonistes qui ne connaissent que les
Pathologies affectant les enfants qu'ils reçoivent. Mais
Ils ne connaisent pas bien le "fonctionnement" des enfants
Normalement normaux en matière d'équipement neuronal dédié

À LA LECTURE, M' ENFIN !...
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herve2000



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MessagePosté le: Mar Déc 09, 2003 8:32 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Très bel exposé, belle démonstration ; malheureusement peu convaincante, du moins en ce qui me concerne, même si, je le reconnais, je ne suis pas spécialiste. Modeste parent de deux enfants scolarisés respectivement en 2de et en 6ème, je ne peux qu'indiquer dans ce forum les réactions complètement différentes de mes deux enfants qui, à âge égal, ne partagent pas le même intêret par rapport aux livres. Non ce ne sont pas les parents qui sont responsables de ce désintêret, ni même souvent les enseignants, mais bel et bien, je ne cesse de le répéter, les personnes qui ont en charge la préparation des programmes, qui dans ceux-ci oublient qu'à force de trop vouloir obliger les enfants à la lecture de ces romans, finissent par n'obtenir que leur désintéressement, et encore, le mot est faible... Que ces personnes se mettent à la place de ces enfants scolarisés en primaire et s'imaginent devoir lire ces livres, les comprendre, ces gros bouquins de 150 pages, sans illustration, en petits caractères, à lire sous un mois... Non, ce n'est pas comme ça que les élèves s'intéresseront à la lecture.
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hexagone



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MessagePosté le: Mar Déc 09, 2003 8:59 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Il est quasiment impossible de comparer des enfants, même issus d'une même fratrie. Vos deux enfants, mis à part pour la lecture sont-ils identiques?
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herve2000



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MessagePosté le: Mar Déc 09, 2003 9:10 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Bien sûr que non, je le reconnais aisément. Je que je souhaitais tenter de faire comprendre, c'est que mon fils plus âgé, actuellement au Lycée, a malheureusement, tout comme ses camarades, eu une période "post-cp" difficile, avec des livres comme par exemple "La Gloire de mon Père", "Premier de Cordée", etc..., alors que le plus jeune a eu la chance de lire surtout des romans de type "Harry Potter". Bien évidemment, il ne s'agit pas du même type de lecture, ni bien évidemment du même type de romans, ce que je souhaitais dire, c'était que mon plus jeune fils maintenant en 6ème est attiré par la lecture, alors que mon plus grand, lorsqu'il est arrivé en 6ème, était complètement désintéressé. Selon moi, il serait je pense préférable d'attendre le CM2 voire la 6ème avant réellement d'entreprendre la lecture de ces "gros" livres. Posez la question aux 1ers intéressés, les élèves, donnez-leur le choix... Imposez-le et le problème de la Lecture continuera éternellement de se poser... Enfin tout ceci n'engage que moi bien évidemment
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Lamarlère Viviane



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MessagePosté le: Mar Déc 09, 2003 9:32 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Tentons de faire une synthèse de tout ce qui précède qui est fort interessant. Pour qu'un enfant aime lire, il lui faut réunir un certain nombre de conditions:

1) SAVOIR LIRE SANS QUE CE SOIT UNE ÉPREUVE,VOIRE UNE TORTURE

2)Y ETRE ENCOURAGÉ PAR SON ENVIRONNEMENT FAMILIAL OU SCOLAIRE

3) se sentir accepté à travers le choix des livres qui lui correspondent à un moment donné de sa maturation: BD, science fiction, romans, nouvelles etc.

Jje reviens une fois de plus sur cette expérience que nous menons depuis des années au niveau de l'école communale : les enfants de toutes les classes vont chaque semaine à la biliothèque municipale, attenante à l'école, accompagnés du maitre et d'un parent, qui lit une histoire à voix haute, puis aide les enfants à choisir le livre qu'ils vont emporter chez eux pour la semaine. Il leur est demandé de faire en classe un petit compte rendu de lecture, et la semaine suivante, ceux qui le souhaitent peuvent au cours de cette séance à la bibliothèque présenter le lvre qu'ils ont lu et expliquer pourquoi ils le recommandent (ou non).
Cela donne d'excellents résultats, permet à des enfants qui n'ont pas la possibilité de se faire offrirdes livres par leurs parents d'y avoir accès , d'autant que depuis quelques années la biliothèque s'est munie d'ordinateurs et que les enfants peuvent laisser une trace de leur lecture sur l'ordi....... ce qui fait d'une pierre deux coups.
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Zoltar



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MessagePosté le: Mar Déc 09, 2003 9:45 pm    Sujet du message: Enfants, personnalités, pas clones... Répondre en citant

herve2000 a écrit:
Bien sûr que non, je le reconnais aisément. Je que je souhaitais tenter de faire comprendre, c'est que mon fils plus âgé, actuellement au Lycée, a malheureusement, tout comme ses camarades, eu une période "post-cp" difficile, avec des livres comme par exemple "La Gloire de mon Père", "Premier de Cordée", etc..., alors que le plus jeune a eu la chance de lire surtout des romans de type "Harry Potter". Bien évidemment, il ne s'agit pas du même type de lecture, ni bien évidemment du même type de romans, ce que je souhaitais dire, c'était que mon plus jeune fils maintenant en 6ème est attiré par la lecture, alors que mon plus grand, lorsqu'il est arrivé en 6ème, était complètement désintéressé. Selon moi, il serait je pense préférable d'attendre le CM2 voire la 6ème avant réellement d'entreprendre la lecture de ces "gros" livres. Posez la question aux 1ers intéressés, les élèves, donnez-leur le choix... Imposez-le et le problème de la Lecture continuera éternellement de se poser... Enfin tout ceci n'engage que moi bien évidemment


Attendez Hervé, je veux bien vous répondre en privé si nécessaire, mais d'abord ôtez-moi d'un doute... On a fait lire "La Gloire de mon Père" et "Premier de cordée" à votre aîné dans quel cours ? CE2 ? CM1 ? CM2 ?
Je ne peux à priori que louanger ces choix si c'était en CM2... comme vous le suggérez, mais avant, il est plutôt nécessaire d'en faire un découpage et une didactisation des mieux adaptés...
Je pense que La Gloire de mon Père est un matériau de lecture et de travail du Français on ne peut plus génial ! Je peux détailler si vous le souhaitez... Témoignages d'anciens élèves à l'appui.
Quant à Harry Potter, il n'était pas encore sorti de l'esprit de son auteure quand votre aîné était en CM2 ?

Il est néanmoins évident que deux enfants d'une même fratrie développeront des goûts différents, ça c'est aussi sûr que si vous et moi jouons au Poker, nous n'aurons pas deux fois de suite le même jeu car la génétique distribue les "cartes" exactement comme le joueur lambda qui donne des as à l'un et des 7 à l'autre. Là-dessus intervient... l'éducation première !
J'ai moi aussi 2 enfants et ils sont différents au possible. Pour ne parler que de l'aîné, il lisait un bouquin de la bibliothèque rose chaque jour dès le CE1 ! Son frère, un peu plus jeune (- 3 ans) préférait qu'il lui racontât des histoires ou lire des albums sur les animaux et la nature.

Ne souhaitons pas faire des petits Français "tous fondus dans le même moule" ! Les 2 miens ont aujourd'hui 37 & 34 ans.(Ils sont tous les 2 cadres supérieurs, responsables d'une entreprise, dans des domaines différents, quoi que...) Je me suis contenté de les accompagner dans leurs goûts personnels, en ne les comparant jamais. S'il vous plaît, Hervé, ne le faites pas non plus... Voyez les points forts de vos 2 fils & encouragez-les dans ce sens. Soyez à l'écoute.

Personnellement, je suis à votre écoute pour essayer de mieux comprendre, en perso si vous préférez.

Bien à vous,

Zoltar
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Lépine



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MessagePosté le: Mer Déc 10, 2003 7:36 am    Sujet du message: Répondre en citant

Je suis ébahi de voir tous les intervenants de ce groupe de discussion parler de "cours" !!! En qu'elle année sommes nous ? Est-ce que les enseignants font encore des cours ? Personne n'utilise donc les "plan de travail" le "soutien individuel" ? Est-ce que dans les classes on voit encore le prof en train de baratiner des élèves qui font semblant d'écouter et qui ont placé au premier rang tous ceux qui ont décidé de participer !
En tous cas je peux vous dire que depuis 30 ans je me démène pour que mes heures d'enseignement ne soient plus des "cours" et que les élèves soient le plus possible "acteur" !
J’ai simplement décidé que les élèves qui étaient avec moi ne devaient surtout pas s’ennuyer et devait être parfaitement préparés au monde qu’il sont sur le point d’affronter et qui a, pour le moins, énormément changé depuis 50 ans !
PS : j'enseigne les maths du CM aux BTS...
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Lamarlère Viviane



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Messages: 946

MessagePosté le: Mer Déc 10, 2003 8:40 am    Sujet du message: Répondre en citant

Parler de cours est une convention.

J'ai chaque semaine une -petite classe- de musiciens auxquels je fais cours et qui sont passionnés par la musicologie.

Je pourrais leur dire "vous êtes acteurs de ce que vous apprenez" car c'est la vérité,il n'en reste pas moins que c'est moi qui transmets et eux qui s'approprient. Donc je "fais cours". Ensuite, tout est dans la manière. mes élèves ne dorment pas "en cours"
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Michel Delord



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Messages: 126

MessagePosté le: Mer Déc 10, 2003 10:20 am    Sujet du message: Répondre en citant

Lépine a écrit:
Je suis ébahi de voir tous les intervenants de ce groupe de discussion parler de "cours" !!! En qu'elle année sommes nous ? Est-ce que les enseignants font encore des cours ? Personne n'utilise donc les "plan de travail" le "soutien individuel" ? Est-ce que dans les classes on voit encore le prof en train de baratiner des élèves qui font semblant d'écouter et qui ont placé au premier rang tous ceux qui ont décidé de participer !
En tous cas je peux vous dire que depuis 30 ans je me démène pour que mes heures d'enseignement ne soient plus des "cours" et que les élèves soient le plus possible "acteur" !
J’ai simplement décidé que les élèves qui étaient avec moi ne devaient surtout pas s’ennuyer et devait être parfaitement préparés au monde qu’il sont sur le point d’affronter et qui a, pour le moins, énormément changé depuis 50 ans !
PS : j'enseigne les maths du CM aux BTS...



Chers "débateurs "

Je suis très occupé à vous scanner les programmes du CP pour que l'on puisse parler en connaissance de cause. Et puis ça a aussi une influence importante pour d'autres questions. . Hop : j'ouvre mon courrier et je trouve la contribution de l'ami Lépine . Il est vraiment comme le lait sur le feu, il faut le surveiller sans arrêt.

Il n'y a pas une semaine, il montre en public que non seulement , il ne connaît pas des parties du cours ( la proportionnalité inverse ) mais en plus , il dit que ça n'existe pas et traite ceux qui font un cours sur cette notion quasiment d'imbécile . Il m'oblige à lui faire en direct sur Internet un cours magistral sur le sujet pour arriver à le convaincre.

Et hop, moins d'une semaine après, au lieu de poser calmement la question du mode de transmission des connaissances - ce qui est un sujet intéressant mais n'est pas l'objet de ce fil- , il recommence. Il caricature la notion de cours en la traitant de baratin ( alors qu'il en a eu lui-même besoin … récemment ) .

De plus, il s'exprime par allusion ( j'aurais tendance à reprocher à l'enseignement moderne qui ne fait plus cours de se réduire au superficiel et à l'allusion ).

SVP, M. Lépine pourriez-vous

- être courtois ?

- expliciter exactement vos pensées. Par exemple que voulez-vous dire par "Le monde qui a changé depuis 50 ans " . Je suppose que vous ne faites pas allusion a la proportionnalité inverse. Dans ce cas je serai un élève attentif même à un cours magistral de votre part si vous développez votre position.

Excusez moi d'être un peu piquant, mais vous le cherchez. Non ? A moins que ce soit votre méthode d'enseignement.

MD, IdC
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Lamarlère Viviane



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MessagePosté le: Mer Déc 10, 2003 1:36 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Bon, j'espère que Lépine ne se démène pas trop..attention aux torticolis...;-)

Pour revenir au sujet.

Lu dans le livret destiné aux parents "Qu'apprend-on à l'école élémentaire :
Pages207/208

"Si, en Mathématiques, une réflexion nouvelle sur l'apprentissage du calcul se fait jour (LAQUELLE?), qui prend en compte les machines susceptibles de suppler l'homme en ce domaine, l'essentiel du rpogramme réside dans l'orientation pragmatique d'un enseignement des mathématiques centré sur la résolution des problèmes. Par là les connaissances élaborées dans les différents domaines des mathématiques prennent leur signification. Elles deviennent des instruments disponibles pour traiter nombre de situations et pour entrer dans les sciences d'une autre manière. Le nouveau programme de sciences et technologie est, en effet, résolument centré sur une approche expérimentale. Les connaissances proposées sont d'autant mieux assimilées qu'elles sont nées de questions qui se sont posées à l'occasion de manipulations, d'observations, de mesures. Ces enseignements s'ouvrent aussi sur les grands problèmes éthiques de notre temps auxquels les enfants sont particulièrement sensibles (développement économique, environnement ou santé)."

J'aimerais connaitre l'avis des spécialistes sur l'articulation entre un enseignement des mathématiques qui fait appel aux "machines susceptibles de suppléer l'homme" et un enseignement des sciences qui ferait appel à...l'instinct, l'intuition, la divination, le tatonnement.
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Zoltar



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MessagePosté le: Mer Déc 10, 2003 3:12 pm    Sujet du message: calcul hâtrices & siences expérimentales Répondre en citant

Lamarlère Viviane a écrit:

J'aimerais connaitre l'avis des spécialistes sur l'articulation entre un enseignement des mathématiques qui fait appel aux "machines susceptibles de suppléer l'homme" et un enseignement des sciences qui ferait appel à...l'instinct, l'intuition, la divination, le tatonnement.


Je ne suis pas un "spécialiste", juste un praticien dont la pratique a déjà 40 ans ce qui signifie quand même que je sais de quoi je parle :

- Les mathématiques se sont construites en Mésopotamie et en Mésoamérique (chez les Mayas notamment) à partir de l'observation des nombres puis de leurs propriétés.
La numération décimale et éventuellement en d'autres bases seront les éléments premiers de cette connaissance mathématique.
Ensuite, les propriétés des nombres et leurs possibilités d'être assemblés de manière opératoire (additions, multiplications, soustractions et divisions) devront être étudiées à fond ainsi que les algorithmes qui permettent toutes ces "manipulations". Les tables-outils devront être des objets de mémoire instantanée immédiatement utilisable. Le calcul mental oral et le calcul rapide numérique seront développés parallèlement. Quand au raisonnement pour la résolution de problème, il s'appuiera d'autant mieux sur ces automatismes numériques intégrés.
L'usage de calculatrices sera réservé jusqu'en 6ème à la vérification des calculs effectués manuellement au préalable.
Par ailleurs, on développera la notion d'évaluation de grandeurs ou d'ordre de grandeur d'un résultat qui siège dans l'hémisphère droit du cerveau alors que les autres travaux numériques sont localisés dans l'hémisphère gauche.
Je partage dans ce domaine le souci d'exigence de Michel Delord car... plus tard, il sera TROP tard.

Pour l'enseignement des sciences, de la "méthode expérimentale", même si j'apprécie la 'démarche' "la main à la pâte", je ne peux pas permettre qu'on ne l'attribue qu'au prix Nobel Georges Charpak. En effet, les successeurs de Célestin Freinet on toujours appliqué le "tâtonnement expérimental". Que Charpak nous dise qu'il a découvert aux USA une telle méthode, bien !... Il aurait mieux fait de visiter des classes françaises : il y aurait découvert ça bien avant !
Alors "l'instinct, l'intuition, la 'divination', le tâtonnement", oui ! mais associés à des protocoles rigoureux, une méthodologie scientifique et un cahier d'expériences tenu à jour scrupuleusement avec des schémas et des mini docs appropriés. Bref, la rigueur scientifique en même temps que la naïveté du chercheur qu'est déjà l'enfant. Les sciences expérimentales ne sont pas de la divination ! Je suis bien placé pour le savoir...

Bien à vous,

Zoltar

La citation du jour :

"La découverte scientifique ?
Un pour cent d'inspiration ; 99 % de transpiration."
(Thomas Edison)

Mes modéles ? Louis Pasteur & Marie Curie, passionnément !
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MessagePosté le: Mer Déc 10, 2003 4:18 pm    Sujet du message: Re: pour continuer sur cette veine....; Répondre en citant

Lamarlère Viviane a écrit:
Hier mon mari, fort marri d'avoir constaté que notre jolie Mathilde ne savait pas envisager les tactiques logiques pour résoudre un problème posé en CEP en 1920(ou 29) a demandé à voir sa dernière interro de maths à laquelle elle avait obtenu un 16/20. Excellente note me direz vous.

Pourtant en y regardant de plus près, mon mari a constaté qu'elle aurait pu avoir 20/20 si elle avait su répondre à la dernière question , pour la résolution de laquelle il suffisait de poser une multiplication à deux chiffres après la virgule.

Eh bien, elle n'a pas su poser sa multiplication !!!!!
Heureusement que cette question n'était pas posée d'entrée d'interro et de façon déterminante pour la suite car elle aurait eu un zéro tout rond.

Tout de même , en sortant du CM2, elle savait faire ses opérations .

Comment se fait-il qu'elle ne sache plus?

Donc cette idée de module est séduisante, sous condition que l'on ne perde pas de vue les fondamentaux jusqu'à ce qu'ils soient indélébilement inscrit dans les neurones de nos enfants.
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MessagePosté le: Mer Déc 10, 2003 4:36 pm    Sujet du message: Re: pour continuer sur cette veine....; Répondre en citant

Je suis absolument d'accord avec tout ce que vous avez formulé. Mon fils est en 4è et je m'excrime depuis le CE1 à lui faire corriger touts ses fautes d'orthographe; déjà à l'époque, j'allais voir régulièrement la maîtresse, croyant mon enfant récalcitrant à la langue française. Dernièrement , à la réunion parents-professeurs, celui de Français m'a même dit que mon fils était brillant en dictée: cela m'a fait sourire, car pour une dictée de 10 lignes, il avait quand même trouver le moyen de faire 5 fautes. Mais il s'améliore!!!
Pareil pour les mathématiques! Est-ce normal que des enfants de 13 ans comptent encore sur leurs doigts?! Je ne comprends pas que l'on est abandonné les devoirs écrits à la maison en primaire: il me semble que des exercices de " rabâchage" sont indispensables pour maîtriser les bases de calcul , de la grammaire et de l'orthographe. Ne nous étonnons pas qu'ils aient de nombreuses difficultés en langue.
Lamarlère Viviane a écrit:
Hier mon mari, fort marri d'avoir constaté que notre jolie Mathilde ne savait pas envisager les tactiques logiques pour résoudre un problème posé en CEP en 1920(ou 29) a demandé à voir sa dernière interro de maths à laquelle elle avait obtenu un 16/20. Excellente note me direz vous.

Pourtant en y regardant de plus près, mon mari a constaté qu'elle aurait pu avoir 20/20 si elle avait su répondre à la dernière question , pour la résolution de laquelle il suffisait de poser une multiplication à deux chiffres après la virgule.

Eh bien, elle n'a pas su poser sa multiplication !!!!!
Heureusement que cette question n'était pas posée d'entrée d'interro et de façon déterminante pour la suite car elle aurait eu un zéro tout rond.

Tout de même , en sortant du CM2, elle savait faire ses opérations .

Comment se fait-il qu'elle ne sache plus?

Donc cette idée de module est séduisante, sous condition que l'on ne perde pas de vue les fondamentaux jusqu'à ce qu'ils soient indélébilement inscrit dans les neurones de nos enfants.
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Lamarlère Viviane



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MessagePosté le: Jeu Déc 11, 2003 9:20 am    Sujet du message: La suite......; Répondre en citant

Parlons un peu d'arts plastiques.

Nous sommes quelques parents interloqués par ce qui est demandé à nos enfants en arts plastiques. Nous avons vainement cherché dans les cahiers et livres de classe un cours structuré qui permettrait à nos enfants de s'y retrouver, partant du principe que toute oeuvre d'art est soit en rupture, soit en continuité avec l'histoire de l'art et ses techniques et que, a priori, l'école est sensée dispenser l'un et l'autre : connaissance de l'art, inscrit dans une histoire, et des ses oeuvres, fondées sur des techniques.

Nos enfants ont abordé en cours la perspective.

Incapables de nous en donner une DÉFINITION. Le mot POINT DE FUITE leur est inconnu. Pourtant, il est primordial si on veut construire une perspective sur le papier.

Nous leur avons demandéde nous dessiner une route. Toute droite avec des arbres de chaque côté. Perspective aléatoire à l'arrivée.......Nous leur avons demandé de nous desiner un cube. idem.

Alors que la mise en place préalable de points de fuite et l'usage de la bonne vieille règle décimale leur aurait permis de faire ces dessins en respectant les principes de la perspective réelle.

On leur demande de travailler pour dans quinze jours "l'ombre". Quelle ombre? L'ombre portée qui nécessite là aussi un travail fin avec compas et règle à partir de la source lumineuse dûment indiquée sur le croquis? l'ombre des plis d'un drapé qui doit se faire dans le sens des fibres du tissu représenté? l'ombre d'un visage qui réclame une bonne connaissance de l'anatomie sous-jacente à la peau? Non, l'ombre en général.Pas plus de précision que cela.......

Je regarde mon livret "Initiation aux arts plastiques" classe de quatrième, aux éditions Bordas 1966 sous la direction de Jean SOBOA.

Voivi des extraits de l'introduction:

L'ouvrage comporte quatre parties qui s'enchainent
(..) Nous avons voulu que nos élèves apprennent à VOIR et à ANALYSER. Nous proposons une MÉTHODE simple et PERMANENTE qui s'applique à l'étude des modèles élémentaires. Elle s'adaptera par la suite à des sujets plus complexes.

Décoration: ce chapitre d'information et de culture se propose de faciliter par l'image la compréhension et l'acquisition des notions de base. Il amène à constater l'évidence et la permanence de certains thèmes et constitue un répezrtoire de formes. Il doit permettre une ANALYSE plus pénétrante des oeuvres d'art. Par une information sur les techniques, il débouche sur la vie quotidienne et pratique.

Imagination: Toutes les notions précédemment acquisesses serviront à l'élève pour des applications plus libres et plus personnelles. Il s'ouvrira ainsi au monde de la poésie et du rêve. (......)Ainsi conçu, le dessin(...) s'associe harmonieusement aux autres disciplines pour l'acquisition d'une culture générale. Il reste au contact permanent de la vie et des créations artistiques".

Quel est le contenu du programme, en 1966?

1)-Etude du matériel.
Utilisation du crayon : le trait pur ou à main levée
Le trait sensible ou modulé
La surface : gris uni, dégradé

Utilisation de la couleur : aquarelle, gouache, au pinceau, au rouleau, frottis à la brosse.

carte à gratter , linogravure, gomme liquide

2) Observation:

-Valeurs : études des ombres
Le cercle chromatique
propriété des couleurs complémentaires, nuances.
Couleurs rompues, gris.

-Notions fondamentales :Perspective
Historique de la perspective
Perspective et mathématiques
parrallèles, éllipses
point de fuite.

Notions fondamentales: dessin d'observation
Mise en page
Schéma et caractère
Direction et proportion
silhouettes et surfaces
Les formes
Etude documentaire
exemples d'exercices de dessins à vue.

3)Décoration : - Principes décoratifs:
La répétition, l'alternance, l'inversion, la superposition
-Eléments décoratifs:
la géométrie,le point,palmette, entrelacs,spirale, arabesque
-décor des surfaces: bordures, jeux de fond
- techniques de la mosaïque et de la céramique. Emaux.

4) Imagination:
travail sur les thèmes de: l'arbre, la forêt, l'oiseau fantastique,les insectes, les champignons
ces sources d'inspirations dans l'art et les techniques contemporaines.

Je précise que nos enfants ont en tout et pout tout en ce premier trimestre fait un dessin (qui est resté au collège et que nous n'avons jamais vu) et un objet représentant une oeuvre d'art contemporain.

Ne serait il pas urgent de revenir à l'apprentissage des techniques qui fondent l'art afin de permettre à nos enfants , maitrisant ces techniques, de s'en libérer? En outre on voit bien quelles étroites relations ce cours de dessin de 1966 entretient avec les autres matières , en particulier les maths et la gométrie.

Enfin, doit on sans prendre de risques continuer de considérer que toute oeuvre de création spontanée est oeuvre d'art et laisser nos enfants dans l'ignorance des techniques maintes fois remises sur le métiers par des génies de la peinture, de la sculpture, du dessin, qui loin de s'en être rendus esclaves, ont de tous temps commencé par se les approprier pour ensuite s'en libérer , les transcender?
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citron



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MessagePosté le: Jeu Déc 11, 2003 2:13 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Chère Viviane. Je crains que vous ne vous illusionniez sur les conditins de l'enseignement des arts dans les années 1960.
La question de la place, du rôle et des modalités des enseignements artistiques n'a jamais vraiment été débattue et spécifiée.
Grande carence de notre école, en matière de musique notamment, par rapport aux pays de l'Europe de l'est (Hongrie..).

Mais là aussi il faudrait réfléchir par objectifs ( pemettre à certains enfants un épanouissement qu'ils ne trouvent pas dans le trop conceptuel ) et par contenus avec des modules (optionnels) qui apporteraient une connaissance plus précise en histoire de l'art et théories techniques, selon votre demande. Mais cela pas évidemment au niveau école élémentaire. Ni même au collège.

Depuis des années il est question de réhabiliter ou d'introduire les “arts”. OUI CERTES mais dans tout un cadre repensé, comme nous le souhaitons.
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Lotar



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MessagePosté le: Jeu Déc 11, 2003 2:45 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je ne suis pas convaincu par les propos tenus...

A l'animatrice : appliquez vous - au présent débat - la méthode logique que vous préconisez ?

Déterminer un socle commun suppose d'être d'accord sur le principe du collège unique et de la fonction qu'il doit remplir....De repenser aussi les étapes de la scolarité obligatoire: la distinction primaire, collège et lycée est elle pertinente ?

Sauf à vivre sur une autre planète il faut admettre que les enfants n'ont pas le même niveau d'intelligence, certains ne seront jamais capables d'abstaction etc...
Un socle commun dans ces condtions ne peut se situer qu'à un niveau bas.
La difficulté réside ensuite entre l'articulation de ce niveau "bas" et les exigences requises pour suivre une scolarité au delà de la scolarité obligatoire.
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Lamarlère Viviane



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MessagePosté le: Jeu Déc 11, 2003 2:58 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Bonjour Suzanne, le résumé que j'ai fait juste avant votre message est celui du programme d'art plastique qui m'a été dispensé en 1967 alors que j'étais en classe de quatrième (hé oui, je suis entrée à 9 ans en sixième)et je vous assure que nous avons terminé le programme et qu'il ne m'en reste pas des miettes. Evidemment, dans un lycée à l'étranger, avec des profs Français et Africains, en l'occurrence à Yaoundé (Cameroun).

Nous disposions de deux heures d'art plastique par semaine, deux heures de musique et dépendions alors de l'Académie de Bordeaux.

Etant donné le climat très difficile dans ces pays,nos cours avaient lieu de 7 heures 30 à 13 heures 30 non stop, ce que l'on appelle la journée continue. Six jours par semaine, le samedi seulement trois heures de cours. Cela laissait le temps de se reposer, de faire les devoirs, d'avoir d'autres activités sportives ou culturelles.

L'année suivante, classe de troisième au Lycée Hector Berlioz de Vincennes, je n'ai eu aucune difficulté et ai, mis a part le froid inconnu et les horaires, retrouvé une même qualité d'enseignement. Nos horaires étaient chargés entre le dessin, la musique, le travail manuel......et le reste.

J'ai souvenir de tous mes profs, sévères et géniaux.
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Zoltar



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MessagePosté le: Jeu Déc 11, 2003 7:29 pm    Sujet du message: Attention ! pas de retour au faux bon vieux temps ! Répondre en citant

citron a écrit:
Chère Viviane. Je crains que vous ne vous illusionniez sur les conditins de l'enseignement des arts dans les années 1960.
La question de la place, du rôle et des modalités des enseignements artistiques n'a jamais vraiment été débattue et spécifiée.
Grande carence de notre école, en matière de musique notamment, par rapport aux pays de l'Europe de l'est (Hongrie..).

Mais là aussi il faudrait réfléchir par objectifs ( pemettre à certains enfants un épanouissement qu'ils ne trouvent pas dans le trop conceptuel ) et par contenus avec des modules (optionnels) qui apporteraient une connaissance plus précise en histoire de l'art et théories techniques, selon votre demande. Mais cela pas évidemment au niveau école élémentaire. Ni même au collège.

Depuis des années il est question de réhabiliter ou d'introduire les “arts”. OUI CERTES mais dans tout un cadre repensé, comme nous le souhaitons.


Je confirme volontiers les propos de Suzanne Citron. J'ai même eu comme professeur d'arts plastiques pendant 4 ans, un authentique artiste, qui avait pignon sur rue. Il était aussi un sculpteur de talent.
- Pas une fois il n'a "fait un cours".
- Il se contentait de "donner un sujet" en indiquant les matériaux dont nous avions besoin.
- Pas une seule fois nous avons abordé le travail de la matière et encore moins la scupture, sauf à l'extérieur et par volontariat pour la réalisation d'un char sur le thème de Brasilia. (Là, j'en ai appris des techniques !...)
- Les mauvais esprits disaient que pour noter les sujets rendus (car ils ne l'étaient pas tous), le prof lâchait les feuilles du haut de son escalier et en descendant, mettait des notes croissantes... (Je n'en crois pas un mot !)
- Bref, dans les cours, nous n'avons rien appris avec lui. Quel gâchis ! Car il aurait pu nous transmettre tellement de techniques et de notions fondamentales.

Pour revenir à ce que disait Viviane, oui, dans certains lycées français de nos ex "colonies" il y avait, avant les indépendances et il y eut encore un peu après des profs qui faisaient montre de qualités pédagogiques et de capacités à communiquer mais c'était aussi aléatoire. J'en ai connu dès la fin des années 60, qui étaient déjà des éteignoirs, comme d'autres en France. Votre idéalisation de l'enseignement d'antan est peut-être une sorte de nostalgie car mes enfants, (fin des années 70 & années 80) ont eu de remarquables professeurs d'arts plastiques et de musique et... surtout en collège.

J'ai bien peur que ce qui fonde l'opinion actuelle ce sont les media & notamment la télévision; Mais aussi ceux qui se plaignent, alors que ceux qui ont été ou sont satisfaits ne disent rien ! C'est quand même un peu dommage !

Je trouve quant à moi que presque tous les professeurs de mes enfants ont été des gens remarquables, impliqués dans leur tâche et motivés. Je ne parle pas bien sûr de leur compétence qui était... grande.

Pour ma part, je n'en ai guère eu que 5 ou 6 qui furent grands. (Tout d'abord mes 2 instites de maternelle !) Les autres se situaient dans une bonne médiocrité et pourtant, c'était (paraît-il ?) le bon temps où l'autorité, la pédagogie directive, les bases bien assises etc... Si vous saviez comme ce fut globalement plutôt mauvais !

Heureusement, les personnalités ont pu sauver les autres. Depuis le collège unique, c'est globalement mieux, mais il est vrai qu'il y a encore beaucoup à faire. Mais s'il vous plaît pas dans le sens d'un retour au style des années 50 ou 60, s'il vous plaît pour nos petits enfants !

Bien à vous,

Zoltar
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Lamarlère Viviane



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MessagePosté le: Jeu Déc 11, 2003 8:27 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Qui parle d'un retour aux années soixante?

Appuyons nous sur ce qu'il y avait de meilleur alors et ce qu'il y a de meilleur aujourd'hui.

Franchement, je n'aimerais pas faire mes études aujourd'hui, Zoltar.


Et ce ne sont pas les enseignants que je remets en cause, mes enfants en ont eu d'excellents. De désastreux aussi.
.

Quand je constate les lectures qui

Je na parle pas du reste.
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Zoltar



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MessagePosté le: Jeu Déc 11, 2003 9:44 pm    Sujet du message: Et si c'était à refaire, je le referais demain... Répondre en citant

Lamarlère Viviane a écrit:
Qui parle d'un retour aux années soixante?


Beaucoup de personnes bien intentionnées qui pensent que c'était mieux avant. Même parfois Michel Delord dans sa quête d'un résultat plus pointu partout avant. Non Michel ! L'élite était mieux servie, c'est tout ! Pas le peuple... Et seulement les excellents sujets issus des milieux de "petites gens" pouvaient s'en sortir. SLL, c'est une caricature basée sur des habitudes et des résultats du passé. On ne peut en rien comparer cette époque à la nôtre.
Ma mère, petite paysanne, entrait à l'École à 8 ans pour la première fois en 1928 et à onze ans, dans la foulée, elle passait l'examen d'entrée en 6ème et le très difficile concours des bourses. À 18 ans, elle était institutrice. Mais elle correspondait à un cas sur 100. (Par ailleurs il apparaît clairement que si elle avait vécu dans un autre milieu social, elle ne serait pas devenue institutrice mais aurait fait des études supérieures longues...) Mais à 24 ans, elle mourait d'une méningite foudroyante à BK. Le sort est bien injuste !

Viviane a écrit:
Appuyons nous sur ce qu'il y avait de meilleur alors et ce qu'il y a de meilleur aujourd'hui.


- Ce qu'il y avait de meilleur alors était le respect des enseignants, l'amour du savoir, le sens de l'effort, le désir d'un progrès social et professionnel. Mme B..... la maîtresse d'École de cette époque était courageuse, intelligente et normalement instruite. Elle trayait ses vaches chaque matin avant de se rendre à la maison d'École... de filles.

- Ce qu'il y a de "meilleur" aujourd'hui, c'est que l'on peut dire n'importe quelle injure à un enseignant sans le moindre risque, qu'on voit le, les savoirs galvaudés partout dans les media (et surtout par ceux qui n'en ont pas* ou guère), que le goût et le sens de l'effort sont passés à la trappe car tout arrive tout prêt, tout cuit dans la bouche grande ouverte. Le progrès social ou professionnel est devenu la peau de chagrin pour les milieux déjà défavorisés. Et les enseignants, même ceux qui sont remplis de volonté et du désir de faire émerger des élèves qui veulent s'en sortir, sont découragés par des Amélie Dalton qui pensent sincèrement que leur boulot est une sinécure, une sorte de planque... Le tableau est sinistre, je le reconnais volontiers. ;o((

Viviane a écrit:
Franchement, je n'aimerais pas faire mes études aujourd'hui, Zoltar.


Eh bien moi, si ! Malgré tout, j'aimerais avoir 14/15 ans aujourd'hui et entrer en seconde, à condition que le système scolaire me procure un ordinateur et une connexion Internet en ADSL. Je garantis même que je n'aurais guère besoin de prof, si ce n'est quelques conseils de philosophes ou d'un prof de maths en terminale sur quelques sujets plus pointus. Je n'ai jamais fait partie de ces gens qui écoutent, notent le cours et reproduisent avec une fidèle mémoire ce qu'a dit le maître. Ce n'est pas mon genre ! Je préfère aller à la source. C'est d'ailleurs ce que j'ai déjà fait dans les années 50/60. Je n'ai pas vraiment été un élève modèle car je n'ai guère reconnu comme maîtres que 6 profs qui furent pour moi des modèles. Mais pas des répétiteurs de savoirs, des gens qui faisaient des cours à apprendre et à régurgiter. Non ! Des êtres humains, éducateurs qui m'ont donné les clefs** pour apprendre à vivre et apprendre à apprendre. Alors, aujourd'hui, élève de seconde, je communiquerais avec "tc" sur le sujet des rapports entre la philosophie, l'informatique, la robotique, l'IA et bien sûr les neurosciences. Je suis sûr qu'il m'aiderait beaucoup et qu'il me permettrait d'apprendre des choses incroyables. (Mais [réveil!] je n'ai plus quinze ans... )


Viviane a écrit:
Et ce ne sont pas les enseignants que je remets en cause, mes enfants en ont eu d'excellents. De désastreux aussi.


Je vous en donne acte Viviane, pas vous !
Mais combien d'intervenants sur ces forums ont découragé pour un temps de jeunes enseignants pleins de courage et du désir d'apporter un maximum aux jeunes dont ils ont la charge ? ==> beaucoup trop et des plus injustes & des plus hargneux.

Non, sincèrement, j'aimerais beaucoup être lycéen ou étudiant aujourd'hui ! Mais, ne le suis-je pas encore un peu malgré moi ? Si peu...
.

Viviane a écrit:
Quand je constate les lectures qui

Je ne parle pas du reste.


D'accord avec vous, il y a eu, il y a des cas qui fâchent : j'en ai connu aussi. Mais ce n'est pas parce qu'un Concorde s'est crashé à Roissy que le Concorde était un super sonique calamiteux ! Au contraire ! Si seulement nos excellents "alliés" américains ne l'avaint pas boudé parce qu'ils ne l'avaient pas conçu par leurs propres "cerveaux" (qui viennent d'ailleurs de chez nous, l'Europe) ils auraient pu permettre un développement commercial et une maintenance qui aurait immanquablement conduit à une flotte de Concorde au quintuple au moins de ce qu'elle fut...
(Ce n'était qu'une petite parabole aéronautique, mais...)

Bien à vous Viviane,

J'apprécie votre ouverture d'esprit.

Zoltar

* Oui "La culture, c'est comme la confiture ; moins on en a, plus on l'étale". Et sur le petit écran en couleurs, ça fait SI joli !

** Car "Un enfant n'est pas un vase qu'on remplit mais un feu qu'on allume."
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Lamarlère Viviane



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MessagePosté le: Ven Déc 12, 2003 8:32 am    Sujet du message: Répondre en citant

Nous sommes d'accord sur bien des points , Zoltar.

Je ne suis évidemment peut-être pas très bien placée pour juger de l'enseignement Français en métropole n'en ayant eu qu'un aperçu d'une année, mais du moins ai-je pu vivre la dynamique francophonisante en temps réel. Et mes camarades africains de terminale auraient fait rentrer sous terre certains impétrants d'IUFM tant leur maniement du français était subtil et respectueux. Dans quelles conditions vivaient ils, pourtant......Ils sont probablement aujourd'hui l'élite de leurs pays. Qu' ont ils pu en faire? Autre question.......

Oui, l'école d'hier était un lieu d'ÉMANCIPATION , un lieu où nos profs étaient nos MODÈLES, un lieu d'OUVERTURE SUR LE MONDE. Nous n'avions pas la télé là -bas, notre seule prise sur l'extérieur était l'école.

Le compagnonnage quotidien du livre nous offrait du rêve, des ambitions.

Aujourd'hui, nos enfants n'ont qu'à cliquer sur une souris pour obtenir ce qu'ils souhaitent. Est-ce un progrès? l'attente, le désir différé, la "cristallisation", cela vous forge.

Aujourd'hui, l'élève arrive dans son établissement souvent mieux informé que ses profs sur des c******s qui l'intéressent davantage que l'histoire , les maths, il a accès en temps réel à des milliers d'infos qui le passionnent davantage, parce qu'elle cultivent ses penchants naturels à la facilité.

Que s'est il passé entre temps?

L'adulte était un modèle que l'on respectait. L'enfant est devenu le référent de tout publicitaire qui se respecte, on l'intrumentalise même pour vendre des bagnoles.

Le savoir était une quête, nous le vivions comme un privilège, que nous soyions noirs ou blancs, riches ou pauvres, nous étions vraiment sur un pied d'égalité dans l'avidité à recevoir et l'enseignement qui nous était dispensé. Aujourd'hui le savoir est un DÛ, que l'on reçoit comme n'importe quel objet de consommation.

Le livre était un cadeau, qui autorisait les vagabondages, la lenteur, la méditation, il est devenu un pensum dans un monde qui va tellement vite que tout le monde court...à sa perte?

La "Prière à la lune" de Dvorak que j'ai chantée hier me trottine à pas menus dans la tête. Est ce demander la lune que d'espérer une école où seraient restaurées l'autorité des maîtres, l'autorité du savoir, l'espérance de l'après?
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Lamarlère Viviane



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MessagePosté le: Sam Déc 13, 2003 2:21 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Bien. Foin de la mélancolie.
je reviens au manuel "qu'apprend-on à l'école élémentaire."
Page 219. Concernant les acquis en fin de CM2

"AVOIR ACQUIS UNE MEILLEURE MAITRISE DU LANGAGE ÉCRIT DANS LES ACTIVITÉS DE LA CLASSE."

Commentaire: Pourquoi "une meilleure maitrise"? Pourquoi pas LA MAITRISE? En fin de CM2, il me semble raisonnable d'avoir acquis la maitrise de l'écrit. Pourquoi, tant qu'on y est, ne pas prévoir d'acquérir une meilleure maitrise de l'écrit en terminale?

LIRE ET COMPRENDRE SEUL LES CONSIGNES ORDINAIRES DE L'ACTIVITÉ SCOLAIRE.

Commentaire:

Ah bon, en fin de CM2, on suppose tout de même que l'enfant a acquis un certains nombre de critères d'autonomie? A tel point que l'on se sent obligé de le préciser ? Est ce que par hasard, au gré des inspections, on se serait rendu compte que les enfants de France en fin de CM2 ne sont pas tout à fait capables de lire et comprendre seuls les consignes etc....???????????????????????


CONSULTER AVEC L'AIDE D'ADULTE LES DOCUMENTS DE RÉFÉRENCE (DICTIONNAIRES, GRAMMAIRES..)

Commentaire : jusqu'à quel âge est il prévu de tourner les pages des livres à la place des élèves?

METTRE EN RELATION LES TEXTES LUS AVEC LES IMAGES, LES TABLEAUX, LES GRAPHIQUES (.......) PENSER À S'AIDER DANS SES LECTURES, DES MÉDIATIONS SUSCEPTIBLES DE PERMETTRE DE MIEUX COMPRENDRE CE QU'ON LIT

Commentaire :Au Moyen Age, peu de gens savaient lire. On leur dessinait de belles fresques dans les églises, pour qu'ils comprennent mieux l'histoire religieuse et les dangers qu'il y avait à être mécréant.
Se sert-on de ce support facile de l'image aujourd'hui, pour aider les enfants à comprendre ce qu'ils ne savent pas lire, ou pire , pour les entretenir dans leur infantilisme ? ne perd on pas là , en offrant cette pléthore de supports, des occasion de laisser l'enfant faire l'apprentissage de l'effort intérieur que suppose toute appropriation d'un texte?

AVOIR ACQUIS UNE PREMIÈRE COMPÉTENCE D'ÉCRITURE ET DE RÉDACTION.

Ca veut dire quoi, ça, une première compétence? Moi pas comprendre

Page 222 (j'en passe parce que cela me déprime.)

DISTINGUER LES PRINCIPAUX HOMOPHONES (ET/EST-CES/SES/S'EST/

commentaire :no comment, il me semble me souvenir que nous n'attendions pas le CM2 pour savoir distinguer ces mots.

Page 238 IL IMPORTE QUE L'ÉCRITURE MANUSCRITE RESTE FERME ET LISIBLE TOUT EN DEVNANT DE PLUS EN PLUS CURSIVE.

Ah quand même, au Cm2 on leur demande poliment de ne plus écrire en BATONS...? Bonne nouvelle.
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corbreuse



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MessagePosté le: Sam Déc 13, 2003 6:40 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Lamarlère Viviane a écrit:
DISTINGUER LES PRINCIPAUX HOMOPHONES (ET/EST-CES/SES/S'EST/

commentaire :no comment, il me semble me souvenir que nous n'attendions pas le CM2 pour savoir distinguer ces mots.

Page 238 IL IMPORTE QUE L'ÉCRITURE MANUSCRITE RESTE FERME ET LISIBLE TOUT EN DEVNANT DE PLUS EN PLUS CURSIVE.

Ah quand même, au Cm2 on leur demande poliment de ne plus écrire en BATONS...? Bonne nouvelle.


Je connais bien des professeurs de quatrième qui serait ravis que ces deux points soient acquis dans leur classe , il ne trouveraient plus d'élèves confondant le verbe"savoir" avec le verbe "être" ou le verbe"avoir" : "il c'est les verbe mais il ne s'avait pas la grammaire". Curieuse coincidence, cette méconnaissance du verbe "savoir "!
L'écriture aussi est très souvent illisible, les lettres rentrant les unes dans les autres, toutes de la même hauteur, et les élèves très étonnés quand on leur fait la remarque qu'on écrit pour communiquer, pour se faire comprendre : dans notre merveilleuse "époque moderne" n'a-t-on pas des ordinateurs qui nous délivreront bientôt de la corvée d'écrire lisiblement. Oui, bien sûr, mais en attendant...
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herve2000



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MessagePosté le: Sam Déc 13, 2003 6:51 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Tiens oui... Parlons-en un peu de la grammaire... Les compléments circonstanciels, prépositions, propositions relatives ou subordonnées (là j'ai eu besoin d'un "Bescherelle"...)... Apprendre à des enfants des termes aussi compliqués, perdre du temps à expliquer, à détailler les constructions des phrases en utilisant des termes tout à fait inadaptés et tout à fait "abstraits" et incompréhensibles pour des élèves de cet âge, me parait vraiment être quelque chose d'aberrant. En effet, il est tout à fait possible d'écrire correctement (j'en sais quelque chose...) sans faire trop de fautes d'orthographe. Le temps passé à l'apprentissage de la Grammaire Française ne pourrait-il pas être plutôt consacré à l'enrichissement de notre vocabulaire, ou de la Lecture (Lecture bien évidemment adaptée elle-aussi à l'âge de l'enfant, pas de gros bouquins de 200 pages en petits caractères sans illustrations avant la 6ème) ? Il est normal de comprendre comment est construite une phrase, mais peut-être pas avec autant de détails, ni même en utilisant ce vocabulaire de grammaire complètement abstrait. Inutile de me répondre qu'il est indispensable de connaître la construction d'une phrase pour pouvoir l'écrire correctement, là je n'y croirai pas...
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oli



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MessagePosté le: Sam Déc 13, 2003 7:15 pm    Sujet du message: de la grammaire Répondre en citant

Et vous avez bien raison n'en déplaise aux "grammairolâtres" ! Je sais que je vais encore faire hurler dans les douces chaumières mais un nettoyage s'impose à l'étage grammaire, en tout cas au primaire.
Que veut-on de nos enfants en fin de CM2 : essentiellement qu'ils soient capables d'écrire une petite histoire, bien structurée, cohérente.
Pour cela on a besoin d'abord d'apprendre à formuler, apprendre à imaginer parce que cela ne naît pas du vide ( donc lire )et retranscrire. Là nous avons besoin des seuls verbe sujet complément de temps. Le reste, c'est du décor, ce n'est pas inutile, mais savoir distinguer, analyser les différents type de propositions ou de compléments n'est pas fondamental en primaire. Cela offrirait un moyen de dégager du temps pour travailler sur les accords, les cojugaisons qui eux sont essentiels dans l'écriture.
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Lamarlère Viviane



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MessagePosté le: Sam Déc 13, 2003 7:30 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Avec sa permission je copie ici un texte de Marie LABAT:
Loussine
19250 COMBRESSOL
mlabat@wanadoo.fr
-quarante et un ans
-trois enfants scolarisés à l’école publique
-retraitée de l’Education Nationale après vingt ans d’enseignement dans le primaire puis le secondaire
-co-auteur de Changer l’école c’est notre affaire, Paris, 2001


Contribution au débat national sur l’école, collège de Meymac (Corrèze) : missions de l’école, égalité des élèves, autonomie des établissements


Après vingt ans passés à tenter en vain, de me faire entendre, au sujet de la destruction progressive de l’école à laquelle j’ai assisté, toujours plus impuissante, je me réjouis d’avoir enfin le droit de prendre cette parole confisquée depuis trente ans.
J’insiste sur cette réalité que je n’exagère pas : durant vingt ans, dans tous les établissements où j’ai travaillé, chaque fois que je voulais tirer la sonnette d’alarme, souligner l’incohérence et l’incompétence dans laquelle l’école s’enfonçait, je me suis vu rétorquer cette phrase, toujours la même, dans des bouches pourtant bien différentes et aux quatre coins de le France : « Madame Labat ! Ce n’est ni le lieu ni le moment de tenir de tels propos ! »
Et nos élèves, pendant ce temps, arrivaient de plus en plus en perdition dans nos classes... A ceux que cela intéresse, je ferai volontiers passer cette recension faite par une collègue de lettres, des rédactions écrites pas ses élèves, durant le test d’évaluation national de 6ème, année scolaire 2002-2003. Vous obtiendriez les mêmes à Meymac. Ces textes sont effarants par l’ignorance qu’ils montrent de notre langue chez de jeunes enfants qui ont déjà suivi cinq ans d’enseignement. Nous avons été jusqu’ à écrire un livre avec mon mari, un cri d’alarme qui a, plus ou moins retenti dans le désert. Nous ne sommes pas les seuls. Un peu partout en France, des professeurs, des instituteurs, des parents, s’inquiètent. Le constat d’échec de notre école est consensuel. Nous sommes tous d’accord là-dessus. Ce sont les solutions qui diffèrent.
I) La grave responsabilité des « pédagos et sociologues de salon »et les réformes constantes et tous azimuts
En effet, depuis trente ans, le haut du pavé a été occupé par des « experts » ignorants des classes et des élèves mais voulant à toute force tout bouleverser, sans cesse et sans tenir compte de la réalité du terrain. Leur discours, en apparence généreux, et courageux parce qu’il cassait du profs, a eu, malheureusement, l’oreille des medias, du SNES, syndicat majoritaire de l’Education Nationale et de la direction de la FCPE.
Ce qui a sans doute contribué à induire en erreur tout ceux qui ont cru en ce nouveau « pédagogiquement correct », c’était l’apparence objective, scientifique, des thèses avancées. Or, ce fut la suprême imposture. En effet, si les sciences exactes, par nature, progressent, vont de l’avant, innovent, la pédagogie, quant à elle, n’a rien de scientifique. C’est un art personnel et empirique : une approche qui fonctionnera avec tel enseignant, échouera avec un autre car la personnalité de chacun est fondamentale dans la façon d’enseigner.
Je crois qu’il y a là un premier point-clé à souligner : la casse de l’école est due à une erreur grave qui consiste à traiter la pédagogie comme une science.
Las, contre à ce feu roulant de basses attaques et d’inepties pédagogiques imposées, notre métier d’enseignant, notre savoir faire, nos réussites face à nos élèves, n’ont pas fait le poids.
Philippe Meirieu est symbolique de cette caste nouvelle de pédagos hargneux face aux professeurs, mielleux face aux parents, qui ont eu l’oreille des ministres successifs ces dernières décennies. Ses émules sont partout : conseillers pédagogiques venant polluer les instituteurs de leurs conseils aberrants, directeurs d’IUFM, chercheurs à l’INRP : un institut qui se pousse du col et dont les membres se prennent pour des scientifiques de haut niveau. Ils ont inventé et imposé à l’université une discipline nouvelle absurde : « les sciences de l’éducation » et justifient leurs émoluments en inventant et en imposant ensuite sur le terrain un vocabulaire prétentieux pour nommer des rôles, et des actions pédagogiques simples. Ils ont affirmé que l’école française allait très mal. Or, il y a trente ans, ce n’était pas vrai : il y avait des dysfonctionnements, certes, en particulier un trop grand autoritarisme, souvent aveugle, dans la façon d’orienter les élèves. Mais, sur le fond, les enfants de France recevait un enseignement riche et de qualité, et sortait de l’école en sachant lire, écrire et compter. On a pourtant entendu à tout va le discours sur l’échec scolaire gravissime dont souffrait notre pays. On a en particulier jeté peu à peu la suspicion sur les enseignants et la casse de l’école a été perpétrée sans que l’opinion s’en inquiète, mal avertie et mal informée de ce qui était en train de se produire.
Des réformes incessantes ont donc peu à peu vidé l’enseignement de ses contenus et, pis encore, rendu l’apprentissage de choses simples, de plus en plus ardu pour nos enfants. Quel parent qui tente d’aider son enfant actuellement n’est pas dérouté par ces façons totalement obscures de poser et d’effectuer une opération simple, quel parent ne s’inquiète-t-il pas aujourd’hui de voir son enfant en CP réciter son manuel de lecture mais se montrer incapable de lire autre chose ? Combien de parents autour de moi qui, en douce, apprennent le BA BA à leur enfant, en douce car l’instituteur leur fait les gros yeux s’il l’apprend ?
J’ai assisté et subi moi-même, en effet, à une culpabilisation de plus en plus flagrante des parents, enjoints de laisser faire des maîtres dont les plus caricaturaux, hélas de plus en plus nombreux, nous disaient avec assurance que la façon dont nous avions appris à lire et à compter était désormais dépassée, ringarde, réactionnaire même !
De la même façon, gare à celui qui, parmi les enseignants, osait s’opposer aux réformes, qui osait dire publiquement que l’on faisait fausse route, qu’au lieu d’aider nos élèves, on les enfonçait un peu plus au nom d’une égalité des chances qui loin de s’affirmer, s’éloignait toujours un peu plus ! Je l’ai vécu, Dieu merci seulement de la part d’une frange marginale de collègues tandis que les autres, hélas, résistaient souvent dans leur classe, mais en silence, sans oser faire de vagues : j’ai été taxée de fascisme, d’immobilisme, de corporatisme frileux…
Le pire fut cependant le fait, que très vite, tout ce qui tournait autour de l’école et de la pédagogie fut politisé. Cela me semble particulièrement grave car la pédagogie ne doit être ni de droite ni de gauche. Cela me laisse penser qu’il ne devrait pas y avoir de changement de ministre dans ce secteur au rythme des élections. Le ministre devrait être quelqu’un d’indépendant, nommé pour longtemps et non tenu de tout bouleverser dans les six mois qui suivent sa nomination sous peine d’être taxé d’immobilisme par ses adversaires politiques. L’école n’est pas une organisation comme les autres, nos enfants ne sont pas des souris blanches à qui l’on peut faire supporter toutes sortes d’expérimentations parce que l’on a une carrière politique à mener et qu’on doit montrer spectaculairement que l’on agit.
Les réformes effrénées imposées depuis trente ans ont donc détruit l’enseignement, ses contenus, ses exigences. (La loi Jospin, en 1989 a sonné l’hallali en accélérant considérablement ce processus de destruction).
Je pense donc que ce dont notre école a besoin aujourd’hui, c’est tout d’abord d’un coup d’arrêt : arrêter tout avant qu’il ne soit trop tard puis prendre le temps de la réflexion pour trouver la voie de la reconstruction, non à l’identique, nous ne sommes plus sous Jules Ferry, mais en préservant ce qui a fait l’excellence de notre école tout en réfléchissant à la façon de faire bénéficier le plus grand nombre de l’excellence, tant dans l’enseignement général que dans l’enseignement professionnel. Or, ce qui me fait peur c’est que Luc Ferry a fait partie des équipes de pédagos de salon des précédents ministères, ce qui me fait peur c’est le discours de ces pédagos, confortablement installés aujourd’hui à tous les postes clés. Non contents de ne rien regretter,ils martèlent, urbi et orbi que si l’école va mal, c’est que leurs idées n’ont pas été appliquées suffisamment, qu’il faut simplement aller encore plus loin dans leur application : pas de mea culpa donc mais une fuite en avant.
II) Le primaire en perdition
J’ai donc très peur de voir perdurer le tableau suivant :
En primaire, tout d’abord, il est urgent de se demander si le scandale de la méthode de lecture semi-globale va continuer à être étouffé ? Cette méthode met KO un tiers des élèves. Combien d’instituteurs, pourtant, prennent le temps de se renseigner sur les recherches et travaux accomplis par de nombreux orthophonistes alarmés de voir leurs cabinets envahis par des enfants équilibrés, parfaitement normaux et intelligents et pourtant en échec au CP ?
Bien peu, car ils font confiance aux analyses des responsables de l’introduction de cette méthode en France, qui imputent cet échec non à la méthode mais aux élèves, à leur milieu et à leurs familles. Les psychologues remplacent les enseignants. Votre enfant ne sait pas lire ? C’est à cause de son rapport à la mère, au père, ou autre absurdité : ce n’est jamais à cause de ce qui se passe en classe. On culpabilise donc les gens à tort et à travers. Il y a urgence à revenir à la méthode syllabique remise au goût du jour par Michelle Sommer entre autres, une méthode qui a le mérite d’être comprise par plus de 90% des élèves. Il faut lui redonner ses lettres de noblesse. Les instituteurs doivent cesser d’obéir aux ordres, se renseigner, se documenter au-delà du discours tout prêt qu’on leur assène durant leur formation. Qui parmi eux, en dehors de la poignée d’irréductibles passionnés par leurs élèves, se remet vraiment en question, se documente pour tenter de réduire l’échec lourd de leurs classes ? Lesquels ont par exemple pris connaissance des travaux et des succès de la méthode pratiquée à Genève par Claude Huguenin et qu’une poignée d’instituteurs courageux expérimente avec succès ?
Il y a urgence, également, à revenir à un enseignement de la grammaire digne de ce nom et non à ces rustines du type : « si on peut remplacer par « avait » alors il n’y a pas d’accent sur le a ». Nos enfants ont le droit de connaître la nature des mots qui composent notre langue, unique moyen de comprendre en profondeur la logique qui est sous-tendue dans l’orthographe. Certes, cela passe par des gammes parfois fastidieuses, des exercices nombreux et répétitifs. Et alors ? Les petits les font volontiers pour faire plaisir à leur instituteur et aux parents. En quatrième, c’est bien trop tard.
Quand je vois l’orthographe chancelante de mon fils aîné, élève latiniste de quatrième, dans le peloton de tête de sa classe, je ne peux que m’inquiéter du niveau des autres et j’accuse l’école de ne pas avoir, pour mon fils, fait son travail. Je vais même plus loin : sa maîtrise du Français, de la lecture, de l’orthographe, c’est à moi qu’il la doit. C’est seulement depuis la cinquième et grâce à ses cours de latin (une option « ringarde » qui fait ricaner la majorité de ses copains), que l’école l’épaule enfin dans l’apprentissage de sa langue maternelle. Cette année, en quatrième, il a la chance d’être tombé sur un professeur, qui, insoucieux des instructions officielles, fait travailler ses élèves en grammaire, via des dictées et des exercices. Je m’en réjouis mais c’est trop tard : mon fils et ses camarades n’y mettent pas beaucoup de bonne volonté, cela les ennuie car ils n’ont jamais eu l’habitude de l’austérité dans une école contrainte par les réformes à ne faire travailler les élèves que dans le plaisir. Et de toute façon, comment combler toutes les lacunes accumulées avec un horaire de quatre heures par semaine ? En outre, et c’est là une réalité qu’il faudrait d’urgence prendre en considération, à 13 ans on est déjà vieux. L’assimilation devient moins définitive, plus fragile. De plus on est moins réceptif, d’autant plus qu’on entre dans l’âge rebelle. Les automatismes qu’il aurait été si facile d’intégrer dans la tendre enfance deviennent inaccessibles et l’on est quasiment perdu pour l’orthographe et une maîtrise convenable du Français. Lors c’est l’apprentissage des autres langues qui devient à son tour problématique car on ne possède pas de langue de référence pour assimiler les tournures grammaticales étrangères.
Pour en finir avec le primaire, il serait temps, également, de revenir à un apprentissage systématique du calcul. Dans leur écrasante majorité, les 6ème ne possèdent plus leurs tables de multiplication, ne savent pas diviser, ne connaissent pas, en un mot leurs techniques opératoires et c’est un autre scandale. Un petit élève de primaire est une éponge qui apprend facilement et n’oublie pas : nous le savons, nous qui nous souvenons encore parfaitement des poésies apprises dans nos jeunes années. Il faut donc utiliser à fond cet âge. Plus tard, il est trop tard. Il faut en finir avec la pédagogie imposée du plaisir, du ludique, avec le dogme qui consiste aussi à interdire aux instituteurs d’apprendre à leurs élèves quoi que ce soit, s’ils ne l’ont compris d’abord. C’est une aberration : on peut faire des divisions sans en avoir compris parfaitement le mécanisme. Une fois la technique acquise, la compréhension vient quand l’enfant est prêt. En revanche, plus on attend, plus il est difficile d’assimiler un mécanisme même en multipliant les exercices de répétition.
L’âge où l’on apprend et retient durablement est la tendre enfance : cessons de faire perdre un temps précieux au primaire à nos enfants en une multitude d’activités amusantes certes mais peu instructives. Ce temps perdu ne se rattrapera jamais.
Je demande donc
-que les contenus d’enseignements du primaire soient revus d’urgence,
- que la réforme du primaire imposée aux instituteurs et malheureusement, acceptée par beaucoup d’entre eux sans esprit critique soit retirée,
- qu’on revienne aux fondamentaux, lire, écrire compter, appris de façon cohérente et non de manière fumeuse, incomplète et déroutante pour tout enfant qui n’a pas un milieu culturel suffisant chez lui pour s’en sortir.
J’accuse l’école primaire d’être devenue une fabrique d’illettrés qui ne conduit à la réussite que les enfants déjà favorisés par leur famille.
Je soulignerai, en outre, que les enfants dits bons élèves au sortir du primaire ont, de toute façon, un niveau et une maîtrise des bases, insuffisants. L’école primaire ne nourrit plus les élèves qui, de milieu favorisé ou non, sont capables d’assimiler dix fois plus de connaissances et de méthodes qu’elle n’en enseigne. En outre, elle laisse sur le bord de la route un bon tiers de ses effectifs : où est l’égalité des chances dans cette façon d’enseigner et qui n’a même pas le mérite d’amuser les enfants et de les épanouir car beaucoup sont stressés par leur échec qu’ils perçoivent parfaitement et qui les inquiète ?
III) Le désordre du collège
L’égalité des chances, pour être établie, doit également passer par une plus grande implication des familles. L’assistance à tout va des élèves et des parents est un échec.
Je prendrai l’exemple du collège, que je connais bien pour développer ce point.
Les personnels du collège, à moins de se voiler la face ne peuvent que reconnaître que, en dehors de quelques succès marginaux si miraculeux que les enseignants en sont les premiers surpris, l’aide aux devoirs, le suivi personnalisé, le soutien, les études dirigées sont une débauche d’énergie et de moyens qui n’aboutit à rien auprès des élèves déjà en échec.
On part dans tous les sens et on arrive seulement à donner l’illusion aux familles que l’on prend tout en main. Et toutes ces heures sont perdues pour les cours de Français et de mathématiques, de langues aussi, où, du coup, on se contente de survoler. Ces heures de soutien peu efficaces trompent donc tout le monde. Et l’illusion perdure car les parents, en bonne logique, croient que le passage dans la classe supérieure signifie que leur enfant suit. C’est une forfaiture qui doit prendre fin, elle aussi.
Actuellement, les enfants passent en sixième sans savoir lire et écrire puis, si les parents le veulent, continuent de glisser de classe en classe, jusqu’à la troisième. On commence également à faire passer en seconde des élèves absolument incapable de suivre comme c’est le cas chaque année pour plusieurs élèves de troisième de Meymac à l’image de ce qui se passe dans tous les collèges de France, sur ordre du ministère. Il faut arrêter de mentir. Le passage en sixième ne doit plus être possible pour les élèves ne maîtrisant par les bases qui, par ailleurs, doivent recommencer à être enseignées avec bon sens.
Je disais que les heures de soutien ont été organisées au détriment des heures de cours prélevées dans les matières de base. D’autres heures ont été également volées depuis les réformes Allègre et Jospin, confirmées par Luc Ferry. Ce sont des heures immolées sur l’autel de « l’activite aiguë » qui nous est imposée depuis une dizaine d’années par les réformes : elle consiste à faire faire aux élèves des « activités » qui noient les matières clés.
Mon fils, cette année, perd son temps, deux heures par semaine en itinéraires de découverte creux et sans intérêt, et une heure en « cours de CDI »( ?). Il n’y apprend rien, se réjouit seulement d’y aller parce qu’il passe un bon moment avec ses copains. C’est lamentable. Je préférerais qu’il puisse sortir du collège et faire autre chose.Il faudrait au moins que le latin, remplace ces IDD débiles et que les élèves qui en font, soient dispensés de se rendre dans ces cours qui ne sont que des garderies.
Il est donc urgent de rétablir une hiérarchie dans les matières. Nos élèves ne voient plus que leur moyenne générale et beaucoup de parents aussi. Les bulletins sont désormais présentés, en effet, de façon à donner l’impression que tout ce que font les élèves au collège se vaut. Les parents se rassurent en constatant que leurs enfants ont la moyenne générale calculée sans mettre de coefficient d’importance aux matières. Ils croient donc que leur enfant « a le niveau » ce qui est un mensonge. En effet, pour espérer suivre au lycée et au-delà, il faut absolument réussir au collège dans trois domaines : Français, mathématiques, langues vivantes. Ces matières sont les seules qui ne peuvent être suivies avec succès d’année en année s’il manque les bases de l’année précédente.
Le Français, les maths, les langues vivante sont sinistrés aujourd’hui alors que la grandeur de notre pays, sa place dans les domaines de la recherche et des hautes technologies, dépendent de l’apprentissage de ces matières qui ont vu leurs horaires réduits à la portion congrue à cause de l’égalité introduite entre les domaines enseignés, et la mise en place de toutes ces activités et heures de soutien dévoreuses de temps, instaurées tous azimuts sans jamais prendre le temps du bilan.
Les autres matières peuvent être abordées avec succès même si on ne les a jusque là que peu ou pas travaillées. Depuis quand ne dit-on plus ces vérités de base aux élèves et à leur parents ? Passer des heures à rédiger un rapport de stage et, durant ce temps, ne pas travailler ces matières-clés, est grave. C’est pourtant ce qui se passe quand la hiérarchie des matières n’est plus affichée et quand les matières secondaires se poussent du col et se mettent à avoir des exigences de travail lourdes qui, tel un écran de fumée, masquent les vraies priorités aux élèves. Cela se passe ainsi à Meymac mais partout ailleurs aussi parce que l’on applique les instructions officielles qui, dans ce domaine, obéissent à une idéologie tirée de l’égalitarisme libertaire de 1968 : refus de l’élitisme, tous égaux, tout au même niveau et, à cause de ces idées socialement généreuses certes, mais culturellement aberrantes, on détruit les chances de réussite de nos enfants. Des matières qui ne devraient être que d’éveil, épanouissantes, amusantes, comme le restent encore, Dieu merci, les Arts Plastiques et la musique… ces matières : SVT, histoire-géographie, technologie par exemple, se mettent à écraser à leur tour les élèves de devoirs, d’exigences, de contrôles en tous genres alors qu’elles devraient contribuer à enrichir la culture générale des élèves, leurs capacités de réflexion mais, pour le coup justement, dans le plaisir, leur laissant le temps nécessaire pour travailler et garder pied en Français, mathématiques et langues !
Aujourd’hui, seules les familles qui connaissent les ficelles, rétablissent les priorités. On voit les autres parents se noyer avec leurs enfants dans tel exposé totalement secondaire, dans la rédaction de tel dossier ou rapport de stage, pendant que leur enfant perd pied en anglais. Ce que je dis là est vrai à Meymac et dans les autres collèges de France et c’est un autre scandale qui passe inaperçu.
Là encore, où est l’égalité des chances ?
Sur le point de l’égalité des chances, il me semble donc que l’école, avec l’application des réformes mises en œuvre depuis trente ans, a creusé l’écart qu’elle prétendait combler.
Certains chiffres que l’on trouve par exemple chez monsieur Prost, pédago en partie repenti, sont frappants : ils montrent le recul des classes populaires dans le recrutement des élites : jusque dans les années soixante, environ 15 à 20% des étudiants des grandes écoles venaient de familles très modestes. On est descendu depuis vingt ans à 5 à 7.
Un autre écueil vient depuis quelque temps contribuer à creuser le fossé entre les enfants favorisés et les autres. Dans les matières-clés mais aussi dans les autres, j’ai vu apparaître, ces dernières années deux nouveaux profils d’enseignants, dont les rangs, malheureusement grossissent… et qui pourrait leur en vouloir dans le contexte actuel ?
Ce sont des enseignants qui, de deux manières différentes, ont baissé les bras face au grand écart épuisant qu’exige désormais l’enseignement, dans des classes où se côtoient illettrés et élèves très avancés.
Le premier profil est celui du professeur qui décide de ne tenir compte que des élèves en perdition qu’il a en face de lui. Cet enseignant baisse du coup considérablement ses exigences. Il met de bonnes notes, ne fait pas faire grand-chose en cours. Tout le monde est content. Tout le monde est trompé aussi car durant toute une année, les élèves, avec ce professeur ne vont pas progresser.
. Quand un élève tombe sur un de ces professeurs… il y a deux possibilités :
- soit il est d’une famille favorisée culturellement et la famille compense comme je l’ai fait pour mes fils, comme le font nombre de parents que je connais.
- soit il est d’une famille où les parents ne peuvent ou ne veulent l’aider. Alors l’écart se creuse avec ses camarades. L’année suivante, il tombe sur un professeur du second profil et ses notes chutent de 18 à 2. Les parents horrifiés s’attaquent alors le plus souvent au nouveau professeur qu’ils jugent responsable de la baisse de leur enfant et incompétent.
Le second profil est celui du professeur qui ne rabat rien de ses exigences. Dans son cours, les deux tiers des élèves ne suivent pas mais il avance quand même.
Là encore, l’enfant qui a des parents derrière lui aura les explications nécessaires à la maison pour s’en sortir, au prix d’un travail acharné d’ailleurs, car il lui faut assimiler chez lui un programme lourd, à peine effleuré en classe, faute d’heures de cours en nombre suffisant, faute donc d’avoir fait suffisamment d’exercices répétitifs pour assimiler le nouveau point de grammaire, la nouvelle tournure de langue, la nouvelle méthode de raisonnement algébrique ou géométrique. Le professeur exigeant avance, dans son programme, au grand galop.
Les enfants non épaulés chez eux perdent définitivement pied.
L’égalité des chances passe donc par un retour à des cours exigeants et riches ouvrant la culture et l’instruction à tous. A quoi bon une ou deux heures de soutien de plus par semaine quand les enfants sont perdus dans le creux, et l’incohérence d’apprentissages de plus en plus explosés ? Le résultat de ces décennies de pédagomanie a en effet abouti à des bouts de cours éclatés, sans suite cohérente et à des hiatus inadmissibles dans les niveaux exigés selon le professeur sur lequel on tombe.
Un autre leurre doit être abandonné : la volonté de maintenir à toute force tous les élèves dans le cursus d’enseignement général, au nom, là encore, de l’égalité des chances. Cette obligation, outre le mépris qu’elle sous-tend pour l’enseignement professionnel, est génératrice de souffrance chez de nombreux élèves.
Il faut arrêter d’imposer un enseignement général après la cinquième aux élèves qui n’en veulent pas. La casse de l’enseignement professionnel doit donc être stoppée. Il est insupportable de voir actuellement des élèves qui savent déjà ce qu’ils veulent faire, obligés de rester jusqu’à la troisième alors que l’enseignement général ne les intéresse pas. Du coup, ils travaillent peu et s’ennuient dans le meilleur des cas, et dans le pire des cas, ils cassent les pieds à tout le monde et empêchent les autres de travailler.
IV) La responsabilité des parents dans le naufrage actuel
L’attitude de certains parents, hélas de plus en plus nombreux, est aussi une cause de l’inégalité des chances des élèves.
Ces parents ont trop souvent baissé les bras et s’en remettent de plus en plus à une école qui par ailleurs n’instruit plus. En outre, ces mêmes parents qui ne lèvent pas le petit doigt pour accompagner leur enfant dans ses études, ne trouvent pas incohérent de se comporter en consommateurs tout en dénigrant systématiquement les professeurs.
Ils doivent d’urgence se souvenir que l’école est là pour instruire. Ils doivent accepter que l’on punisse leur enfant, ne pas croire systématiquement ce dernier en cas de conflit avec un enseignant, respecter et faire confiance auxdits enseignants, au moins devant leur enfant : celui-ci, s’il voit que ses parents et ses professeurs parlent d’une seule voix, sera évidemment bien plus attentif en classe. Les réformes destructrices que je dénonce n’auraient sans doute jamais eu lieu, si les gouvernements successifs n’avaient pas été soutenus par des parents certes minoritaires mais très actifs, haineux vis-à-vis de l’école traditionnelle et des enseignants, réglant souvent les comptes de souvenirs d’enfance mal digérés, au détriment de la qualité de tout un système. On en arrive aujourd’hui au dilemme de l’œuf et de la poule : l’agressivité des parents, individuelle ou soutenue par les associations de parents, a conduit les enseignants à baisser peu à peu les bras. L’école est donc devenue peu à peu indigne de sa mission républicaine ce qui justifie aujourd’hui l’agressivité des parents… etc…
Si l’école doit balayer devant sa porte, les parents doivent donc le faire aussi. Ils doivent, en particulier recommencer à s’impliquer dans l’apprentissage des devoirs de leurs enfants. Comme beaucoup travaillent et n’ont pas le temps, le mieux, me semble-t-il serait d’instaurer des études du soir, payantes, selon un barème tenant bien entendu compte des revenus et se déroulant après les cours et non sur des horaires de cours réduits à la portion congrue.
Je suis convaincue, en effet, que tout soutien scolaire gratuit est très vite considéré par les parents comme un dû et pis, les conduit à ne pas s’occuper de leurs enfants puisque, croient-ils, l’école le fait. Ces études, loin d’être un dû donc, devraient, en outre, être réservées aux élèves assidus, calmes et travailleurs. L’école devrait avoir le droit d’exclure les fumistes.
Durant les études du soir, les élèves se consacreraient aux leçons à apprendre et aux devoirs à faire. Ils sont essentiels, au moins au collège, pour assimiler ce qui a été fait dans la journée. Il y a vingt ans, en primaire, les instituteurs recevaient tous les mois l’argent de l’étude, de la main à la main, directement des parents. Ce système a été supprimé. Cela partait certes d’un sentiment généreux, mais cela a contribué à démobiliser un peu plus les parents. De plus, aucun système d’études digne de ce nom n’a été instauré en remplacement à l’école primaire.
Payer l’étude, y envoyer son gosse non parce qu’on ne sait comment le faire garder mais parce qu’on veut qu’il réussisse, savoir que si l’enfant ne s’y tient pas bien, ne progresse pas, il en sera exclu, ce serait un bon début. En revanche, le coût devrait dépendre des revenus : l’étude à 1 euros pour les chômeurs et précaires et à 5 euros pour les notables et les riches, pourquoi pas ?

Pour conclure, je dirai que mon école idéale, au service de l’instruction dans ses missions et de l’égalité des chances dans son idéal, ne pourra exister que dans le cadre républicain. La République est mise à mal actuellement par la logique marchande de la rentabilité. L’école, où se joue l’avenir de nos enfants et donc de notre pays, a commencé, d’ores et déjà à en faire les frais. Il faut absolument arrêter ce qui a été entrepris (légalisation du recours aux entreprises privées à la cantine, suppression du statut de fonctionnaires d’Etat des TOS…).
Il me paraît évident que l’autonomie des établissements que le ministre appelle de ses vœux et qui est une des raisons véritables de l’organisation de ce débat national (je tiens à disposition les documents le montrant)… cette autonomie donc, sonnerait le glas de l’école républicaine, propriété de la Nation, offrant les mêmes cours à tous partout, avec les mêmes programmes avec des enseignants recrutés à des hauts niveaux d’étude… seule façon d’éviter qu’ils manquent d’esprit critique face à toutes les farces pédagomaniaques qu’on leur propose.
L’explosion de notre école républicaine ne conduirait qu’à creuser un peu plus l’écart de plus en plus scandaleux entre les Français aisés et culturellement favorisés et les Français abandonnés, précaires, sans futur. Les réformes ont fait suffisamment de dégâts : le peuple de 1789 doit dire stop !
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citron



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MessagePosté le: Sam Déc 13, 2003 10:34 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Il faudrait pouvoir discuter phrase par phrase votre réquisitoire, ce qui est impossible ici.
Il ne faudrait pas non plus idéaliser l'école d'il y a 30 ans, et surtout pas le collège.
Le structuralisme prôné par certains à partir des hauteurs de l'enseignement supérieur dans les années 60 est à interpeller. Et ne diabolisons pas les pédagogues.

Freinet et les BT, c'était bien...
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corbreuse



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Messages: 75

MessagePosté le: Sam Déc 13, 2003 11:00 pm    Sujet du message: Re: de la grammaire Répondre en citant

oli a écrit:
"Que veut-on de nos enfants en fin de CM2 : essentiellement qu'ils soient capables d'écrire une petite histoire, bien structurée, cohérente.
Pour cela on a besoin d'abord d'apprendre à formuler, apprendre à imaginer parce que cela ne naît pas du vide ( donc lire )et retranscrire. Là nous avons besoin des seuls verbe sujet complément de temps. Le reste, c'est du décor, ce n'est pas inutile, mais savoir distinguer, analyser les différents type de propositions ou de compléments n'est pas fondamental en primaire. Cela offrirait un moyen de dégager du temps pour travailler sur les accords, les cojugaisons qui eux sont essentiels dans l'écriture."

Comment expliquez-vous alors, si ce que vous disiez était vrai, que le déclin des connaissances en grammaire et en orthographe soit allé de pair avec l'impossibilité, pour la plupart des élèves sortant de CM2, de rédiger une dizaine de lignes cohérentes et intelligibles ? Les meilleurs "rédacteurs" étant, en général, les meilleurs "grammairiens
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Lamarlère Viviane



Inscrit le: 06 Nov 2003
Messages: 946

MessagePosté le: Dim Déc 14, 2003 9:25 am    Sujet du message: Répondre en citant

Je ne suis pas une spécialiste de l'enseignement du Français, simplement une amoureuse de la langue et qui a souvent supléé les carences de l'enseignement institutionnel pour que ses enfants gardent la tête hors de l'eau.

Je suis convaincue comme Marie et tant d'autres que cet apprentissage doit être rationnel, prendre en compte les divers aspects de la langue et les introduire sans démagogie, en cessant de considérer que nos enfants sont" des animaux de laboratoire."

L'enseignement de la grammaire n'et pas une torture, il ne faut pas exagérer....!

Donnons à nos enfants des bases solides en lecture, un vocabulaire riche et éprouvé, ( je me souviens encore des chapitres sémantique et éthymologie de ma grammaire Hamon) faisons leur faire davantage de dictées et des exercices répétitifs qui rendront mécaniques l'analyse des textes, et la grammaire redeviendra une matière pleine de nuances.

Il ne s'agit pas de revenir à Jules ferry, mais d'avoir le courage de regarder en face le fait que des pans entiers l'enseignement de notre langue sont en train d'être abandonnés au détriment de l'approche ultérieure de la littérature.

Il s'agit puisque nous en avons enfin l'opportunité de faire prendre conscience à ceux qui nous gouvernent que la baisse du niveau dénoncée sur le terrain est une RÉALITÉ de tous les jours.

Anecdote : une amie institutrice dans un village pas loin de chez moi me racontait hier que dans sa classe double de CE2/CM1, sur 27 élèves 10 d'entre eux lui sont arrivés ne SACHANT PAS LIRE NI ÉCRIRE .

Certains ayant déjà redoublé Cp et CE1, formés par une collègue à elle dans le même établissement et qui persiste à enseigner la lecture à tous ces petits sur des livres de conte. Les enfants à force d'entendre les quelques lignes de l'histoire répétées dans la journée finissent par les répéter par coeur à leur tour. Les parents satisfaits se disent "mon enfant sait lire " et ne s'en inquiètent pas plus avant. . Mais arrivés dans la classe de mon amie qui enseigne "à l'ancienne" et s'en tient à une tenue stricte des cahiers, à des dictées quotidiennes, de la grammaire autour de ces dictées, l'échec saute aux yeux. Comme elle est dévouée , elle consacre bien plus que l'éducation nationale ne la paie à prendre en charge ces enfants en échec, elle leur fait accomplir en une année leur cursus raté les années précédentes en reprenant tout à zéro, et sauf problème supplémentaire familial, elle y parvient .

Je précise que je tiens à la disposition du Ministre le nom et lieu d'exercice de cette amie qui est plus que lasse de l'inertie du système et de devoir régulièrement poser le problème à l'inspection sans être entendue.

Autre question qu'elle se pose : les parents ne regardent apparemment jamais les cahiers de leurs enfants dans ces classes qui sont pourtant essentielles. Elle-même organise des réunions pour les sensibiliser au fait qu'ils collaborent à l'apprentissage de leurs enfants et doivent vérifier le contenu des cahiers quand ils sont ramenés à la maison, aller dans le même sens qu'elle en ce qui concerne la tenue, le non gaspillage des pages etc.

Donc non à un retour à l'ancien temps, mais oui à une évaluation des méthodes actuelles et des résultats, oui à ce qui a fait l'excellence de notre enseignement.

Pour terminer, je voudrais dire à quel point je suis convaincue que notre Etat FERAIT DES ÉCONOMIES si au lieu de remédier sans cesse aux défaillances du système éducatif, il remettait enfin à plat les programmes au primaire, formait des enfants aptes à aborder la suite, ces économies permettant de créer davantage de postes là où ils manquent. Les questions de Monsieur Thélot ont été posées dans le mauvais sens: celle d'emplatres supplémentaires, de soins palliatifs en continu, alors que ce qu'il faut, c'est diagnostiquer sans haine et sans crainte la maladie et y apporter un traitement de choc.
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herve2000



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MessagePosté le: Dim Déc 14, 2003 9:49 am    Sujet du message: Répondre en citant

Et s'il n'y avait que ça... Il ne faudrait pas oublier l'arrivée de l'Anglais et de la musique en Primaire, toujours pendant le temps scolaire... Au détriment d'autres matières non pas indispensables, mais fondamentales... Ne nous étonnons pas alors des difficultés rencontrées par certains élèves. Au lieu d'ajouter des matières, il serait plus judicieux de les enlever pour les remplacer par d'autres heures plus utiles. Jusqu'où ira-t-on ? Peut-être l'arrivée d'une LV2 en primaire ? Pfffff....
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citron



Inscrit le: 24 Nov 2003
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MessagePosté le: Dim Déc 14, 2003 9:56 am    Sujet du message: Répondre en citant

À propos des ÉCONOMIES préconisées par Viviane, je me permets de reproduire un extrait de la conclusion de mon livre L'École bloquée (1971). (peut-être déjà communiqué ailleurs);
“GASP ILLAGES
—Dizaine de milliers d’heures perdues tous les ans, parce qu’en dépit des mises en garde des pédiatres, nul ne s’est soucié d’ajuster les conditions de travail au seuil d’attention des écoliers.
—Autres dizaines de milliers d’heures gâchées parce qu’imposées à des adolescents au mépris des motivations profondes, elles sont subies dans l’ennui, l’inattention, la passivité ou le refus.
—Milliers d’heures encore rendues vaines parce que l’ambition des programmes et la rigidité des horaires(…) gonflent follement certaines journées scolaires à un degré unique au monde (…)
—Centaines de milliers d’heures d’enseignement des langues rendues inefficaces par les maxima de 35 ou de 40 élèves, imposés par l’État, à l’encontre du bon sens, en contradiction avec les techniques audio-visuelles.
—Centaines de milliers d’heures en toutes disciplines, sans portée pédagogique, parce qu’on n’a pas initié les enseignants à la pédagogie ni défini la finalité des disciplines.
—Potentiel intellectuel stérilisé par l’éparpillement encyclopédique, l’initiation précoce à toutes sortes de spécialisations.
—Dépense contestable aussi lorsque l’État achète, pour les distribuer gratuitement dans les écoles, des manuels qui aggravent la nature encyclopédique et dogmatique de notre enseignement
—Dizaines de milliers d’heures de travail administratif dépensé dans les procédures bureaucratiques d’une machine hyper centralisée (…)
—Immense gaspillage, enfin, de potentiel humain, de richesses spirituelles, de talents de toute sorte, d ns l’échec scolaire, par l’effet du carcan administratif, de la hiérarchisation, du blocage des mentalités et de l’impuissance de l’école toute entière à se mettre au service de la vie et du développement de chaque enfant, de chaque adolescent, dans son originalité et son conditionnement personnel”
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ALLAIN



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MessagePosté le: Dim Déc 14, 2003 11:11 am    Sujet du message: Répondre en citant

Lépine a écrit:
Je suis ébahi de voir tous les intervenants de ce groupe de discussion parler de "cours" !!! En qu'elle année sommes nous ? Est-ce que les enseignants font encore des cours ? Personne n'utilise donc les "plan de travail" le "soutien individuel" ? Est-ce que dans les classes on voit encore le prof en train de baratiner des élèves qui font semblant d'écouter et qui ont placé au premier rang tous ceux qui ont décidé de participer !
En tous cas je peux vous dire que depuis 30 ans je me démène pour que mes heures d'enseignement ne soient plus des "cours" et que les élèves soient le plus possible "acteur" !
J’ai simplement décidé que les élèves qui étaient avec moi ne devaient surtout pas s’ennuyer et devait être parfaitement préparés au monde qu’il sont sur le point d’affronter et qui a, pour le moins, énormément changé depuis 50 ans !
PS : j'enseigne les maths du CM aux BTS...


Lepine "bon sang de bonsoir" ..ne pourriez vous intervenir davantage sur d'autres sites comme celui de la grande difficulté et du handicap ou tout le monde tourne en rond...?
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oli



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MessagePosté le: Dim Déc 14, 2003 7:19 pm    Sujet du message: grammaire quand tu nous tiens ! Répondre en citant

Cher Corbreuse vous répondez à mon propos en écrivant :
Citation:
Comment expliquez-vous alors, si ce que vous disiez était vrai, que le déclin des connaissances en grammaire et en orthographe soit allé de pair avec l'impossibilité, pour la plupart des élèves sortant de CM2, de rédiger une dizaine de lignes cohérentes et intelligibles ? Les meilleurs "rédacteurs" étant, en général, les meilleurs "grammairiens

Tout simplement parce que ce que je décris comme souhaitable à mon sens n'est pas mis en oeuvre.
Le constat que je tente de formuler est le suivant : on demande pour l'essentiel que les enfants de fin de CM2 sachent écrire un texte, notamment un récit, avec une syntaxe satisfaisante. J'abandonne d'entrée de jeu les recettes de cuisine et autres textes de ce type qu'on ne voit plus guère passé le primaire.
Or, rédiger une histoire nécessite d'abord de l'imagination ( lire, parler), de la formulation( parler correctement, construire des phrases à l'oral qui sont complètes...) puis un certain nombre de règles de construction du récit ( respect du schéma narratif, choix d'un point de vue ...) enfin une relecture attentive des accords principaux.
C'est un travail lourd qui à mon sens doit commencer dès le CE2 même pour la partie construction.
Sans travail sur la construction du schéma narratif, et sauf pour ceux qui ont un "sens de la langue", vous n'aurez que peu de chance d'obtenir en fin de CM2 des textes cohérents. Vous pouvez faire de l'anlyse grammaticale des heures durant, elle risque fort de rester stérile. Cela étant, je ne demande pas l'abandon de la grammaire mais de se fixer un objectif précis et de voir ce qui est nécessaire pour l'atteindre et de repousser ce qui est inutile.
Maintenant, je pense que si l'on fait moins de dictée, la grammaire telle qu'on l'enseignait n'a pas disparu loin de là, je pense que beaucoup d'enfants ( en tout cas ceux que je vois dans mon école ) sont capables de distinguer les différents compléments, beaucoup les différentes propositions, mais ce n'est pas en sachant cela que l'on écrit un texte.
Je ne saurais peut-être pas vous convaincre, peut-être suis-je dans l'erreur, mais cela, seuls les résultats des enfants me le diront.
Cordialement
Oli
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corbreuse



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MessagePosté le: Dim Déc 14, 2003 9:23 pm    Sujet du message: Re: grammaire quand tu nous tiens ! Répondre en citant

oli a écrit:
"rédiger une histoire nécessite d'abord de l'imagination ( lire, parler), de la formulation( parler correctement, construire des phrases à l'oral qui sont complètes...) puis un certain nombre de règles de construction du récit ( respect du schéma narratif, choix d'un point de vue ...) enfin une relecture attentive des accords principaux.
C'est un travail lourd qui à mon sens doit commencer dès le CE2 même pour la partie construction.
Sans travail sur la construction du schéma narratif, et sauf pour ceux qui ont un "sens de la langue", vous n'aurez que peu de chance d'obtenir en fin de CM2 des textes cohérents. Oli"


La grammaire, les conjugaisons, les dictées, exercices poussiéreux "et "ringards" permettent de ne pas confondre "quand" et "qu'en", "sait ", "c'est" et "ses", donnent des automatismes qui impriment la logique de la langue française dans le cerveau d'un enfant, qui , par la suite, pourra rédiger des textes intelligibles. Le français est une langue très difficile avec ses homophones et qui donne du fil à retordre aux concepteurs de logiciels pour la reconnaissance verbale, beaucoup plus de difficultés qu' une langue comme l'anglais ou l'italien, par exemple. Les ordinateurs s'y perdent, alors les jeunes enfants!

D'autre part, le nouveau dogme du shéma narratif ne me convainc pas pour la rédaction en primaire. S'il peut aider des élèves du secondaire à comprendre l'architecture d'un texte, ce qu'on nommait autrefois "le plan", l'apprentissage de termes comme "la situation initiale,l'élément perturbateur, etc... "venus de la linguistique ne me paraissent pas indispensables pour des élèves de neuf ou dix ans à qui l'on demandera de rédiger une petite histoire simple en deux ou trois paragraphes. Bien moins indispensables que les distinctions précédentes.

"Gouverner c'est choisir", instruire, c'est faire des choix.

Merci de vouloir me convaincre, mais vous n'y êtes pas encore parfaitement parvenu.
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Lamarlère Viviane



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MessagePosté le: Lun Déc 15, 2003 9:01 am    Sujet du message: Répondre en citant

Puisqu'instruire c'est choisir, pourriez vous les uns et les autres, forts de votre expérience détailler ce qui doit IMPÉRATIVEMENT faire partie du programme de primaire de façon que tous les enfants arrivent au collège soient en mesure d'y aborder la diversification des matières?
Quels serait pour vous le programme idéal?
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oli



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MessagePosté le: Lun Déc 15, 2003 9:41 am    Sujet du message: Quels programmes ! Répondre en citant

Vous visez juste chère Viviane car on dit beaucoup "ça ne va pas ! ça ne va pas ! " mais cela une fois posé on ne sait toujours pas ce qu'il faut faire. Je vous ai déjà dit qu'il y avait un fort cloisonnement entre tous les niveaux. Une des conséquences de cela est que chacun ( plus ou moins )ignore ce qui a pu être fait à l'étage inférieur et de ce fait les attentes sont souvent déçues. Je vais vous donner un petit exemple vécu si vous m'y autorisez.
Il y a quatre ans des élèves de 6e ont eu à traiter le mythe de Psychée au travers d'une comparaison du mythe et d'une sculpture s'y rapportant ...
Mon gamin en 6e cette année a eu à raconter sa première journée au collège et maintenant il a rédigé une lettre au père Noël.
Ca fait un peu grand écart n'est-ce pas ? Quel niveau doivent-ils avoir atteint en fin de CM2 ? Les exigences varient souvent beaucoup entre les enseignants eux-mêmes. Je suis d'accord avec Zoltar, on ne peut tout mettre sur le dos des enseignants, mais on ne peut tout mettre sur le dos des textes non plus.
A bientôt
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Lamarlère Viviane



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MessagePosté le: Lun Déc 15, 2003 2:03 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Bonjour oli.

Alors comment lutter contre ce cloisonnement qui interdit manifestement aux enseignants des différents étages de communiquer entre eux et connaitre les compétences des enfants qui vont être mis sous leur responsabilité?

Demander aux enseignants sur le terrain de participer à l'élaboration du contenu des programmes . Est ce envisageable?

Il doit bien y avoir moyen de s'accorder d'une façon consensuelle sur les contenus d'un socle commun au primaire, puis sur ceux de l' élargissement à la culture générale au collège, puis sur ceux restreints à une spécialisation au lycée et en faculté ou école professionnelle?
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Jean-Philippe



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Messages: 115

MessagePosté le: Lun Déc 15, 2003 7:54 pm    Sujet du message: Re: j'ai introduit depuis pas mal d'années déja le calcul me Répondre en citant

Lépine a écrit:
En fait je n'ai aucun problème avec les calculettes ni avec les calculatrices d'ailleurs (pas plus en CM qu'en Terminale ou BTS !) car j'ai introduit depuis pas mal d'années déja le calcul mental pendant mes cours : chaque cours débute par une séance de calcul rapide proposé par un des élèves : seule solution à mes yeux "Faire travailler le mental comme substitut des opérations posées de nos ancêtres" j'ai déja écrit sur les forums pour décrire la façon dont je travaille avec ces séances de calcul rapide qui rendent mes cours un peut moins ennuyeux que ceux que j'ai eu dans ma scolarité ! En cliquant sur mon "profil" vous trouverez tous ces articles.

Désolé de devoir laisser ce forum fort passionnant mais framasoft me demande des articles sur mes logiciels "Ateliers de géométrie" ! Je reviens d'ici un jour ou deux !


BRAVO. LA PRATIQUE EST EN EFFET ESSENTIELLE.

Pour d'autres, apprendre le concept de division ou de multiplication à partir d'exemples de la vie quotidienne est tout à fait possible.

Certes réinventer le zéro à 3 ans et 1/2 est exceptionnel, mais fait sentir à partir de bricolages, découpages, partages de gateau, ou de tas de billes les opérations de base, peut très bien commencer dès le plus jeune age. (Maternelle, CP) celà donnera à l'enfant d'autant plus de références personnelles lorsqu'il s'agira de conceptualiser
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Lamarlère Viviane



Inscrit le: 06 Nov 2003
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MessagePosté le: Mar Déc 16, 2003 8:55 am    Sujet du message: Répondre en citant

Nous sommes complètement d'accord. L'apprentissage de la lecture et del'écriture s'initie dès la grande section de la maternelle.

Encore faudrait -il qu'ensuite au Cp l'enseignement se poursuive dans le même sens.

Combien de maitres me disent :"le travail qui est fait en maternelle est ensuite gaché au CP par les méthodes d'enseignement. Tout notre investissement part en miettes".

Il serait bon de veiller à une plus grande cohérence entre les sections si importantes pour la mise en place, comme vous le dites si bien, de la conceptualisation.
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macteyss



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MessagePosté le: Mar Déc 16, 2003 1:12 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Lamarlère Viviane a écrit:
Alors comment lutter contre ce cloisonnement qui interdit manifestement aux enseignants des différents étages de communiquer entre eux et connaitre les compétences des enfants qui vont être mis sous leur responsabilité?

Demander aux enseignants sur le terrain de participer à l'élaboration du contenu des programmes . Est ce envisageable?
Oui. Et c'est ce qui n'a pas jamais été fait, quel que soit le gouvernement en place. La réforme vient toujours d'en haut, initiée par quelques idéologues des ministères.
Je suis enseignant en primaier depuis 1998 et on m'a déjà fait le coup 2 fois :
- en 2000, notre bien-aimé minsistre Claude Allègre nous envoie un BO modifiant les programmes de l'école élémentaire et nous demande notre avis. Nous obtempérons : réunion, analyse, comptes-rendus. C'est alors qu'on s'aperçoit, écrit en petits caractères à la fin du sus-dit BO, que "les enseignants peuvent déjà appliquer ces nouveaux programmes"....
- Rebelote en 2001-2002, avec Jack Lang au ministère et, comme directeur des programmes, un certain...Luc Ferry. Propositions de programmes du ministère, réunions, discussions, analyses, comptes-rendus des enseignants et, au final, publication des famuex "Qu'apprend-on à l'école élémentaire ?" (ou à la Maternelle) dans lesquels les propositions du ministère sont reprises intégralement, sans tenir compte des avis recueillis.
D'où le sentiment partagé chez beaucoup d'enseignants que l'on se fout un tantinet de nous. D'où également le scpeticisme profond quand à l'efficacité de ce débat.
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oli



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MessagePosté le: Mar Déc 16, 2003 1:51 pm    Sujet du message: Le jeu du coupable Répondre en citant

On peut actuellement dresser le constat suivant : une partie des enfants pourrait avancer plus vite et une autre partie a besoin de plus de temps alors que finalement personne n'arrive à avancer de manière vraiment satisfaisante.
Quelle conclusion en tire-t-on ? Qu'il y a un coupable ! L'instit qui n'a sûrement pas fait assez de ...le prof ( même raison que le précédent ), les responsables des programmes ( trop fournis, trop légers ), l'informatique, la télé...

Quelle conclusion faudrait-il peut-être en tirer ? Qu'en mettant ensemble les enfants qui ont les mêmes facilités et les enfants qui ont les mêmes difficultés, les progressions seraient plus efficaces, pourraient mieux cibler les besoins de chaque groupe à un rythme adapté.
Vous me répondrez que cela créerait d'emblée une inégalité...comme si celle-ci n'existait pas de fait aujourd'hui avec un système pourtant prétendu égalitaire. L'hypocrisie dans ce domaine se fait toujours au détriment des plus faibles.
Peut-être pourrait-on evisager un premier trimestre commun à tous les enfants en français et en mathématiques, suivi d'une réorganisation des classes en fonction des besoins constatés sur les deux trimestres suivants. C'est sans doute lourd à mettre en oeuvre, mais on peut peut-être y réfléchir.
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Lamarlère Viviane



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MessagePosté le: Mar Déc 16, 2003 2:41 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Oli, votre idée est GÉNIALE.
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JiPaz



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MessagePosté le: Mar Déc 16, 2003 4:25 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Oui, ce que vous proposez, c'est l'idée des "groupes de niveau", par discipline. Cela a déjà été mis en oeuvre et l'est encore dans certaines écoles, il me semble. Apparemment (si je m'en tiens au témoignage de certains de ceux qui l'ont pratiqué) cela peut avoir des avantages, mais selon certaines conditions et si elles ne sont pas réunies, ça n'est apparemment pas positif. Par exemple, il y a souvent un groupe d'élèves dits "moyens" qui est beaucoup trop chargé et cela ne change pas grand chose au problème de l'hétérogénéité.
Encore une fois, la condition sine qua non, ce sont des effectifs très restreints.
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oli



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MessagePosté le: Mar Déc 16, 2003 4:59 pm    Sujet du message: groupe de niveau Répondre en citant

Disons qu'il s'agit d'abord de répondre à des besoins et des vitesses d'acquisitions qui diffèrent selon les enfants et les matières. Sans doutes les groupes devraient-ils être différents en français et en maths. Bien sûr de nouvelles hétérogénéités vont se créer mais moins pesantes...enfin je le crois.
Après, c'est moins une question de nombre d'enfants ( même s'il faut y veiller ) que de contenu.
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MaryleneLM



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MessagePosté le: Mar Déc 16, 2003 5:59 pm    Sujet du message: Le minimum à savoir ? Répondre en citant

A la question Quels savoirs minimum "doit" avoir un élève, je répondrai de la manière suivante, selon trois optiques différentes : 1°/ en tant que maman d'un élève de 6ème qui vient de terminer sa primaire, 2°/ par rapport à mes propres souvenirs, 3°/ par rapport aux exigences que l'on trouve dans le milieu professionnel.

En primaire, voilà les ensignements qu'a reçu mon fils avec les résultats associés :
En mathématiques :
Les opérations fondamentales, => Résultats très satisfaisants
les tables de calculs => Résultats très satisfaisants
les figures géométriques simples => Résultats très satisfaisants
Les calculs d'heures => Résultats très satisfaisants
Périmètres et Aires => Résultats moyens car peu abordés
Résolution de problèmes => Résultats moyens car trop de niveaux d'abstractions demandés.
Fractions de base ( Reconnaitre les fractions, addition, soustraction et simplification des fractions simples) => Résultats moyens car niveau attendu trop élevé donc bases non acquises !!!
Nombres décimaux et opérations associées => Résultats moyens.
Exercice de proportionnalité => Résultats moyens.

En Français :
Lecture : Seulement en CP. Des livres entiers à lire en CE1 ???. Explications de textes à gogo jusqu'en CM2. => Résultats Moyens.
Orthographe : Règles de base => Résultats moyens. Seuls les grands principes ont été vus globalement une fois en CM1, pas de travail en profondeur. Des dictées régulièrement en CM2, mais résultats moyens.
Conjugaison : La catastrophe - Les quatre temps de base ont été vus dès le CE1 alors que mon fils ne savait pas encore différencier le présent du futur (Pas précoce le fiston, mais de la fin de l'année, cela explique peut-être ce décalage). Après révision tous les ans des règles fondamentales et de quelques verbes de base. Jamais d'apprentissage complet de tous les verbes type 8000 ou 12000 verbes - 70 types différentes simplement à voir et revoir !). En CM2, élargissement au conditionnel présent, et quelques toutes petites notions de passé simple !!!
Grammaire : Recatastrophe C'est quoi un verbe, un nom, ... Des concepts pas expliqués, des exercices rabachés (verbe = mot situé au milieu de la phrase avant explication).
Expression Ecrite : Absence complète jusqu'en CM2 et là, catastrophe, pas d'orthographe, pas de construction ...
Experssion Orale : Exposés, Poèmes => Peu de mise en situation réelle.

Histoire : 5 fois la préhistoire, un peu de moyen âge en CM1, un peu de renaissance en CM2, 4 fois la première guerre mondiale, merci l'armistice !

Géographie : Quelques notions sur la globe, les continents, les océans connus, les climats itous.

SVT : Electricité en CE1 et CM1, La fécondation en CE2 avec détails s'il vous plait

Sport : Foot tous les ans, Piscine en CE2 et quelques autres thémas (escrime, basket)

Informatique : Deux ou trois heures sur CD-ROM en recherche de documents.

Langues : Allemand en CM1 et CM2 - Les rudiments de façon très ludiques - très bien.

Résultats à l'entrée en 6ème, mon fils ne sait pas écrire, fait des fautes grosses comme lui, ne sait pas conjuguer, ne lit pas (en fait déteste, merci les explications de texte à gogo !!!)

Ce que j'aurai souhaité :

Des bases en orthographe, grammaire et conjugaison enseigné au juste niveau et rabaché après :

en CE1 : Présent et c'est tout !!!, lecture à approfondir, quelques petites phrases à savoir écrire type description de soi, de son chat, de sa maison, ..
en CE2 : Présent tous les verbes, imparfait, futur et passé composé de tous les verbes, rudiments de la grammaires (Nom, sujets, compléments), règles d'orthographes et petites rédactions (quelques lignes)
en CM1 : Présent, imparfait, futur et passé composé à réviser, passé simple, compléments en grammaires (adjectifs, adverbes)
en CM2 : Ajouter les temps subjontif présent, conditionnel présent et tous l'indicatif. Faire des rédactions, des présentations, et commencer les explications de textes.

C'est presque pareil que maintenant, sauf que on se remet à l'essentiel et c'est tout.

Pour les Maths, OK

Pour le reste, la préhistoire cà suffit.
En histoire, savoir situé cinq époques, dix personnages historiques maximum pour la moyenne me semble plus que suffisant. Allégeons mais ne recommencons pas tout le temps la même.
Et gardons un vocabulaire restreint, hormis pour les enfants intéressés.
De gràce préservons nos enfants des bifaces et oppidum qu'ils s'empresseront d'oublier dès l'interrogation passée.
En géographie, revoir la France (Et oui, on l'a oublié celle-là) me semble un minimum.

Pour l'informatique : Apprendre à chercher sur un CD-ROM ou sur le NET me semble le minimum nécessaire comme on cherche sur un dictionnaire.
Arrêtons de dire que c'est inutile. C'est un outil qu'il faut savoir utiliser comme le reste. D'ailleurs les entraînements de Français ou de Maths peuvent se faire sur ordinateur de façon très ludique, ce qui permettrait au prof de s'occuper de ses élèves éventuellement en difficulté par ailleurs, ceci à condition d'avoir des salles équipées correctement avec au minimum, des bureaux libres, des postes (1 pour deux élèves au minimum) et un rétro-projecteur pour les professeurs.

Pour le secondaire, je n'en suis avec mon fils qu'à la sixième, je dirais donc qu'il faut se focaliser sur les savoirs essentiels jusqu'en 3ème.

Qu'entend-on par savoirs essentiels, c'est :
1°/ Savoir écrire un texte sur un thème simple
2°/ Savoir lire une notice technique
3°/ Savoir remplir un formulaire
4°/ Savoir donner son avis
5°/ Savoir écouter
6°/ Savoir retenir des données sur un thème quelconque (en extension de savoir apprendre)

Au lycée : on complète par
6°/ Savoir analyser
7°/ Savoir synthètiser
8°/ Savoir rédiger
9°/ Savoir communiquer un résultat conforme aux attentes

Ces savoirs peuvent et doivent s'appuyer sur des connaissances générales, qu'il ne faut pas forcément détailler à l'extrème.

Donnons de l'enseignement par strates pour favoriser l'apprentissage des élèves :

Des notions générales aux notions détaillées (à un niveau élevé pour ceux qui le désirent, à un niveau acceptable pour l'ensemble des élèves, à un niveau minimum qui permettent à chacun de pouvoir réutiliser le savoir enseigner dans la vie privée et dans la vie professionnelle quelle qu'elle soit).

Il faut à partir du collège déprivilégier les enseignements dits classiques comme les mathématiques et le français pour favoriser une culture générale plus diversifiée, intégrant des notions comme le droit et le commercial entre autres.

On pourrait faire :

Français :
Quelques textes et auteurs au collèges de toutes les époques pour donner le goût aux littéraires. Option au lycée.
Droit :
L'organisation, les différents droits , quelques textes représentatifs
Commerce :
Le fonctionnement, les terminologies : Bilans, recettes, déficits, Impôts, ...
Sciences :
L'approche technologique, le cycle de vie d'un objet, ..;
La nature et ses grands domaines
L'homme et les grandes sciences associées (Explication générale de quelques termes : Psychologie, Sociologie, Chronobiologie, Sophrologie, ...)
(Toujours de manière à présenter globalement un thème et proposer des vocations éventuelles en connaissance de cause, en profiter pour donner les possibilités associés aux différents domaines...)

Langues :
Connaissance approfondie des mécanismes d'une ou deux langues (je parle bien des mécanismes et pas forcément d'aboutir à un bilinguisme très improbable pour la plupart d'entre nous).
Proposer l'apprentissage des mécanismes du maximum de langues possibles pour les élèves le désirant.

Et voilà pour commencer.

J'arrête car je dois aller à un débat sur ... l'école.
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Le bateleur



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MessagePosté le: Mar Déc 16, 2003 6:11 pm    Sujet du message: groupes de niveau Répondre en citant

oli a écrit:
On peut actuellement dresser le constat suivant : une partie des enfants pourrait avancer plus vite et une autre partie a besoin de plus de temps alors que finalement personne n'arrive à avancer de manière vraiment satisfaisante.
Quelle conclusion en tire-t-on ? Qu'il y a un coupable ! L'instit qui n'a sûrement pas fait assez de ...le prof ( même raison que le précédent ), les responsables des programmes ( trop fournis, trop légers ), l'informatique, la télé...

Quelle conclusion faudrait-il peut-être en tirer ? Qu'en mettant ensemble les enfants qui ont les mêmes facilités et les enfants qui ont les mêmes difficultés, les progressions seraient plus efficaces, pourraient mieux cibler les besoins de chaque groupe à un rythme adapté.
Vous me répondrez que cela créerait d'emblée une inégalité...comme si celle-ci n'existait pas de fait aujourd'hui avec un système pourtant prétendu égalitaire. L'hypocrisie dans ce domaine se fait toujours au détriment des plus faibles.
Peut-être pourrait-on envisager un premier trimestre commun à tous les enfants en français et en mathématiques, suivi d'une réorganisation des classes en fonction des besoins constatés sur les deux trimestres suivants. C'est sans doute lourd à mettre en oeuvre, mais on peut peut-être y réfléchir.


J'ai commencé à enseigner dans un collège où l'on pratiquait les groupes de niveau en mathématiques et français (4 groupes pour trois classes)

L'expérience n'a pas été reconduite
l'émulation disparaissait progressivement dans les groupes faibles qui étaient de fait de plus en plus faibles (certes plus cocoonés du fait des effectifs réduits.)
et dans les groupes forts, la progression n'était pas vraiment meilleure que dans une classe normale
(le nombre freinant la participation orale, et les difficultés mineures n’étant pas repérée !)

Oui,
l'idée est séduisante
comme une déesse en marbre

mais son contact
ne réchauffe pas vraiment.

A moins que l'on revoit et peaufine les modalités de mise en oeuvre.

...

Luc Comeau-Montasse
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oli



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MessagePosté le: Mar Déc 16, 2003 8:27 pm    Sujet du message: le marbre peut être chaud Répondre en citant

Votre expérience est sans doute intéressante mais je ne suis pas sûr que dans le cadre actuel les difficultés mineures soient mieux repérées et les élèves faibles grandement stimulés... encore faut-il se méfier des généralités.
Cela étant j'en conviens, les modalités de mise en oeuvre sont essentielles et la possibilité de circulation entre les groupes doit être recherchée chaque fois que c'est possible, les contenus faire l'objet d'un accord entre tous les enseignants participant et fonder l'ensemble sur des progressions claires...mais tout ça vous le savez déjà.

Quant aux statues de marbre, il en est des plus vibrantes et des plus émouvantes...parfois l'émotion réchauffe !
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Zoltar



Inscrit le: 09 Nov 2003
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MessagePosté le: Mar Déc 16, 2003 8:52 pm    Sujet du message: Re: le marbre peut être chaud Répondre en citant

oli a écrit:
Votre expérience est sans doute intéressante mais je ne suis pas sûr que dans le cadre actuel les difficultés mineures soient mieux repérées et les élèves faibles grandement stimulés... encore faut-il se méfier des généralités.
Cela étant j'en conviens, les modalités de mise en oeuvre sont essentielles et la possibilité de circulation entre les groupes doit être recherchée chaque fois que c'est possible, les contenus faire l'objet d'un accord entre tous les enseignants participant et fonder l'ensemble sur des progressions claires...mais tout ça vous le savez déjà.

Quant aux statues de marbre, il en est des plus vibrantes et des plus émouvantes...parfois l'émotion réchauffe !


Oui ! Oli, c'est bien ce que je pense... Le marbre est un cas rare.

Je vous propose ce petit poème pour illustrer le propos :



°°°°°°Pygmalion & Galathée°°°°°°°

Le sculpteur misogyne au ciseau affûté
A mis tout son talent et son habileté
Au service de l'art, témoin de la beauté
Mais le marbre est très dur c'est la fatalité.

Pygmalion y consacre et le jour et la nuit
Et son oeuvre devient un vrai bijou qui luit
Le visage est si doux qu'on croit qu'il va sourire
Et bientôt le regard de son auteur chavire.

Mais soudain il l'étreint: sa paupière s'abaisse
Le marbre devient chair; une douce chaleur
Envahit le sculpteur et soutient son ardeur.

Galathée le regarde et craint qu'il la délaisse
Mais l'auteur de ses jours est éperdu d'amour
Il la prend par la main pour aller faire un tour.

Zoltar (24 mars 2002)



L'amour naquit un jour de l'immobilité,
Par un feu du regard que Dieu a allumé
Comme on allume ceux des enfants endormis
En leur montrant la vie, ses secrets, sa folie.

Bien à vous,

Zoltar
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Lamarlère Viviane



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MessagePosté le: Mer Déc 17, 2003 8:51 am    Sujet du message: A Marylène Répondre en citant

bonjour.

Pourriez vous faire une synthèse de vos propositions question 1 fil "l'école: propositions concrètes".
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