Ultimatum de Pascal Dupré en Janvier 2010
Désaccords de fond ou "problèmes de comportement" ?
Présentons donc la situation au sein du GRIP début janvier 2010 : Pascal Dupré et moi-même sont co-présidents du GRIP. Il y a un certain nombre de
désaccords entre Guy Morel et moi. Un des enjeux du débat est de
déterminer la nature de ces désaccords. Il y a entre nous des divergences de fond qui sont déjà apparues et dont une partie est déjà dans ma
profession de foi
disponible sous une forme compléte depuis début décembre. mais comme
Guy Morel est incapable de répondre à ce que j'avance sur ces questions
de fond, il est obligé de trouver un autre terrain de débat et
explique que ma position est un "
cache sexe" pour justifier "
mon
comportement",
ce qui sera bien la raison donnée pour justifier mon
exclusion quatre mois plus tard.
Pascal Dupré met sa démission en balance et fait des propositions "constructives" auxquelles je répondrai deux jours après positivement
( avec des modifications mineures) mais
auxquelles Guy Morel ne répondra jamais car il serait obligé de
reconnaitre pratiquement qu'il y a des désaccords théoriques à propos desquels il est incapable de répondre.
Pour faire bonne mesure Pascal fait une description des "comportements" des deux opposants
- je suis décrit ainsi :
"
C'est une position difficile d'avoir raison tout seul. L'histoire est
remplie de ces types qui, ayant eu raison tout seul, se sont retrouvés
empoisonnés, lapidés, crucifiés ou brûlés. Je crois sincèrement qu'il
est arrivé à Michel d'avoir eu raison tout seul mais je considère qu'il
est passé insensiblement du « Je suis incompris parce que j'ai raison » au « J'ai raison parce que je suis incompris.
». Je ne m'explique pas autrement cette complaisance pour le confus et
l'alambiqué qui frise l'ésotérisme."
- quant à Guy Morel, Pascal le décrit ainsi :
"D'un autre côté, je dois reconnaître que le souci de
l'efficacité organisationnelle a parfois conduit ce dernier à affirmer
blanc le premier jour, noir le deuxième et tenté de démontrer le
troisième jour que noir et blanc sont identiques."
Pascal, au lieu de se prononcer sur les désaccords réels qui figurent dans ma profession de foi, fait donc l'hypothèse que je pense que « J'ai raison parce que je suis incompris.
»
: il aurait dû préciser au sein du GRIP puisque, tout en n'étant mis à
jour qu'une ou deux fois par an mon site a en moyenne 200 visites
quotidiennement. Ceci dit, j'accepte l'hypothèse faite par Pascal,
hypothèse que l'on pourra vérifier plus
tard en voyant ce qu'il en est des positions que je défendaisen janvier 2010.
Mais Guy Morel accepte-t-il lui aussi, selon ce qu'en dit Pascal Dupré, d'être celui qui, "par souci d'efficacité organisationnelle"
- raison intéressante s'il en est, bien dans la tradition du secrétaire
à l'organisation du stalinisme prompt à la magouille - , "affirme blanc le premier jour, noir le deuxième et tente de démontrer le troisième jour que noir et blanc sont identiques." ?
Une dernière remarque. Pascal conclut en posant une question : « Peut-on défendre la pensée rationnelle avec tant de passion ? ». Pour moi la qestion n'a pas à être posée et je trouve particulièrement inconvenant de poser cette question lorsque l'on s'appelle Pascal Dupré
et que l'on est co-président du GRIP dont l'élan initial a été la
pétition de 2002 au
titre pourtant clair : "NOUVEAUX " PROGRAMMES " DE L'ÉCOLE PRIMAIRE, ...., PROSCRIRE TOUTE FORME DE PENSÉE COHÉRENTE. Mais lorsque l'on trouve des excuses organisationnelles pour expliquer les retournements permanents de vestes et de positions, on est mûr pour poser cette question.
Bonne lecture.
30 novembre 2010
Michel Delord
* *
*
Date: Tue, 19 Jan 2010 19:51:21 +0100
From: Pascal Dupré <pascaldupre@sfr.fr>
Subject: [GRIP: 1211] ULTIMATUM
Je n'attendais pas vraiment de
solutions miracles en annonçant ma démission mais le problème est posé
plus clairement, on a d'un côté la position exprimée ainsi par Blaise :
«Tout
cela recouvre des désaccords théoriques, des positions qui s'opposent :
discutons de cela, et la question de la co-présidence sera réglée
d'elle-même. Je me fiche d'avoir un président sympa ou pas, je veux
qu'il soit sur des positions qui me conviennent.» que je résumerai par : « peu importe la forme, réglons le fond »
Ce à quoi répond Guy :
«
La fameuse question des questions et des divergences de fond ne
sert-elle plus que de cache-sexe à des dysfonctionnements dont la cause
est ailleurs, dans une animosité perpétuelle contre les uns ou les
autres, dans un mépris éclatant d'autrui, dans une surdité totale à
l'objection ou à la nuance, dans un désir étrange d'avoir raison de
tous et de tout.» que je résumerai par « réglons d'abord la forme, on
pourra traiter du fond ensuite ».
Blaise demande quand même prudemment «
Y-a-t-il des désaccords sur le fond entre Michel et Pascal, entre Guy et Michel... ? »
Encore faudrait-il, pour le savoir, avoir suffisamment creusé le fond
pour être tombé sur un désaccord important et incontournable, ce qui, à
ma connaissance n'a pas été le cas.
C'est une position difficile d'avoir raison tout seul. L'histoire est
remplie de ces types qui, ayant eu raison tout seul, se sont retrouvés
empoisonnés, lapidés, crucifiés ou brûlés. Je crois sincèrement qu'il
est arrivé à Michel d'avoir eu raison tout seul mais je considère qu'il
est passé insensiblement du «
Je suis incompris parce que j'ai raison » au «
J'ai raison parce que je suis incompris.
». Je ne m'explique pas autrement cette complaisance pour le confus et
l'alambiqué qui frise l'ésotérisme.
Dans ce cas la « théorie » ne
serait qu'un masque, je laisse la responsabilité de l'image du
cache-sexe à Guy. D'un autre côté, je dois reconnaître que le souci de
l'efficacité organisationnelle a parfois conduit ce dernier à affirmer
blanc le premier jour, noir le deuxième et tenté de démontrer le
troisième jour que noir et blanc sont identiques. J'arrête là, j'en ai
dit suffisamment pour être accusé de basse psychologie ou de mauvaise
philosophie mais la question mérite d'être posée : «
Peut-on défendre la pensée rationnelle avec tant de passion ? »
Maintenant que je me suis permis de critiquer les deux personnes qui
ont le plus oeuvré pour que le GRIP soit le GRIP, je vais pousser
l'insolence à exiger d'elles un nouveau sacrifice. Si cette exigence
est satisfaite, j'accepte de rester à la co-présidence du GRIP et de
continuer à m'occuper du réseau SLECC, si elle ne l'est pas, je cesse
toute activité pour le GRIP et le réseau au 31 août. Je demande aux
personnes qui ont manifesté elles aussi leur souhait de démissionner
d'attendre le 30 juin.
Voici l'objet de ce contrat unilatéral que d'aucuns considéreront comme un chantage :
* un texte de
présentation du GRIP sera soumis au CA avant le 18 avril, il sera
co-signé « Michel Delord et Guy Morel » ou « Guy Morel et Michel Delord
» (je ne suis pas si intransigeant !)
* il sera discuté, éventuellement amendé par le CA avant le 15 mai.
* Il sera proposé sur la liste générale, discuté, éventuellement amendé et voté avant le 30 juin.
* Le texte adopté ne portera plus la signature des auteurs.
* Les questions non résolues pourront faire l'objet d'une profession de
foi qui sera présentée lors d'une assemblée générale exceptionnelle
élective qui aura lieu avant la fin de l'année 2010.
Seul le dernier point est négociable, inutile de me téléphoner pour me
dire que ça ne va pas ou que je suis fou. Si ces points ne sont pas
réglés dans ces délais, ça sera sans moi. D'ici là, je ferai le maximum
pour étendre le réseau et fournir des documents de travail. Si le GRIP
ne survit pas, il restera au moins un vague réseau d'entraide à ceux
qui ont cru en cette belle idée du GRIP, un radeau de sauvetage à la
place d'un transatlantique, mais pas la nef des fous.
Date: Thu, 21 Jan 2010 06:41:32 +0100
Subject: [GRIP: 1281] Re ULTIMATUM1
From: Michel Delord <Michel.Delord@free.fr>
[...]
A) "
[Je suis] passé insensiblement du « Je suis incompris parce que j'ai raison » au « J'ai raison parce que je suis incompris. »"
: peut-être bien que oui, peut-être bien que non, je suis mal placé
pour juger. Mais ça n'a qu’une importance relative puisque l'important
est le contenu de ce que je raconte, quelle qu'en soit l'origine
psychologique. Cette remarque est valable pour tous et l’on n’a
pas à s’occuper - position à laquelle je me tiens - de l’origine
psychologique des positions des membres du GRIP.
B) Accord sur le fait
que, pour résoudre la crise du GRIP avec les meilleures chances de
réussite, le maillon à saisir est la rédaction d’un texte interne
portant sur les orientations fondamentales du GRIP. Et pour être plus
précis pas sur la "présentation" du GRIP comme le dit Pascal car, par
exemple, la présentation "externe" du GRIP n’a pas à contenir des
passages sur l'orientation du GRIP qui sont encore un débat interne. De
plus, un texte de présentation du GRIP sera très facile à rédiger
lorsque l’on aura précisé les orientations générales du GRIP.
C) Accord sur les délais à part
que l'assemblée élective doit se dérouler non pas «avant la fin de
l'année 2010» mais «avant la fin de l'année scolaire», c'est-à-dire au
plus tard fin juin / début juillet 2010. Mais le danger le plus
grand consisterait, sous n’importe quel prétexte d’urgence, à
raccourcir la durée du débat.
D) L’affirmation "
un
texte de présentation du GRIP sera soumis au CA avant le 18 avril, il
sera co-signé « Michel Delord et Guy Morel » ou « Guy Morel et Michel
Delord » " pose le problème suivant : si l'on ne veut pas que le
contenu de ce texte se réduise à des banalités du type - j'exagère
certes mais pour montrer le problème - "
GRIP signifie Groupe de Réflexion Interdisciplinaire sur les Programmes ",
il faut - et tu en fais logiquement l'hypothèse - qu'il n'y ait
pas de désaccord "profond et incontournable" sur les questions
fondamentales d’orientation du GRIP, non pas entre Guy et Michel, mais
entres les positions de Guy et celles Michel.
Il y a donc deux hypothèses possibles:
a) Soit l' hypothèse de Pascal est vraie et l’on peut reprendre sa chronologie.
b) Soit elle s'avère fausse et il n'y aura pas de possibilité
d'écriture en commun d'un texte par Guy et Michel. Mais ce n'est pas
grave, car s'il y a un désaccord non superficiel sur les questions
fondamentales d’orientation du GRIP, il y aura deux textes ou
plus et le GRIP aura, lors de l’AG élective, à prendre position entre
ces textes ( globalement ou par partie, nous le verrons plus tard) .
E) Ce qui peut donc donner soit
la version de la chronologie de Pascal soit, s’il n’y a pas
d’accord possible, la suivante :
1- Plusieurs textes portant prioritairement sur l'orientation du GRIP sont soumis au GRIP avant le 18 avril,
2-Il sont discutés sur la liste du GRIP sous la direction du CA et éventuellement amendés avant le 15 mai*.
Dans une une première étape, l‘accent devrait être mis sur des
demandes d’explicitation des thèses en présence exemptes de toute
critique ( Qu’as tu voulu dire lorsque tu as écrit cela?), afin d’éviter ensuite de faux débats.
3- Organisation en gros entre fin mai / début juin et début juillet
2010 d'une assemblée générale exceptionnelle élective, les candidats
s’appuyant sur leurs professions de foi qui peuvent ou non reprendre en
partie ou totalement les textes précédents.
F) L'important est
1-qu’il y ait une discussion au sein du GRIP
2-que l’on fasse ce qui n’a pas été fait, c'est-à-dire prendre le temps de préparer sérieusement une assemblée élective
3-que les futurs élus le soient sur la base de professions de foi** qui
les engagent aussi précisément que possible et non pas prioritairement
sur «la confiance».
G) Il serait judicieux que la
discussion sur la proposition de Pascal et la mienne commence par ce
que je recommande au point E 2, c'est-à-dire «Dans une première étape,
l‘accent devrait être mis sur des demandes d’explicitation des thèses
en présence exemptes de toute critique ( Qu’as tu voulu dire
lorsque tu as écrit cela?), afin d’éviter ensuite de faux débats.» et
en particulier ici une mauvaise compréhension de la manière dont le
débat doit se dérouler
.[Erreur à l'envoi du message : doublon entre ce qui est dit au point G et au point E2 , MD, 30/12/2010]
H) Comme je m’y suis engagé, je
continue le texte que j’avais envisagé, avec un délai un peu plus
raisonnable que les trois jours que j’avais prévus.
MD
* Cette date pourra, bien sûr, être avancée si les textes sont tous disponibles bien avant le 18 avril.
** J’ai abandonné le point «
Le texte adopté ne portera plus la
signature des auteurs », point que j’approuve, car il n'est ni
spécifique au GRIP ni à la situation actuelle du GRIP puisque c’est une
règle de fonctionnement générale.