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la pédagomanie à la Meirieu à l'origine de l'illettrisme
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Cliquez sur le bouton Nouveau pour écrire votre message.   Répondre au sujet    Débat national sur l'avenir de l'École : Index du Forum -> 2- Les missions de l’École
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Marie Labat



Inscrit le: 12 Déc 2003
Messages: 18

MessagePosté le: Ven Déc 12, 2003 4:45 pm    Sujet du message: la pédagomanie à la Meirieu à l'origine de l'illettrisme Répondre en citant

Marie LABAT
Loussine
19250 COMBRESSOL
mlabat@wanadoo.fr
-quarante et un ans
-trois enfants scolarisés à l’école publique
-retraitée de l’Education Nationale après vingt ans d’enseignement dans le primaire puis le secondaire
-co-auteur de Changer l’école c’est notre affaire, Paris, 2001


Contribution au débat national sur l’école, collège de Meymac (Corrèze) : missions de l’école, égalité des élèves, autonomie des établissements


Après vingt ans passés à tenter en vain, de me faire entendre, au sujet de la destruction progressive de l’école à laquelle j’ai assisté, toujours plus impuissante, je me réjouis d’avoir enfin le droit de prendre cette parole confisquée depuis trente ans.
J’insiste sur cette réalité que je n’exagère pas : durant vingt ans, dans tous les établissements où j’ai travaillé, chaque fois que je voulais tirer la sonnette d’alarme, souligner l’incohérence et l’incompétence dans laquelle l’école s’enfonçait, je me suis vu rétorquer cette phrase, toujours la même, dans des bouches pourtant bien différentes et aux quatre coins de la France : « Madame Labat ! Ce n’est ni le lieu ni le moment de tenir de tels propos ! »
Et nos élèves, pendant ce temps, arrivaient de plus en plus en perdition dans nos classes... A ceux que cela intéresse, je ferai volontiers passer cette recension faite par une collègue de lettres, des rédactions écrites par ses élèves, durant le test d’évaluation nationale de 6ème, année scolaire 2002-2003. Vous obtiendriez les mêmes à Meymac. Ces textes sont effarants par l’ignorance qu’ils montrent de notre langue chez de jeunes enfants qui ont déjà suivi cinq ans d’enseignement. Nous avons été jusqu’ à écrire un livre avec mon mari, un cri d’alarme qui a, plus ou moins retenti dans le désert. Nous ne sommes pas les seuls. Un peu partout en France, des professeurs, des instituteurs, des parents, s’inquiètent. Le constat d’échec de notre école est consensuel. Nous sommes tous d’accord là-dessus. Ce sont les solutions qui diffèrent.
I) La grave responsabilité des « pédagos et sociologues de salon »et les réformes constantes et tous azimuts
En effet, depuis trente ans, le haut du pavé a été occupé par des « experts » ignorants des classes et des élèves mais voulant à toute force tout bouleverser, sans cesse et sans tenir compte de la réalité du terrain. Leur discours, en apparence généreux, et courageux parce qu’il cassait du prof, a eu, malheureusement, l’oreille des medias, du SNES, syndicat majoritaire de l’Education Nationale et de la direction de la FCPE.
Ce qui a sans doute contribué à induire en erreur tout ceux qui ont cru en ce nouveau « pédagogiquement correct », c’était l’apparence objective, scientifique, des thèses avancées. Or, ce fut la suprême imposture. En effet, si les sciences exactes, par nature, progressent, vont de l’avant, innovent, la pédagogie, quant à elle, n’a rien de scientifique. C’est un art personnel et empirique : une approche qui fonctionnera avec tel enseignant, échouera avec un autre car la personnalité de chacun est fondamentale dans la façon d’enseigner.
Je crois qu’il y a là un premier point-clé à souligner : la casse de l’école est due à une erreur grave qui consiste à traiter la pédagogie comme une science.
Las, contre ce feu roulant de basses attaques et d’inepties pédagogiques imposées, notre métier d’enseignant, notre savoir faire, nos réussites face à nos élèves, n’ont pas fait le poids.
Philippe Meirieu est symbolique de cette caste nouvelle de pédagos hargneux face aux professeurs, mielleux face aux parents, qui ont eu l’oreille des ministres successifs, ces dernières décennies. Ses émules sont partout : conseillers pédagogiques venant polluer les instituteurs de leurs conseils aberrants, directeurs d’IUFM, chercheurs à l’INRP : un institut qui se pousse du col et dont les membres se prennent pour des scientifiques de haut niveau. Ils ont inventé et imposé à l’université une discipline nouvelle absurde : « les sciences de l’éducation » et justifient leurs émoluments en inventant et en imposant ensuite sur le terrain un vocabulaire prétentieux pour nommer des rôles, et des actions pédagogiques simples. Ils ont affirmé que l’école française allait très mal. Or, il y a trente ans, ce n’était pas vrai : il y avait des dysfonctionnements, certes, en particulier un trop grand autoritarisme, souvent aveugle, dans la façon d’orienter les élèves. Mais, sur le fond, les enfants de France recevaient un enseignement riche et de qualité, et sortaient de l’école en sachant lire, écrire et compter. On a pourtant entendu à tout va le discours sur l’échec scolaire gravissime dont souffrait notre pays. On a en particulier jeté peu à peu la suspicion sur les enseignants et la casse de l’école a été perpétrée sans que l’opinion s’en inquiète, mal avertie et mal informée de ce qui était en train de se produire.
Des réformes incessantes ont donc peu à peu vidé l’enseignement de ses contenus et, pis encore, rendu l’apprentissage de choses simples, de plus en plus ardu pour nos enfants. Quel parent qui tente d’aider son enfant actuellement n’est pas dérouté par ces façons totalement obscures de poser et d’effectuer une opération simple, quel parent ne s’inquiète-t-il pas aujourd’hui de voir son enfant en CP réciter son manuel de lecture mais se montrer incapable de lire autre chose ? Combien de parents autour de moi qui, en douce, apprennent le BA BA à leur enfant, en douce car l’instituteur leur fait les gros yeux s’il l’apprend ?
J’ai assisté-et subi moi-même-,à une culpabilisation de plus en plus flagrante des parents, enjoints de laisser faire des maîtres dont les plus caricaturaux, hélas de plus en plus nombreux, nous disaient avec assurance que la façon dont nous avions appris à lire et à compter était désormais dépassée, ringarde, réactionnaire même !
De la même façon, gare à celui qui, parmi les enseignants, osait s’opposer aux réformes, qui osait dire publiquement que l’on faisait fausse route, qu’au lieu d’aider nos élèves, on les enfonçait un peu plus au nom d’une égalité des chances qui loin de s’affirmer, s’éloignait toujours un peu plus ! Je l’ai vécu, Dieu merci seulement de la part d’une frange marginale de collègues tandis que les autres, hélas, résistaient souvent dans leur classe, mais en silence, sans oser faire de vagues : j’ai été taxée de fascisme, d’immobilisme, de corporatisme frileux…
Le pire fut cependant le fait, que très vite, tout ce qui tournait autour de l’école et de la pédagogie fut politisé. Cela me semble particulièrement grave car la pédagogie ne doit être ni de droite ni de gauche. Cela me laisse penser qu’il ne devrait pas y avoir de changement de ministre dans ce secteur au rythme des élections. Le ministre devrait être quelqu’un d’indépendant, nommé pour longtemps et non tenu de tout bouleverser dans les six mois qui suivent sa nomination sous peine d’être taxé d’immobilisme par ses adversaires politiques. L’école n’est pas une organisation comme les autres, nos enfants ne sont pas des souris blanches à qui l’on peut faire supporter toutes sortes d’expérimentations parce que l’on a une carrière politique à mener et qu’on doit montrer spectaculairement que l’on agit.
Les réformes effrénées imposées depuis trente ans ont donc détruit l’enseignement, ses contenus, ses exigences. (La loi Jospin, en 1989 a sonné l’hallali en accélérant considérablement ce processus de destruction).
Je pense donc que ce dont notre école a besoin aujourd’hui, c’est tout d’abord d’un coup d’arrêt : arrêter tout avant qu’il ne soit trop tard puis prendre le temps de la réflexion pour trouver la voie de la reconstruction, non à l’identique, nous ne sommes plus sous Jules Ferry, mais en préservant ce qui a fait l’excellence de notre école tout en réfléchissant à la façon de faire bénéficier le plus grand nombre de l’excellence, tant dans l’enseignement général que dans l’enseignement professionnel. Or, ce qui me fait peur c’est que Luc Ferry a fait partie des équipes de pédagos de salon des précédents ministères, ce qui me fait peur c’est le discours de ces pédagos, confortablement installés aujourd’hui à tous les postes clés. Non contents de ne rien regretter,ils martèlent, urbi et orbi que si l’école va mal, c’est que leurs idées n’ont pas été appliquées suffisamment, qu’il faut simplement aller encore plus loin dans leur application : pas de mea culpa donc mais une fuite en avant.
II) Le primaire en perdition
J’ai donc très peur de voir perdurer le tableau suivant :
En primaire, tout d’abord, il est urgent de se demander si le scandale de la méthode de lecture semi-globale va continuer à être étouffé ? Cette méthode met KO un tiers des élèves. Combien d’instituteurs, pourtant, prennent le temps de se renseigner sur les recherches et travaux accomplis par de nombreux orthophonistes alarmés de voir leurs cabinets envahis par des enfants équilibrés, parfaitement normaux et intelligents et pourtant en échec au CP ?
Bien peu, car ils font confiance aux analyses des responsables de l’introduction de cette méthode en France, qui imputent cet échec non à la méthode mais aux élèves, à leur milieu et à leurs familles. Les psychologues remplacent les enseignants. Votre enfant ne sait pas lire ? C’est à cause de son rapport à la mère, au père, ou autre absurdité : ce n’est jamais à cause de ce qui se passe en classe. On culpabilise donc les gens à tort et à travers. Il y a urgence à revenir à la méthode syllabique remise au goût du jour par Michelle Sommer entre autres, une méthode qui a le mérite d’être comprise par plus de 90% des élèves. Il faut lui redonner ses lettres de noblesse. Les instituteurs doivent cesser d’obéir aux ordres, se renseigner, se documenter au-delà du discours tout prêt qu’on leur assène durant leur formation. Qui parmi eux, en dehors de la poignée d’irréductibles passionnés par leurs élèves, se remet vraiment en question, se documente pour tenter de réduire l’échec lourd de leurs classes ? Lesquels ont par exemple pris connaissance des travaux et des succès de la méthode pratiquée à Genève par Claude Huguenin et qu’une poignée d’instituteurs courageux expérimente avec succès ?
Il y a urgence, également, à revenir à un enseignement de la grammaire digne de ce nom et non à ces rustines du type : « si on peut remplacer par « avait » alors il n’y a pas d’accent sur le a ». Nos enfants ont le droit de connaître la nature des mots qui composent notre langue, unique moyen de comprendre en profondeur la logique qui est sous-tendue dans l’orthographe. Certes, cela passe par des gammes parfois fastidieuses, des exercices nombreux et répétitifs. Et alors ? Les petits les font volontiers pour faire plaisir à leur instituteur et aux parents. En quatrième, c’est bien trop tard.
Quand je vois l’orthographe chancelante de mon fils aîné, élève latiniste de quatrième, dans le peloton de tête de sa classe, je ne peux que m’inquiéter du niveau des autres et j’accuse l’école de ne pas avoir, pour mon fils, fait son travail. Je vais même plus loin : sa maîtrise du Français, de la lecture, de l’orthographe, c’est à moi qu’il la doit. C’est seulement depuis la cinquième et grâce à ses cours de latin (une option « ringarde » qui fait ricaner la majorité de ses copains), que l’école l’épaule enfin dans l’apprentissage de sa langue maternelle. Cette année, en quatrième, il a la chance d’être tombé sur un professeur, qui, insoucieux des instructions officielles, fait travailler ses élèves en grammaire, via des dictées et des exercices. Je m’en réjouis mais c’est trop tard : mon fils et ses camarades n’y mettent pas beaucoup de bonne volonté, cela les ennuie car ils n’ont jamais eu l’habitude de l’austérité dans une école contrainte par les réformes à ne faire travailler les élèves que dans le plaisir. Et de toute façon, comment combler toutes les lacunes accumulées avec un horaire de quatre heures par semaine ? En outre, et c’est là une réalité qu’il faudrait d’urgence prendre en considération, à 13 ans on est déjà vieux. L’assimilation devient moins définitive, plus fragile. De plus on est moins réceptif, d’autant plus qu’on entre dans l’âge rebelle. Les automatismes qu’il aurait été si facile d’intégrer dans la tendre enfance deviennent inaccessibles et l’on est quasiment perdu pour l’orthographe et une maîtrise convenable du Français. Lors c’est l’apprentissage des autres langues qui devient à son tour problématique car on ne possède pas de langue de référence pour assimiler les tournures grammaticales étrangères.
Pour en finir avec le primaire, il serait temps, également, de revenir à un apprentissage systématique du calcul. Dans leur écrasante majorité, les 6ème ne possèdent plus leurs tables de multiplication, ne savent pas diviser, ne connaissent pas, en un mot leurs techniques opératoires et c’est un autre scandale. Un petit élève de primaire est une éponge qui apprend facilement et n’oublie pas : nous le savons, nous qui nous souvenons encore parfaitement des poésies apprises dans nos jeunes années. Il faut donc utiliser à fond cet âge. Plus tard, il est trop tard. Il faut en finir avec la pédagogie imposée du plaisir, du ludique, avec le dogme qui consiste aussi à interdire aux instituteurs d’apprendre à leurs élèves quoi que ce soit, s’ils ne l’ont compris d’abord. C’est une aberration : on peut faire des divisions sans en avoir compris parfaitement le mécanisme. Une fois la technique acquise, la compréhension vient quand l’enfant est prêt. En revanche, plus on attend, plus il est difficile d’assimiler un mécanisme même en multipliant les exercices de répétition.
L’âge où l’on apprend et retient durablement est la tendre enfance : cessons de faire perdre un temps précieux au primaire à nos enfants en une multitude d’activités amusantes certes mais peu instructives. Ce temps perdu ne se rattrapera jamais.
Je demande donc
-que les contenus d’enseignements du primaire soient revus d’urgence,
- que la réforme du primaire imposée aux instituteurs et malheureusement, acceptée par beaucoup d’entre eux sans esprit critique soit retirée,
- qu’on revienne aux fondamentaux, lire, écrire compter, appris de façon cohérente et non de manière fumeuse, incomplète et déroutante pour tout enfant qui n’a pas un milieu culturel suffisant chez lui pour s’en sortir.
J’accuse l’école primaire d’être devenue une fabrique d’illettrés qui ne conduit à la réussite que les enfants déjà favorisés par leur famille.
Je soulignerai, en outre, que les enfants dits bons élèves au sortir du primaire ont, de toute façon, un niveau et une maîtrise des bases, insuffisants. L’école primaire ne nourrit plus les élèves qui, de milieu favorisé ou non, sont capables d’assimiler dix fois plus de connaissances et de méthodes qu’elle n’en enseigne. En outre, elle laisse sur le bord de la route un bon tiers de ses effectifs : où est l’égalité des chances dans cette façon d’enseigner et qui n’a même pas le mérite d’amuser les enfants et de les épanouir car beaucoup sont stressés par leur échec qu’ils perçoivent parfaitement et qui les inquiète ?
III) Le désordre du collège
L’égalité des chances, pour être établie, doit également passer par une plus grande implication des familles. L’assistance à tout va des élèves et des parents est un échec.
Je prendrai l’exemple du collège, que je connais bien pour développer ce point.
Les personnels du collège, à moins de se voiler la face ne peuvent que reconnaître que, en dehors de quelques succès marginaux si miraculeux que les enseignants en sont les premiers surpris, l’aide aux devoirs, le suivi personnalisé, le soutien, les études dirigées sont une débauche d’énergie et de moyens qui n’aboutit à rien auprès des élèves déjà en échec.
On part dans tous les sens et on arrive seulement à donner l’illusion aux familles que l’on prend tout en main. Et toutes ces heures sont perdues pour les cours de Français et de mathématiques, de langues aussi, où, du coup, on se contente de survoler. Ces heures de soutien peu efficaces trompent donc tout le monde. Et l’illusion perdure car les parents, en bonne logique, croient que le passage dans la classe supérieure signifie que leur enfant suit. C’est une forfaiture qui doit prendre fin, elle aussi.
Actuellement, les enfants passent en sixième sans savoir lire et écrire puis, si les parents le veulent, continuent de glisser de classe en classe, jusqu’à la troisième. On commence également à faire passer en seconde des élèves absolument incapable de suivre comme c’est le cas chaque année pour plusieurs élèves de troisième de Meymac à l’image de ce qui se passe dans tous les collèges de France, sur ordre du ministère. Il faut arrêter de mentir. Le passage en sixième ne doit plus être possible pour les élèves ne maîtrisant par les bases qui, par ailleurs, doivent recommencer à être enseignées avec bon sens.
Je disais que les heures de soutien ont été organisées au détriment des heures de cours prélevées dans les matières de base. D’autres heures ont été également volées depuis les réformes Allègre et Jospin, confirmées par Luc Ferry. Ce sont des heures immolées sur l’autel de « l’activite aiguë » qui nous est imposée depuis une dizaine d’années par les réformes : elle consiste à faire faire aux élèves des « activités » qui noient les matières clés.
Mon fils, cette année, perd son temps, deux heures par semaine en itinéraires de découverte creux et sans intérêt, et une heure en « cours de CDI »( ?). Il n’y apprend rien, se réjouit seulement d’y aller parce qu’il passe un bon moment avec ses copains. C’est lamentable. Je préférerais qu’il puisse sortir du collège et faire autre chose.Il faudrait au moins que le latin, remplace ces IDD débiles et que les élèves qui en font, soient dispensés de se rendre dans ces cours qui ne sont que des garderies.
Il est donc urgent de rétablir une hiérarchie dans les matières. Nos élèves ne voient plus que leur moyenne générale et beaucoup de parents aussi. Les bulletins sont désormais présentés, en effet, de façon à donner l’impression que tout ce que font les élèves au collège se vaut. Les parents se rassurent en constatant que leurs enfants ont la moyenne générale calculée sans mettre de coefficient d’importance aux matières. Ils croient donc que leur enfant « a le niveau » ce qui est un mensonge. En effet, pour espérer suivre au lycée et au-delà, il faut absolument réussir au collège dans trois domaines : Français, mathématiques, langues vivantes. Ces matières sont les seules qui ne peuvent être suivies avec succès d’année en année s’il manque les bases de l’année précédente.
Le Français, les maths, les langues vivantes sont sinistrés aujourd’hui alors que la grandeur de notre pays, sa place dans les domaines de la recherche et des hautes technologies, dépendent de l’apprentissage de ces matières qui ont vu leurs horaires réduits à la portion congrue à cause de l’égalité introduite entre les domaines enseignés, et la mise en place de toutes ces activités et heures de soutien dévoreuses de temps, instaurées tous azimuts sans jamais prendre le temps du bilan.
Les autres matières peuvent être abordées avec succès même si on ne les a jusque là que peu ou pas travaillées. Depuis quand ne dit-on plus ces vérités de base aux élèves et à leur parents ? Passer des heures à rédiger un rapport de stage et, durant ce temps, ne pas travailler ces matières-clés, est grave. C’est pourtant ce qui se passe quand la hiérarchie des matières n’est plus affichée et quand les matières secondaires se poussent du col et se mettent à avoir des exigences de travail lourdes qui, tel un écran de fumée, masquent les vraies priorités aux élèves. Cela se passe ainsi à Meymac mais partout ailleurs aussi parce que l’on applique les instructions officielles qui, dans ce domaine, obéissent à une idéologie tirée de l’égalitarisme libertaire de 1968 : refus de l’élitisme, tous égaux, tout au même niveau et, à cause de ces idées socialement généreuses certes, mais culturellement aberrantes, on détruit les chances de réussite de nos enfants. Des matières qui ne devraient être que d’éveil, épanouissantes, amusantes, comme le restent encore, Dieu merci, les Arts Plastiques et la musique… ces matières : SVT, histoire-géographie, technologie par exemple, se mettent à écraser à leur tour les élèves de devoirs, d’exigences, de contrôles en tous genres alors qu’elles devraient contribuer à enrichir la culture générale des élèves, leurs capacités de réflexion mais, pour le coup justement, dans le plaisir, leur laissant le temps nécessaire pour travailler et garder pied en Français, mathématiques et langues !
Aujourd’hui, seules les familles qui connaissent les ficelles, rétablissent les priorités. On voit les autres parents se noyer avec leurs enfants dans tel exposé totalement secondaire, dans la rédaction de tel dossier ou rapport de stage, pendant que leur enfant perd pied en anglais. Ce que je dis là est vrai à Meymac et dans les autres collèges de France et c’est un autre scandale qui passe inaperçu.
Là encore, où est l’égalité des chances ?
Sur le point de l’égalité des chances, il me semble donc que l’école, avec l’application des réformes mises en œuvre depuis trente ans, a creusé l’écart qu’elle prétendait combler.
Certains chiffres que l’on trouve par exemple chez monsieur Prost, pédago en partie repenti, sont frappants : ils montrent le recul des classes populaires dans le recrutement des élites : jusque dans les années soixante, environ 15 à 20% des étudiants des grandes écoles venaient de familles très modestes. On est descendu depuis vingt ans à 5 à 7.
Un autre écueil vient depuis quelque temps contribuer à creuser le fossé entre les enfants favorisés et les autres. Dans les matières-clés mais aussi dans les autres, j’ai vu apparaître, ces dernières années deux nouveaux profils d’enseignants, dont les rangs, malheureusement grossissent… et qui pourrait leur en vouloir dans le contexte actuel ?
Ce sont des enseignants qui, de deux manières différentes, ont baissé les bras face au grand écart épuisant qu’exige désormais l’enseignement, dans des classes où se côtoient illettrés et élèves très avancés.
Le premier profil est celui du professeur qui décide de ne tenir compte que des élèves en perdition qu’il a en face de lui. Cet enseignant baisse du coup considérablement ses exigences. Il met de bonnes notes, ne fait pas faire grand-chose en cours. Tout le monde est content. Tout le monde est trompé aussi car durant toute une année, les élèves, avec ce professeur ne vont pas progresser.
. Quand un élève tombe sur un de ces professeurs… il y a deux possibilités :
- soit il est d’une famille favorisée culturellement et la famille compense comme je l’ai fait pour mes fils, comme le font nombre de parents que je connais.
- soit il est d’une famille où les parents ne peuvent ou ne veulent l’aider. Alors l’écart se creuse avec ses camarades. L’année suivante, il tombe sur un professeur du second profil et ses notes chutent de 18 à 2. Les parents horrifiés s’attaquent alors le plus souvent au nouveau professeur qu’ils jugent responsable de la baisse de leur enfant et incompétent.
Le second profil est celui du professeur qui ne rabat rien de ses exigences. Dans son cours, les deux tiers des élèves ne suivent pas mais il avance quand même.
Là encore, l’enfant qui a des parents derrière lui aura les explications nécessaires à la maison pour s’en sortir, au prix d’un travail acharné d’ailleurs, car il lui faut assimiler chez lui un programme lourd, à peine effleuré en classe, faute d’heures de cours en nombre suffisant, faute donc d’avoir fait suffisamment d’exercices répétitifs pour assimiler le nouveau point de grammaire, la nouvelle tournure de langue, la nouvelle méthode de raisonnement algébrique ou géométrique. Le professeur exigeant avance, dans son programme, au grand galop.
Les enfants non épaulés chez eux perdent définitivement pied.
L’égalité des chances passe donc par un retour à des cours exigeants et riches ouvrant la culture et l’instruction à tous. A quoi bon une ou deux heures de soutien de plus par semaine quand les enfants sont perdus dans le creux, et l’incohérence d’apprentissages de plus en plus explosés ? Le résultat de ces décennies de pédagomanie a en effet abouti à des bouts de cours éclatés, sans suite cohérente et à des hiatus inadmissibles dans les niveaux exigés selon le professeur sur lequel on tombe.
Un autre leurre doit être abandonné : la volonté de maintenir à toute force tous les élèves dans le cursus d’enseignement général, au nom, là encore, de l’égalité des chances. Cette obligation, outre le mépris qu’elle sous-tend pour l’enseignement professionnel, est génératrice de souffrance chez de nombreux élèves.
Il faut arrêter d’imposer un enseignement général après la cinquième aux élèves qui n’en veulent pas. La casse de l’enseignement professionnel doit donc être stoppée. Il est insupportable de voir actuellement des élèves qui savent déjà ce qu’ils veulent faire, obligés de rester jusqu’à la troisième alors que l’enseignement général ne les intéresse pas. Du coup, ils travaillent peu et s’ennuient dans le meilleur des cas, et dans le pire des cas, ils cassent les pieds à tout le monde et empêchent les autres de travailler.
IV) La responsabilité des parents dans le naufrage actuel
L’attitude de certains parents, hélas de plus en plus nombreux, est aussi une cause de l’inégalité des chances des élèves.
Ces parents ont trop souvent baissé les bras et s’en remettent de plus en plus à une école qui par ailleurs n’instruit plus. En outre, ces mêmes parents qui ne lèvent pas le petit doigt pour accompagner leur enfant dans ses études, ne trouvent pas incohérent de se comporter en consommateurs tout en dénigrant systématiquement les professeurs.
Ils doivent d’urgence se souvenir que l’école est là pour instruire. Ils doivent accepter que l’on punisse leur enfant, ne pas croire systématiquement ce dernier en cas de conflit avec un enseignant, respecter et faire confiance auxdits enseignants, au moins devant leur enfant : celui-ci, s’il voit que ses parents et ses professeurs parlent d’une seule voix, sera évidemment bien plus attentif en classe. Les réformes destructrices que je dénonce n’auraient sans doute jamais eu lieu, si les gouvernements successifs n’avaient pas été soutenus par des parents certes minoritaires mais très actifs, haineux vis-à-vis de l’école traditionnelle et des enseignants, réglant souvent les comptes de souvenirs d’enfance mal digérés, au détriment de la qualité de tout un système. On en arrive aujourd’hui au dilemme de l’œuf et de la poule : l’agressivité des parents, individuelle ou soutenue par les associations de parents, a conduit les enseignants à baisser peu à peu les bras. L’école est donc devenue peu à peu indigne de sa mission républicaine ce qui justifie aujourd’hui l’agressivité des parents… etc…
Si l’école doit balayer devant sa porte, les parents doivent donc le faire aussi. Ils doivent, en particulier recommencer à s’impliquer dans l’apprentissage des devoirs de leurs enfants. Comme beaucoup travaillent et n’ont pas le temps, le mieux, me semble-t-il serait d’instaurer des études du soir, payantes, selon un barème tenant bien entendu compte des revenus et se déroulant après les cours et non sur des horaires de cours réduits à la portion congrue.
Je suis convaincue, en effet, que tout soutien scolaire gratuit est très vite considéré par les parents comme un dû et pis, les conduit à ne pas s’occuper de leurs enfants puisque, croient-ils, l’école le fait. Ces études, loin d’être un dû donc, devraient, en outre, être réservées aux élèves assidus, calmes et travailleurs. L’école devrait avoir le droit d’exclure les fumistes.
Durant les études du soir, les élèves se consacreraient aux leçons à apprendre et aux devoirs à faire. Ils sont essentiels, au moins au collège, pour assimiler ce qui a été fait dans la journée. Il y a vingt ans, en primaire, les instituteurs recevaient tous les mois l’argent de l’étude, de la main à la main, directement des parents. Ce système a été supprimé. Cela partait certes d’un sentiment généreux, mais cela a contribué à démobiliser un peu plus les parents. De plus, aucun système d’études digne de ce nom n’a été instauré en remplacement à l’école primaire.
Payer l’étude, y envoyer son gosse non parce qu’on ne sait comment le faire garder mais parce qu’on veut qu’il réussisse, savoir que si l’enfant ne s’y tient pas bien, ne progresse pas, il en sera exclu, ce serait un bon début. En revanche, le coût devrait dépendre des revenus : l’étude à 1 euros pour les chômeurs et précaires et à 5 euros pour les notables et les riches, pourquoi pas ?

Pour conclure, je dirai que mon école idéale, au service de l’instruction dans ses missions et de l’égalité des chances dans son idéal, ne pourra exister que dans le cadre républicain. La République est mise à mal actuellement par la logique marchande de la rentabilité. L’école, où se joue l’avenir de nos enfants et donc de notre pays, a commencé, d’ores et déjà à en faire les frais. Il faut absolument arrêter ce qui a été entrepris (légalisation du recours aux entreprises privées à la cantine, suppression du statut de fonctionnaires d’Etat des TOS…).
Il me paraît évident que l’autonomie des établissements que le ministre appelle de ses vœux et qui est une des raisons véritables de l’organisation de ce débat national (je tiens à disposition les documents le montrant)… cette autonomie donc, sonnerait le glas de l’école républicaine, propriété de la Nation, offrant les mêmes cours à tous partout, avec les mêmes programmes avec des enseignants recrutés à des hauts niveaux d’étude… seule façon d’éviter qu’ils manquent d’esprit critique face à toutes les farces pédagomaniaques qu’on leur propose.
L’explosion de notre école républicaine ne conduirait qu’à creuser un peu plus l’écart de plus en plus scandaleux entre les Français aisés et culturellement favorisés et les Français abandonnés, précaires, sans futur. Les réformes ont fait suffisamment de dégâts : le peuple de 1789 doit dire stop !


Dernière édition par Marie Labat le Ven Déc 19, 2003 4:25 pm; édité 1 fois
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Kerkos



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Messages: 227

MessagePosté le: Ven Déc 12, 2003 5:05 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Désolé de vous dire cela mais c'est ilisible quand on est pas prof.
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ALLAIN



Inscrit le: 27 Nov 2003
Messages: 186

MessagePosté le: Ven Déc 12, 2003 6:28 pm    Sujet du message: Re: la pédagomanie à la Meirieu à l'origine de l'illettrisme Répondre en citant

....le fond du problème c'est que personne ne sait vraiment ce que sont les fondamentaux et qu'aucune instance ne s'est vraiment penchée sur leur définition exacte : qu'est ce qu'un fondamental d'abord au primaire ensuite au collège? comment le mesure-t-on et quel pédagogie lui applique-ton pour le traduire en heures de cours.?
Le deuxieme aspect de la question devient ensuite le temps d'ecoute efficace annuel dont est capable un élève , ce que personne non plus n'a jamais essayé de quantifier alors que chronobiologistes, psychologues et pédopsychiatres ne cessent d'alerter les familles sur les excés de nos programmes.
Le résultat de cette équation a deux inconnues ... vous le retrouvez sur ce forum : on parle de tout, tout est important, l'esperanto devrait etre ajouté aux programmes actuels a en croire quelques témoignages, on mélange essentiel ,accessoire et inutile sans réelle idée de l'impact que cela aura sur la réussite et l'insertion de nos enfants .. .et les "généralistes de la culture" persuadés que plus on est cultivé plus on est intelligent gavent nos élèves au point de les écoeurer définitvement non seulement de l'école mais surtout de la curiosité !!
Cette curiosité si spontanée qu'ils on tous quand ils arrivent en maternelle, celle qui motice, celle qui donne envie de revenir en cours le landemain, celle qui fait avancer et qui débouche sur le raisonnement la déduction !!!
Que leur offre-t-on a la place ..? Le par coeur , le bachotage, le survol, les devoirs interminables, les pleurs a la maison, l'angoise des mauvaises notes, la pression de la famille qui malheureusement faute d'instruction ou de moyens financiers ne peut rien faire, les sanctions, les brimades.. et finalement au bout du chemin le désinteret , la violence .. et le suicide : aujourd'hui 4 Decembre 3 adolescents de 18 ans viennent de se suicider dans leur Lycée.. et on commence seulement a faire le rapprochement avec l'ecole ?
CONCLUSION :
1- forcons les instances compétentes (de préférence élargies a des corps de métier de différents horizons) a faire une liste précise et quantifiée de ces fondamentaux a chaque stade du cursus scolaire.
2- Limitons ces apprentissages sérieux a quelques heures par jour seulement , durant lesquelles ils seront vraimetn mémorisés et acquis .

Une réduction du nombre annuel d'heures de cours permettrait de libérer des heures d'enseignants, donc de réduire les effectifs de classes surchargées, d'apporter un vrai soutien a ceux qui sont encore en difficulté, de prendre en charge les handicaps, de réfléchir, de dialoguer, de raisonner, d'experimenter, bref de rendre nos enfants plus intelligents et .. peut-etre qui sait nos professeurs plus heureux parcequ'entourés d'élèves sereins et passionnés..
Est-ce si difficile de faire aussi simple que personne n'ait envie d'essayer.. ? Travaille-t-on sur ce site pour sauver notre langue, l'esperanto.. ou la REUSSITE de nos enfants bien mal en point en ce moment!!
Parents qui me lisez ce message .. pitié .. réagissez .. réagissez au moins pour ces enfants qu'on laisse sans vie sur le bord de la route !!
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Marie Labat



Inscrit le: 12 Déc 2003
Messages: 18

MessagePosté le: Sam Déc 13, 2003 12:45 pm    Sujet du message: réponse de Marie Labat à Alain Répondre en citant

Merci Alain pour votre passion et votre réel souci des élèves. Oui, vous avez raison, l'école est une auberge espagnole dans laquelle chacun veut imposer sa passion et ses goûts, y compris ces messieurs qui concoctent les programmes en y ajoutant sans cesse des nouveautés parce qu'ils considèrent comme primordial leurs travaux de recherche et se moquent pas mal de nos enfants. Oui, avant de faire de l'esperanto, il faudrait déjà comprendre le mécanisme de la lecture, de l'écriture et du calcul. Au lieu de cela, l'école sert aussi d'alibi : dès que quelque chose cloche dans la société, hop, solution miracle : parlons-en dans les écoles : une bonne conscience à bon compte.
J'avoue être plutôt désespérée : aujourd'hui, mon souci numéro un est de sauver mes trois fils et également quelques enfants que j'ai pris sous mon aile. Vous savez quoi : l'avenir de l'école devrait être confié, non à de beaux messieurs qui font les coqs et cherchent les honneurs mais aux mères et pères de famille qui se battent sur le terrain pour les enfants, pas pour la gloire !
Merci Alain
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Lamarlère Viviane



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Messages: 946

MessagePosté le: Sam Déc 13, 2003 1:46 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Mille merci à vous d'avoir ce courage de dire (et c'est très lisible, contrairement à ce que disent d'aucuns..) ce que contredisent les études officielles commanditées par les divers gouvernements sur le niveau de l'enseignement français.

Oui, la fracture entre ceux qui savent et ceux qui ne savent pas risque de s'élargir encore si on ne revient pas , non à l'école de Jules Ferry, mais à ce qui fonde l'accès à tous les savoirs, cette saine gymnastique de l'esprit que sont la lecture sans souffrance, une connaissance approfondie de la grammaire, la répétition jusqu'à l'automatisme des quatre opérations, non pour elles mêmes mais parce que à l'instar de la grammaire, elle forgent l'intelligence.

Oui, parfois nous parents devons nous battre pour sauver nos enfants d'un système qui prend l'eau de toutes parts, quoiqu'en disent les rapports officiels.

Battons nous.Jusqu'à obtenir un regard sans complaisance et sans hypocrisie de ceux qui nous gouvernent sur le triste état dans lequel certains intellos de pacotille laissent NOTRE EDUCATION NATIONALE

merci encore.
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Marie Labat



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MessagePosté le: Sam Déc 13, 2003 4:50 pm    Sujet du message: Chère Viviane Répondre en citant

Ce que je trouve le plus terrible, à vous lire, c'est ma conviction que nous autres, gens d'en bas, savons ce qui est bon pour nos enfants, sans avoir pour cela à parler un langage prétentieux et abscons. Oui, ce qui est terrible, ce de voir nos enfants pris en otage par une école qui n'a plus grand chose à leur apporter mais qui reste obligatoire : je crains fort qu'en France, comme cela se passe déjà aux Etats-Unis qui ont une longueur d'avance dans la débâcle de leur enseignement public, je crains fort de voir se développer l'école à la maison que pratiquent un nombre encore timide mais grandissant de parents.
Amitiés à vous
Marie
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tc



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Messages: 331

MessagePosté le: Sam Déc 13, 2003 6:55 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Madame Labat,

Ce que vous dites est particulièrement intéressant et, à mon sens, très juste. Vous devriez vous rendre sur le forum 22 où il y a de multiples discussions sur les iufm, créatures monstrueuses des néopsychopédagopathes à la Meirieu. La bataille contre ces derniers est loin d'être gagnée.

Bien à vous

tc
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Lamarlère Viviane



Inscrit le: 06 Nov 2003
Messages: 946

MessagePosté le: Sam Déc 13, 2003 7:26 pm    Sujet du message: A Marie Répondre en citant

Dans notre région, l'enseignement à domicile se développe très vite. D'ailleurs l'enseignement privé y connait aussi un spectaculaire rebond et les enseignants du public sont de plus en plus nombreux à se demander si'ls ne vont pas quitter le navire et par exemple devenir enseignants chez AKADOMIA.

Bref, bientôt, il ne restera plus que quelques félés dans notre genre pour se battre pour une école publique digne de ce nom.
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Marie Labat



Inscrit le: 12 Déc 2003
Messages: 18

MessagePosté le: Sam Déc 13, 2003 7:32 pm    Sujet du message: A tc et à Viviane Répondre en citant

néopsychopédagopathe j'aime assez ! Je vais aller voir le forum 22.
Viviane, je vais me renseigner sur cette Akadomia. Je suis mal informée car je ne connais pas.
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ALLAIN



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Messages: 186

MessagePosté le: Sam Déc 13, 2003 7:45 pm    Sujet du message: Répondre en citant

tc a écrit:
Madame Labat,

Ce que vous dites est particulièrement intéressant et, à mon sens, très juste. Vous devriez vous rendre sur le forum 22 où il y a de multiples discussions sur les iufm, créatures monstrueuses des néopsychopédagopathes à la Meirieu. La bataille contre ces derniers est loin d'être gagnée.

Bien à vous

tc


J'adore aussi la terminologie "néopsychopédagopathes".. !!!!!!
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Lamarlère Viviane



Inscrit le: 06 Nov 2003
Messages: 946

MessagePosté le: Sam Déc 13, 2003 8:16 pm    Sujet du message: Répondre en citant

AKADOMIA est une société côtée en bourse qui dispense des cours soit par internet, (cours de soutien) soit carrément un enseignement au domicile par petits groupes de 7 ou 8 élèves, parfois moins, autrement dit un retour au préceptorat de Montaigne.......

Voila. la marchandisation de l'école était sous nos yeux depuis des années et nous ne la voyions pas.
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claam



Inscrit le: 13 Déc 2003
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MessagePosté le: Sam Déc 13, 2003 9:27 pm    Sujet du message: pédagomanie à la Meirieu Répondre en citant

Bravo Marie,
beaucoup de bon sens dans votre discours; je fais partie de ces parents qui ont essayé de pallier les incohérences et les méfaits de ces pseudopédagogues.
Je ne savais pas que Luc Ferry en avait fait partie, néanmoins l'organisation de ce débat est une bonne chose, cela permet au moins aux parents de parler de l'école, nombre d'enseignants leur en contestant le droit.
Le collège unique est une catastrophe, et il faut redonner les heures perdues en français et en histoire géo.
néanmoins je ne tire pas les mêmes conclusions que vous quant au sacrosaint cadre républicain : je ne vois pas ce que les cantines et les TOS viennent faire dans le débat et je suis pour une décentralisation du personnel non enseignant, ça marche beaucoup mieux quand l'état ne s'en occupe pas et les réactions quasi hystériques du monde enseignant à ce sujet au printemps dernier relevaient plus de l'idéologie primaire et catégorielle du FSU que de la réflexion de bon sens.
Si les Meirieuphiles continuent à sévir dans les ministères et les instances du pouvoir, dites-vous, comment s'en débarrasser et s'en prémunir ?
Comment les pauvres parents exténués comme moi de se battre à tous les niveaux contre cette administration monstrueuse (d'où peut-être l'intérêt de la décentralisation ?) peuvent-ils lutter ?
J'ai fait toutes mes études dans le public, mon mari aussi mais quand il a fallu mettre nos enfants au collège, nous n'avons pas hésité : le privé nous a "offert" une structure plus à l'écoute, une discipline plus contrôlée, des profs n'hésitant pas à faire ce qu'ils pensaient être bon pour les enfants (dictées, lecture, tables par coeur etc.), on a pu autant que faire ce peut échapper au nivellement par le bas systématique. Mais pour cela nous payons 2 fois : le public inefficace voire dangereux par nos impôts et le privé.
Au lycée nous sommes revenus dans le public mais je reste très vigilante.
Dommage votre façon caricaturale de parler des notables et des riches : ça fait très lutte des classes et le racisme social ne fait rien avancer; nous faisons des choix que d'autres refusent de faire (tout avoir et rien payer) et il vaut mieux parfois faire quelques sacrifices pour l'éducation de ses enfants.
Que dire des enseignants (nombreux) et des ministres de gauche qui ne jurent que par le public mais dont les enfants vont dans le privé ?

Vous avez bien de la chance d'être déjà à la retraite à 41 ans..Et si vous fondiez un mouvement ou une association ou un syndicat pour fédérer du monde autour de vos idées ?
Je suis preneuse.

Christine
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BEAUCANT Jules



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MessagePosté le: Sam Déc 13, 2003 10:55 pm    Sujet du message: néopsychopédagopathes Répondre en citant

Quel merveilleux néologisme ! Il faut qu'il fasse le tour du forum et qu'il soit adopté très largement. Merci à Marie Labat pour son témoignage et sa position claire et tranchée (cela se fait rare sous la chape de plomb du politiquement correct). Les néopsychopédagopathes (que j'appelais mystagogues jusqu'ici ou encore exégètes de la stratégie verbale) ont une lourde responsabilité dans le naufrage actuel, y compris les missi dominici chargés de faire appliquer leurs faridondaines sur le terrain. Nous voulons une liste !
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claam



Inscrit le: 13 Déc 2003
Messages: 5

MessagePosté le: Dim Déc 14, 2003 5:59 pm    Sujet du message: néopsychopédagopathes Répondre en citant

J'ai trouvé sur le site du Nouvel Obs du 25 sept 2003 n°2029, un entretien de Meirieu avec le journal qui qualifie ce dernier de "l'un des meilleurs spécialistes de la pédagogie"...
L'entretien laisse entendre que Luc Ferry ne va pas du tout dans le sens de Meirieu contrairement à ce que Marie disait dans son premier message.
Meirieu a quitté l'INRP en 2000, est-il toujours un danger comme l'internaute pedagogo le dit ou bien ses idées sont-elles enfin en voie de disparition ?
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Bertrand SECHER



Inscrit le: 08 Nov 2003
Messages: 304

MessagePosté le: Dim Déc 14, 2003 6:17 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Il est toujours un danger...
Nombre d'enseignants et d'inspecteurs sont désormais des convaincus des ses méthodes...
Quant à FERRY, s'il prend un peu de distance ces derniers temps, ce n'est qu'une façade. Ce n'est que sous l'impulsion de son ministré délégué DARKOS. Mais regardez bien ses actes en détails, comme par exemple sa participation à une prochaine émision de TV...
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pasceps



Inscrit le: 14 Déc 2003
Messages: 27

MessagePosté le: Dim Déc 14, 2003 7:36 pm    Sujet du message: le même constat, mais pas forcément les mêmes causes ... Répondre en citant

Pour le constat il est on ne peut plus vrai et le coupable(les reformes et les réformateurs) on ne peut plus mieux ciblé
Je travaille en ZEP depuis 10 ans et il est vrai que le niveau général ne fait que baisser... là où j'enseigne!
Pour le reste il y a des affirmations qui me navre de la part d'une ancienne enseignante:
NON, toutes les disciplines scolaires ont besoin des savoirs de l'année précédente( jetez donc un débutant dans le grand bain de la piscine...)
NON, très très peu d'élèves savent ce qu'il veulent faire plus tard en fin de 5ème. D'ailleurs, ce n'est pas faute d'essayer de suciter des vocations et d'essayer de les orienter dans les derniers CAP qui existent
NON, les aides individualisées et tout autres aides aux élèves en difficulté sont des pertes de temps. Par contre il faut qu'elles soient faites pour des élèves rencontrant les mêmes difficultés ayant de surcroit les mêmes causes et organisés par du personnel hautement compétents(ce qui n'est pas le cas déjà pour tous les enseignants.
Je pourrais éventuellement m'étendre plus tard sur des solutions possibles...
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Lamarlère Viviane



Inscrit le: 06 Nov 2003
Messages: 946

MessagePosté le: Lun Déc 15, 2003 4:17 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Quelqu'un a-t-il entendu parler de ces établissements où se pratique le tutorat par les élèves pour les élèves?
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VF



Inscrit le: 11 Déc 2003
Messages: 4

MessagePosté le: Lun Déc 15, 2003 5:19 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Marie,
Quelle est la méthode utilisée par Claude Huguenin à Genève?
(je ne suis pas une enseignante, juste une maman...)
Merci.[/quote]
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prof 03



Inscrit le: 06 Déc 2003
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MessagePosté le: Lun Déc 15, 2003 5:28 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Quand je lis les messages de Marie Labat, à l'intérieur desquels une infime partie de vérité et d'objectivité réussit à se glisser au milieu de délires haineux, je suis contente de savoir qu'elle a pris sa retraite à 41 ans et ne sévit plus dans l'éducation nationale.
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Spinnaker13



Inscrit le: 03 Déc 2003
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MessagePosté le: Lun Déc 15, 2003 7:06 pm    Sujet du message: Mais pourquoi ce massacre ???? Répondre en citant

Tout d'abord bravo à Mme Marie Labat pour son long et très compréhensible message, mais pourquoi tant de haine de la part de tous les politiques et néopsychopédagopathes?
Je pense que ce terme, bien que très amusant en première lecture, occulte une VOLONTE DELIBEREE de détruire l'enseignement public gratuit: en effet comment les boites du types Acadomia et consorts peuvent -elles se développer si ce n'est sur la faillite organisée volontairement du système d'éducation à la française??
Je vous conseille de lire les publications de Nico Hirtt, professeur de math Belge( "Les nouveaux maîtres de l'école" aux éditions EPO entre autres) et qui démontre par a+b, textes officiels à l'appui( OMC, ERT, FMI, OCDE, AGCS, etc...), que depuis 20 ans, PS et Jospin compris, tout est fait pour que "Le Marché" puisse s'emparer de cette niche hautement lucrative qui ne peut bien sûr exister que si le gratuit ne fonctionne plus.
Tout le reste n'est que bavardages, balivernes et écran de fumée...
On peut aussi lire les livres de:
Christian Laval:" L'école n'est pas une marchandise"
Naomi Klein: "No Logo" qui explique entre autre la politique de Nike et Coca pour s'emparer de l'école..
Le marché n'a plus besoin d'esprits libres penseurs, mais de
***-sommateurs
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claam



Inscrit le: 13 Déc 2003
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MessagePosté le: Lun Déc 15, 2003 10:11 pm    Sujet du message: missions de l'école Répondre en citant

prof 03 a écrit:
Quand je lis les messages de Marie Labat, à l'intérieur desquels une infime partie de vérité et d'objectivité réussit à se glisser au milieu de délires haineux, je suis contente de savoir qu'elle a pris sa retraite à 41 ans et ne sévit plus dans l'éducation nationale.


Ah bon, et vous, vous sévissez comme quoi et jusqu'à quand ?
Si une analyse dans des termes compréhensibles et courtois, dont le contenu peut ne pas vous plaire, ne trouve de qualificatif dans votre bouche que "haineux" alors nous comprenons bien que c'est la notion même d'esprit critique, de liberté de jugement qui vous est intolérable : le fait même d'oser être en désaccord avec des concepts imposés par une oligarchie sourde et aveugle, de continuer à le dire alors qu'on les supporte depuis des décennies sans pouvoir y échapper et qu'on en constate tous les jours les désastreux résultats, est un crime aux yeux des démocrates que vous n'êtes plus.
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smiley



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MessagePosté le: Lun Déc 15, 2003 10:18 pm    Sujet du message: Répondre en citant

dis donc Marie t'exagererais pas un tout petit peu ?
d'abord c'est un forum ici, s'cuse mais faut faire bref.

Et puis si les sociologues de salon, comme tu dis, ne disposent pas des moyens réels pour faire aboutir leurs théories, c'est peut-être parce que les Français ont tous décidé de planquer leurs impots en Suisse un certain jour d'élection chiraquienne. Non?

Moi c'est l'inverse qui me trouble : la finesse et l'intelligence des recherches, et l'incapacité structurelle à les incarner dans une pratique.

pas mal ton livre, faudra que je lise ça...
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marc22



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MessagePosté le: Lun Déc 15, 2003 10:52 pm    Sujet du message: Répondre en citant

les enfants du XXI°siécle n'auront surement pas les mêmes besoin que ceux de 1789.
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annabal



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MessagePosté le: Lun Déc 15, 2003 11:26 pm    Sujet du message: pédagomania Répondre en citant

J'entends depuis si longtemps ce discours si facile: l'école n'est plus ce qu'elle était, revenons aux vieilles méthodes, les pédagogues ne savent pas de quoi ils parlent..... Moi, ça me déprime. La pédagogie dont parle Meirieu , elle date du début du siècle et peu malheureusement sont ceux qui l'appliquent , la réfléchissent . On dirait que chaque génération d'enseignants a oublié (ont-ils au moins eu la chance de se former à toute cette histoire passionnante de la pédagogie ? ) que la pédagogie ça se travaille au quotidien en fonction des élèves qu'on a , de ce qu'on veut leur transmettre et que ce n'est pas facile. Toutes ces études, ces apports, qu'ils soient issus de l'orthophonie, de la psychologie, de la sociologie, sont des outils de plus pour imaginer des pratiques qui permettent à chaque élève de construire son savoir . Enseigner, ce n'est pas un métier de tout repos, c'est se poser des questions en permanence. Oui il y a un problème : le rapport au savoir, à l'écrit, n'est plus le même qu'il y a 40 ans. Aux enseignants de travailler leur pratique pour donner du sens aux apprentissages de faire des enfants des individus curieux et désireux d'apprendre. Oui pour moi, le souci , c'est la culture des enseignants, c'est l'engagement qu'ils prennent en choisissant ce métier, l'engagement de chercher, et ne pas forcément reproduire ce qui a marché pour eux.
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Lamarlère Viviane



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MessagePosté le: Mar Déc 16, 2003 8:47 am    Sujet du message: Répondre en citant

La recherche s'appuie toujours sur un support.

Habituellement ce support est la connaissance, le savoir.

Avec le pédagogisme, le support est devenu les élèves, transformés en animaux de laboratoire.

Oui, un enseignant doit chercher toute sa vie comment améliorer la façon dont il transmet le savoir.

Afin que les élèves l'engrangent mieux.

Pas à faire rentrer les enfants dans des normes rigides, avec des pédagodies arrêtées.Il ne s'agit pas de fabriquer des clones de l'enseignant mais des individus autonomes.

Ce dont parle Marie, ce n'est pas d'un retour au passé, c'est d'une réappropriation de ce qu'il yavait de mieux dans notre enseignement, ce qui en faisait l'excellence, à la lumière de ce qui de toute évidence n'a pas fonctionné et a cassé des générations de lecteurs ou de mathématiciens.

Je vous livre un extrait du Figaro d'hier , page 10:
" Nous souhaiterions plus de pédagogie sur nos disciplines(...)Je veux que l'on m'apprenne à faire prof.(.....)Il y a des cours où l'on vient simplement pour signer une feuille de présence (.....)Nous avons un prof de maths qui enseigne en lycée et n'a jamais mis les pieds en primaire.Il nous parle d'équation mais ne nous apprend pas à enseigner la multiplication.(...)"

Ce sont des doléances exprimées par de jeunes étudiants de l'IUFM de LYON.

Un informateur conclut "Halte à la vision sans cesse caricaturale des IUFM, il n'existe aucune formation pratique aussi importante qui se fasse sur seulement un an"

Et si c'était pour cette raison que cela ne marche pas........?
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prof 03



Inscrit le: 06 Déc 2003
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MessagePosté le: Mar Déc 16, 2003 1:01 pm    Sujet du message: Répondre en citant

A Claam
"Mon fils, cette année, perd son temps, deux heures par semaine en itinéraires de découverte creux et sans intérêt, et une heure en « cours de CDI »( ?). Il n’y apprend rien, se réjouit seulement d’y aller parce qu’il passe un bon moment avec ses copains. C’est lamentable. Je préférerais qu’il puisse sortir du collège et faire autre chose.Il faudrait au moins que le latin, remplace ces IDD débiles et que les élèves qui en font, soient dispensés de se rendre dans ces cours qui ne sont que des garderies.
Il est donc urgent de rétablir une hiérarchie dans les matières. Nos élèves ne voient plus que leur moyenne générale et beaucoup de parents aussi. Les bulletins sont désormais présentés, en effet, de façon à donner l’impression que tout ce que font les élèves au collège se vaut. Les parents se rassurent en constatant que leurs enfants ont la moyenne générale calculée sans mettre de coefficient d’importance aux matières. Ils croient donc que leur enfant « a le niveau » ce qui est un mensonge. En effet, pour espérer suivre au lycée et au-delà, il faut absolument réussir au collège dans trois domaines : Français, mathématiques, langues vivantes. Ces matières sont les seules qui ne peuvent être suivies avec succès d’année en année s’il manque les bases de l’année précédente.
Le Français, les maths, les langues vivante sont sinistrés aujourd’hui alors que la grandeur de notre pays, sa place dans les domaines de la recherche et des hautes technologies, dépendent de l’apprentissage de ces matières qui ont vu leurs horaires réduits à la portion congrue à cause de l’égalité introduite entre les domaines enseignés, et la mise en place de toutes ces activités et heures de soutien dévoreuses de temps, instaurées tous azimuts sans jamais prendre le temps du bilan.
Les autres matières peuvent être abordées avec succès même si on ne les a jusque là que peu ou pas travaillées. Depuis quand ne dit-on plus ces vérités de base aux élèves et à leur parents ? Passer des heures à rédiger un rapport de stage et, durant ce temps, ne pas travailler ces matières-clés, est grave. C’est pourtant ce qui se passe quand la hiérarchie des matières n’est plus affichée et quand les matières secondaires se poussent du col et se mettent à avoir des exigences de travail lourdes qui, tel un écran de fumée, masquent les vraies priorités aux élèves. Cela se passe ainsi à Meymac mais partout ailleurs aussi parce que l’on applique les instructions officielles qui, dans ce domaine, obéissent à une idéologie tirée de l’égalitarisme libertaire de 1968 : refus de l’élitisme, tous égaux, tout au même niveau et, à cause de ces idées socialement généreuses certes, mais culturellement aberrantes, on détruit les chances de réussite de nos enfants. Des matières qui ne devraient être que d’éveil, épanouissantes, amusantes, comme le restent encore, Dieu merci, les Arts Plastiques et la musique… ces matières : SVT, histoire-géographie, technologie par exemple, se mettent à écraser à leur tour les élèves de devoirs, d’exigences, de contrôles en tous genres alors qu’elles devraient contribuer à enrichir la culture générale des élèves, leurs capacités de réflexion mais, pour le coup justement, dans le plaisir, leur laissant le temps nécessaire pour travailler et garder pied en Français, mathématiques et langues ! "
Voilà ce qu'écrit, entre autres, Mme Labat. C'est faire preuve de l'irresponsabilité la plus complète, c'est faux. Si son fils se permet de ne pas apprécier certaines disciplines, c'est son problème à lui. Affirmer que la formation en SVT, hist-géo et autres peut surgir du néant et n'a pas besoin d'être enseignée les années précédentes est une aberration. On construit son savoir et son raisonnement dans ces disciplines-là autant qu'en français, maths et langues vivantes. Lorsque je relève de telles âneries, je me demande vraiment quel genre d'enseignante peut les proférer et je m'interroge sur ses capacités à instruire.
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Marie Labat



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MessagePosté le: Mar Déc 16, 2003 5:21 pm    Sujet du message: on se calme ! Répondre en citant

Je viens de terminer le livre de RAchel Boutonnet : journal d'une institutrice clandestine (ramsay). Quel courage que celui de cette jeune institutrice qui a osé nous livrer les notes prises au jour le jour durant son année d'IUFM. Je me demande comment on peut tenir un an face aux inepties autoritaires, arbitraires, totalitaires même qui sont imposées aux stagiaires. Lisez ce livre, il nous fait comprendre pourquoi rien ne va plus dans notre système scolaire.
Sinon, salut prof 3 : je vous connais bien, je vous ai pratiqué durant vingt ans. Dur d'essayer d'essayer de suivre un autre point de vue, une approche différente sans mettre les "profs 3" en colère ! Je vous ai rencontré dans moult salles des professeurs. Vous sursautez à l'énoncé d'une idée qui n'entre pas dans vos petites cases et ne laissez pas celui qui l'énonce aller au bout. Ai-je dit d'arrêter les cours de SVT ou Histoire géo (que j'enseignais figurez-vous) ? Non, juste d'en faire des moments d'épanouissement car ces matières si elles contribuent, certes à digérer les fondamentaux, peuvent effectivement être abordées avec succès à n'importe quel moment de la vie. Les maths, français, lanques vivantes aussi,certes mais au prix d'années d'efforts car leur apprentissage est pyramidal : impossible d'éviter de passer par la base de la pyramide.
Savez-vous ce que mon fils fait en IDD ? NOn, alors pourquoi partez-vous tout de suite du principe que le rejet de ces deux heures vient forcément de mes affreux préjugés réactionnaires. Je vais vous dire ce qu'il y fait : rien !
Il a au début de l'année été contraint de passer une semaine en entreprise et depuis, (donc trois mois déjà), deux heures par semaine, les élèves préparent le rapport racontant cette semaine en entreprise : 2 heures par semaine depuis trois mois ! Vous trouvez cela nourrissant ?
Et le CDI : une heure par semaine pour apprendre à se servir d'une bibliothèque, on ne se fout pas des élèves ? NOn ? Et cela fait trois heures de moins pour le Français ou les langues !
Enfin, merci au participant qui a parlé de Nico Hirrt. J'ai lu tous ses livres. IL a raison, pis que les querelles de pédago, il y a cette mainmise annoncée et programmée du marché sur l'école. Comment échapper à cela ? Sans doute, en nous rappelant que nous avons fait 1789, n'en déplaise à un autre participant de ce forum : pour moi, 1789, cela veut dire : "les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune". Autrement dit, droit à l'accès à une instruction de qualité pour tous, sinon, ce seront toujours les mêmes qui auront accès aux distinctions sociales !
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viovio



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MessagePosté le: Mar Déc 16, 2003 5:57 pm    Sujet du message: Re: on se calme ! Répondre en citant

Marie Labat a écrit:
Et le CDI : une heure par semaine pour apprendre à se servir d'une bibliothèque, on ne se fout pas des élèves ? NOn ? Et cela fait trois heures de moins pour le Français ou les langues !


Madame,
Il n’existe pas de cours de CDI, le CDI n'étant pas une discipline mais un centre de Documentation et d’Information. C’est un lieu-ressource que les élèves doivent apprendre à connaître et à utiliser. Il est géré par un professeur documentaliste qui enseigne. Cela va des notions de document, d’information, de support d’information à la recherche documentaire dans toutes ses étapes :
-analyse du sujet
-recherche des sources
-analyse de la pertinence des informations en fonction de la recherche
-analyse de la fiabilité de l’information
-reformulation de l’information selon la restitution attendue
Ce n’est malheureusement pas en cours de discipline que l’on apprend tout cela, ou si peu.
Qu’est-ce qu’un cours de discipline sinon un professeur qui « nourrit » les élèves d’un savoir didactisé et d’informations vérifiées et validées par celui-ci. Or, quand votre fils va sur Internet, trouve-t-il toujours une information aussi fiable ? Quand il veut se documenter par lui-même sur un sujet qui l’intéresse, comment s’y prend-il ?
L’information-documentation permet de développer l’esprit critique chez les élèves ainsi que leur autonomie. Votre fils, au lieu de s’amuser avec ses camarades lors des cours de recherche documentaire, ferait mieux d’écouter ce que dit le professeur documentaliste (oui oui, professeur, qui a passé un CAPES), au risque d’être une personne qui « gobe » tout ce qu’on lui sert gentillement. Et dans notre société, l’esprit critique n’est pas un luxe…

Citation:
Et cela fait trois heures de moins pour le Français ou les langues !

"Au lieu de me donner un poisson tous les jours, apprends-moi plutôt à pêcher"
Au lieu de me gaver d'informations, apprends-moi plutôt à m'informer...
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logcynaur



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MessagePosté le: Mar Déc 16, 2003 7:10 pm    Sujet du message: merci Marie Labbat Répondre en citant

Bravo et merci.
Il existent des professeurs qui pensent comme moi !
Je suis mère de 3 enfants (18, 16 et 13 ans). Mes enfants avancent correctement parceque je suis leur scolarité de très près et que je comble autant que je le peux les grosses lacunes de l'école depuis 15 ans que ma fille aînée est entrée en maternelle !
là, on a commencé à me reprocher de lui dire qu'un M était un M !
Et ce n'était que le début.
Ma dernière fille est en 4è. Elle est première de sa classe depuis le CP. Au vu de ses résultats, les autre parents me houspillent parceque je vais aux réunions parents-profs ! (on n'y voit pas ceux dont l'enfant a des problèmes). Mais je maintient que ma fille n'est pas " en avance", ce sont les autres qui sont en retard !
Je maintiens qu'il ne faut pas faire forcément les mêmes cours à tous les enfants du moins pas à la même vitesse. Ma fille en 4è est beaucoup freinée et s'ennuie un peu. Je n'ai jamais voulu qu'elle saute une classe parceque encore une fois pour moi, elle n'est pas en avance. Et puis je l'ai fait moi dans ma jeunesse et finalement cela n'a pas été une réussite.
Merci
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ALLAIN



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MessagePosté le: Mar Déc 16, 2003 7:18 pm    Sujet du message: Re: Mais pourquoi ce massacre ???? Répondre en citant

Spinnaker13 a écrit:
Tout d'abord bravo à Mme Marie Labat pour son long et très compréhensible message, mais pourquoi tant de haine de la part de tous les politiques et néopsychopédagopathes?
Je pense que ce terme, bien que très amusant en première lecture, occulte une VOLONTE DELIBEREE de détruire l'enseignement public gratuit: en effet comment les boites du types Acadomia et consorts peuvent -elles se développer si ce n'est sur la faillite organisée volontairement du système d'éducation à la française??
Je vous conseille de lire les publications de Nico Hirtt, professeur de math Belge( "Les nouveaux maîtres de l'école" aux éditions EPO entre autres) et qui démontre par a+b, textes officiels à l'appui( OMC, ERT, FMI, OCDE, AGCS, etc...), que depuis 20 ans, PS et Jospin compris, tout est fait pour que "Le Marché" puisse s'emparer de cette niche hautement lucrative qui ne peut bien sûr exister que si le gratuit ne fonctionne plus.
Tout le reste n'est que bavardages, balivernes et écran de fumée...
On peut aussi lire les livres de:
Christian Laval:" L'école n'est pas une marchandise"
Naomi Klein: "No Logo" qui explique entre autre la politique de Nike et Coca pour s'emparer de l'école..
Le marché n'a plus besoin d'esprits libres penseurs, mais de
***-sommateurs


Mon sentiment tres personnel est que notre système educatif est trés capable de scier tout seul comme un grand la branche sur laquelle il est assis .. sans l'aide de personne et encore moins du "Marché"!

Une publication qui serait bienvenue dans ce contexte nous rappelerait enfin avec clarté ce que sont les vrais fondamentaux, par rapport aux apprentissages inutiles ou à différer, dans un temps scolaire devenu enfin raisonnable, elle expliquerait qu'il faut donner le temps au temps pour les acquis essentiels, elle reprendrait les trésors de créativité que déploient certains ici pour que leur enseignement devienne un plaisir, une passion pour les eleves, .. autant d'aspects concrets que Marie défend avec beaucoup d'énergie et qui devraient etre pris en compte tres serieusement par ceux qu'on appelle les "pédagogues de salon" !!
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Marie Labat



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MessagePosté le: Mar Déc 16, 2003 7:33 pm    Sujet du message: apprendre à apprendre Répondre en citant

"Or, quand votre fils va sur Internet, trouve-t-il toujours une information aussi fiable ? Quand il veut se documenter par lui-même sur un sujet qui l’intéresse, comment s’y prend-il ? "

Le pauvre, en effet, serait bien incapable de le faire sans son heure de CDI ! Depuis trente ans, la pédagomanie a pour fondement le mépris des élèves considérés comme des imbéciles.
Je me demande comment des générations d'étudiants, durant des millénaires, ont bien pu faire pour se documenter.
Vous êtes dans le droit-fil de ce que l'on enseigne dans les IUFM et vous êtes LE problème : tout ce personnel gavé de "sciences de l'Education", à qui on a martelé que ce qui compte ce n'est pas apprendre mais "apprendre à apprendre". Vous êtes partout, et vous vous accrochez à vos poste, ce que je peux comprendre. Vous SAVEZ... vous n'êtes pas comme ces idiots de profs accrochés à leurs disciplines qui ne savent que "gaver" les élèves. Mon Dieu, je devrais avoir honte d'avoir pendant vingt ans passionné mes élèves avec mes anecdotes historiques. Je les ai gavés et... les pauvres... ils attendaient mes cours avec impatience, sans se douter que je les abusais, que j'aurais dû seulement leur apprendre à apprendre sur du vide : comment faire des recherches dans l'absolu par exemple : comme ce doit être passionnant, surtout une heure par semaine durant toute une année !
Il n'y a pas si longtemps, le documentaliste aidait les élèves dans les recherches demandées par ces ABOMINABLES disciplines qui gavent et rendent idiots. Par ce biais, ils conduisaient les élèves à s'approprier le CDI. Heureusement, aujourd'hui c'est bien fini. On apprend par coeur des nomenclatures, on passe trois heures à faire la différence entre un dictionnaire et une encyclopédie sans y rechercher rien de particulier. Quel progrès !
Et bien moi, j'affirme que j'ai appris à mes élèves à pêcher : certains sont devenus historiens, beaucoup lisent avec plaisir des romans historiques, nombreux sont ceux qui gardent un bon souvenir des ces moments de théâtre : la scène du serment du jeu de paume par exemple. J'ai des contacts nombreux avec des élèves fidèles qui me remercient souvent de leur avoir fait découvrir, à travers mes fresques historiques, la curiosité intellectuelle, l'envie d'aller plus loin. Pourrez-vous jamais en dire autant, vous autres obsédés de méthodes désincarnés, sorties de leur contexte de développement d'un savoir ?Au mieux, vous indifférez, au pire vous ennuyez, vous tuez l'envie d'apprendre. Revenez à la réalité, bon sang ! Regardez donc les élèves, écoutez-les, vous saurez ce qu'ils attendent d'un cours. Et arrêtez donc avec votre langage prétentieux : "savoir didactisé", information validée". C'est insupportable et n'apporte rien de nouveau ! Enfin, je vous somme de cesser d'accuser les cours disciplinaires de détruire l'esprit critique ! POur qui vous prenez-vous ? Où croyez-vous que mon fils et ses camarades développent leur esprit critique ? En comparant des connaissances, en confrontant les analyses faites par des esprits de haut niveau et non en bavassant et en exprimant de vagues opinions, sur des sujets qu'ils ne connaissent pas, dans de vagues débats démagogiques. Pour exercer son esprit critique, sur quelque sujet que ce soit, encore faut-il avoir des lumières sur ce sujet !
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Marie Labat



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MessagePosté le: Mar Déc 16, 2003 7:52 pm    Sujet du message: A logcynaur Répondre en citant

En vous lisant, j'ai du baume au coeur. C'est dur aujourd'hui de tenir le coup pour aider nos enfants et les empêcher de couler, dans cette école explosée ou le meilleur côtoie la pire cuistrerie. Je dois dire qu'il y a des jours où j'en ai plus qu'assez, où j'aimerais lâcher prise.
Nous sommes, les héroïnes des temps modernes, chère madame, nous qui refusons, envers et contre tout, que nos enfants deviennent des ignares illettrés bon pour la lobotomisation consumériste. Moi aussi on me dit que mes enfants sont surdoués alors qu'ils sont tout à fait normaux, seulement un peu plus instruits que leurs camarades moins chanceux parce que leurs parents, pourtant souvent soucieux de leurs enfants, n'ont pas le temps de les aider.
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Spinnaker13



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MessagePosté le: Mar Déc 16, 2003 8:06 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Pour ceux qui doutent encore de la destruction volontaire de l'école par nos gouvernants: un peu de lecture !!!
En premier, un lien vers le fameux cahier 13 de l'OCDE: Inouï !!!

http://www.sudeducalsace.lautre.net/cahier_13_ocde.htm

et aussi un lien vers une recension d'un livre de Nico Hirtt :

http://rad24.free.fr/siterad/maitres.htm
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ALLAIN



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MessagePosté le: Mar Déc 16, 2003 8:16 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Spinnaker13 a écrit:
Pour ceux qui doutent encore de la destruction volontaire de l'école par nos gouvernants: un peu de lecture !!!
En premier, un lien vers le fameux cahier 13 de l'OCDE: Inouï !!!

http://www.sudeducalsace.lautre.net/cahier_13_ocde.htm

et aussi un lien vers une recension d'un livre de Nico Hirtt :

http://rad24.free.fr/siterad/maitres.htm


..heureusement alors que nos syndicats sont la pour defendre les "acquis sacrés" et les "contenus pléthoriques".... est-ce là la conclusion?
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Spinnaker13



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MessagePosté le: Mar Déc 16, 2003 9:03 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Puisque l'ignorance est la mère de tous les préjugés, voici un extrait des conseils aux dirigeants de ce cahier 13 de la part d'un non syndiqué...
"Pour réduire le déficit budgétaire, une réduction très importante des investissements publics ou une diminution des dépenses de fonctionnement ne comportent pas de risque politique. Si l'on diminue les dépenses de fonctionnement, il faut veiller à ne pas diminuer la quantité de service, quitte à ce que la qualité baisse. On peut réduire, par exemple, les crédits de fonctionnement aux écoles ou aux universités, mais il serait dangereux de restreindre le nombre d' élèves ou d'étudiants. Les familles réagiront violemment à un refus d'inscription de leurs enfants, mais non à une baisse graduelle de la qualité de l'enseignement et l'école peut progressivement et ponctuellement obtenir une contribution des familles, ou supprimer telle activité. Cela se fait au coup par coup, dans une école mais non dans l'établissement voisin, de telle sorte que l'on évite un mécontentement général de la population. [...]"

et le bon lien pour Nico Hirtt....:
http://rad24.free.fr/siterad/maitres.html
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ALLAIN



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MessagePosté le: Mar Déc 16, 2003 9:36 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Spinnaker13 a écrit:
Puisque l'ignorance est la mère de tous les préjugés, voici un extrait des conseils aux dirigeants de ce cahier 13 de la part d'un non syndiqué...
"Pour réduire le déficit budgétaire, une réduction très importante des investissements publics ou une diminution des dépenses de fonctionnement ne comportent pas de risque politique. Si l'on diminue les dépenses de fonctionnement, il faut veiller à ne pas diminuer la quantité de service, quitte à ce que la qualité baisse. On peut réduire, par exemple, les crédits de fonctionnement aux écoles ou aux universités, mais il serait dangereux de restreindre le nombre d' élèves ou d'étudiants. Les familles réagiront violemment à un refus d'inscription de leurs enfants, mais non à une baisse graduelle de la qualité de l'enseignement et l'école peut progressivement et ponctuellement obtenir une contribution des familles, ou supprimer telle activité. Cela se fait au coup par coup, dans une école mais non dans l'établissement voisin, de telle sorte que l'on évite un mécontentement général de la population. [...]"

et le bon lien pour Nico Hirtt....:
http://rad24.free.fr/siterad/maitres.html


Je vous rassure Spinnaker 13 j'avais pris le temps de lire vos sites avant .. je suis un peu étonné tout de meme de ces propos .. Ceci étant le budget de l'education nationale si ma mémoire est bonne est le premier budget de l'état et consomme plus de 25% de nos ressources nationales .

Vouloir l'augmenter aujourd'hui sous le pretexte de faire mieux ce qui est déjà pléthorique et ingérable dans un cadre de temps d'ecoute totalement insupportable pour nos enfants relève carrément du harcèlement moral!(si,si vous verrez cette notion fort bien décrite dans le droit du travail correspond exactement a la situation de nos enfants en echec a l'ecole!!)

C'est pour cette raison qu'une reduction des contenus permettrait enfin a budget equivalent de faire mieux en se concentrant sur l'essentiel , dans la séreinité: du meme coup vous libérez des heures d'enseignants et vous leur permettez de prendre en charge des classe a effectif réduit 16 au lieu de 35.. et vous rendez le soutien personnalisé enfin possible a l'interieur d'un horaire scolaire supportable ..

Ca fonctionne parfaitement dans d'autres pays .. ou la part du budget en % du PNB est a peu pres la meme qu'en France mais avec beaucoup plus de moyens pédagogiques (PC par individu, cablage, classes virtuelles, materiel d'experimentation,etc ..) pourquoi ne peut-on s'en inspirer ..?
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Lamarlère Viviane



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MessagePosté le: Mer Déc 17, 2003 8:23 am    Sujet du message: A Marie Labat Répondre en citant

Commplètement d'accord avec votre analyse, Marie. Ne baissez pas les bras devant les optimistes qui défendent une école qui coule.

j'ai lu lle livre de rachel Boutonnet et il confirme point par point ce que me racontent depuis des années mes amis instits ou mes élèves qui se lancent dans ctte voie. A savoir qu'il leur est interdit, par exemple, de corriger les fautes d'orthographe dans une copie ( qui sinon verrait sa noet en dessous de zéro) mais simlement les consignes, qui subissent des menaces quat à la validation de leurs stages s'ils ne rentrent pas dans le moule etc. Au point que ces jeunes qui ont une vraie vocation à transmettre se demandent s'ils sont fait pour ce métier à travers le prisme déformant que leur en tend l'IUFM.

pour ce qui est des itinéraires découvertes, les enseignants n'avaient pas compris la première année ce qu'il fallait en attendre ou en faire. dans l'établissement de ma fille, les thèmes sont tellement disparates que tous les gosses se sont inscrits au thème qui correspond à leurs préoccupations d'ados. Il y a sûrement une réflexion à mener la dessus.
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Phgd



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MessagePosté le: Mer Déc 17, 2003 12:41 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je vous renverrai au rapport " Eléments pour un diagnostic sur l'Ecole". ce contre quoi vous vous élevez, avec l'assentiment de certains participants et la critiques d'autres, ce sont des réformes ou des méthodes responsables de la baisse du niveau des écoliers, collégiens, lycéens.

Je suis sensible au ton passionnel qui est le vôtre, mais je pense qu'il doit être possible de le dépasser. C'est ainsi que le rapport indique qu'il devrait être possible, maintenant que l'on connaît les différents processus d'apprentissage - et cela peut être une science -, d'élaborer une recherche autour de la production et de l'évaluation de méthodes pédagogiques, afin de n'en retenir que celles qui marchent. Les enseignants seraient peut-être plus encadrés dans leurs pratiques, mais sans doute se sentiraient-ils plus sereins s'ils pouvaient opérer autour de contenus plus clairement identifiés, avec des progressions respectant les étapes de développement des élèves, avec des entrées, et des développements dans les différentes activités (pourquoi pas cours, chez les élèves les plus âgés) plus divers, plus aptes à faire émerger les représentations, plus aptes à en développer celles qui sont justes, plus aptes à renforcer les apprentissages, ainsi que des méthodes d'évaluation, de diagnostics et de remédiations fiables. Si cette recherche et ce développement rencontraient l'assentiment de la nation, utilisatrice première de notre système d'enseignement, cela serait idéal.
Certainement, cette recherche fera émerger l'importance aussi des groupes, notamment de langues, et des expériences innovantes.
Nous serons loin de ce que vous dénoncez.
Et l'école ne sera plus l'enjeu de personnes qui la pensent en fonction de leurs souvenirs; non que cela soit condamnable, mais cette pratique sanctuarisée de l'enseignement a aussi contribué à ce que l'école ne soit plus en phase avec la société, qui elle a évolué. Aucune personne, y compris présente sur ce forum, à part quelqu'un de particulièrement convaincu (pour un motif x ou y honorable), n'accepterait à l'heure actuelle de rouler en 2CV.
Eh bien, je suis moi convaincu que l'école peut évoluer avec son temps. Je rappelle que même celle dont vous parlez fabriquait - ou laissait en l'état, si ous préférez, des illettrés - mais que dans la société de l'époque où l'on avait plus besoin de bras, leur employabilité était sans doute meilleure, parce que le consensus se faisait autour de leur place dans la société.
Et contrairement à ce que vous semblez croire, le niveau général des élèves sortis de l'école ne baisse pas - voyez les statistiques tenues de puis longtemps et régulièrement par le Ministère de la Défense - mais ce niveau semble encore s'améliorer, du simple fait de l'entrée dans ces statistiques des filles, depuis leur participation obligatoire à la Journée de la Défense et du Citoyen.
Bien sûr, l'orthographe n'est plus la même, mais on trouve et on lit encore d'excellents journaux, de très bonnes revues et publications, et le nombre de livres nouveaux n'a pas arrêté de croître ! Sans compter l'internet, que nous utilisons en ce moment.
Disons aussi que nos élèves sont devenus compétents dans d'autres domaines, et que l'orthographe, le calcul et les savoirs simples - que j'apprécierais que vous définissiez précisément - ne suffisent plus à l'heure où les jeunes actuels ne pourront plus exercer un seul métier dans toute leur vie.
Je pense donc qu'à côté de ces bases instrumentales, il est nécessaire d' ouvrir l'accès à une culture élargie, ainsi qu'à des savoir-faire et à des comportements réclamés même par les entreprises d'aujourd'hui, d'autonomie, de complémentarité, de travail en équipe, ou de synergies, proches ou lointaines, de temps réel ou de temps différé, et on pourrait sans doute encore en citer. Avec une réelle capacité d'adaptation pour les élèves, et de reconversion, pour négocier tous les virages que leur vie comportera.
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Lamarlère Viviane



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MessagePosté le: Mer Déc 17, 2003 2:07 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Ca c'est une pétition de principe très "bateau", mais comment va-t-on évaluer les pratiques?
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Marie Labat



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MessagePosté le: Mer Déc 17, 2003 7:40 pm    Sujet du message: à phgd Répondre en citant

Merci pour ce ton courtois de la part de quelqu'un qui ne partage pas mon sentiment. C'est agréable.
Pour le contenu de votre message, je voudrais bien croire que des projets intelligents et bénéfiques aux élèves, sont en cours de préparation. J'ai cependant des doutes. D'abord, je ne crois pas qu'il existe UNE pédagogie qui marche et qu'il faudrait imposer à tous les enseignants. Derrière se cache un arbitraire qui me fait peur. Oh bien sûr les enseignants auront une position confortable comme vous le soulignez également : celle de celui qui n'a plus à se poser de questions puisque l'on pense pour lui... Non, cela m'inquiète. Enfin, vous me demandez ce que j'entends par fondamentaux. Ma lettre n'est-elle pas assez claire ?Faut-il faire une thèse en sciences de l'éducation pour cerner ce que j'ai dit en trois verbes : LIRE ECRIRE COMPTER. Le reste ne peut venir que par surcroît car rien n'est possible sans maîtriser ces techniques de base !
Je voudrais également qu'on arrête de me taxer de nostalgique de l'école de Jules Ferry. Relisez ma lettre, je ne dis pas cela. Ou mieux, lisez le livre que j'ai écrit avec mon mari : lisez le projet du troisième chapitre : nous sommes comme vous désireux de voir rouler TOUS nos élèves en Rolls Royce. Pour l'instant, ils n'ont même plus droit à la deux chevaux. Ils marchent à pied, ou pis, sur la tête !
Cela dit, arrêtez aussi de marteler que ce qui se faisait autrefois est forcément mauvais. La pédagogie n'est pas de la technologie ! Nous avons beaucoup à apprendre des anciens dans tous les domaines de l'activité humaine, mais dans la pédagogie c'est encore plus évident : ON NE PEUT SE PASSER DU PASSE pour avancer ! Ne pas admettre cela est absurde... cela devient même ringard, figurez-vous à un moment où même dans le domaine économique on commence à se demander si on n'a pas fait erreur en virant si vite les anciens et en se passant de leurs lumières !
Un peu d'humilité donc, messieurs les "scientifiques de l'éducation" : rappelez-vous que vous êtes des nains assis sur des épaules de géants !
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Marie Marie



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MessagePosté le: Mer Déc 17, 2003 10:48 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Bonjour,

J'ai lu avec intérêt ce débat et souhaite réagir sur certains points.

Tout d'abord, je précise que je ne suis pas ici pour juger, mais pour tenter de comprendre des approches qui diffèrent de la mienne. Ensuite, je ne suis pas enseignante. Je suis maman de très jeunes enfants (moins de 6 ans). Vous comprendrez que certains éléments (notamment le fonctionnement actuel du collège) me soient étrangers.

Marie Labat, votre propos est dense mais il m'a beaucoup interessée. Certains points ont éveillé ma curiosité.
Au sujet de votre fils et de ses camarades, vous décrivez l'ennui face aux dictées et exercices de grammaire en les expliquant par le fait qu'ils "n'ont jamais eu l'habitude de l'austérité dans une école contrainte par les réformes à ne faire travailler les élèves que dans le plaisir". Notez tout d'abord ma surprise. Je ne pensais pas que la tendance actuelle était à l'apprentissage-plaisir.
Ensuite, j'ai fait de nombreuses dictées et exercices de grammaire, j'ai dans d'autres domaines expérimenté précocement l'austérité, j'en avais donc une certaine habitude lorsque j'avais l'âge de votre fils. Je n'en éprouvais pas moins cet ennui que vous décrivez. Je ne crois pas être une exception dans mon genre. De surcroît, je dois bien avouer que j'ai presque tout oublié de cette grammaire apprise à coup d'exercices rébarbatifs.
Vous l'aurez compris, pour moi le plaisir est essentiel et indissociable de l'apprentissage et de sa persistance dans le temps (voire même de sa fructification).
Pour autant, je ne suis pas à l'aise non plus avec l'expression "apprendre à apprendre". L'enfant n'a pas besoin d'apprendre à apprendre, il sait le faire depuis sa naissance. Quand je vois les compétences que déploient les très jeunes enfants pour apprendre à parler, à marcher, quand je vois leur grande motivation, le désir inépuisable au fond de leurs yeux, l'attention avec laquelle ils répètent mille fois les mêmes gestes, je me dis qu'il y a là un trésor gâché. Les enfants sont dans le ludique et le plaisir, ils s'y sentent bien pour apprendre et ils apprennent. Pourquoi leur enlever ce plaisir ? Pourquoi basculer dans l'austère ? Ou plus précisemment pourquoi ne le réserver qu'aux savoirs autres que fondamentaux ? Est-ce forcément voué à l'échec pour ces derniers ?

Je suis, pour ma part, consternée de voir à quel point la cassure est grande entre la maternelle où les enfants jouent et acquièrent sans le savoir les compétences attendues dans ce cycle (j'exagère un peu, je sais que tout n'est pas rose en maternelle non plus), et le primaire où tout à coup les choses sérieuses commencent et où l'on ne joue plus.
Je me suis toujours demandée qu'est-ce qui motivait un tel changement. Assurément, cela n'a rien à voir avec le rythme propre au développement de l'enfant ni à ses besoins ! La concommitence avec le début de l'instruction obligatoire ?
Je me suis demandée aussi dans quelle mesure ce n'était pas justement au moment où l'apprentissage perd sa dimension ludique que le s'éteint le désir.
Concernant les parents d'élèves, vous regrettez qu'ils se comportent en consommateurs. Je partage ce sentiment. Pourtant, votre proposition des devoirs du soir rétribués par les parents ne me séduit pas. Elle me semble aller dans le sens d'une accentuation du côté consommateur.
Moi je serais plus favorable à des études du soir dirigées par un professeur et co-animées par des parents qui viendraient à tour de rôle. Il y aurait là un réel engagement. Mais j'ai conscience de la difficulté à mobiliser les parents autour de tels projets.
Les élèves pourraient aussi coopérer (ceux des classes supérieures ou ceux qui sont très à l'aise dans certains domaines par exemple).

Quoiqu'il en soit, et c'est peut-être là le plus important, je ne partage pas vos attentes vis à vis des parents. Non, ils ne doivent pas inconditionnellement accepter qu'on punisse leur enfant, non ils ne doivent pas systématiquement croire le professeur en cas de conflit, pourquoi lui ferait-il plus confiance qu'à leur enfant ? Non, ils ne doivent pas se contraindre à adhérer aux positions de l'enseignant pour préserver l'assurance de parler d'une seule voix. Le parent doit rester libre de son jugement, faute de quoi il ne se rendra jamais responsable. On ne pourra pas alors exiger qu'il participe à bonne hauteur à l'accompagnement scolaire de son enfant.

Au sujet des itineraires de découverte : ils pourraient être mieux exploités (plutôt que carrement supprimés) et servir de toile de fond aux apprentissages fondamentaux : on découvre Prévert après avoir rapporté des escargots dans sa classe et les avoir vu "pour de vrai" partir à l'enterrement d'une feuille morte. On pourrait relier les mathématiques à des problèmes vécus : un escargot parcours 10 cm/min (règle et chronomètre à l'appui), combien de temps cela lui prendra-t-il pour faire ....etc ? Les élèves pourraient produire des textes non pas pour le prof mais pour être lu (dans un journal par exemple) avec toutes les exigences de qualité que cela sous-entend : orthographe, style, grammaire, compréhension.

Je voudrais finir sur un point que vous abordez très peu : la relation entre l'enseignant et l'élève. Elle est pourtant primordiale. Je lis ici ou ailleurs que l'enseignant doit "améliorer la façon dont il transmet", que les élèves "assimilent" ou "engrangent". C'est peut-être cela qui me gène tellement. Je n'attend pas de l'enseignant qu'il instruise, transmette, apprenne, éduque.... mais qu'il accompagne l'enfant qui apprend. La nuance n'est pas que dans les mots. Elle est aussi dans la position des uns et des autres, l'enfant n'est pas celui qui doit obéir, et assimiler. Il est bien préférable qu'il soit celui qui écoute, qui réfléchit, qui questionne, qui discute, qui oppose et qui se construit.
L'enseignant n'est pas celui qui dispense le savoir et qui se fait obéir.
Je reprendrais bien votre phrase Mme Labat avec un changement de sujet :
les élèves doivent cesser d'obéir aux ordres, se renseigner, se documenter au delà du discours tout prêt qu'on leur assène durant leur formation.
D'ailleurs, si les enseignants ne savent pas le faire, c'est peut-être aussi parce qu'on ne leur en a pas donné la possibilité au cours de leur propre scolarité.

Merci de m'avoir lue jusqu'au bout.
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Kero



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MessagePosté le: Jeu Déc 18, 2003 12:57 am    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Le pauvre, en effet, serait bien incapable de le faire sans son heure de CDI ! Depuis trente ans, la pédagomanie a pour fondement le mépris des élèves considérés comme des imbéciles.


De la part de quelqu'un qui apprécie notre chère Rachel Boutonnet, critiquer le "mépris des élèves", ca ressemble limite à un gag...
Vous-même êtes bien méprisant des élèves, je trouve, en vous exprimant à leur place, et à contre-courrant de leur pensée.

Signé: Un élève (eh oui!).
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Kero



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MessagePosté le: Jeu Déc 18, 2003 1:03 am    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Faut-il faire une thèse en sciences de l'éducation pour cerner ce que j'ai dit en trois verbes : LIRE ECRIRE COMPTER.


Moi je rajouterais "être heureux, épanouis, ne pas finir pendu dans son lycée avec deux camarades, aimer apprendre parce que l'école ne sera pas toujours dèrrière le dos de l'individu pour le pousser"... bref, que des délires de néopsychopédagopathe je suppose...
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Mu



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MessagePosté le: Jeu Déc 18, 2003 1:15 am    Sujet du message: Kero! Répondre en citant

Bonjour Kero,

avez-vous appris à lire un texte? si oui, vous avez dû apprendre une figure de style qui s'appelle "l'ironie"... figure qu'a employé Marie Labat lorsqu'elle disait "le pauvre, incapable de chercher un livre au CDI"... cela signifie au contraire, qu'il n'est pas besoin de cours pour cela.

Bon, c'est vrai par internet, on a vite fait de mal lire...

Marie, je n'ai pas lu vos ouvrages mais je vous suis pour beaucoup de choses... que pensez-vous des actions "sauvez les lettres" et "sauvez le primaire"?

µ
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Marie Labat



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MessagePosté le: Jeu Déc 18, 2003 3:13 pm    Sujet du message: A la maman qui a pris le temps d'un long message Répondre en citant

Chère madame. Vous avez choisi comme pseudo mon prénom et mon nom. Très flattée quoique je pense qu'il s'agisse d'une erreur de manipulation...
Plaisanteries mises à part, une chose d'abord : vous dites avoir tout oublié de votre grammaire... heureusement ! "La culture, c'est ce qui reste quand on a tout oublié" disait Edouard Herriot (je crois). Vous rédigez à la perfection, utilisez votre langue à la perfection, autrement dit, vos instituteurs ont fait du bon travail ! Vous avez dépassé le stade où il vous faut vous réciter une règle pour l'appliquer, vous l'avez donc mise dans un coin de votre inconscient. Tout a donc parfaitement marché !
Je vous avoue que moi aussi je me suis ennuyée à l'école primaire. C'est vrai que l'idéal serait d'apprendre dans le plaisir. Il doit y avoir un juste milieu à trouver.
Pour le reste de votre lettre : je ne peux qu'être d'accord avec vous. Je ne voulais pas dire qu'il ne faut pas s'épanouir dans les disciplines fondamentales : voilà ce que c'est de vouloir faire court. Je voulais seulement dire que les devoirs longs et ardus devaient leur être réservés car, au collège, actuellement, on noie les élèves avec des devoirs partout. Et vous avez raison, il me semblait d'ailleurs l'avoir dit aussi : les élèves actuels sont stressés, sous pression, malheureux souvent tout en n'apprenant même plus les bases ce que je trouve un comble : tant qu'à ne pas faire grand chose, j'aimerais mieux aussi que cela se fasse dans la bonne humeur. Pour les relations avec les parents : votre idée de les faire participer aux études est géniale, meilleure que la mienne, en effet. Mais elle est aussi à double tranchant car, comme c'est déjà le cas dans l'organisation des lotos et autres activités extra-scolaires, cela risque d'être toujours les mêmes qui s'impliquent, d'où l'idée de faire payer pour qu'ils comprennent au moins que tout n'est pas dû.
Croire un professeur sur parole contre son enfant : j'ai aussi été trop lapidaire : écouter le professeur avant de le frapper sauvagement comme je l'ai vu faire dans un des collèges où j'ai enseigné (cas rare), écouter avant de hurler (cas fréquent) : ce serait un bon début.
Les relations profs-élèves : un sujet en soi. Je reconnais que certains de mes anciens collègues m'ont déçue : une minorité cependant. La majorité travaille plutôt bien et se soucie de ses classes. Une courte minorité enfin est composée de profs passionnants, dévoués corps et âmes, efficaces...
Il faut faire avec ça. Nous n'aurons jamais dans le corps enseignants, uniquement des êtres d'exception. Il faut les ménager, les respecter, leur faire confiance, car plus on les malmène, plus on s'en défie, plus ils se renferment, deviennent amères et donc mauvais en classe. Cela fait vingt ans qu'une coterie de sociologues et de pédagogues coupés du terrain les assassine avec la complicité des médias et de certains ministres : cela ne peut avoir que des effets pervers : en particulier une défiance entre profs et parents, dans les deux sens, qui devient préjudiciables aux enfants.
Sinon, encore une fois, mon rêve est celui d'une école à la fois instructive et épanouissante, bien entendu qui actuellement n'existe pas. J'ai cependant de la chance car mon petit dernier est tombé sur un instituteur phénoménal : insoucieux des instructions officielles, il fait travailler ses élèves d'arrache pied : du coup je n'ai rien à faire à la maison pour boucher les lacunes... et en même temps, il est gai, ouvert (le maître), et fait pratiquer de nombreuses activités épanouissantes : préparation d'une pièce de théâtre (intelligente, pas bêtasse comme on en voit dans pas mal de fête d'école de fin d'année) avec un vrai apprentissage de l'expression corporelle, de l'usage de la voix... Il les emmène au concert, au cinéma et les élèves l'adorent : il parle d'une voix calme, presque douce, il dénoue le stress des enfants tout en les engueulant quand il le faut, et les plus faibles sont en train de reprendre pied : un magicien.
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Kero



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MessagePosté le: Jeu Déc 18, 2003 5:43 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Chère Mu, j'ai évidemment parfaitement compris qu'il s'agissait d'ironie.
Ce que je soulignais, c'est le paradoxe entre la conscience que trop souvent, les élèves sont méprisés (sous-estimé: les croire incapable de se servir d'un CDI... encore que j'en connais, et ils sont en terminale...) et apprécier Rachel Boutonnet, qui certes n'a pas à faire à des collègiens, mais qui dans le genre mépris des élèves (de CP dans son cas) bat des records, considérant en gros qu'ils ont tout à attendre de l'adulte et qu'ils sont incapable de réfléchir un tout petit peu par eux-même.
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Marie Marie



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MessagePosté le: Ven Déc 19, 2003 10:33 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Merci Mme Labat de m'avoir répondu.

Au sujet de mon pseudo, ce n'est pas une erreur de manipulation mais un choix délibéré déjà ancien. La similitude avec votre nom est le fruit du hasard.

Pour ce qui est de mes "qualités rédactionnelles", je suis touchée par le compliment. Cela dit, je crois avoir appris beaucoup après le lycée, lorsque j'ai pu commencer à produire des écrits plus libres, c'est-à-dire moins codifiés, moins normatifs. La lecture de nombreux livres m'a aussi beaucoup servie.

Concernant la sollicitation des parents : oui, ce sont toujours les mêmes qui s'impliquent. Néanmoins, cela permet de maintenir un esprit de coopération plutôt que de consommation. Vous dites que les parents qui payent pourraient se rendre compte que tout n'est pas dû. Et bien si, justement, à partir du moment où ils engagent leurs deniers, l'aide aux devoirs (avec résultats à l'appui) devient une exigence, un dû.
La coopération des parents impliquent des inégalités d'engagement mais elle a l'avantage de fournir aux élèves un modèle intéressant de projet commun basé principalement sur le don et l'échange. Cela doit être épuisant à mettre en place, il faut gérer les plannings, les absences, les faux bonds de dernière minute, mais cela vaut la peine d'y penser.

Au sujet de la relation enseignant-élève : je suis d'accord, le corps enseignant n'est pas constitué que d'êtres d'exception et il faut s'adapter. Cependant, apprendre une communication non-violente et respectueuse d'autrui est à la portée de chacun. Cela manque à la formation des enseignants. Ce que vous dites des enseignants "plus on les malmène, plus on s'en défie, plus ils se renferment" et aussi "il faut les ménager, les respecter, leur faire confiance" est aussi valable pour les élèves.
Dans mon expérience de parent je le constate tous les jours : mes enfants me respectent, écoutent mes besoins et s'expriment de façon douce et aimable s'ils évoluent dans un climat où ils sont eux-mêmes respectés, écoutés. Aussitôt que, nous parents, déployons l'arsenal classique de l'autorité : cris, ordres, impatiences etc.., les relations deviennent plus tendues et l'ambiance plus électrique et moins propice aux échanges de qualité. Je suis persuadée qu'il en est de même avec les élèves et je regrette que les futurs professeurs ne soient pas davantage sensibilisés à cette question.
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Marie Labat



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MessagePosté le: Ven Déc 19, 2003 11:43 pm    Sujet du message: pour Marie Marie Répondre en citant

Honte sur moi, est-ce du narcissisme : j'avais lu Marie Labat et non Marie Marie.
Sinon, oui, vous avez raison, sur toute la ligne : parvenir à échanger dans le respect mutuel serait l'idéal. Mais, sincèrement, la violence est quand même plus du côté des parents : c'est ce à quoi j'ai assisté en tout cas. en fin, de compte, faire payer les études pourrait conduire à l'attitude que vous décrivez, c'est tout à fait plausible. Alors, des études gratuites, d'accord, mais avec la possibilité de virer les indésirables qui empêchent les autres de travailler. Cela, si l'école privée le fait, l'école publique n'a jamais le droit de le faire et ça crée ce "tout m'est dû" qui a fini par me sortir par les yeux, chez les parents et ce "vous n'avez pas le droit" chez les enfants, ce "vous êtes payé pour ça" aussi (auquel j'aurais dû penser, vous avez raison). Dans l'agressivité de certains profs, si je puis me permettre de revenir là-dessus, il y a de la peur : celle du chat échaudé qui craint l'eau froide, autrement dit, du prof qui s'en est pris plein la figure et qui désormais se méfie d'avance des parents. Il y a aussi de la maladresse et chez certains, de la morgue, une certaine arrogance, je vous l'accorde. En somme, on devrait mettre les pendules à zéro et accepter de se parler, d'avancer ensemble : ce serait bien. Là où je vis, il y a eu de timides tentatives de rapprochement, qui ont donné quelques résutats bien fragiles : un début. Vous avez raison, les cris engendrent les cris, les coups engendrent les coups, la douceur engendre la douceur. C'était sans doute la signification de la joue gauche que le Christ engageait à tendre : le seul moyen de désamorcer l'escalade. Alors, comment faire pour désamorcer cette défiance générale entre profs et parents qui, là j'insiste, a été grandement générée par les médias et les politiques (un moyen de justifier ensuite la casse de l'école) ?
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Kero



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MessagePosté le: Sam Déc 20, 2003 12:07 am    Sujet du message: Répondre en citant

A propos des médias qui ont joué un rôle dans l'escalade de la "violence" parents/profs, l'épisode des grèves de la fin d'année scolaire 2002-2003 a été significatif, avec des médias qui ont tout fait pour monter les parents contre ces feignants de profs qui empêchaient ces pauvres élèves de travailler, ces médias qui montraient ces vilains profs qui voulaient prendre les élèves en otage en bloquant le BAC, etc., alors que:
1) Les profs voulant s'en prendre aux examens étaient une infime, mais alors vraiment infime minorité.
2) Ce que les médias ont oublié de signaler, c'est le nombre gigantesque de profs qui ont fait la grève "à la japonaise" (et ça c'est courageux), se déclarant en grève, perdant leur journée de salaire, et faisant néamoins cours à leurs élèves (en tant qu'élève, je l'ai vu de mes propres yeux et dans mon lycée ces professeurs étaient largement majoritaires).
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ALLAIN



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MessagePosté le: Dim Déc 21, 2003 5:21 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Phgd a écrit:


C'est ainsi que le rapport indique qu'il devrait être possible, maintenant que l'on connaît les différents processus d'apprentissage - et cela peut être une science -, d'élaborer une recherche autour de la production et de l'évaluation de méthodes pédagogiques, afin de n'en retenir que celles qui marchent. Les enseignants seraient peut-être plus encadrés dans leurs pratiques, mais sans doute se sentiraient-ils plus sereins s'ils pouvaient opérer autour de contenus plus clairement identifiés, avec des progressions respectant les étapes de développement des élèves, avec des entrées, et des développements dans les différentes activités (pourquoi pas cours, chez les élèves les plus âgés) plus divers, plus aptes à faire émerger les représentations, plus aptes à en développer celles qui sont justes, plus aptes à renforcer les apprentissages, ainsi que des méthodes d'évaluation, de diagnostics et de remédiations fiables. Si cette recherche et ce développement rencontraient l'assentiment de la nation, utilisatrice première de notre système d'enseignement, cela serait idéal.


Je trouve cette démarche Phgd, trés interessante et enfin rationnelle dans le sens ou quelqu'un se pose enfin la question fondamentale : "concretement a quoi sert ce que j'enseigne tous les jours ..".. quel est l'impact de tel savoir,tel apprentissage sur le "résultat attendu" en fin de CM2 par exemple..?
Tant que des objectifs bien précis et quantifés n'auront pas été définis .. l'education nationale se comportera comme toute entreprise du même type en se dipersant, en laissant la porte grande ouverte a TOUS les savoirs, TOUTES les disciplines, TOUS les themes sans aucun discernement au détriment des vrais fondamentaux: lire par exemple, ercrire, compter !!
Cet exercice de la definition des objectifs a ma connaissance n'a jamais été entrepris par le comité de définition des prgrammes.. est-il habilité a le faire d'ailleurs !!!!
Cordialement

Question que ne se pose personne
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vincent



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MessagePosté le: Lun Déc 22, 2003 11:25 am    Sujet du message: Répondre en citant

Je ne répondrai pas à la place de Philippe Meirieu qui est assez grand pour se défendre tout seul. Je voudrai simplement signaler à quel point il est ridicule de rendre un homme, ou une méthode pédagogique responsables de tous les maux de la terre.

On peut juste rappeler qu'à l'époque du certificat d'études, qui continue à faire référence pour nombre d'intervenants de ce fil, plus de la moitié des élèves sortaient de l'école sans diplôme, sans formation scolaire sérieuse et avec des difficultés de lecture et d'écriture bien plus considérables que ce que l'on connaît aujourd'hui. Et pourtant, à cette époque, Philippe Meirieu n'était pas né et la méthode globale d'apprentissage de la lecture n'existait pas...
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erick.michel



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MessagePosté le: Lun Déc 22, 2003 7:01 pm    Sujet du message: des pédagogues Répondre en citant

Intéressant ce débat et quel plaisir de voir que le simple bon sens n’ a pas disparu de l’Éducation Nationale, sauf qu’il n’est plus trop à la mode. Je ne vais pas critiquer la pédagogie, elle est nécessaire me semble-t-il pour faire encore mieux les choses. Cependant j’y mettrais un gros bémol.
Ce n’est pas une science (au passage je trouve dangereux le mot sciences humaines- car il y a une arnaque dans cette expression).
1- Les pédagogues devraient avoir comme qualité fondamentale l’humilité car les réponses qu’ils peuvent donner à un problème (et il y a des problèmes pédagogiques) ne seront jamais des vérités révélées face à des élèves (mais c’est vrai qu’il n’y a plus d’élèves mais des « sujets apprenants ».
2- Quand va-ton faire autre choses que prendre les enseignants pour des imbéciles ?
Il m’est arrivé d’avoir de mauvais profs et plus tard d’en côtoyer, mais très très peu. Pour la majorité j’ai eu et j’ai vu des enseignants soucieux de leurs élèves, de leur enseignement, rarement contents d’eux-mêmes. Je ne connais pas de profession où es gens se posent autant de question et doutent perpétuellement.
3- « L’élève au centre du système éducatif ». Cela veut-il dire que mes instituteurs et mes profs quand j’étais élève ne tenaient pas compte de moi ? Quand je suis devenu à mon tour professeur cela veut-il dire que mon centre d’intérêt était la pêche, le cinéma, le farniente (ah ! ces grandes vacances !) et que je me souciais de mes élèves comme d’une guigne ? Moi et mes collègues ?. Si l’expression a un sens c’est quand elle dit l’enseignant au centre du système éducatif », mais n’allez pas dire cela quand vous passez un concours.
4- « La pédagogie du plaisir et du ludique » Apprendre quand on doit apprendre est rarement un plaisir, d’autant que lorsqu’on est adolescent les plaisirs sont ailleurs. On apprend donc dans l’effort, c’est malheureux, mais c’est comme ça. Qui a dit que la Terre était le paradis ? Personne, à ma connaissance. Ca ne veut pas dire pour autant que l’on veut mourir. Quant au ludique, je ne me suis jamais autant ennuyé qu’en cours de français à décortiquer vers par vers les tragédies de Racine. Pourtant c’est à ce moment là que j’ai appris ce qu’était le style. Je ne l’ai su que bien plus tard et quel plaisir maintenant de lire Stendhal et d’autres dans ce qu’ils ont de plus intime. Si on peut apprendre parfois en s’amusant, c’est tant mieux, mais cela arrive rarement. Comme dirait Mulder (moi aussi je connais mes classiques) « La Vérité est ailleurs ! »
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pedagogo



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MessagePosté le: Lun Déc 22, 2003 7:08 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Vincent, c'est faux. Je possède le Certif, mais à l'époque, peu ne l'avaient pas et TRES peu ne savaient pas lire...L'illetrisme, c'est une nouveauté
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Bertrand SECHER



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MessagePosté le: Lun Déc 22, 2003 7:13 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Et ce qui est également une nouveauté, c'est le manque de maitrise de la langue d'un certains nombres d'élèves pourtant jugés bons par ailleurs...
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Jean-Paul JOURDAN



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MessagePosté le: Lun Déc 22, 2003 9:36 pm    Sujet du message: débat Répondre en citant

Marie Labat a écrit:
Marie LABAT

Ce qui a sans doute contribué à induire en erreur tout ceux qui ont cru en ce nouveau « pédagogiquement correct », c’était l’apparence objective, scientifique, des thèses avancées. Or, ce fut la suprême imposture. En effet, si les sciences exactes, par nature, progressent, vont de l’avant, innovent, la pédagogie, quant à elle, n’a rien de scientifique. C’est un art personnel et empirique : une approche qui fonctionnera avec tel enseignant, échouera avec un autre car la personnalité de chacun est fondamentale dans la façon d’enseigner.
Je crois qu’il y a là un premier point-clé à souligner : la casse de l’école est due à une erreur grave qui consiste à traiter la pédagogie comme une science.




J'ai commencé ma carrière en 1971 puis je me suis arrêté en 73-74 pour étudier une année dans la toute Nouvelle section des Sciences de l'éducation à l'Université le Lyon II. J'y ai rencontré beaucoup de questions et pas beaucoup de réponses et les profs d'alors n'avaient pas la prétention de faire une science exacte mais dêtre un lieu de convergence des différentes sciences humaines et médicale autour du thème de l'éducation ... Je ne regrette rien de l'expérience et j'ai le sentiment que ce regard pluri-disciplinaire sur l'éducation a quelque chose d'essentiel. Certes la pédagogie n'est ps une science exacte mais une observation rigoureuse des phénomènes peut aider à avancer et a aidé. Mon sentiment à moi qui ai aligné depuis 30 années de pratique sur le terrain, c'est que cette habitude à prendre en compte la complexité des paramètres du point de vue des contenus autant que de l'enseignant autant que de l'apprenant est quelque chose qui manque beaucoup à l'analyse des détracteurs de l'école aujourd'hui. Mais je ne voudrais pas que vous arrêtiez là votre lecture :-) Il est des points pour lesquels mon expérience cumulée à mon analyse des sciences de l'éducation valide ce que vous dites!


Marie Labat a écrit:

Le pire fut cependant le fait, que très vite, tout ce qui tournait autour de l’école et de la pédagogie fut politisé. Cela me semble particulièrement grave car la pédagogie ne doit être ni de droite ni de gauche. Cela me laisse penser qu’il ne devrait pas y avoir de changement de ministre dans ce secteur au rythme des élections. Le ministre devrait être quelqu’un d’indépendant, nommé pour longtemps et non tenu de tout bouleverser dans les six mois qui suivent sa nomination sous peine d’être taxé d’immobilisme par ses adversaires politiques.



Je suis tout à fait d'accord. Il me semble que Messieurs Haby, Savari et Bayrou avaient d'ailleurs cette optique. Le choix de Luc Ferry qui fut longtemps à la direction des programmes s'inscrit aussi dans cette continuité. Je ne sais pas si ce sera une change ou un handicap.
Marie Labat a écrit:
Marie LABAT



Marie Labat a écrit:
Marie LABAT
Les réformes effrénées imposées depuis trente ans ont donc détruit l’enseignement, ses contenus, ses exigences. (La loi Jospin, en 1989 a sonné l’hallali en accélérant considérablement ce processus de destruction).
Je pense donc que ce dont notre école a besoin aujourd’hui, c’est tout d’abord d’un coup d’arrêt : arrêter tout avant qu’il ne soit trop tard puis prendre le temps de la réflexion pour trouver la voie de la reconstruction,


Votre imprécision des dates me gêne énormément. Vous situez le déclin à partir des années 70 si je comprends bien ... et vous pensez que Jospin a sonné l'hallali. En ratissant large vous pourrez ainsi rallier à votre cause les opposants aux maths modernes, à la grammaire structurale etc ... (je ne parle pas de la méthode que vous appelez semi-globale car celle avec laquelle j'ai appris à lire "Poucet et son ami l'écureuil" l'était déjà ... c'était en 1955 ... alors ne mélangeons pas tout!

Mon expérience (elle est bien petite me direz-vous ... à l'époque j'accompagnais une génération de 30 élèves par an ...) dément qu'il y ait eu déclin dans les années 70-90 ... et les statistiques montrent très nettement le contraire. Oh bien sûr il y a eu des erreurs : l'introduction des maths modernes sans la moindre préparation des enseignants mais encore l'introduction de la grammaire structurale qui s'inspirait de la linguistique sans là encore la moindre formation ... mais cela n'a pas provoqué la baisse de niveau que vous dites et chaque année, un pourcentage de plus en plus grand d'élèves accédaient au secondaire. Le champs des savoirs ne cessait de croître, l'intérêt pour les sciences était à son maximum. Je vous ferais observer que jusque là, ce ne sont pas les pédagogues qui ont initié les réformes mais les "disciplinaires" , les chercheurs en Math ou en linguistique qui n'avaient rien de pédagogues!

Par contre, ce que vous dites plus haut des sciences de l'éducation qui ont voulu apparaître comme scientifiques ne se justifie à mon sens qu'à partir de la loi de 89 ... qui a voulu s'appuyer en partie sur la recherche pédagogique (et je persiste à penser qu'en ce sens elle avait du bon) et d'une autre sur une pratique pédagogique obscure vaguement inspirée du béhaviourisme américain et qui a voulu imposé par le jeu de la rage évaluatrice une pédagogie de type évaluation/remédiation qui conduit à tous les points de vue à une aberration pédagogique , en concentrant les efforts sur le simple et en oubliant que les savoirs s'organisent dans la complexité (les exercices à trous remplacent les dictées ... le contenu de sens des textes passe après de vagues critères formels ... On ne voit plus les chose que jusqu'à ce qu'on les décrète sues et pendant ce temps on oublie de présenter les choses plus complexes pour une première découverte ... et le fin du fin on interdit le système de notation qui restait en dépit de toutes ses lacunes un lien compréhensible entre les élèves, les parents et l'institution pour imposer des référentiels de compétences aussi incomplets de pléthoriques ... cela avait semble-til bien des avantages : saturer les enseignants d'un pensum astreignant et humiliant (par le fait de savoir qu'on perd du temps à remplir des absurdités) ... donner du pain aux formateurs de tous poils qui ont pu imposer dans le vide des séances idéales sur ce modèle etc ... et tout ça effectivement au nom d'une pratique scientifique ! Mais remarquez bien que des gens comme Perrenoud, Meirieu, De Rosnay, Giordan pour ne citer que les plus récents des pédagogues que vous appelez de salon, n'ont encouragé de telles pratiques. Leurs initiateurs sont bien plus obscurs!

Et j'aimerais que les profs qui se plaignent de la baisse ne niveau en collège puissent me dire si la rupture a été constatée progressivement dans les années 90 et après ... ce qui correspondrait à la mise en place de cette politique ! Pour ma part, je ne l'ai que peu sentie et j'ai surtout attribué la baisse constatée au fait que je changeais d'école ... mais les statistiques sembleraient effectivement noter un tassement depuis l'année 94 ... et je crains que ce tassement ne soit limité que par la réaction d'un système qui baisse soudain ses exigences.





Citation:

Il y a urgence, également, à revenir à un enseignement de la grammaire digne de ce nom et non à ces rustines du type : « si on peut remplacer par « avait » alors il n’y a pas d’accent sur le a ». Nos enfants ont le droit de connaître la nature des mots qui composent notre langue, unique moyen de comprendre en profondeur la logique qui est sous-tendue dans l’orthographe. Certes, cela passe par des gammes parfois fastidieuses, des exercices nombreux et répétitifs.



Je suis mille fois d'accord avec vous sur ce point. Je n'ai d'ailleurs jamais cessé d'enseigner la grammaire et la conjugaison et au contraire, j'ai resserré très fort les boulons au fur et à mesure de l'introduction de l'informatique et de l'anglais:

http://www.inforoutes-ardeche.fr/encre-sur-toile/pedagogie/Didactique.htm#didactique

Citation:

(... il faut en finir )avec le dogme qui consiste aussi à interdire aux instituteurs d’apprendre à leurs élèves quoi que ce soit, s’ils ne l’ont compris d’abord. C’est une aberration : on peut faire des divisions sans en avoir compris parfaitement le mécanisme. Une fois la technique acquise, la compréhension vient quand l’enfant est prêt. En revanche, plus on attend, plus il est difficile d’assimiler un mécanisme même en multipliant les exercices de répétition.


Je partage tout à fait ce point de vue que mon expérience confirme toujours les jours et c'est le plus gros reproche que je fais aux nouveaux programmes en math... Cela me paraît tout à fait juste du point de vue des apprentissages ...mais je ne suis pas un spécialiste des maths !



Citation:

Il faut en finir avec la pédagogie imposée du plaisir, du ludique


Je suis d'accord pour le ludique ... pour le plaisir il faut faire attention ... la contrainte, l'effort pour l'effort et l'ennui n'ont pas la valeur éducative que l'on pourrait penser que vous leur attribuez. Il faut savoir écouter ce que nous dit la médecine à ce propos ... il faut retrouver le plaisir d'apprendre qui pourra justifier des efforts ... la démarche est différente et suppose que l'enfant soit introduit dans le processus d'apprentissage.


Pour le reste, vos assertions sur la lecture par exemple, je crains qu'elles ne desservent l'école plus qu'elles ne la servent ... Le tiers des élèves qui ne savent pas lire ne se retrouve pas toutes les classes et on trouvait autrefois des échecs lourds avec la syllabique ... on ne peut pas fonder une réforme raisonnable de l'école aujourd'hui sur de telles chimères d'autant que les élèves ont changé, que les familles ont changé, que les supports du savoir ont changé etc...
Je n'aime pas non plus la dramatisation extrême et qui est faite. Je la comprends sincère mais je ne crois pas qu'elle se justifie. Cela ressemble trop à mon goût à un discours des Témoins de Jéhovah annonçant l'Armaguédon!
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Bertrand SECHER



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MessagePosté le: Lun Déc 22, 2003 9:45 pm    Sujet du message: Répondre en citant

à JP Jourdan...

Si j'en juge par ce que disent les collègues plus âgés que moi, le "niveau qui baisse" est effectivement perceptible et de plus en plus sensible depuis les années 1990.
Depuis 3 ou 4 ans, les collègues de français en particulier jugent que c'est une catastrophe...
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Jean-Paul JOURDAN



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MessagePosté le: Lun Déc 22, 2003 11:52 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Bertrand SECHER a écrit:
à JP Jourdan...

Si j'en juge par ce que disent les collègues plus âgés que moi, le "niveau qui baisse" est effectivement perceptible et de plus en plus sensible depuis les années 1990.
Depuis 3 ou 4 ans, les collègues de français en particulier jugent que c'est une catastrophe...


C'est malheureusement ce que je prédis depuis 1989 ... c'est arrivé avant aux USA et en GB mais on n'a jamais remis en cause le béhaviorisme... on a juste montré du doigt le public et mis en avant les écoles privées ... et c'est ce qui arrivera en France, je le crains!

Et si je le prédis, c'est parce que ma formation en sciences de l'éducation et la validation de mon expérience me permettaient de le faire. Je suis un résistant conscient pas passif ...

Si j'ai passé une année à mettre en place un logiciel d'évaluation qui aurait sauvé l'essentiel à mon sens :
- d'une part une vue lisible par tous des niveaux avec de multiples photos de la situation de chaque môme dans son groupe
- l'accent mis sur les situations complexes : orthographe, textes etc ...

et ajoutant à ça un module de compétences juste destiné à faire comprendre l'inéptie de ce qui nous était demandé ... ce n'est pas pour rien!

Le projet a d'abord séduit au ministère puis a fait long feu ... je n'en n'ai pas été étonné et Casimir et Elsa ont continué à faire croire à des évaluations complètement bidon ... Mon projet est quelque part par là depuis 99 ...


http://www.inforoutes-ardeche.fr/encre-sur-toile/la3main/pr_3m.htm


ceci dit , il y a sans doute d'autres causes comme par exemple le fait que les enseignants aient été tellement Allègrement et Royalement livrés à la pature des parents et des médias que la confiance a été cassée et que c'est très mauvais ...

il ya a peut-être aussi l'appauvrissement de la télé ... que sais-je !

Je perçois les jeunes élèves qui nous arrivent encore psychologiquement bien plus fragiles qu'avant ... ne sachant plus à qui faire confiance ...


et en tant qu'enseignant, je ne sais pas si je persisterai longtemps à être exigeant. Il suffit de crier un peu fort (sans la moindre menace physique) pour arrêter un chahut organisé pour qu'on voit rappliquer des parents qui viennent vous faire la morale devant leur enfant ... alors ...


Ce que je veux dire dans ce débat, c'est qu'à une situation aussi complexe, il ne faut pas opposer des solutions simplistes qui ne résoudraient rien ... ni condamner des façons de faire autrement qui n'ont pratiquement jamais existé ...
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vincent



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MessagePosté le: Mar Déc 23, 2003 12:11 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Bon, c'est la fin de l'année ; on se dispensera de faire observer à Pédagogo qu'illettrisme prend 2 "t". (J'ai dû moi aussi laisser passer pas mal de fôtes sur ce forum).

Plus sérieusement : le certificat d'études est sans doute l'examen sur lequel on a écrit le plus d'approximations. Tout spécialement sur son "universalité" . En 1937, on avait délivré 8,4 certificats d'étude pour 1000 habitants (à titre de comparaison, en 1993, on a délivré 8,3 baccalauréats pour 1000 habitants) ; vers 1900, ce sont entre 11 et 13% d'une classe d'âge qui se présentent à l'examen et 9 à 12% qui sont reçus ; c'est seulement en 1965 qu'on arrivera à un taux de réussite de 54% pour une génération. Il est absolument faux d'imaginer tous les petits Français des générations écoulées avec un certificat d'études.

Pour ce qui touche à l'illettrisme, on sait bien que sa mesure est particulièrement difficile et qu'il n'était pas moins important "autrefois" (et d'ailleurs, c'est quand "autrefois", il y a 30 ans ou il y a 1 siècle ?) qu'aujourd'hui. On préfère parler, à juste titre, de "difficultés de compréhension", sur des documents de telle ou telle nature.

Enfin, la méthode globale, qu'on accuse de tous les maux, ne semble avoir été que peu utilisée.

La question de l'illettrisme est trop importante pour qu'on puisse la réduire à la caricature ou en faire un sujet de polémique (politicienne ?).
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Bertrand SECHER



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MessagePosté le: Mar Déc 23, 2003 12:19 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Si si Vincent, il y a bien un pb nouveau de l'illettrisme...

Je ne sais pas pour comparaison avec il y a 30 ou 40ans, mais pour ce qui se passe ces toutes dernières années, oui!

Des bons élèves qui ne savent plus écrire correctement, c'est très nouveau! Et il est bien normal de s'interroger...
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Michel Delord



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MessagePosté le: Mar Déc 23, 2003 12:55 pm    Sujet du message: Répondre en citant

vincent a écrit:


.....

Plus sérieusement : le certificat d'études est sans doute l'examen sur lequel on a écrit le plus d'approximations. Tout spécialement sur son "universalité" . En 1937, on avait délivré 8,4 certificats d'étude pour 1000 habitants (à titre de comparaison, en 1993, on a délivré 8,3 baccalauréats pour 1000 habitants) ; vers 1900, ce sont entre 11 et 13% d'une classe d'âge qui se présentent à l'examen et 9 à 12% qui sont reçus ; c'est seulement en 1965 qu'on arrivera à un taux de réussite de 54% pour une génération. Il est absolument faux d'imaginer tous les petits Français des générations écoulées avec un certificat d'études.
......



"L'approximation" qui consiste à oublier de dire que le taux de 50% de reçus a été atteint entre les deux guerres , celle de 14/18 et celle de 39/45 vise quel but ?


Lire

1)COMMENTAIRES SUR L'ETUDE DE LA DEP DE 1996
25 Sept. 2003

http://michel.delord.free.fr/cep96.pdf

2 ) "N comme niveau"
http://michel.delord.free.fr/propter.pdf

MD

PS : on imagine bien que "tous les petits français" du XV eme siecle n'avaient pas le certif puisqu'il n'existait pas . la question porte justement sur l'entre deux guerres , justement .
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vincent



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MessagePosté le: Mar Déc 23, 2003 3:22 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Bertrand Secher écrit : "Des bons élèves qui ne savent plus écrire correctement, c'est nouveau". On attend toujours des preuves et surtout des éléments chiffrés. Ce qui est terrible, dans un débat éducatif, c'est que l'on peut se permettre d'avancer toutes sortes d'approximations ou d'impressions personnelles sans se donner la peine de les justifier.

Quant à la réponse de Michel Delord, j'avoue ne l'avoir pas comprise... On pourra toujours y revenir après les vacances, à tête reposée.
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Bertrand SECHER



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MessagePosté le: Mar Déc 23, 2003 3:44 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Vincent, vous dîtes :
Citation:
Bertrand Secher écrit : "Des bons élèves qui ne savent plus écrire correctement, c'est nouveau". On attend toujours des preuves et surtout des éléments chiffrés. Ce qui est terrible, dans un débat éducatif, c'est que l'on peut se permettre d'avancer toutes sortes d'approximations ou d'impressions personnelles sans se donner la peine de les justifier.


Bien d'accord avec vous...Mais la remarque vaut également pour ceux qui affirme que le niveaun'est pas en baisse, puisqu'aucune évaluation d'gne de cenom n'est organisée, comme je l'ai déjà dit, ainsi que d'autres sur ce forum.

Cela dit, le fait d'enseigner donne quand même certaines indications...
Je veux bien qu'on ne cherche pas à les entendre, mais alors le débat est clos ! C'est domage...

Et de votre côté, avez-vous des preuves du contraire?
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Michel Delord



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MessagePosté le: Mar Déc 23, 2003 3:44 pm    Sujet du message: Répondre en citant

vincent a écrit:
Bertrand Secher écrit : "Des bons élèves qui ne savent plus écrire correctement, c'est nouveau". On attend toujours des preuves et surtout des éléments chiffrés. Ce qui est terrible, dans un débat éducatif, c'est que l'on peut se permettre d'avancer toutes sortes d'approximations ou d'impressions personnelles sans se donner la peine de les justifier.

Quant à la réponse de Michel Delord, j'avoue ne l'avoir pas comprise... On pourra toujours y revenir après les vacances, à tête reposée.


Parfait, comme cela vous aurez eu le temps de lire les deux liens que je vous propose. Je pense que cela vous eclairera tout à fait sur lesens de ma remarque sur votre "approximation".

Bonne fin d'année.
MD

Vous pouvez aussi aller vous délécter sur

Education versus Instruction : quelques documents

http://www.debatnational.education.fr/forum/viewtopic.php?p=34162#34162
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Jean-Paul JOURDAN



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MessagePosté le: Mar Déc 23, 2003 3:50 pm    Sujet du message: Répondre en citant

vincent a écrit:
Bon, c'est la fin de l'année ; on se dispensera de faire observer à Pédagogo qu'illettrisme prend 2 "t". (J'ai dû moi aussi laisser passer pas mal de fôtes sur ce forum).



Luc Ferry n'en n'a mis qu'un dans le sommaire de la lettre à ceux qui aiment l'école ... alors ... ;-)
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Michel Delord



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MessagePosté le: Mar Déc 23, 2003 3:53 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Bertrand SECHER a écrit:


Bien d'accord avec vous...
Mais la remarque vaut également pour ceux qui affirme que le niveaun'est pas en baisse, puisqu'aucune évaluation d'gne de cenom n'est organisée, comme je l'ai déjà dit, ainsi que d'autres sur ce forum.



Mais on peut tirer quelques éléments de celles qui sont - tres mal - faites par la DEP.

J'attends aussi vos critiques , pour la rentrée , sur

1)COMMENTAIRES SUR L'ETUDE DE LA DEP DE 1996
25 Sept. 2003

http://michel.delord.free.fr/cep96.pdf

2 ) "N comme niveau"
http://michel.delord.free.fr/propter.pdf

MD
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pedagogo



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Messages: 340

MessagePosté le: Mar Déc 23, 2003 4:44 pm    Sujet du message: Ok il va falloir travailler ferme et lutter Répondre en citant

Je vais étudier ce que vous nous fournissez, et à la rentrée, on pourra reparler de tout ça

Bonnes fêtes de fin d'année...

pedagogo
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Marie Labat



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MessagePosté le: Mar Déc 23, 2003 6:55 pm    Sujet du message: A monsieur JOurdan Répondre en citant

Je suis très impressionnée par la précision de vos connaissances sur l'histoire des sciences de l'éducation. Vous parlez d'approximations de ma part et vous avez parfaitement raison : j'avoue avoir écrit 30 ans au pif. Je reconnais bien volontiers que la dégradation s'est accélérée dans les années 90. Le résultat est là en effet : illettrisme aggravé. Dans la revue Débats du mois de janvier, vous trouverez la recension des travaux de sixième (bilan officiel de début d'année) faite par Mireille Grangé. Ce ne sont certes pas des chiffres, mais, comment, en lisant les travaux écrits de cette class lambda, ni pire ni meilleure qu'une autre... comment peut-on affirmer que le niveau des élèves n'est pas alarmant et que cette illettrisme vaut bien celui de l'Entre-Deux-Guerres ?
Pour le reste de l'analyse que vous faites de mon témoignage : d'abord, merci d'avoir pris le temps de le lire avec autant d'attention. Je suis un peu embarrassée car j'écris toujours, mue non par la logique et le raisonnement, mais par le sentiment, et je ne pèse donc pas assez mes mots. Ainsi, il est vrai que je n'aurais pas dû mettre sur le même plan : plaisir et jeu. D'autant plus, qu'en vingt ans d'enseignement de l'H-G, j'ai toujours été dans la séduction des élèves, je les ai faits avancer justement, dans le plaisir, jouant sur leur enthousiasme et leur curiosité. En revanche, je n'ai rien rabattu de mes exigences, dans l'acquisition des savoirs et des méthodes (analyse rigoureuse des documents : je peux aussi être rigoureuse... si, si ! ... rédactions). Il fallait donc quand même être dans l'effort, pour avoir de bonnes notes avec moi.
Enfin : la méthode syllabique... Je suis convaincue qu'elle est moins néfaste que la semi-globale type Abracadalire. Là, je ne me fonde que sur mon expérience de mère (j'ai appris à lire à mes enfants en cachette, par la méthode Boscher et ce qui m'a le plus inquiétée, ce fut de voir les institutrices surprises de constater que les enfants lisaient à Noël, et quasiment couramment... ) C'est cette surprise qui est pour moi affolante ! On a décrété que mes fils étaient doués : absurdité : seulement conduits avec bon sens par leur famille. Mais trêve de discours : j'appelle de mes voeux l'expérience suivante : 1000 enfants enseignés avec Abracadalire par des instituteurs convaincus d'un côté et 1000 enfants de profil proche enseignés dans le même temps avec une méthode d'inspiration syllabique par des instituteurs également convaincus de l'autre. Et on saura enfin !
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viovio



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MessagePosté le: Lun Jan 05, 2004 10:29 am    Sujet du message: Re: apprendre à apprendre Répondre en citant

Désolée d'interrompre vos courbettes respectives et votre enthousiasme ("Youpi, on va tous les abattre!!"), mais je me dois de réagir à la réponse faite par Marie Labat le 16/12/03.

Marie Labat a écrit:
"Or, quand votre fils va sur Internet, trouve-t-il toujours une information aussi fiable ? Quand il veut se documenter par lui-même sur un sujet qui l’intéresse, comment s’y prend-il ? "
Le pauvre, en effet, serait bien incapable de le faire sans son heure de CDI !


Ravie que vos enfants aient pu développer un esprit critique face aux médias, mais vous y êtes sûrement pour quelque chose. Ils ont été élevés dans une ambiance propice à la réflexion, aux échanges et au débat. Or, les enfants dont je parle, et avec qui je travaille, n’ont pas toujours la culture du doute et chez eux, ce sont les médias qui « commandent », qui « racontent » et qui dictent ce qu’il faut penser. Il me semble que je parle d’une majorité d’élèves, et rares sont ceux qui ont Internet à la maison et qui ont la chance de se familiariser avec les outils de recherche. Vous-même reconnaissez que le fossé se creuse entre les enfants favorisés et les autres. De plus, l’accès universel à l’information permis par Internet est tributaire de la capacité à sélectionner et à critiquer l’information. Si votre fils sait chercher sur Internet, tant mieux pour lui. Je pense plutôt qu’il sait comme beaucoup d’autres taper un mot sur Google, et il ne se pose probablement pas de question particulière quand ce moteur de recherche affiche 200 000 réponses. Et bien non, ce n’est pas ça la recherche documentaire. C’est d’abord l’analyse du sujet, sa problématisation, l’analyse de la production attendue, la transformation de cette problématique en mots-clés, le lancement de la requête, le réajustement de celle-ci en fonction du nombre de réponses et de leur pertinence (affiner ou élargir la recherche), le tri des réponses en fonction de leur pertinence et de leur fiabilité, la lecture des informations et la prise de notes, la reformulation, et la communication de la production… Cette démarche n’est pas l’apanage du seul professeur documentaliste, mais il semble que le Centre de Documentation et d’Information est un lieu privilégié pour cela car c’est un centre de ressources. Les professeurs ont peu de temps pour aborder les notions de pertinence et de fiabilité de l’information puisqu’ils proposent directement aux élèves une information fiable, didactisée et validée par eux.

Marie Labat a écrit:
Il n'y a pas si longtemps, le documentaliste aidait les élèves dans les recherches demandées par ces ABOMINABLES disciplines qui gavent et rendent idiots. Par ce biais, ils conduisaient les élèves à s'approprier le CDI.


Premièrement, les professeurs documentalistes aident toujours les élèves dans leurs recherches demandées par les professeurs, que ce soit avec ou sans projet commun. Ce que je trouve regrettable, c’est que lorsque des professeurs envoient leurs élèves faire une recherche sur un sujet lambda, tout ce qui les intéresse ce sont les réponses que ces derniers vont trouver. Du coup, la production finale est la seule chose qui captive les élèves. Or, pour nous professeur documentalistes, c’est la démarche des élèves qui est au centre. Nous n’oublions bien-sûr pas la production attendue, qui influe directement sur la recherche documentaire. Ce qui faut garder en tête, c’est que dans un même projet, professeurs de discipline et professeurs documentalistes ont des objectifs particuliers pour les élèves. D’où l’intérêt de travailler en partenariat et de ne pas se tirer dans les pattes comme vous le faites. En effet, il ne faut pas oublier que le plus important, c’est le développement de l’élève, et pas notre reconnaissance personnelle.

Marie Labat a écrit:
Pour exercer son esprit critique, sur quelque sujet que ce soit, encore faut-il avoir des lumières sur ce sujet !


Je suis d’accord avec vous, la recherche sans sujet ne rime à rien, c’est pourquoi je maintiens l’intérêt d’un réel partenariat entre professeurs et professeurs documentalistes.
De plus, j’ajouterai que la recherche documentaire à la demande des professeurs n’est pas la seule façon pour les élèves de s’approprier le CDI. Vous oubliez que la plupart du temps, les élèves viennent au CDI pendant leurs heures de permanence pour fureter, explorer, découvrir les ressources du CDI en cherchant des informations sur des sujets qui les intéressent (et c’est rarement en rapport avec les contenus des programmes) comme par exemple sur l’adolescence, l’amour, les animaux… . C’est à ce moment là que les élèves s’approprient le CDI, et ce sont eux qui sont demandeurs de renseignements (sur les ressources disponibles, sur le système de classement…). L’apprentissage de compétences documentaires n’est rien d’autre que la construction de l’élève, de son autonomie et de son esprit critique.

Marie Labat a écrit:
On apprend par cœur des nomenclatures, on passe trois heures à faire la différence entre un dictionnaire et une encyclopédie sans y rechercher rien de particulier. Quel progrès !


Nous ne demandons pas non plus aux élèves d’apprendre la classification utilisée dans le CDI par cœur, mais nous leur expliquons seulement comment l’utiliser, la comprendre et comprendre son intérêt. Le but est de les aider à se repérer dans un centre de documentation quel qu’il soit : CIO (centre d’information sur l’orientation), BU (bibliothèque universitaire), BM (bibliothèque municipale) ou autre. A l’heure actuelle, chacun doit savoir s’informer et s’autoformer. « vous êtes LE problème : tout ce personnel gavé de "sciences de l'Education", à qui on a martelé que ce qui compte ce n'est pas apprendre mais "apprendre à apprendre". En effet, je suis ceux qui croient qu’une tête bien faite est mieux qu’une tête bien pleine !!

Marie Labat a écrit:
Je me demande comment des générations d'étudiants, durant des millénaires, ont bien pu faire pour se documenter.


Eh bien, disons pour vous répondre très brièvement que le fait qu’il y a de nos jours :
- plus de productions d’écrit qu’il n’en avait jamais eu auparavant
- que l’accès à ces documents grâce à Internet rend le tri des informations ô combien plus difficile. D’autant plus que sur le web, il n’y a aucune censure et tout le monde peut-être publié, ce qui pose le problème de la fiabilité. Sans parler du problème d’identification des auteurs. Non Madame, vous ne me convaincrez pas de l’inutilité de l’éducation à l’information, et pas parce que je veux justifier mon poste comme vous le dites. Des arguments, j’en ai encore à la pelle ! Mes arguments sont mon quotidien : passez une journée avec un professeur documentaliste et là vous pourrez parler. Vos arguments sont d’un autre âge, vous n’avez pas saisi l’importance que les médias ont pris ces dernières années et l’époque dont vous parlez est révolue. Bien-sûr, qui n’est pas nostalgique de l’époque où le professeur faisait son cours, les élèves buvaient ses paroles et les apprenaient ? Désormais, la principale source d’information des élèves, ce n’est plus l’école mais la rue et les médias, et cela, nous ne pouvons pas l’empêcher. Alors, autant donner aux élèves des outils de réflexion pour en faire des adultes critiques et responsables.
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Zoltar



Inscrit le: 09 Nov 2003
Messages: 311

MessagePosté le: Lun Jan 05, 2004 2:43 pm    Sujet du message: Re: Lettre à Marie LECTURE (I) Répondre en citant

Marie Labat a écrit:

En primaire, tout d’abord, il est urgent de se demander si le scandale de la méthode de lecture semi-globale va continuer à être étouffé ? Cette méthode met KO un tiers des élèves. Combien d’instituteurs, pourtant, prennent le temps de se renseigner sur les recherches et travaux accomplis par de nombreux orthophonistes alarmés de voir leurs cabinets envahis par des enfants équilibrés, parfaitement normaux et intelligents et pourtant en échec au CP ?
Il y a urgence à revenir à la méthode syllabique remise au goût du jour par Michelle Sommer entre autres, une méthode qui a le mérite d’être comprise par plus de 90% des élèves. Il faut lui redonner ses lettres de noblesse. Les instituteurs doivent cesser d’obéir aux ordres, se renseigner, se documenter au-delà du discours tout prêt qu’on leur assène durant leur formation. Qui parmi eux, en dehors de la poignée d’irréductibles passionnés par leurs élèves, se remet vraiment en question, se documente pour tenter de réduire l’échec lourd de leurs classes ? [.......]

!


Bonjour Marie,

Je ne vous connais pas, mais j'ai pris la peine de lire vos contributions, ici et là. Je vous fais part de mes observations personnelles sur ce sujet de la lecture. J'espère que vous accepterz d'en discuter avec moi.

Tote ma contribution n'allant pas sur un seul post, je l'ai scindée en deux. Voici le premier volet :

LA LECTURE À GROS TRAITS

L'écriture est déjà une très vieille aventure humaine puisqu'elle remonte à plus de 12000 ans pour ses formes les plus anciennes. On a retrouvé des proto-écritures helliennes sur des galets datant de cette époque.

Mais il y a seulement un peu moins de 3000 ans que les Grecs ont adapté l'alphabet phénicien à leurs nécessités de l'écrit.

La normalisation de l'alphabet latin date d'à peine 2600 ans, ce qui fait qu'à l'échelle de toute l'histoire de l'Homo Sapiens, l'aventure de l'écriture est donc une toute petite expérience humaine par sa durée : 1/500ème de la présence de l'homme sur Terre a été marquée par la pratique de l'écrit. Ce qui fait que notre cerveau de mammifère-amélioré (?) n'a guère eu la possibilité de réaliser des adaptations spécifiques à cette pratique culturelle trop nouvelle. Comme s'accordent à le dire de nombreux chercheurs actuels, il semble bien que le "câblage" de notre cortex n'est pas spécialement dédié à la prise en charge de l'écriture alphabétique, mais des aires particulières (notamment dans l'hémisphère gauche) possèdent des caractéristiques fonctionnelles assez performantes pour traiter certains signes qui font que nous nous en sortons - généralement - plutôt bien.

L'écriture (alphabétique ou autre) ainsi que la lecture, fonctions annexes du langage sont donc des potentialités acquises de l'Homme d'ordre culturel, comme l'est aussi sans aucun doute la bipédie pour laquelle, par contre, nous avons eu le temps de nous adapter, il y a déjà plusieurs millions d'années.

Que se passe-t-il quand nous lisons ?

Dans l'acte de lire un message écrit (transcription du langage oral par des mots codés alphabétiquement), de nombreuses aires du cortex cérébral sont sollicitées successivement mais dans un temps extrêmement bref qui se chiffre en paquets de l'ordre de 100 millisecondes.

- La perception visuelle* des mots écrits. (Perception d'abord subliminale, inconsciente et très rapide…)

* Aires 17, 18 & particulièrement 19, peut-être aussi 37 !

http://www.umich.edu/~cogneuro/jpg/Brodmann.html

ou

http://spot.colorado.edu/~dubin/talks/brodmann/brodmann.html



- Accès à la base de données sémantique personnelle.Par le canal de la boucle phonologique.

"Expérience sur la mémoire de travail et la boucle phonologique

La mémoire de travail phonologique a été examinée chez un groupe d'enfants à trouble phonologique et chez un groupe d'enfants sans trouble d'âge comparable . Basé sur le modèle de la mémoire de travail de Baddeley , des tâches séquentielles traditionnelles de rappel de la longueur de mot et la similitude phonologique ont été employées pour examiner l'efficacité de la répétition subvocale et le stockage en mémoire à court terme, respectivement. L'analyse du rappel pour des listes de quatre et six mots a indiqué que, par rapport au groupe controle , des enfants à trouble phonologique sont pareillement sensible aux effets de la longueur de mot et de la similitude phonologique, mais montre un rappel global plus faible pour des listes de mot d'éléments indépendants. Théoriquement, ces résultats suggèrent que le mécanisme subvocal de répétition et la mémoire à court terme phonologique semblent fonctionner efficacement dans ce groupe d'enfants à trouble phonologique. Par conséquent leur exécution plus faible de rappel peut être attribuée aux interactions entre les processus de mémoire à court terme et les aspects de la connaissance phonologique enregistrés dans la mémoire à long terme plutôt qu'aux éléments spécifiques d'une boucle phonologique.

La répétition de non mots révèle-t-elle un déficit de mémoire de travail ou un déficit spécifique perceptif altérant la structuration du langage de l'enfant?

L'efficacité de la répétition de non-mots est considéré, pas sans polémique, comme demandant un incrément fiable de mémoire phonologique chez les enfants avec trouble du langage .Des études récentes, cependant, soulignent le lien fort entre les qualifications de répétition de non-mot et la sortie phonologique chez des enfants d'âge présolaire avec trouble du langage. Le but des études sur le sujet était d'explorer le rapport entre la répétition de non-mot et les différents aspects de la compréhension de la langue (compréhension des mots, des phrases et des fables) chez les enfants à troubles du langage. Les résultats ont prouvé que la répétition de non-mots était sensiblement corrélée avec toutes les mesures de compréhension de la langue chez les enfants avec des corrélations partielles de troubles du langage mais ont indiqué un rapport plus faible entre la compréhension lexicale, la compréhension des récits. Par contre il y a corrélation plus élevée 'entre la répétition de non-mot et la compréhension de la grammaire. Par précaution, on estime qu'une explication possible pour ces résultats peut être que les essais évaluant la compréhension de la grammaire ont tendu le traitement linguistique et la mémoire davantage que les autres essais. On peut donc conclure que la répétition de non-mots doit pouvoir être considérée non pas comme un simple indicateur de la mémoire de travail phonologique chez les enfants d'âge préscolaire avec trouble du langage mais comme témoignant de processus nécessaires pour la perception, la compréhension et la production de la langue, et ainsi refléter la structure générale du langage de l' enfant."

In Jérôme Grondin http://perso.wanadoo.fr/jerome.grondin/pathodys.htm



- Récupération du sens de chaque mot. Appel à la mémoire sémantique, à partir de la mémoire à court terme (mémoire de travail) par le canal obligé de la boucle phonologique ou boucle verbale.

- Introduction de ces significations partielles dans le sens global de la phrase.

Bref, ces opérations sollicitent plus d'une dizaine d'aires du néo cortex situées dans des zones aussi variées que les régions occipitales, temporales, pariétales et aussi frontales.


Que disent les gens qui ont pignon sur rue en la matière ?

Colette Ouzilou : (Orthophoniste)

Dyslexie, une vraie fausse épidémie (Presses de la Renaissance) Paris 2001

"Mon passé clinique me permet d’être catégorique. Contrairement à mes jeunes confrères, j’ai suivi la genèse du phénomène. En 1968, je rééduquais essentiellement des enfants souffrant de retard de langage, de bégaiement. Mais, au début des années 70, j’ai vu apparaître la première vague de lecteurs défaillants, et, depuis, leur nombre n’a fait qu’augmenter. Pourquoi des bacheliers font-ils aujourd’hui quinze fautes dans une dictée qui était au programme du Certificat d’études d’avant-guerre, époque où l’on ne tolérait qu’une faute et demie par copie ? "

Ghislaine Wettstein-Badour : Médecin

http://www.enseignementliberte.org/aplect5.htm


Michelle Sommer & Thérèse Cuche : : => Méthode de lecture "Léo et Léo" (Dommage qu'il n'y ait pas… Léon !!)

"Apprendre à lire, c’est d’abord apprendre à écouter
Nous invitons à faire le lien entre les sons prononcés (dans le propre langage de l’enfant) et les signes écrits : apprendre à lire c’est d’abord apprendre à écouter !

Les méthodes globales exigent de l’enfant qu’il apprenne à reconnaître visuellement cette phrase et à la relier, de mémoire, à la phrase dite. Dans un 2ème temps, l’enfant devra découvrir, si possible par lui-même, les repères du déchiffrage, c’est-à-dire les correspondances entre les lettres et les sons de la parole…etc…). Tant que l’enfant n'aura pas acquis ce code du déchiffrage, il ne sera pas capable de lire véritablement.

Qu’en est-il réellement de la dyslexie, ce monstre à plusieurs têtes qui provoquerait inversions, lecture en miroir, confusions de lettres ou de sons, incapacité à mémoriser ?

Cette notion du "dyslexique" est si vaste qu’elle englobe en réalité tout enfant qui n’a pas pu réussir son apprentissage.

Or, qu’est-ce que savoir lire ? C’est avoir appris à repérer des signes : des sons, des lettres, un ordre d’émission et de présentation, des structures syllabiques, des configurations de mots évoquant des significations.

Cet apprentissage de signes, de repérages, suppose une ouverture sur l’extérieur, une acceptation d’entrer dans des règles de jeu, un jeu relationnel distancié : le déchiffrage d’un message écrit.

Une telle ouverture à l’extérieur est consécutive à une prise de maturité affective, répond à un appétit d’autonomie. C’est cela qui est le plus souvent plus ou moins retardé ou perturbé chez l’enfant qui n’a pas appris à lire en temps voulu.

Le choix de la méthode est important : une bonne méthode centre d’emblée l’attention de l’enfant sur sa possibilité d’acquérir des repères utilisables, et facilite au mieux cette acquisition par un échelonnement bien étudié de l’apprentissage.

Ainsi en apprenant à lire, l’enfant affine ses perceptions auditives et visuelles, identifie leur organisation en "signes" utiles à la communication.

Il existe de "fausses" dyslexies dues à des problèmes de vision (astigmatisme, myopie), d’audition (pertes d’audition sur certaines fréquences, par exemple à la suite d’otites répétées). Ces problèmes doivent être repérés (ils peuvent passer inaperçus), soignés et bien sûr pris en compte (par exemple une place adaptée dans la classe etc…)."




Liliane Lurçat : docteur en psychologie, docteur ès Lettres et Sciences Humaines est directeur de recherche honoraire au CNRS (psychologie de l'enfant)

<<Les saboteurs de la lecture.

Pédagogie
Les enfants lisent mal.
Conséquence de la méthode globale et d'un lobby de "pédagogues">>


Rachel Boutonnet : : Professeur des écoles : se dit "institutrice clandestine".

Elle déclare dans un livre à succès que tout est mauvais dans les IUFM :

"Journal d'une institutrice clandestine" Chez Ramsay éditeur 2003



Qu'en est-il en réalité ?
Ce qu'en pense un instituteur de base, 40 ans d'expérience dont plus de 20 ans consacrées à la "théorie" de la lecture.

La lecture, ça commence quand chez l'enfant ?


Je crois que ça commence dès qu'il voit un livre, une revue, un journal, n'importe quel support sur lequel son Papa, sa Maman ou l'un des membres de son entourage proche prend des informations par l'écrit et en fait part à la cantonade.
Bien sûr, pendant un certain temps, tout cela va rester bien mystérieux, peut-être même un peu… magique, mais au fur et à mesure que le petit d'homme va affiner sa connaissance du langage, enrichir son lexique et ses expériences sémantiques, il va comprendre intuitivement qu'il s'agit d'un langage nouveau qui n'est plus entendu mais vu ! Des lignes noires sur blanc qui "disent" quelque chose de semblable à la parole…
Alors, une phase globale de perception va lui permettre de mettre en relation l'objet Coca Cola (le logo) avec le liquide qui est contenu dans la boîte ou le "OMO" qui figure sur le paquet de lessive avec le nom de la poudre du même nom qui lave le linge. À ce stade, (3 ou 4 ans), les écrits sont pour lui des "dessins" comme dans l'histoire de l'Homme avec l'écriture on a commencé par des glyphes, hiéroglyphes
ou pictogrammes divers. Son système neurobiologique n'est pas encore assez achevé pour permettre d'aborder le stade suivant qui sera le stade du décryptage/décodage de l'écrit, c'est à dire l'apprentissage de la lecture.

À quel âge faut-il démarrer matériellement l'apprentissage de la lecture chez les enfants ?

C'est une question bien difficile car cet âge optimum est différent pour chaque enfant. Pour certains, ce pourra être 4 ans alors que pour d'autres, il sera peut-être plus sage d'attendre 7 ans, voire 8 dans quelques rares cas.
N'en a-t-il pas été de même pour l'apprentissage de la marche bipède et pour celui du langage ? Les enfants ne sont pas des objets manufacturés, ni conditionnés.

Comment apprendre à lire aux enfants ?


D'interminables controverses sont en cours sur ce sujet. Les uns parlent d'une méthode globale qui aurait fait tant de mal. Les autres, sachant que cette méthode dite globale n'existant pas il doit plutôt s'agir d'une méthode semi-globale qui n'existe pas davantage, alors on s'en prend à une méthode mixte qui serait peut-être bien les fantôme de la méthode globale, c'est à dire une méthode à départ global.

Rien de tout cela n'est vraiment exact ! En effet, lorsqu'on parle de méthode mixte en présupposant qu'il s'agit d'une méthode à départ global, on est soit dans l'erreur, soit dans la mystification.

Un exemple ?

Un petit train
S'en va dans la campagne
Un petit train
S'en va de bon matin
On le voit filer vers la montagne
Tchou tchou ! tchou tchou !
Plein d'entrain

De quoi s'agit-il ? C'est toujours pareil, il s'agit de présenter des graphèmes dans un environnement d'écrit classique. En l'occurrence, ces quelques vers d'une chanson connue constituent l'argument, le contexte langagier lanceur de l'activité de lecture proprement dite qui est la reconnaissance des différentes graphies du son "in", y compris avec ses variantes sonores :

un in ain ein

- "Un" a déjà été rencontré assez souvent; nous sommes au mois de décembre… Il est même acquis globalement comme article, mais ce graphème/phonème n'est pas encore re-connu dans des mots comme parfum.
- "in"est bien connu dans la graphie du mot clef sapin
- "ain" est également reconnu dans pain

En fait, la graphie nouvelle est "ein"

- On chante joyeusement "Le p' tit train"…

- Les enfants disposent du texte de la chanson. Ils doivent entourer les graphies qui codent le phonème "in" (On n'utilise pas l'API SVP ! un seul codage suffit à sa peine…)

- Dans les albums que nous utilisons, chacun cherche des graphies de "in"=> matin nain demain thym vingt requin poing faim peint grain lynx timbre …etc… etc…

- De nouvelles graphies ont été découvertes qui codent ce phonème "in". Pas d'autres avec la graphie "un", pour l'instant. Il ne doit pas y en avoir beaucoup ! ;o)) Et pourtant ? lundi, brun et parfum bof, ce sera pour demain… ;o))

- Et "ein" => frein, plein, ceinture, rein, sein…

Foin dis-tu Malika ? Bon, on lui fera un sort un autre jour… Mais y' a bien du "in" là-dedans, non ?

Donc, là où Mmes Ouzilou, Wettstein-Badour, Sommer & Cuche voient un départ global il n'y a en réalité qu'une entrée en matière, un argument, un matériau de recherche, un amorçage d'activités qui est en plus une chanson qui sera reprise en éducation musicale en fin d'après-midi. Mais ce n'est pas de la lecture ! Alors, que des élèves commencent à lire ces vers comme ils tentaient déjà de le faire au mois de septembre avec une petite comptine beaucoup plus sommaire, même en suivant du doigt, ce n'est qu'un jeu. On fait mine de lire, on le fait 'pour de faux'. Bien sûr, à la mi-décembre, il y a déjà quelques petits qui lisent réellement, qui décodent sans problèmes. Mais tous n'en sont pas encore là tout à fait ! Alors, que des parents confondent l'envie de lire de leur enfant ou l'envie qu'ils en ont eux-mêmes et croient réellement qu'en parcourant le texte du petit train, leur gamin lit déjà comme un dieu… Pour dire après que la méthode utilisée les met juste en situation de… deviner les mots, c'est exactement là qu'est le grand malentendu ! L'impatience des parents génère une confusion dans leur esprit et… dans celui des jeunes apprentis lecteurs.

Savoir lire, c'est avoir compris tous les assemblages consonnes-voyelles et voyelles-consonnes ba be bi bo bu bé ab eb ib ob ub éb, c'est à dire la combinatoire de toutes les lettres qui peuvent permettre d'écrire (pas si phonétiquement que ça d'ailleurs) tous les mots de notre langue.
C'est ce que j'ai vu faire dans toutes les classes de CP que j'ai connues. Dans ces conditions, dire que des "méthodes" comme "Daniel et Valérie" une des plus anciennes méthodes appelées mixtes ou "Rémi et Colette" sont des méthodes à départ global, c'est une imposture !
Et les autres méthodes, plus récentes, qui utilisent de brèves phrases inductrices ne méritent pas non plus tous ces haros qu'on lance à la ronde pour les rendre responsables d'une "baisse du niveau en lecture et en orthographe". Si le problème existe, il est bien plus complexe que cela, hélas…

Où se situent les problèmes ?


En matière de lecture et d'orthographe, il y a toujours eu des problèmes pour un certain nombre d'enfants.
D'ailleurs, si on est passé d'une méthode comme la méthode Boscher (qui recueille aujourd'hui les suffrages de nombreux adhérents de SLL et d'associations proches), c'est précisément parce qu'elle ne donnait pas vraiment satisfaction aux enseignants, dès la fin des années 50. En effet, avec ce système de déchiffrage quasi mécanique, beaucoup d'enfants continuaient d'ânonner leurs textes de manière affreusement monocorde. Je témoigne que nombre de mes condisciples* (Pas loin d'un tiers) étaient dans ce cas, du CP au CM2. Au-delà, je ne peux pas témoigner car je ne les ai plus retrouvés au collège. (Début des années 50)
On constatait donc un échec patent dans la prise de conscience du message écrit car l'accent était mis de manière univoque sur le déchiffrage systématique et strictement mécanique. En outre, il faut bien reconnaître qu'ils ne comprenaient pas grand chose à ce qu'ils lisaient, ceux-là…
Des pédagogues ont donc mis au point des pratiques d'apprentissage qui impliquaient davantage le sens, dès le départ. C'est ainsi que sont nées les méthodes mixtes…telles "Daniel et Valérie" et "Rémi et Colette".

* Il y en avait un, très costaud, qui s'appelait R. D ; il était particulièrement pénible à écouter. Quelle ne fut pas ma surprise 18 ans plus tard d'avoir sa fille Isabelle dans ma classe de CM2 ! Surprise en effet puisqu'elle lisait d'une manière déliée et expressive. Mais ma satisfaction fut subitement tempérée car je m'aperçus assez vite qu'elle lisait de cette manière par phénomène d'imitation des intonations mais qu'elle ne comprenait pas ce qu'elle lisait aussi "harmonieusement"… La méthode avait changé (méthode mixte) mais le résultat laissait encore à désirer…

Où est donc le grand malentendu ?


Chez les didactitiens : Dans le fameux triangle didactique de G. Brousseau figurent les 3 pôles incontournables de l'acte d'enseigner

- Le pôle des savoirs savants ou savoirs des experts
- Le pôle de l'institution éducative, l'enseignant
- Le pôle de l'élève appelé aussi l'apprenant

Les relations s'établissent donc d'un pôle à un autre et, en principe, la référence est la connaissance de l'expert qui est didactisée par l'enseignant pour être dispensée à l'élève par l'enseignant sous une forme adaptée à ses possibilités d'apprendre du moment.

Dans le cas de l'apprentissage de la lecture, cela pose plusieurs problèmes :
a) Chaque élève qui arrive à 6 ans en classe de CP n'est pas nécessairement prêt (neurologiquement parlant) à entendre ce que va lui proposer son guide-professeur.
b) L'expert lecteur utilise des processus et des procédures dans l'acte de lire qui n'ont plus rien à voir* avec ce que va pouvoir faire l'apprenti lecteur.
c) L'importance du lexique de chaque enfant est très variable et va conditionner son apprentissage favorablement ou défavorablement.

* Le lecteur expert lit des mots entiers qu'il a déjà rencontrés des centaines, voire des milliers de fois. Les effets conjugués de mémoire procédurale, de mémoire visuelle et de mémoire sémantique s'associent à une anticipation que permettent des amorçages sémantiques utiles aux réglages des saccades de l'œil, créant un rythme de lecture soutenu et harmonieux.
Chez l'apprenti lecteur, rien de tout cela encore. Il faut d'abord apprendre le code alphabético-phonétique avant de déchiffrer & comprendre simultanément les mots codés puis les phrases significatives.

La lecture, comme le langage dont elle est une fonction annexe est un apprentissage culturel. Le "câblage" neuronal s'accommode de cette pratique bien qu'à priori rien ne puisse faire penser qu'il ait été créé pour cela ou qu'il ait évolué dans ce sens. En effet, l'homme n'écrit et ne lit que depuis quelques milliers d'années. Il n'y a donc pas eu le temps d'une adaptation biologique à cette fonction assez complexe pourtant…
L'équipement neuronal qui sera sollicité est donc celui d'une dizaine d'aires assez éloignées les unes des autres et qui "communiquent" leurs informations entre elles en un temps de l'ordre de la dizaine ou de la centaine de millisecondes.
Hélas, il existe des "anomalies de câblage". On s'accorde à dire que 10 % d'une classe d'âge est touchée par une dyslexie qui est sans doute apparue au stade fœtal peut-être au moment de la sécrétion de testostérone (à l'âge de 3 ou 4 semaines) car, en effet, avant cet âge, le fœtus humain est physiquement de sexe indifférencié, avec un tractus génital femelle. Est-ce cela qui explique le taux plus important de garçons dyslexiques ?
Ce ne sont pas bien sûr les seules anomalies susceptibles de générer des difficultés de lecture. Malheureusement il y en a encore bien d'autres…

Dans le cas des détracteurs des méthodes dites mixtes :

Alors, lorsque Mme Ouzilou prétend qu'on "fabrique" des dyslexiques avec les méthodes mixtes de lecture, je dis qu'elle n'est pas crédible. Elle n'a sans doute rencontré dans sa carrière que des enfants dyslexiques qu'elle a sans doute fort bien rééduqués mais elle ne connaît pas la grande masse des élèves qui, fort heureusement, ne se font pas piéger par un choix entre le visuel et le phonologique, eux. Ils choisissent… les deux !

Marie Labat et quelques autres personnes décrient aussi "les méthodes mixtes" sans connaître apparemment les raisons de leur apparition et surtout, leur caractère extrêmement... syllabique.

Quant à la fabrication de "Léo et Léa" par Mmes Sommer et Cuche, ce n'est qu'une pâle copie à peine remise au goût du jour de la méthode Boscher qui était utilisée il est vrai par mes amies du RASED pour apprendre à lire phonétiquement à des enfants qui avaient échoué ou qui étaient des enfants du voyage. Et les rééducatrices ou orthophonistes y parvienent généralement bien ! Mais qu'elles ne se mêment pas, de grâce, de l'apprentissage des 90 % d'autres élèves, normalement sans problèmes !


Quelle pourrait donc être la vraie raison d'une baisse de la capacité de lecture des enfants actuellement scolarisés ?

Il est très vraisemblable que là aussi la vraie raison est culturelle plutôt que pédagogique. Je n'hésite pas - et je ne suis pas le seul à mettre en cause la facilité de l'accès à l'image et les abus qui sont faits de cette commodité. Je pense que la télévision, massivement imposés à nos jeunes ainsi que les consoles vidéo qui constituent un quota important de leurs loisirs sont responsables à des degrés et à des titres divers d'une démobilisation face à la lecture et à l'orthographe (ce qui va de pair), mais aussi de leur sens de l'effort à produire pour "interroger" l'écrit :

- La télé raconte des histoires sous forme de séries ou de films d'animation. À quoi bon se fatiguer à décoder des textes… fastidieux. La facilité, c'est l'image ! Et on découvre ça très jeune, beaucoup trop jeune aujourd'hui. Sans aucun guidage ou mise en paroles, explications des parents, parfois…

- Les images qui 'impressionnent' les aires visuelles des zones occipitales du cerveau sont reçues passivement et sans aucun effort mais elles atteignent que très rarement les zones de la parole, du raisonnement, de la compréhension verbalisée et encore plus rarement les aires pré-frontales et frontales qui sont celles du choix et/ou de la décision volontaire.

- Ces images qui illusionnent l'esprit, au sens de la persistance des impressions lumineuses (24 images/seconde ou même 64 dans le cas du procédé IMAX) créent et stabilisent des réseaux de neurones très distincts de ceux qui sont sollicités dans le cas de la lecture, mais quelquefois à leur détriment. On peut très raisonnablement dire qu'à fortes doses, le fait de se nourrir d'images télévisuelles et de jeux vidéo développe des aptitudes propres à ces pratiques culturelles nouvelles au détriment de celles qui ont précédé comme la lecture.

Bien à vous,

Zoltar

(À suivre...)
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Zoltar



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MessagePosté le: Lun Jan 05, 2004 2:57 pm    Sujet du message: Re: Lettre à Marie LECTURE (2) Répondre en citant

Partie n° II :
°°°°°°°°°°°

Je posterai une conclusion à ce long message, bientôt, c'est promis...

@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@




II) Des études américaines et canadiennes vont de ce sens de la nocivité de la télévision sous certaines conditions quantitatives et/ou qualitatives :

Une bibliographie éclectique :

http://francois.muller.free.fr/diversifier/bibliographie-images.htm





LA TÉLÉVISION ET NOS ÉLÈVES:


Violence et télévision :

Il en est des choix (?) éducatifs comme des choix de personnels politiques. Nous avons les enfants que nous méritons et les dirigeants que nous avons démocratiquement "requis" pour ce faire...
Enfant roi ? Enfant tyran ? Enfant à qui on n'a jamais dit non ? "Concentré de perfection"* ? Je ne suis pas sûr que ce ne soit que ça ! En fait, c'est un ENFANT formaté/conditionné par les pubs injonctives de la télé qui disent avec insistance "Il faut acheter ! les enfants et/ou faire acheter vos parents coûte que coûte !" Les jeunes et surtout les très jeunes VEULENT ce que les media leur "enjoignent" d'acquérir, tout simplement. Les parents ? Ils n'ont pas le courage de dire non car ils passeraient pour des parents indignes ou "tortionnaires" (On appellerait même le 119 le cas échéant...)
Alors la violence physique qui fait que certains se comportent comme des brutes épaisses ? Où en chercher l'origine ? À la télé ! & pas à doses homéopathiques mais à traitement massif & répétitif. Quand on ne parle plus à ses enfants, ils "écoutent" les images... et ils sont parfois de merveilleux reproducteurs des modèles les plus médiatisés, c'est bien normal !
L'incapacité d'attention et de concentration, d'où vient-elle ?
De 24 à 64 images par seconde, ça fait beaucoup de sollicitations pour faire "bouger les yeux" et pour saturer les aires visuelles. Ah, ça bouge, oui da !... Alors, du stable pendant 5 mn, tu te rends pas compte maîtresse la torture que tu m'infliges ?

Éducation et télévision :


J-P C (Le Chè) avait parlé de "sauvageons" mais c'est comme ça qu'on devient un sauvageon et on achève son éducation... dans la rue, à proximité des "éducateurs de terrain" prestigieux pour petits commerces parallèles ou autres magouilles.
Ces parents démissionnaires sont-ils coupables alors de l'absence totale d'éducation première ? Oui ! Mais ils ne sont pas les seuls. Les institutions diverses qui doivent contrôler les media cathodiques (le CSA, le gouvernement etc...) devraient être plus intransigeants quant à la diffusion de 'conneries' aussi énormes que celles qu'on peut voir sur les petits écrans de France & de Navarre. Quelqu'un a parlé de Star Ac comme événement le plus important de la rentrée.o(( Je crois que c'est Ph. Meirieu.. Pourtant, cet outil potentiellement merveilleux qu'est la télévision aurait pu devenir un TEMPLE pour l'Éducation, la Culture et la Connaissance. Il est devenu un medium de "retape" pour les camelots de la foire d'empoigne d'une économie de société de consommation facile puisque la cible privilégiée est l'enfance & l'adolescence. On en est revenu aux MARCHANDS DU TEMPLE que, d'après le Nouveau Testament, Jésus a chassés à coups de fouet à Jérusalem. Sortez vos fouets mes camarades, chassons les marchands des écrans et réveillons les parents endormis. L'École des Parents serait une bonne solution, peut-être pas si coûteuse à moyen terme...
Je rêve ? Non ! Quant le fric met son doigt entre l'arbre et l'écorce, l'arbre meurt et le bras se gangrène très rapidement. Le fric n'a aucune morale et se fout de l'éducation car il ne veut qu'une chose.... des rentrées à tout prix. --> On va droit dans le mur et on en est de moins en moins loin. Mettez vos casques !

La société de type occidental, cathodique et de consommation, n'a plus d'autre valeur à proposer que celle du fric-avant-tout. Ça donne nécessairement des résultats "à la hauteur des ambitions". C'est bien la télé qui est LE modèle de notre jeunesse : les jeunes parents actuels comme leurs enfants. Et la télé, ça ne dit jamais NON ! car tout est possible en images. ;o)) Au contraire, elle ne stimule et ne sollicite que le "oui vas-y" ! avec l'insistance de la redondance. L'envie et le plaisir plus que l'effort et le renoncement. Et c'est peu dire en le disant ainsi...
S'il devait y avoir une nouvelle prise de la Bastille en 2009*, ce serait celle du 4ème pouvoir, le pouvoir cathodique. Les autres media suivraient...

Des choix possibles pourtant :


Il existe pourtant sur une chaîne non câblée des programmes éducatifs et fort intéressants. J'ai parlé de France 5 qui diffuse notamment l'après-midi des émissions de grande qualité qui permettraient à tous de se réconcilier avec le medium "télévision". Enregistrez-les chers collègues et montrez aux enfants des écoles que la télévision ça peut être aussi ça ! Et parlez-en avec eux., puisque ce n'est pas fait dans les familles submergées par le temps dévorant… (?)

http://www.france5.fr/education/



Un site très complet sur les réflexions en cours au sujet de la télévision :
Les enfants face aux images (rapport de Mme Claire Brisset :


http://www.senat.fr/rap/r02-352/r02-35211.html

Cortège diabolique des défauts de la télévision :

- La télévision aliène les esprits.
- Elle montre à tous la même chose.
- Elle véhicule l'idéologie de ceux qui la fabriquent.
- Elle déforme l'imagination des enfants.
- Elle appauvrit la curiosité des adultes.
- Elle endort les esprits.
- Elle exerce un insidieux contrôle politique.
- Elle façonne à notre insu notre cadre de pensée.
- Elle manipule l'information.
- Elle impose des modèles culturels dominants.
- Elle ne montre de façon systématique qu'une partie du réel en oubliant la réalité urbaine, les classes moyennes, le travail tertiaire, la vie des campagnes, le monde ouvrier...
- Elle marginalise les langues et les cultures régionales.
- Elle engendre la passivité.
- Elle détruit les relations interpersonnelles dans les familles.
- Elle tue évidemment le livre et toutes les cultures écrites.
- Elle incite à la violence, à la vulgarité ainsi qu'à la pornographie.
- Elle empêche les enfants de devenir adultes.
- Elle concurrence de façon déloyale les spectacles vivants, le cirque, le théâtre, le cabaret, le cinéma...
- Elle génère l'indifférence et l'apathie des citoyens à force de surinformation inutile.
- Elle abolit les hiérarchies culturelles.
- Elle remplace l'information par la communication, la réflexion par l'émotion, la distanciation intellectuelle par la présence des sentiments volatils et superficiels.
- Elle concurrence et dévalorise l'école.

(Un inventaire de philosophe, tout à fait dans l'esprit de Jacques Prévert !)
C'est signé de qui ? => Luc Ferry !


Qu'est-ce qu'une nouvelle ?

http://www.media-awareness.ca/francais/projets_speciaux/trousse_medias/industrie_information/une_nouvelle.cfm



Les influences de la télévision sur les enfants & les adolescents :

http://www.cps.ca/francais/enonces/PP/pp03-01.htm

Bonnes habitudes devant la télévision :

http://www.soinsdenosenfants.cps.ca/comportement/BonnesHabitudes.htm


Télévision jeux vidéo et santé :

http://www.salve-regina.com/Catholicite/Television_jeux_videos_et_sante.htm

Et l'éducation aux media ?

http://www.actualiteenclasse.com/educat.html

La télévision est-elle un danger pour la démocratie ?

http://www.eleves.ens.fr/pollens/seminaire/seances/television/popper.htm

Des effets nocifs ! À chaque âge ses images…

http://www.famili.fr/homepage/976190835/1038478480

Le danger cathodique à domicile :

http://club.euronet.be/claude.herion/ecrantv.htm

Les influences multiples de la télévision sur les enfants :

http://www.media-awareness.ca/francais/parents/television/influence_tele.cfm

Il y a des règles pour écouter la télévision :

http://www.cps.ca/francais/publications/gazette/1999/septembre/ReglesTele.htm






Éducation à la télé :

http://www.google.fr/search?q=la+t%E9l%E9+et+les+enfants&ie=ISO-8859-1&hl=fr&meta=lr%3Dlang_fr

http://www.media-awareness.ca/francais/ressources/sommaires/primaire.cfm


Des renseignements pour parents et enseignants (très éducatif !) :

http://www.cca-kids.ca/tvandme/french/parents/andtv.html


Violence :

http://www.webdlambert.com/violence-tv.html

La télé manipule aussi les bébés
L'impact de la télévision sur les enfants et les adolescents en matière de violence et de sexualité fait depuis longtemps l'objet d'un débat mais personne ne s'était occupé jusqu'à maintenant de le prouver. Le journal londonien "The Daily Telegraph" révèle les conclusions alarmantes d'une toute récente étude portant sur des enfants âgés de 12 mois, menée par le Dr Donna Mumme, de l'Université Tufts à Boston, avec le Dr Anne Fernald, professeur de psychologie à Stanford, qui affirme que « les bébés adoptent des comportements en rapport avec les émotions des adultes qui les entourent » et même « des signaux émotionnels ou sociaux » véhiculés par la télévision.
Les chercheurs ont filmé en vidéo une actrice manipulant des objets tels qu'une balle bleue, un porte-lettres en spirale rouge, un morceau de tuyau jaune, etc., tout en exprimant par des mimiques ou par la voix des opinions parfois positives, parfois négatives. On a ensuite donné ces jouets aux enfants et ils ont volontiers joué avec. Mais après avoir vu la vidéo, ils se sont mis à copier les réactions de l'actrice, souriants ou enthousiastes devant un objet connoté positivement, fronçant les sourcils, grimaçant, allant même jusqu'à pleurer devant un objet à connotation négative.
« Nous étions bouleversés de constater que des enfants de 12 mois pouvaient décoder autant d'informations provenant d'une vidéo de 20 secondes », souligne le Dr Mumm.
Qualifiant les conclusions de cette étude comme "remarquables", "The Daily Telegraph" met les parents en garde : « les adultes devraient réfléchir à deux fois avant de regarder la télévision alors que leur bébé est dans la pièce ». Jusqu'à présent l'impact du petit écran a été sous-estimé, précise le Dr Mumm. Son influence sur le développement de l'enfant exposé pourrait se révéler considérable. « Les bébés sont réceptifs aux stimuli que génère la télévision et nous savons maintenant que les informations reçues peuvent guider leurs réactions ultérieures.

http://www.servicevie.com/02Sante/Manchette/Manchette111099/manchette111099.html

Le bon sens ?

http://www.tvbien.com/article.php3?id_article=143



Bien à vous,

Zoltar
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zoreye



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MessagePosté le: Lun Jan 05, 2004 8:22 pm    Sujet du message: Re: apprendre à apprendre Répondre en citant

Citation:
Le pauvre, en effet, serait bien incapable de le faire sans son heure de CDI ! Depuis trente ans, la pédagomanie a pour fondement le mépris des élèves considérés comme des imbéciles.
Je me demande comment des générations d'étudiants, durant des millénaires, ont bien pu faire pour se documenter.
Vous êtes dans le droit-fil de ce que l'on enseigne dans les IUFM et vous êtes LE problème : tout ce personnel gavé de "sciences de l'Education", à qui on a martelé que ce qui compte ce n'est pas apprendre mais "apprendre à apprendre". Vous êtes partout, et vous vous accrochez à vos poste, ce que je peux comprendre. Vous SAVEZ... vous n'êtes pas comme ces idiots de profs accrochés à leurs disciplines qui ne savent que "gaver" les élèves. Mon Dieu, je devrais avoir honte d'avoir pendant vingt ans passionné mes élèves avec mes anecdotes historiques. Je les ai gavés et... les pauvres... ils attendaient mes cours avec impatience, sans se douter que je les abusais, que j'aurais dû seulement leur apprendre à apprendre sur du vide : comment faire des recherches dans l'absolu par exemple : comme ce doit être passionnant, surtout une heure par semaine durant toute une année !

Je suis quelque peu surpris par votre méconnaissance du travail qui se fait dans la plupart des CDI avec les documentalistes. D'abord, que les choses soient claires : il n'y a pas dans les IO de cours de CDI, ce serait une aberration et une source d'ennui supplémentaire pour les élèves, sur ce point vous avez raison. Si votre enfant reçoit ces cours c'est surement la volonté locale de son collège, dû à un manque de surveillants, un principal peu ouvert au travail interdisciplinaire (ce qui me semble être l'explication vu comment votre fils semble peu profiter des IDD). Quoi qu'il en soit le travail en CDI se fait avec un enseigant, avec ou sans le documentaliste qui est là en tant que spécialiste des sciences de l'information et souvent des TICE (mais pas uniquement) et qui peut apporter un regard éclairant sur certaines techniques documentaires "pointues", aider à créer des ponts entre différents apprentissages. Bien sûr, les élèves viennent aussi sur leur temps libre pour faire leurs recherches personnelles, lire, s'informer, communiquer etc. L'apprentissage de la recherche se fait toujours sur la base des savoirs disciplinaires. Vous dites que cet apprentissage est inutile. Mais vous oubliez deux choses : premièrement, les profs font partie des étudiants qui ont réussi leurs études et donc pour qui la recherche de documents n'a pas posé de problème majeur ; deuxièmement, la nature de la recherche a changé depuis une quinzaine d'année avec l'apparition des technologies numériques. Croyez vous vraiment que tous les élèves savent se repérer tout seul sans aucun apprentissage parmi toutes les sources qu'ils ont à leur disposition ? Ils ont besoin de clés de lecture pour décripter, valider et critiquer l'information. Ce n'est pas les considérer comme des imbéciles, c'est apporter une réponse à un besoin nouveau apparu avec la société de l'information. Pour cela le CDI est un laboratoire avec profusion de documents adaptés aux besoins etdes outils que profs et élèves peuvent utiliser : internet, encyclopédies, périodiques, cd-rom, logiciels de recherche etc. On y apprend à maitriser l'information. Le CDI N EST PAS UNE BIBLIOTHEQUE : il peut en contenir une. Il est curieux qu'en tant que prof d'histoire vous n'ayez pas utilisé le CDI de votre établissement, pour travailler sur des documents : vous apportiez vos propres documents peut être ? dommage d'être passé à côté d'une ressource inépuisable, avec en plus la compétence d'un ou d'une collègue à l'écoute de vos besoins et passionné aussi par son métier (il le faut pour supporter le mépris de certains professeurs pour qui les documentalistes sont des surveillants de garderie et n'ont aucun rôle pédagogique).
"Il n'y a pas si longtemps, le documentaliste aidait les élèves dans les recherches demandées par ces ABOMINABLES disciplines qui gavent et rendent idiots. Par ce biais, ils conduisaient les élèves à s'approprier le CDI." C'est toujours vrai, sauf que maintenant des profs acceptent de travailler avec le doc qui n'est ainsi plus seul à s'occuper des questions de documentation, il est simplement la personne référence, le spécialiste qui peut répondre aux difficultés dans ce domaine. Il ne fait pas que cela : gestion du fond, animation du CDI, communication interne et externe sont ses 3 autres missions depuis 1986.
Des générations d'étudiants ont su faire leurs recherches... mais nombreux aussi sont ceux qui se sont sortis sans aucun diplôme car ils ne savaient pas faire une recherche, et surtout, ils ne savaient pas exploiter un document.
De plus, comment font ceux qui n'ont pas la possibilité de poursuivre leurs études pour des raisons financières, intellectuelles ou autres, et qui quittent l'école à seize ans ? savent-ils spontanément chercher, critiquer une information ? je ne le pense pas car sinon la démocratie aurait une autre allure : les élections présidentielles auraient été surement différentes si tout le monde savaient ce qui se cache derrière certains discours haineux, TF1 aurait moins d'audience qu'Arte, le nuage de Tchernobyl ne se serait pas arrêté à la frontière, les guerres en Irak et en Afghanistan n'auraient pas pu avoir lieu...J'en passe, les exemples ne manquent pas. Bien sûr que cela est politique, il s'agit de savoir quels citoyens nous voulons former : des moutons consommateurs de TF1, rêvant tous de faire fortune et destinés à être frustrés pour la grande majorité? ou des êtres humains responsables de leurs actes, qui réfléchissent parce qu'ils savent le faire : ils l'auront appris à l'école.
Faites un test : votre enfant prépare-t'il parfois des exposés ou des synthèses ? essayez de voir ce qu'il apprend au cours de ses travaux et ce qu'il évite, par solution de facilité (je pense au copier coller de documents trouvés sur internet ou cd-rom). Vous constaterez peut être que :
1) il manque de méthode pour chercher au bon endroit et trouver rapidement : s'il a un exposé sur l'Islam il va taper islam dans google et regarder les premiers résultats, sans savoir ce qu'il va chercher sur l'Islam. sur 200000 résultats il va prendre le temps de voir les 10 premiers s'il est consciencieux, et va passer ainsi plusieurs heures sur son ordinateur (il a de la chance il en a un chez lui, sinon c'est au CDI...)
2) il n'a pas les connaissances suffisantes pour distinguer les différentes interprétations d'un même fait, son esprit critique n'est pas assez affuté pour éviter tous les pièges de la démagogie et il risque d'utiliser des données invérifiables.
3) il se contente de survoler les documents et les compile en un seul document (dans ce cas il a bien raison, car c'est souvent tout ce qu'on lui demande, alors pourquoi se fatiguer ? cela prouve qu'il sait être efficace)
En bref il y a des chances pour qu'il ne sache pas problématiser car il n'a jamais appris (s'il sait c'est que vous lui aurez appris, mais combien de parents sont profs d'histoire géo et/ou savent interroger un document ? )
Qu'aura t'il appris ? pas grand chose : posez lui une question 15 jours après et vous verrez ce qu'il en reste.
Le travail des documentalistes, et plus généralement des enseignants dans une séance au CDI consiste à aider l'élève à se poser des questions, à partir de ce qu'il sait déjà pour chercher ce qu'il ne sait pas et qu'il doit apprendre. C'est je crois le même type de démarche qui peut se faire dans l'étude de document en HG. La différence c'est qu'il existe un lieu, le CDI, avec plus de documents et plus d'outils, avec une personne compétente pour travailler ces questions, le documentaliste.
Un élève a-t'il naturellement les moyens de reconnaître des propos révisionnistes dans une page web sur les camps de la mort, ou doit-il forcément tout savoir sur ce sujet pour démasquer les pseudo historiens ? Sait il même qu'une info est différente selon qu'elle vient du journal "l'humanité" ou "le figaro" ? sait il spontanément faire la différence quand il lit un texte de greenpeace ou de la FNSEA sur les ogm ? N'aura t'il pas tendance à prendre pour argent comptant les informations qu'il obtient ?
N'y a t'il donc rien à faire pour donner du sens à tous ces savoirs fonfdamentaux dont il ne voit pas en général pourquoi ils sont si fondamentaux ?
Peut être pensez vous qu'un élève ne doit pas faire d'exposé, que son rôle consiste juste à écouter la leçon du maître qui sait tout car il a fait suffisamment d'études, il connaît sa discipline sur le bout des doigts et ne se trompe jamais...
Dans ce cas je vous rassure : vos idées reviennent en force, la chasse aux "pédagogistes" est ouverte depuis 2002.
Quant aux parents d'aujourd'hui qui sont selon vous co-responsables de la faillite de l'école avec les pédagogues que vous méprisez : par qui ont ils été instruits et éduqués ? par l'école d'il y a 30 ans il me semble, non ? N'est-ce pas là un paradoxe saisissant ? Rejeter une faute aux uns ou aux autres est extrêmement simpliste : les pédagogues sont là pour essayer de trouver des solutions aux difficultés d'apprentissage d'une partie de la population scolaire. Tous les enseignants sont en principe des pédagogues : ils cherchent à faire en sorte que les élèves à la sortie du cours en savent plus qu'en y entrant. Si ce n'est pas le cas ils essaient de savoir pourquoi et si la psychopédagogie ne donne pas toutes les réponses bien sûr, elle peut aider quand même. Je ne vois pas pourquoi des connaissances en sciences de l'éduc peuvent être nuisibles à un enseignant qui veut comprendre les mécanismes de l'apprentissage.
Un petit mot sur la lecture et le message de Zoltar, que je n'ai eu le temps que de survoler : la réflexion sur la télévision me fait réagir, car n'est ce pas aussi de la lecture ? Là où nous avions des interprétations d'un texte, donc d'un message, nous avons toujours des interprétations soutenues ou manipulées par les images. Les dangers de manipulation existent aussi avec l'écrit. Les compétences de lecture sont nouvelles avec le multimédia et doivent donc être apprises à l'école.
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Marie Labat



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MessagePosté le: Lun Jan 05, 2004 11:06 pm    Sujet du message: A Zoreye, Zoltar, Viovio Répondre en citant

Ce petit message groupé pour accuser réception de vos longs messages. Je pense que Zoltar, en quarante ans de métier en primaire en sait plus que moi sur la lecture. Ramener l'illettrisme à un problème de méthode est sans doute bien trop simple, je le reconnais. J'ai lu avec intérêt votre long exposé très instructif. Il est certain que l'agression de la télé, des jeux vidéo sur des enfants jeunes est une cause majeure de la montée de l'illettrisme, de l'inculture et donc, à terme de l'obscurantisme.
Remède : passer une heure au CDI, marquée dans l'emploi du temps chaque semaine ? A lire Zoreye et Viovio, c'est une évidence. Je trouve cela exagéré. C'est un peu comme manger des bonbons quand on n'a pas de quoi se nourrir substantiellement. A quoi bon ces heures pour apprendre à se documenter quand on sait à peine lire et écrire : gabegie d'heures explosées tous azimuts tandis que les cours de Français sont réduits à la portion congrue : je vais me répéter : je trouve cela très grave.
Cela dit, documentalistes, ne soyez pas si susceptibles ! Vous traitez les profs comme des êtres prétentieux qui vous considèrent à peine comme des surveillants. Cela arrive sûrement mais la collaboration existe aussi comme le dit Zoreye. Un CDI ouvert, où les élèves peuvent venir faire des recherches sur des sujets scolaires ou plus personnels, trouver à ce moment là un documentaliste formé et compétent pour les aider et en profiter pour les instruire des marches à suivre : je suis forcément pour. C'est l'heure par semaine qui me reste sur l'estomac : cette heure volée aux apprentissages fondamentaux tandis que, à l'heure du déjeuner ou quand les enfants ont des trous, le CDI n'est pas toujours ouvert, hélas, au moment, donc, où les élèves auraient besoin ou envie de s'y rendre. Cela me paraît aberrant.
Enfin, petite pointe d'amour propre : je vous informe que je me suis beaucoup servi du CDI quand j'étais prof : j'y passais des heures avec mes élèves à orienter leurs recherches avec l'aide du documentaliste avec lequel dans la plupart des établissements où je suis passée, j'ai entretenu des relations très fructueuses. J'ai mené dans mon dernier établissement une action de remise en valeur de la lecture personnelle et c'est du CDI que je lançais le projet, et c'est au CDI que mes élèves ( et ceux des autres) allaient avec moi ou sur mes conseils. Je savais exactement ce qu'ils pouvaient y trouver.
Dernière chose : Internet : le fils à papa que vous paraît être mon fils ne se sert jamais d'Internet : je trouve aberrant d'utiliser cet outil au collège et pis encore au primaire : c'est trop tôt ! Les livres sont amplement suffisants pour se documenter ( et aussi prendre du plaisir, aller à la rencontre de la littérature par exemple : vous semblez ne voir votre CDI que comme un "centre de ressources" et oubliez trop souvent messieurs les documentalistes que vous êtes aussi à la tête d'une bibliothèque pleine d'oeuvres ! ). Je pense qu'un élève doit d'abord savoir lire, et trouver ce qu'il cherche dans les livres : aller sur Internet est ensuite facile. La preuve : les bons élèves, bons lecteurs, savent lire et utiliser un site, les mauvais lecteurs s'y perdent. Donc, Internet : si c'est juste pour leur apprendre à cliquer au bon endroit, quel temps perdu, là encore avec des élèves qui anonnent, n'orthographient pas, ne sauront donc jamais, à cause de tout ce temps perdu à mettre la charrue avant les boeufs... ne sauront jamais lire en diagonale quand ils sont connectés, et trouver ce qu'ils cherchent.
Désolée : je suis une ringarde, dépassée, d'une autre époque : j'ai compris le message et je vous répète le mien : vous êtes à côté de la plaque avec vos bonbons, proposés à des élèves qui n'ont pas eu de plat de résistance.
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Zoltar



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MessagePosté le: Lun Jan 05, 2004 11:10 pm    Sujet du message: Re: apprendre à apprendre Répondre en citant

zoreye a écrit:
Citation:
Le pauvre, en effet, serait bien incapable de le faire sans son heure de CDI ! Depuis trente ans, la pédagomanie a pour fondement le mépris des élèves considérés comme des imbéciles.
Je me demande comment des générations d'étudiants, durant des millénaires, ont bien pu faire pour se documenter.
Vous êtes dans le droit-fil de ce que l'on enseigne dans les IUFM et vous êtes LE problème : tout ce personnel gavé de "sciences de l'Education", à qui on a martelé que ce qui compte ce n'est pas apprendre mais "apprendre à apprendre". Vous êtes partout, et vous vous accrochez à vos poste, ce que je peux comprendre. Vous SAVEZ... vous n'êtes pas comme ces idiots de profs accrochés à leurs disciplines qui ne savent que "gaver" les élèves. Mon Dieu, je devrais avoir honte d'avoir pendant vingt ans passionné mes élèves avec mes anecdotes historiques. Je les ai gavés et... les pauvres... ils attendaient mes cours avec impatience, sans se douter que je les abusais, que j'aurais dû seulement leur apprendre à apprendre sur du vide : comment faire des recherches dans l'absolu par exemple : comme ce doit être passionnant, surtout une heure par semaine durant toute une année !


Un petit mot sur la lecture et le message de Zoltar, que je n'ai eu le temps que de survoler : la réflexion sur la télévision me fait réagir, car n'est ce pas aussi de la lecture ? Là où nous avions des interprétations d'un texte, donc d'un message, nous avons toujours des interprétations soutenues ou manipulées par les images. Les dangers de manipulation existent aussi avec l'écrit. Les compétences de lecture sont nouvelles avec le multimédia et doivent donc être apprises à l'école.


Même punition pour les professeurs documentalistes que pour les utilisateurs des "méthodes mixtes de lecture". Il n'y a qu'une catégorie de profs qui passionnent leurs auditoires : ceux dont "on attendait les cours avec... impatience". Ça ne mange pas de pain de le dire et, de toute façon, le papier ne refuse pas l'encre.
Ce parti-pris forcené de Marie Labat* et tout ce néo vocabulaire contre les "pédagomanes" ou autres "pédagogistes", j'en oublie beaucoup... Tout cela me semble plutôt traduire un échec ou une déception quelconque d'enseignants qui ont cru trop longtemps que seules les connaissances suffisaient en matière d'enseignement car ils croient encore à la "transmission des savoirs" alors que Rabelais et Montaigne nous avaient bien dit, y' a longtemps, que la scholastique, ça suffisait. ;o))**

Pour ce qui est de lecture sur écran, je suis assez d'ccord avec vous, ça s'apprend. Je l'ai constaté surtout avec des adultes que j'initiais à l'informatique et à Internet. Mais ce que je dénonce dans l'utilisation de la télévision à la maison, c'est le no-choix, le zapping et surtout aucun accompagnement verbal et structurant de la part des adultes responsables (parents notamment). Mais regardez donc les liens. C'est édifiant !

Bien à vous,

Zoltar

* Elle a enseigné 20 ans, puis stop !
J'ai enseigné 40 ans et j'ai vu les "pédagogistes" et les adeptes de la transmission des connaissances. J'ai plein d'anecdotes à ce sujet bien sûr !

** "Je voudrais qu'on fût soigneux de lui choisir un conducteur qui eût la tête plutôt bien faite que bien pleine..." (Montaigne)

Beaucoup trop de haine contre les IUFM, ça me paraît suspect, même si moi non plus je n'aime pas tout ce qu'ils proposent à nos jeunes PE.
Ont-ils mis le doigt quelque part sur un endroit qui fait mal chez certains agrégés très pointus en connaissances mais incapables d'enseigner ? Ne criez pas, j'en connais ! ;o((
Soporifiques au possible... Quel dommage !
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Lamarlère Viviane



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MessagePosté le: Mar Jan 06, 2004 9:48 am    Sujet du message: Répondre en citant

Zoltar, soyez raisonnable.

les IUFM sont une aberration. Leur postulat est qu'il suffit d'observer l'enfant pour lui permettre de mettre au monde ce qu'il sait déjà au fond de lui sans le savoir.
Deux de mes élèves sont actuellement en IUFM, ce qu'ils m'en rapportent des pratiques y tient de la secte.

J'ai entendu en tant que militante les témoignages de nombreux jeunes qui ne savent pas s'ils feront ce métier parce que les IUFm ne les y préparent pas au mieux, les en dégoutent au pire. Et ceci en pleine pénurie d'enseignants. Tous les ans des dizaines de jeunes certifiés assurent deux ou trois jours leurs cours et puis se reconvertissent illico presto, mal préparés à la réalité du terrain. Ce n'est pas moi qui le dit, c'est le Ministère.

les difficultés de l'école tiennent à la dérive consumériste de notre société, au décalage qui existe entre les valeurs que l'école est censée apporter à nos enfants et celles (ou supposées telles) qui sont au quotidien à portée de clavier, mais aussi à toute une idéologie qui a contribué à culpabiliser les parents, leur faire perdre le sens des repères que l'on DOIT donner à un enfant et les empêche aujourd'hui de faire preuve d'autorité;

les enfants sont agités, turbulents, inattentifs, parce que l'on en sait plus leur consacrer le temps qu'il faudrait ; Se poser à leurs côtés pour leur lire une histoire ou dénouer les petits noeuds douloureux et intimes qui ont embrouillés leur journée.

Ils le sont aussi parce que, en bons thermomètres qu'ils sont, ils sentent parfaitement les hésitations des adultes qui les entourent; Si un maître n'est pas sûr de ce qu'il fait ou de ce qu'il enseigne, comment voulez vous qu'il se fasse respecter?Un maître à qui on n'a pas appris à tenir un tableau, à tenir un cahier d'appel, un maître qui avait lui même des difficultés en orthographe et à qui on ne dispense que quatre heures de remise à niveau, un maître qui reçoit des cours de sciences de l'éducation mais à qui on ne fait tout simplement pas "réviser" les cours pluridisciplinaires qu'il devra enseigner au primaire, ne peut pas être sûr de lui. Soit il a la vocation et se fie à son sens de l'improvisation , soit il patauge. Dans les deux cas cela donne ce que l'on constate aujourd'hui: des enseignants mal dans leur vie et leur métier, qui ne se sentent pas reconnus parce qu'eux même donnent beaucoup , qui se sentent agréssés par la moindre critique, à juste titre car leur formation est réèllement fragiles et inadaptée, et ce qu'ils font chaque jour relève du challenge.

Pour ce qui est du CDI, les gosses de la génération de ma fille ont une heure de cdi par semaine, elles s'y rendent parce que "au moins, la bas, on peut papoter" Ah bon? et vous ne faites pas de recherches?
réponse:

Non, on y va parce qu'il n'y a pas assez de place dans la salle d'étude.

Et il n'y a pas de responsable au CDI pour vous faire des recherches?
réponse "je ne sais pas. peut-être......."

Moralité, il serait effectivement plus judicieux d'utiliser cette heure à consolider les acquis de ceux qui en ont besoin plutôt que sous des prétextes fumeux consolider les enfants dans l'idée qu'être au collège, c'est surtout y passer du temps à papoter......
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gallon



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MessagePosté le: Mar Jan 06, 2004 10:45 am    Sujet du message: les IUFM sont une aberration Répondre en citant

quand vous dites que les IUFM sont une aberration il faudrait se rappeler qu'avant il n'y avait pas de formation pédagogique .

Dans l'armée il y a bien une nécessité d'embrigader pour la sécurité des autres soldats mais pas a l'école. Il faut armée nos enfants, leur permettre de s'exprimer, de dialoguer, mais pas de papoter. C'est la responsabilité du pedagogue si c'en un vraiment un qui veut bien s'intéresser a ce qui ce passe dans le monde et aux techniques pédagogique.
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Dominique DUCHEATEAU



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MessagePosté le: Mar Jan 06, 2004 10:57 am    Sujet du message: génération zapping Répondre en citant

Petit zapping de début d'année…

Marie Labat écrit :
Faut-il faire une thèse en sciences de l'éducation pour cerner ce que j'ai dit en trois verbes : LIRE ECRIRE COMPTER. Le reste ne peut venir que par surcroît car rien n'est possible sans maîtriser ces techniques de base !

Rien n’est possible surtout si vous oubliez la plus importante des techniques de « base » : PARLER! Mais aussi échanger, communiquer, discuter, négocier, commenter, argumenter, encourager, etc… Un bon niveau à l’ORAL est la première étape qui garantit l’accès à toutes les autres « techniques de base »… Mais, on n’apprend pas à parler avec des manuels. L’enfant n’a d’autre solution que celle de l’imprégnation. C’est donc la qualité du niveau de langage des copains et des adultes qui l’entourent (à la maison, à l’école, à la télé…) qui déterminera les compétences langagières de l'élève.
Il revient donc aux adultes de prendre la responsabilité de faire, eux-mêmes, l’effort sur la qualité de leur expression orale et de sa pertinence avant de faire quelque reproche que ce soit sur la réussite scolaire des enfants.

MARIE MARIE écrit :
Je suis, pour ma part, consternée de voir à quel point la cassure est grande entre la maternelle où les enfants jouent et acquièrent sans le savoir les compétences attendues dans ce cycle, et le primaire où tout à coup les choses sérieuses commencent et où l'on ne joue plus.
Je me suis toujours demandée qu'est-ce qui motivait un tel changement ?


Beaucoup de profs d’élémentaire rêvaient peut-être de travailler dans le secondaire ?
Plus sérieusement, depuis longtemps notre culture judéo-chrétienne nous impose, à notre insu, des fusions conceptuelles du type :
Apprendre et travailler. Travailler et être sérieux. Etre sérieux et faire des efforts...
Du coup pour "APPRENDRE" à lire ou à compter…, il faudrait revêtir les activités d'une connotation de douleur et de non ludique pour être considérées avec sérieux. Si vous donnez à des enfants un travail désagréable sur les algorithmes mathématiques, à réaliser sur fiche papier, ils auront l'impression d'avoir bien travaillé. Mais si vous abordez exactement la même notion avec un cordon et des perles de couleur, ils iront raconter à leurs parents qu'aujourd'hui en math ils n'ont pas travaillé…
Travailler ne doit plus vouloir dire souffrir et jouer ne doit plus vouloir dire ne rien apprendre. Un petit bout de 3 ans, produit lui aussi des efforts énormes pour parvenir à finir son puzzle avant les copains, pour réussir à démonter complètement le téléphone de la classe. Ca ne rigole pas tous les jours quand on est obligé de jouer pour apprendre.
Le jeu de l’enfant n’est pas un divertissement. C’est une exploration, un apprentissage intensif nécessitant le recours à tous les sens, une vigilance et un investissement incroyable (au point parfois de refuser de venir manger!…). Le jeu représente le seul outil de confrontation de l'enfant entre son environnement et ses capacités à le comprendre et le dominer.
Et effectivement, penser qu'à partir de 6 ans tout cela est maîtrisé et terminé est une faute professionnelle.

Eric michel écrit :
On apprend donc dans l’effort, c’est malheureux, mais c’est comme ça
.

C’est quand même une ironie du sort que de constater que les nostalgiques de "feu l’EFFORT" en parlent toujours comme d’un mal nécessaire. Comment voulez-vous attraper des élèves avec du vinaigre ? Effort ne veut pas dire souffrir (fusion conceptuelle erronée).
En ce qui me concerne, je produis volontiers des efforts dès que j’ai compris que cela me sera utile : finir la correction fastidieuse des cahiers de la classe, faire quelques seaux de balles pour améliorer mon service (tennis), faire le grand ménage et les courses pour bien recevoir mes amis (à manger)… Je pense que les élèves, comme les adultes, aiment faire les efforts dès qu’ils savent que cela leur sera profitable directement. C’est une question de verbalisation des tenants et aboutissants. Ca s’appelle un projet, non ? L’effort de l’élève, c’est le critère d’évaluation du projet… Pas de bon projet fédérateur, pas d’effort.
Dans les classes de petits on observe facilement ce sens inné de l'effort, cette appétence pour la découverte, les apprentissages… Pourquoi cela disparaît-il plus tard?
Au risque de me faire huer, je ferais quand même l'effort d'affirmer que les projets d'activités des enseignants d'élémentaire et du secondaire sont moins fédérateurs. Ils ne sont pas tous très intéressants du point de vue des enfants. Et comment peux-t'on affirmer cela? Parce que, quand on propose à des petits des activités qui se détournent de leur intérêt, idem, ils les boudent…
Alors, on pourrait me rétorquer: il ne faut quand même pas devoir systématiquement justifier un intérêt direct entre tous les programmes et tous les élèves? On devrait pouvoir quand même attendre d'eux un effort altruiste, Et oui, cet effort là est justifié et indiscutable quand il s'agit d'un partage de contraintes communautaires: vider le seau de la classe, dire bonjour en entrant, bien se tenir en classe, écouter sagement… Mais bien travailler en classe au nom du prof, de maman ou de la science, là, j'ai des doutes sérieux de l'efficacité de cette démarche?
Chacun, son deal. Mais l'enfant qui ne travaille pas pour lui, à savoir qu'il ne voit pas d'intérêt personnel à investir son travail, est porteur d'un gros symptôme typiquement pédagogique. Il ne fait plus partie du projet scolaire. Et c'est grave. Quand, à 6, 11 ou 15 ans, votre vie et votre avenir vous sont réquisitionnés sans explication, par le monde adulte, ce n'est pas très bon pour le moral…


ZOLTAR écrit entre autre:
…/…Je pense que la télévision, massivement imposée à nos jeunes ainsi que les consoles vidéo constituent un quota important de leurs loisirs, sont responsables …/…

Dans n’importe quelle classe, (des petits de 2 ans jusqu’au bac +15), accrochez au tableau la photo d'un cheval et demandez donc:
« Que voyez-vous là? »
Tout le monde parlera d’un cheval.
« Ah bon ? Répondrai-je, et bien, montez dessus pour voir ! Moi, je ne vois que du papier et une punaise ! »

A l’instar de Magritte avec sa fameuse pipe, en moins de 5 secondes, les élèves ont compris les données du problème. Celui de la culture de l’image, tellement omniprésente et puissante, qu’elle ne se voit plus.
Comme le disait Zoreye précédemment, il faut apprendre aux élèves à « lire » la télévision et tous les supports audiovisuels. Et ça, il n'y a qu'à l'école qu'on peut le faire. En ce qui me concerne, c'est ce que je fais depuis longtemps, au moins 15 mn tous les jours avec mes élèves. Toutes les approches doivent être abordées sous formes d’observation de documents (films, reportages, émissions diverses, pub), de débats, d'analyses, de critiques sur le fond et la forme, de recherche sur les outils de fabrications (les procédés de trucage photos, images, sonore…) et de réalisation expérimentale de petites productions…
"Je ne crois que ce que je vois" est un adage qu’ils vont démentir eux-mêmes.
En quelques séances, il n’y en a plus un qui ne vienne à l’école sans venir vous raconter sa propre liste d’incohérences et de tentatives de manipulations qu’il a décelées hier soir à la télé.
Bien sûr Zoltar, comme pour l’écrit, la combinatoire n’est qu’une étape technique de l’apprentissage de la lecture, il faut apprendre à nos futurs électeurs et consommateurs à lire entre les lignes mais aussi entre les pixels… Les fantastiques outils de communication et d'information notamment audiovisuels sont encore récents dans notre histoire, nous devons apprendre à éduquer nos enfants à les utiliser judicieusement.
Mais les partisans de la "sâcro sainte croissance à tout prix" ne l'entendent pas de la même oreille…
Et pour conclure, cela n'est plus un mystère, j'adore MEIRIEUX (même si je ne suis pas toujours d'accord avec certaines positions, ses principes fondamentaux sont sains et indiscutables).
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Zoltar



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MessagePosté le: Mar Jan 06, 2004 2:37 pm    Sujet du message: Changer les IUFM ou la société ? Les 2 ! dans quel ordre ? Répondre en citant

Lamarlère Viviane a écrit:
Zoltar, soyez raisonnable.




Bonjour Viviane,

Je le suis, jusqu'au bout des ongles ! Doué de raison, je l'espère et susceptible d'être raisonné aussi. ;o)) Oui, il faut réformer sérieusement les IUFM. Comme certaines églises ou chapelles, ils ont pris trop de pouvoirs.
Il faut surtout leur retirer la redoutable pression qu'ils exercent sur les jeunes professeurs sortants en matière d'évaluation déterminante pour leur "validation" dans leur carrière d'enseignants. Cela doit rester du strict ressort des corps d'Inspection. Je ne délaie pas. J'y reviendrai...

Vers quoi agir en priorité alors ?

@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@

La société française actuelle, dominée par l'argent et les media, fabrique de toutes pièces un environnement artificiel nourri d'une information continue, inquiétante et mouvante à la fois qui fait en sorte que plus personne ne peut se reposer sur des valeurs ou événements stables et reconnus comme des repères de comportement social : la norme nouvelle semble être devenue par priorité ce qui est exceptionnel, rare et inquiétant plutôt que ce qui est courant, banal et rassurant. Mais n'est-ce pas l'intérêt commercial des groupes de presse et autres agences qui vivent de "l'actualité", qui dispensent les "mêmes informations" à tous de se comporter ainsi ? [1]

Les ressources, dans ce domaine, sont inépuisables tant la cupidité, le goût du macabre, du tragique et de l'insolite l'emportent sur la raison, le souci d'être informé objectivement et le désir de participer collectivement au devenir de son propre environnement politique et culturel…

Ainsi, les enfants et les adolescents qui nous sont confiés baignent dans cette profusion d'informations le plus souvent pour eux indéchiffrables car trop peu logiques par rapport à leur égocentrisme naturel et à leur approche économique du monde qui est la satisfaction la plus rapide possible des besoins et des envies les plus tenaces que génère chez eux la publicité dont ils sont, directement ou indirectement la cible favorite.

Quelles peuvent donc être leurs réactions de défense face à cette offensive des forces d'argent qui les assaillent, les agressent par des images insistantes, redondantes et le plus souvent nocives pour la sensibilité de leurs jeunes cerveaux en formation ?
Il semble bien que leur réponse soit à la fois modératrice et dommageable : modératrice en ce sens qu'ils s'efforcent de ne pas revenir excessivement sur ces informations et sollicitations qui encombreraient leur mémoire immédiate et même celle du long terme.
Par contre, ils semblent très imprégnés de certains messages de type publicitaire ainsi que par les scènes de violence, tant la répétition du "massage" est efficace. Seuls, les clips vidéo semblent donc avoir une emprise durable sur nos élèves car le contenu est suggéré par la forme même du montage soutenu par la musique et les voix "off", renforcées par le choix de la couleur, les effets spéciaux et l'humour. C'est le genre de message TOTAL et seuls, dorénavant, de tels messages peuvent avoir un impact durable et profond sur nos jeunes élèves de 14 mois à 18 ans et même peut-être au-delà…

Dans ces conditions, quel type de pédagogie, quel mode de relations et quels "traitements didactiques" pouvons-nous inventer à l'intention de ces générations futures auxquelles nous aurons la mission de dispenser des savoirs, des savoir-faire, des savoir-être et peut-être aussi, par le développement de compétences transversales variées et multi-disciplinaires, des savoir-vivre au travail et dans la société en général ?

Dans quels domaines rencontre-t-on des difficultés ?

Ces difficultés un peu nouvelles depuis la fin des années 70 sont de plusieurs ordres mais toujours un peu de même nature :

- L'attention est de plus en plus fugace : écouter autrui ou regarder avec attention ainsi qu'observer avec minutie sont devenues des "corvées" pour les enfants d'aujourd'hui. La capacité de concentration sur une même tâche ne dépasse guère 15 mn pour un grand nombre.

- La capacité de se conformer à une règle rigoureuse, tant pour la prise de parole que pour l'ordre de déroulement d'un travail d'après un protocole semblent être pour eux des "calvaires" et des signes d'intolérance notoires vis à vis d'eux mêmes.

- La capacité à rester dans le sujet lors d'une discussion ou d'un débat est sujette à caution. Il y a effet de "papillonnage" ou tendance à "sauter du coq à l'âne".

- La possibilité de mobiliser sa mémoire immédiate pour retenir l'essentiel : trame, personnages, actions spécifiques se réduisent à une peau de chagrin.(Que les indices éclairants soient d'ailleurs fournis par l'image, le commentaire, les dialogues ou la musique.)

- La faculté de s'exprimer avec cohérence sur le sujet qui vient d'être traité s'amenuise d'année en année car de nouveaux mots vides, creux et assez peu polyvalents tout compte fait remplacent le vocabulaire que l'image télévisuelle ne fournit pas:(Super, génial, extra, géant, monstre bien, joli, nul, etc…!

- Le manque de rigueur et d'organisation est devenu patent dans une tâche qui nécessite un minimum de logique, d'ordre et de sens du calcul**.

- L'invention ou la création de jeux nouveaux en récréation est devenue d'une pauvreté affligeante. Pensez donc, il n'y a pas de kiosque ni de super marché pour leur en proposer à la récré !

- Le goût et le sens de l'effort sont devenus des idées oubliées, d'une autre époque, à tel point que si vous essayer de stimuler ses possibilités, on vous regarde comme un Martien.

- La tenue du scripteur est devenue d'une telle fantaisie que je ne vois pas deux enfants qui ont la même prise "pince entre les trois doigts" dans un groupe classe de 25 élèves. Quant au déroulement de l'écriture cursive, il est le plus souvent aberrant, anarchique et inconfortable. En tout cas, il ne respecte pas les règles incontournables. Et en CM2, déjà, il est trop tard pour y remédier… Là encore, trop de liberté à l'enfant roi !

En somme, les enfants sont aujourd'hui, globalement, beaucoup trop sollicités par des informations diverses qui ne les concernent pas, qui les perturbent parfois et qui ne leur laissent plus assez de place pour une disponibilité d'esprit propre à mettre en place chez eux des réseaux de neurones nombreux mais bien structurés, mobilisant les zones frontales du cortex et qui nécessitent des effort personnels. La stabilisation sélective des assemblées neuronales propres à une, des tâches spécifiques ne peut se produire que si les neurones concernés sont activés par des efforts personnels de l'enfant. Et pour que ces réseaux spécialisés puissent s'interconnecter, il ne faut ABSOLUMENT pas compter sur la télévision qui constitue une "activité" réservée essentiellement aux aires occipitales du cerveau, les aires visuelles.

Le retour à l'écrit s'impose alors pour tous ceux qui veulent que les élèves retrouvent une capacité à analyser, à raisonner*, à questionner les mots, à se réapproprier l'orthographe etc… Notre civilisation est encore celle de l'écrit, à bien des égards. Il ne faut surtout pas l'oublier…

* Votre @mi Zoltar a été nourri (dès le biberon) par l'écrit. ;o))

Bien à vous,

Zoltar

Toujours dans la galaxie Gutemberg
Regarde le système solaire (scolaire ? ) cathodique (?) "Marconi" avec des yeux ébahis de Martien incrédule...
Comme le préconise Dominique Ducheateau, enseignons la grammaire de l'image ! Il est grand' temps !
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Lamarlère Viviane



Inscrit le: 06 Nov 2003
Messages: 946

MessagePosté le: Mar Jan 06, 2004 2:47 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je partage totalement ce que vous venez d'écrire, Zoltar le sage.
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dg



Inscrit le: 18 Déc 2003
Messages: 3

MessagePosté le: Mar Jan 06, 2004 7:41 pm    Sujet du message: Re: apprendre à apprendre Répondre en citant

"Je me demande comment des générations d'étudiants, durant des millénaires, ont bien pu faire pour se documenter. "


Il est sûr que les étudiants préhistoriques, il y a des millénaires, avaient beaucoup de facilité pour se documenter, entre chasse et pêche.

Soyons un peu sérieux ! Il y a seulement 25 ans, qui allait à la fac ?
Vous savez tous que savoir seulement lire, dans beaucoup de régions du monde actuellement, est considéré comme un atout inestimable, surtout pour les filles (voir le journal de Ma-Yan par exemple). L'analhabétisme grandit dans tous les pays pauvres.(surtout chez les filles)
Je suis profondémént persuadée que le savoir "construit", tel qu'on essaie au maximum de l'enseigner dans les CDI, est le meilleur garant comme l'obscurantisme et le fanatisme. Les exemples en sont nombreux, tant dans l'histoire qu'actuellement (Iran, Afganistan...)
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Marie Labat



Inscrit le: 12 Déc 2003
Messages: 18

MessagePosté le: Mar Jan 06, 2004 10:03 pm    Sujet du message: la suffisance peut frôler le ridicule, chère dg Répondre en citant

La misérable agrégée d'histoire que je suis (j'abats le masque, je fais partie de ces affreux enseignants, qui à lire certains, ont le tort d'avoir quelque chose à enseigner)... La misérable que je suis, donc, en parlant de millénaires, pensait que sa phrase pouvait se contenter d'être allusive pour être comprise : millénaire= mille ans. A moins que des découvertes récentes m'aient échappé, je croyais que vous songeriez aussitôt, comme moi, aux Assyriens, aux Babyloniens, à la longue et brillante civilisation égyptienne et à ses scribes-prêtres-architectes-médecins... etc..., aux Crétois puis aux Grecs, maîtres-philosophes et aussi sans doute, aux Hébreux, qui, quoique nomades durant un temps, ont commis, sur 1500 ans, un texte vaguement célèbre... J'en passe... tous vivaient bien sûr dans des grottes et se nourrissant des fruits de leur chasse et de leur cueillette...
Je m'arrête... je ne voudrais pas ennuyer avec mon savoir "validé" par mes seuls soins... Mea culpa : j'aurais mieux fait de vous établir une liste de liens internet !
Une chose encore, juste une : la préhistoire s'est arrêtée il y a environ 4000 ans (si on ne compte pas les trouvailles éparses comme l'os d'Ishango, daté de 8000 ans qui représenterait les nombres premiers compris entre 10 et 20) avec la lecture et l'écriture : vous savez, ces activités qui nous poussent sur ce forum à nous crêper le chignon...
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