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ARRETEZ les méthode globales d'apprentissage de la lecture !
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zephirea



Inscrit le: 22 Nov 2003
Messages: 2

MessagePosté le: Sam Nov 22, 2003 3:04 pm    Sujet du message: ARRETEZ les méthode globales d'apprentissage de la lecture ! Répondre en citant

Pour la premiere fois en 30 ans de carriere, j'ai choisi de prendre le CP. J'ai démarré avec "Abracadalire", la méthode utilisée par les collègues précédents : une catastrophe ! 5 enfants sur 18 envoyés chez l'orthophonistes, une démotivation grandissante au fil des jours, des parents inquiets, bref ça ne pouvait plus durer comme ça !
J'ai enfin réussi à trouver une méthode analityque ( ou syllabique) créée par une association "Lire avec Léo et Léa" avec laquelle j'ai tout recommencé a zéro depuis le début novembre. Mes élèves sont métamorphosés ! Ils ne sont plus déconcentrés, démotivés, agités, mais heureux de réaliser qu'ils apprennent à lire, heureux de prendre conscience de leurs progrès journaliers, heureux de pouvoir écrire des mots "inconnus" rien qu'en les prononçant. Les résultats sont extrèmement encourageants !
J'ai pu repérer facilements ceux qui faisaient des confusions de phonèmes, et la rectification se fait immédiatement.
Je ne comprends pas pourquoi l'education nationale ne propose pas ce genre de méthode pour lutter contre ce fléau d'enfants ne sachant pas lire arrivés en fin de cycle 3.
Je conseille à tous ceux qui sont interessés par le sujet d'aller sur le site de l'association http://www.leolea.org/
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papat



Inscrit le: 15 Nov 2003
Messages: 55

MessagePosté le: Sam Nov 22, 2003 4:04 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Abracadalire une méthode globale????


Décidément on entend de tout sur ce forum!!!
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cecile



Inscrit le: 15 Nov 2003
Messages: 70

MessagePosté le: Lun Nov 24, 2003 10:20 am    Sujet du message: Re: ARRETEZ les méthode globales d'apprentissage de la lectu Répondre en citant

zephirea a écrit:

Je ne comprends pas pourquoi l'education nationale ne propose pas ce genre de méthode pour lutter contre ce fléau d'enfants ne sachant pas lire arrivés en fin de cycle 3.
Je conseille à tous ceux qui sont interessés par le sujet d'aller sur le site de l'association http://www.leolea.org/


Oui, mais vous n'êtes pas dans la droite ligne de ce qui se fait... Attention, vous serez inspecté et taxé de ne pas appliquer "la" méthode qui est recommandée.
Vous avez oublié que l'enseignant n'est pas libre dans son enseignement.

Enfin, peut-être qu'avec le débat sur l'école, vous aurez un peu de "droits" quant aux méthodes à employer face à des publics qui ne sont pas identiques.

Espérons... mais ce n'est pas bien parti !
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sulituan



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Messages: 72

MessagePosté le: Mer Nov 26, 2003 6:12 am    Sujet du message: réponse à Zephirea Répondre en citant

Tout-à-fait d'accord avec votre intervention. Hélas, il semble qu'au primaire le respect de la hiérarchie soit quasi-militaire car je suis toujours surpris de l'absence de révolte contre une méthode (on peut la baptiser semi-globale car globale est devenu indecent, cela ne change guère) qui est une absurdité scientifique. Rentrer en quasi-résistance parce qu'on utilise la méthode syllabique c'est proprement ahurissant.
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hexagone



Inscrit le: 11 Nov 2003
Messages: 442

MessagePosté le: Mer Nov 26, 2003 8:39 am    Sujet du message: Répondre en citant

A sulituan :

A mon avis, votre analyse est trop restrictive :

A tous les niveaux de l'échelle des enseignants, nombreux sont ceux qui se rendent compte que les enfants ne possèdent pas les bases. Mais le respect quasi-militaire étant, il semble que personne n'ai remis en cause les méthodes d'apprentissage.
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sandy chauvet



Inscrit le: 26 Nov 2003
Messages: 88

MessagePosté le: Mer Nov 26, 2003 6:33 pm    Sujet du message: la methode globale Répondre en citant

luc ferry a dit clairement dans une emission recement que la methode globale n'était pas la bonne méthode. Je le confirme, j'ai appris à ma fille aînée à lire avec l'apprentissage des sons de chaque lettre. Le plus compliqué pour moi car je ne suis pas instit, ça a été quand un son était composé de plusieurs lettres. Les intit de CP ont soit disant le choix de la méthode maitenant et il paraît que la méthode globale va être supprimer.
je pense qu'il est temps de revenir aux choses sérieuses.
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papat



Inscrit le: 15 Nov 2003
Messages: 55

MessagePosté le: Mer Nov 26, 2003 7:02 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Tout à fait d'accord !! Il est dit clairement dans le livre de Luc Ferry que la méthode globale doit être abondonnée .
Mais par pitié ne dites pas que "Abracadalire est une méthode globale" c'est ce qu'on en fait qui l'est !!
On peut revenir à la méthode Boscher aussi!!! Non etl le goût de lire vous en faites quoi? Certes avoir le code est intéressant mais s'il n'y a pas le goût à la lecture eh bien croyez-moi ça lui fait de belles jambes à l'enfant. Moi mon fils a appris à lire avec la méthode du sablier (plus syllabique on ne peut pas), c'est sûr il a le code il déchiffre mais tout est haché et surtout ce sont des pleurs dès qu'il faut prendre une lecture (il est en Cm1 maintenant!!) ah que je suis heureuse que le code ait été appris dès la 1re année de cp nous sommes drôlement avancés!!! Abracalire propose différentes histoires au cours de l'année ah c'est sûr c'est pas "Ratus" ou "Daniel ou Valérie" toute l'année..............


A bon entendeur
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Claudius



Inscrit le: 23 Nov 2003
Messages: 1

MessagePosté le: Mer Nov 26, 2003 10:01 pm    Sujet du message: Répondre en citant

L'institutrice de ma petite fille (à St M'Hervé, "banlieue" de Vitré en Ille et Vilaine) apprend à lire à ses élèves en utilisant le langage des signes.

Leslie (ma petite fille) m'a donc épelé LAC en mimant le son "el" et en montrant la lettre "L" , même chose avec le "A", puis avec le "C" et le son "ke". Elle a ensuite dit le mot en entier en l'accompagnant des trois signes. Trés impressionnant, c'est la première fois que je voyais ça.

Est-ce qu'un enseignant parmi vous connait et/ou pratique et est-ce qu'un parent d'élève a déja fait connaissance avec cette méthode ?
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sandy chauvet



Inscrit le: 26 Nov 2003
Messages: 88

MessagePosté le: Mer Nov 26, 2003 10:43 pm    Sujet du message: reponse a claudius Répondre en citant

mon neveu qui se trouve en dernière année de maternelle a effectivement l'apprentissage des signes car il y a dans sa classe un enfant malentendant. Et pourtant c'est une école publique sans rien d'extraordinaire sauf qu'elle accepte les enfants avec un handicap. Les enfants de sa classe peuvent communiquer avec lui par le langage des signes. Je trouve que c'est très bien que l'instit en question est fait l'effort de concilier les deux. Comme quoi c'est possible. Cela ne perturbe apprement rien au bon fonctionnement de l'enseignement.
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papat



Inscrit le: 15 Nov 2003
Messages: 55

MessagePosté le: Jeu Nov 27, 2003 7:39 am    Sujet du message: Répondre en citant

C'est la méthode de lecture gestuelle très contestée d'ailleurs par les inspecteurs en général.
En ce qui me concerne , je n'ai pas d'avis là-dessuscar je ne la connais pas!
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montesson



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Messages: 1

MessagePosté le: Jeu Nov 27, 2003 9:16 am    Sujet du message: méthode de lecture Répondre en citant

Cette méthode est une méthode mixte qui combine à la fois la gestuelle et l'apprentissage syllabique. Il ne s'agit exactement du langage des signes utilisés par les malentendants mais d'une gestuelle approchante.

Mes 3 enfants ont appris avec cette méthode en CP et ils savaient pratiquement tous lire à la fin du 1er trimestre.

Lorsque l'enfant bute sur un mot en le lisant, il se rapporte aux gestes et retrouve la signification de la syllabe ou du mot. Personnellement et pour en voir discuter avec les institutrices qui ont utilisé différentes méthodes, je pense que cette méthode est très efficace, beaucoup plus que la méthode globale ou la méthode syllabique simple.

Malheureusement, elle n'est pas "politiquement correct" aux yeux des ayatollahs de l'éducation nationale qui composent les programmes. De ce fait lorsque l'institutrice de mon fils de CP est inspectée, elle montre à l'inspecteur qu'elle apprend aux enfants avec la méthode syllabique sans faire référence à la méthode gestuelle. D'ailleurs, l'utilisation de méthodes non officielles est courante car les institutrices qui ont un tant soit peu de jugeotte et qui prennent vraiment leur mission au sérieux se rendent souvent compte par elles-mêmes que les programmes et méthodes proposés par le ministère sont très souvent inapplicables et inefficaces.
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Yann78



Inscrit le: 13 Nov 2003
Messages: 42

MessagePosté le: Jeu Nov 27, 2003 9:39 am    Sujet du message: Répondre en citant

La méthode globale est simplement une erreur qui a été commise durant 30 ans... Elle a fait ses preuves, et ce, dans le mauvais sens du terme.
Mais, le gouvernement reste malgré tout composé d'hommes et de femmes qui, s'ils arrêtent la méthode globale revient à dire qu'ils se sont trompés pendant 30 ans!
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Anastasia



Inscrit le: 18 Nov 2003
Messages: 70

MessagePosté le: Jeu Nov 27, 2003 5:26 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Yann78 a écrit:
La méthode globale est simplement une erreur qui a été commise durant 30 ans... Elle a fait ses preuves, et ce, dans le mauvais sens du terme.
Mais, le gouvernement reste malgré tout composé d'hommes et de femmes qui, s'ils arrêtent la méthode globale revient à dire qu'ils se sont trompés pendant 30 ans!


Le Ministre L. Ferry la semaine dernière, invité sur le plateau d'E. Chain sur Canal +, a dit très concrètement que cette méthode était à banir !!!

Le problème c'est que peu de gens l'ont regardés et que c'est dans les I.O. que l'on devrait retrouver cela. Hors la méthode globale ou semi-globale (globale déguisée) est toujours conseillée en priorité.

Les IUFM forment encore à cette méthode : bonjour les dicours contradictoires et la catastrophe chez les élèves...

On en est pas encore sorti !!!
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motamot



Inscrit le: 27 Nov 2003
Messages: 6

MessagePosté le: Jeu Nov 27, 2003 6:37 pm    Sujet du message: Répondre en citant

c'est la méthode borel maisonny la gestuel pratiquè aussi par les orthophinistes +pictogrammes

methode très bien pour les enfants dysphasiques et dyslexiques

voir www.motamot.org
@+
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dirmat



Inscrit le: 26 Nov 2003
Messages: 89

MessagePosté le: Jeu Nov 27, 2003 9:57 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Les enseignants ne sont pas tous des moutons!
J'ai enseigné en CP pendant 6 ans et je n'ai pas utilisé de méthode unique.Tous les enfants n'apprennent pas avec les mêmes outils.Etvous quand vous lisez, lisez vous tout avec la même démarche?
Si les enseignants ne sont pas capables de réfléchir par eux mêmes et de juger de l'efficacité ou non des méthodes alors comment pourraient-ils donner à leurs élèves les cles de la liberté de pensée, du regard critique...
Je crois ne pas être une bonne "fonctionnaire" mais je fais mon métier avec réflexiont rigueur et passion quand je ne suis pas trop crevée.
La peur de l'inspecteur?
Pendant 2 h on serre les dents et si on sait ce que l'on fait et pourquoi, si on se regarde deans la glace les inspecteurs passent comme dit la légende enseignante.
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Anastasia



Inscrit le: 18 Nov 2003
Messages: 70

MessagePosté le: Jeu Nov 27, 2003 10:41 pm    Sujet du message: Répondre en citant

dirmat a écrit:
Les enseignants ne sont pas tous des moutons!
J'ai enseigné en CP pendant 6 ans et je n'ai pas utilisé de méthode unique.Tous les enfants n'apprennent pas avec les mêmes outils.Etvous quand vous lisez, lisez vous tout avec la même démarche?
Si les enseignants ne sont pas capables de réfléchir par eux mêmes et de juger de l'efficacité ou non des méthodes alors comment pourraient-ils donner à leurs élèves les cles de la liberté de pensée, du regard critique...
Je crois ne pas être une bonne "fonctionnaire" mais je fais mon métier avec réflexiont rigueur et passion quand je ne suis pas trop crevée.
La peur de l'inspecteur?
Pendant 2 h on serre les dents et si on sait ce que l'on fait et pourquoi, si on se regarde deans la glace les inspecteurs passent comme dit la légende enseignante.


Oui d'accord, mais il ne faut pas que les élèves soient trop déconcertés le jour de l'inspection ... et là, si la méthode habituelle est vraiment différente, cela peut poser des problèmes !
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cecile



Inscrit le: 15 Nov 2003
Messages: 70

MessagePosté le: Ven Nov 28, 2003 9:28 am    Sujet du message: Répondre en citant

Claudius a écrit:
L'institutrice de ma petite fille (à St M'Hervé, "banlieue" de Vitré en Ille et Vilaine) apprend à lire à ses élèves en utilisant le langage des signes.

Leslie (ma petite fille) m'a donc épelé LAC en mimant le son "el" et en montrant la lettre "L" , même chose avec le "A", puis avec le "C" et le son "ke". Elle a ensuite dit le mot en entier en l'accompagnant des trois signes. Trés impressionnant, c'est la première fois que je voyais ça.

Est-ce qu'un enseignant parmi vous connait et/ou pratique et est-ce qu'un parent d'élève a déja fait connaissance avec cette méthode ?


Je connais une crêche (crêche modèle qui recevait en stage tous ceux qui étaient en formation dans les métiers médicaux) qui, il y a 35 ans, apprenait les bases de la lecture avec cette méthode. Ma fille et mon fils, entrant à l'école primaire, ont su lire à Noël.

C'est en effet une méthode originale. Je ne sais si c'était cette méthode mais, en plus des gestes des bras, ils y associaient les pieds pour, je crois, indiquer le sens de la lecture (mais je ne suis pas certaine que ce soit pour cette raison).
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victor



Inscrit le: 14 Nov 2003
Messages: 3

MessagePosté le: Dim Nov 30, 2003 3:46 am    Sujet du message: Répondre en citant

Je ne voulais pas participer à ce débat mais il est difficile de ne pas réagir.

Tant de choses à dire que je ne sais par où commencer. Bon, dans le désordre...

Les méthodes

Il existe beaucoup de méthodes de lecture : syllabique, mixte (ou semi-globale ou semi-syllabique), globale, naturelle, gestuelle... L'opinion publique a focalisé sur l'opposition faite entre syllabique et globale dans les années 70. Or la recherche en didactique de la lecture a beaucoup progressé depuis. L'introduction d'expérimention avec les ordinateurs ont permis de nouvelles découvertes ces dernières années. Tout cela pour dire que nos connaissances dans l'apprentissage de la lecture ne sont pas figées et définitives.

La méthode globale

Cette méthode tant décriée (à juste titre) partait du principe que la lecture a pour objectif la prise de sens et qu'un lecteur expert a mémorisé des mots ou des syllabes, créant ainsi un répertoire dans sa mémoire qui lui permet de lire. L'appel à la combinatoire (je reconnais une lettre, je lui associe un son, je reconnais une deuxième lettre, je lui associe un autre son, puis je combine ces deux sons) étant rare chez un lecteur expert, certains ont jugé inutile son apprentissage. Celui-ci se fera intuitivement par le lecteur débutant.

Il est ridicule d'associer cette méthode à la semi-syllabique. Je doute de la bonne foi de ceux qui font l'amalgame.

A moins de tomber sur un enseignant au fin fond d'une cambrousse déconnectée du monde civilisé, il faut savoir (et je mets au défit quiconque sur ce forum d'apporter un exemple) que cette méthode n'est pas/plus appliquée dans les écoles français depuis bien des années.

La méthode syllabique

Cette méthode, chère à nos grand-parents, part du principe qu'un lecteur doit connaître les éléments de base du code de la langue française pour accéder à la lecture. Donc, rigoureusement, un apprentissage systématique du code est programmé pendant l'année du CP. Aujourd'hui le a demain le i, après demain le o... puis on apprend à les combiner.

Le problème de cette méthode est le suivant : connaître le code, le combiner, parvenir à déchiffrer un mot, puis une phrase et finalement un texte, ne vous garantit pas d'accéder au sens de ce texte. Car, il faut bien nous entendre sur une chose:

LIRE C'EST PRENDRE DU SENS DANS UN ECRIT

Les enfants

Etre nostalgique des méthodes d'autrefois est légitime, surtout lorsqu'on analyse les résultats en lecture de certains enfants aujourd'hui. Mais, il faut considérer plusieurs choses:
- les enfants d'aujourd'hui ne sont pas les mêmes enfants d'autrefois et la société a énormément changé
- certains ne maîtrisent pas la langue française, et leur culture d'origine est très éloignée de notre culture latine judéo-chrétienne
- les familles monoparentales sont plus nombreuses

Alors quel rapport avec la méthode d'apprentissage me direz-vous ? Aucun ! Un enfant qui n'a aucun problème avec une méthode apprendra aussi bien à lire avec une autre méthode. Le rôle du milieu social et de l'encadrement des parents reste malheureusent un des facteurs essentiels.

Le problème est de savoir ce qui convient le mieux pour un enfant qui a des difficultés ?

Les manuels

Actuellement sur le marché du manuel d'enseignement, on peut répertorier une bonne centaine de livres. Les plus vendus à ce jour sont : Ratus, Gafi le fantôme, Ribambelle, Abracadalire, Mini-loup, Dagobert, Justine au CP, Grindelire, Mika, 4 saisons au CP... et j'en oublie.
Mais, contrairement à tout ce qui peut être dit sur ce forum, à des degrés plus où moins importants, il s'agit de méthodes mixtes ou semi-syllabiques ou semi-globale (à vous de choisir). En effet, il combinent apprentissage du code et mémorisation de mots. Le point de départ est toujours un texte de plus ou moins bonne qualité.

Les différences entre ces manuels sont :
- Les textes de départ : le texte est, dans certains manuels, créé pour l'étude même d'un son (Gafi, Ratus), soit tiré d'un album de littérature de jeunesse créé pour la méthode (Mika...), soit des textes issus de véritables albums de littérature (Ribambelle...), soit différents types de textes (recettes, lettres, poème, comptine...) regroupés dans un manuel (Mini-loup...).
- la part de la syllabique dans la méthode. Prenons deux extrèmes : systématique dans Ratus ou Gafi, le texte est en fait un "pré-texte" à la découverte d'un son ou d'une lettre, plus intuitif dans Ribambelle surout pour les sons simples que les enfants reconnaissent très rapidement, puis systématique pour les sons ou graphies plus complèxes.


Les enseignants et la formation

Les enseignants recoivent à l'IUFM (Institut de Formation des maîtres) une formation de 1 an (la première année (non obligatoire) étant axée sur la préparation au concours ne peut être consdérée comme une véritable formation professionnelle). Donc, en 1 an, ils sont formés pour des classes qui vont de la petite section de maternelle au CM2 et pour plusieurs disciplines (lecture, maths, histoire, géographie, biologie, technologie, informatique, musique, sport, education civique, langues étrangère...). Ils font des stages pour mettre en apllication leur apprentissage.

Quand ils ont de la chance, ils peuvent faire un stage en CP, et avoir une formation de 3 semaines sur l'apprentissage de la lecture au CP. Peut-on parler sérieusement de formation ? Donc, on peut dire que tout reste à faire sur le terrain et que leur connaissance dans ce domaine se construira empiriquement.

D'autre part, ces dernières années, une grande mode a envahi les IUFM : "les manuels ne sont pas satisafaisants, créez vos propres documents". Le CP n'est normalement pas conseillé a des enseignants débutants, pourtant étant une classe avec une forte pression, c'est parfois celle que personne ne veut et qui lui est donc destinée lors de sa première année sur le terrain. On a vu donc de jeunes professeurs des écoles avec trois semaines de formation en CP et persuadés de l'inutilité des manuels, vouloir essayer de mettre en place ce qu'on leur avait appris : créer de leur propre main un manuel d'apprentissage de la lecture, se substituer à un ou deux didacticiens, trois ou quatre pédagogues, un illustrateur, un maqettiste, des correcteurs, un editeur...

IMAGINEZ LE RESULTAT !!

Pour résumer :


J'aimerai que les querelles de méthodes cessent. La didactique de la lecture a évoluée, le public aussi, ainsi que le matériel. Monsieur Ferry n'a rien dit d'extraordinaire en bannissant la methode globale des ecoles : elle n'existe plus depuis des années !!! Mais relisez bien vos programmes : il n'a jamais écrit que la méthode syllabique était LA METHODE !
Il conseille un manuel aux débutants, introduit la littérature de jeunesse, et rappelle la définition de l'acte de lire: Lire c'est deux voies, prendre du sens et combiner. L'un ne va pas sans l'autre.

Pour moi, les véritables questions et enjeux de l'apprentissage de la lecture sont ailleurs :

- assurer une meilleure formation dans les IUFM et une formation continue qui permette à tous de continuer à parfaire ses pratiques pédagogiques
- mettre en place des outils pour les enseignants de CP (rôle des conseiller en pédagogie à mettre en avant, dossier avec documentation sur les manuels, site internet spécialisés, forum d'entre-aide, favoriser les échanges pédagogiques et les mutualisations de pratiques...)
- mieux communiquer avec les parents sur les nouvelles méthodes et les impliquer dans les apprentissages de leur enfant
- exploiter de nouveaux supports comme l'outil informatique
- donner le gout de la lecture en introduisant la littérature de jeunesse
- insister sur le rôle prépondérant de la maternelle dans la préparation à l'apprentissage de la lecture
- développer les associations de quartier pour favoriser l'apprentissage de la langue pour les enfants non francophones
- développer les réseaux d'aide aux enfants en difficulté (orthophoniste, psychologue, maitre spécialisé)
- réduire les effectifs en CP

Mais comme vous pourrez le constater ceci a un coût et si vous lisez le rapport ministériel de ces dernières semaines, l'objectif n'est pas d'assurer un apprentissage pour tous mais de rentabiliser l'école.

Voilà ! Ceci n'est qu'un avis sur la question. L'essentiel pour un professeur est de prendre conscience que ce qui est valable aujourd'hui ne le sera peut etre plus dans 10 ans (pas pour des questions de mode mais parce que la recherche avance) et qu'il est de notre devoir de parfaire nos connaissances, d'améliorer nos pratiques. Quant aux parents, comprenez une chose, un enseignant ne peut aider votre enfant que s'il a votre confiance et votre collaboration, et que si vous vous impliquez dans l'apprentissage de la lecture.
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Michel Delord



Inscrit le: 04 Nov 2003
Messages: 126

MessagePosté le: Dim Nov 30, 2003 8:21 am    Sujet du message: Répondre en citant

victor a écrit:
Je ne voulais pas participer à ce débat mais il est difficile de ne pas réagir.
.....

La méthode syllabique

Cette méthode, chère à nos grand-parents, part du principe qu'un lecteur doit connaître les éléments de base du code de la langue française pour accéder à la lecture. Donc, rigoureusement, un apprentissage systématique du code est programmé pendant l'année du CP. Aujourd'hui le a demain le i, après demain le o... puis on apprend à les combiner.


Le problème de cette méthode est le suivant : connaître le code, le combiner, parvenir à déchiffrer un mot, puis une phrase et finalement un texte, ne vous garantit pas d'accéder au sens de ce texte. Car, il faut bien nous entendre sur une chose:




Ces affirmations peremptoires sur ce qui était recommandé dans l'ecole des années 1880 à 1940 révelent surtout une meconnaissance historique compléte :

Attention : un extrait de texte de 1887, je dis bien 1887, qui crtique justement la scolastique des méthodes anrterieures . Et il n'est pas écrit par n'importe qui mais par le directeur de l'enseignement primire de 1882 jusqu'à la fin du siécle , Prix Nobel de la paix en 1927, directeur de publication du Dictionnaire pédagogique ( 7000 pages ) qui a été la base théorique de la pedagogie de l'enseignement primaire de 1880 à 1940.

"Et les anciennes méthodes étaient inexorables au nom de la logique sur la nécessité de ces interminables préliminaires. Voulait-on apprendre à l'enfant à lire ? On prétendait commencer par lui apprendre toutes ses lettres, puis leurs combinaisons en syllabes, avant d'arriver à un mot et surtout à une phrase. Quel désert à traverser pour la pauvre petite intelligence ! De la lecture on passait à l'écriture et l'on procédait de même: non pas le mot d'abord, non pas même la lettre, mais les jambages, les «bâtons». Qui ne se rappelle les longues pages de «bâtons» de sa première école?"

Texte complet à :
Ferdinand Buisson, INTUITION ET MÉTHODE INTUITIVE, Dictionnaire de pédagogie d'instruction primaire, Hachette, 1887.Tome 2 de la première partie , pages 1374 à 1377.
http://michel.delord.free.fr/fb_intuit.pdf


Michel Delord, IdC
http://michel.delord.free.fr/new.html
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motamot



Inscrit le: 27 Nov 2003
Messages: 6

MessagePosté le: Dim Nov 30, 2003 11:05 am    Sujet du message: Répondre en citant

""""Mais comme vous pourrez le constater ceci a un coût et si vous lisez le rapport ministériel de ces dernières semaines, l'objectif n'est pas d'assurer un apprentissage pour tous mais de rentabiliser l'école. """"
Ca c'est fort vrai et surtout le moins possible d intégration pour les enfants diffèrents!!!!!!!!!!!

""". Quant aux parents, comprenez une chose, un enseignant ne peut aider votre enfant que s'il a votre confiance et votre collaboration, et que si vous vous impliquez dans l'apprentissage de la lecture.""" ma confiance je l ai donné et c'est surtout suivant les enseignants!!!!!!!!!! et la classe où se touve votre enfant.

Pour l apprentissage de la lecture , ils sont vraiment à côté de la plaque pour les enfants dysphasiques!
Ne me dites pas qu il faut avoir confiance à l enseignant car moi c'est l enseignant qui m a dit qu il ne pourrait rien faire avec ma fille et que ca donnait trop de travail!!!!!!!!!!

donc j ai pris le relais et arrêtè de travailler!! si c'est ca la mission de l 'ècole..........

maman de 3enfants dys...++++
www.motamot.org
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furette06300



Inscrit le: 21 Nov 2003
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MessagePosté le: Dim Nov 30, 2003 11:27 am    Sujet du message: faire confiance à l'enseignant Répondre en citant

Je rejoins ce que dis Motamot et je pense qu'il est parfois difficile de faire confiance quand on s'apperçois qu'il manque de formation sur certains problèmes d'apprentissage et qu'il nous dit ne pas savoir quoi faire avec notre enfant!!! mais on souhaiterais vraiment lui faire confiance , cela nous reposerait un peu!! tout serait plus facile mais pour cela il faut parler la même langue!
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cecile



Inscrit le: 15 Nov 2003
Messages: 70

MessagePosté le: Dim Nov 30, 2003 8:11 pm    Sujet du message: Répondre en citant

dirmat a écrit:
Les enseignants ne sont pas tous des moutons!
Je crois ne pas être une bonne "fonctionnaire" mais je fais mon métier avec réflexiont rigueur et passion quand je ne suis pas trop crevée.
La peur de l'inspecteur?
Pendant 2 h on serre les dents et si on sait ce que l'on fait et pourquoi, si on se regarde deans la glace les inspecteurs passent comme dit la légende enseignante.


Si, vous êtes une "bonne enseignante" et je vous remercie d'avoir le courage de ne pas mettre en oeuvre toutes les directives lorsqu'elles ne sont pas bonnes !
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kikiram



Inscrit le: 30 Nov 2003
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MessagePosté le: Dim Nov 30, 2003 9:34 pm    Sujet du message: revenir à notre chère syllabique... Répondre en citant

j'ai un petit garçon de 6 ans et demi en cp, qui apprend à lire. Leur maîtresse les fait à la fois travailler sur les sons (ba, be, bi, bo bu), ce qui très vite a permis aux enfants d'accéder à une logique de déchiffrage(b+a =ba) qui commence à porter ses fruits. Seulement, la classe travaille également sur un livre de lecture globale. Le soir, quand je fais lire mon enfant sur ce livre, je constate qu'en réalité, il ne lit pas. Il a seulement appris son texte par coeur et ne saurait pas forcément reconnaitre les mots dans un autre contexte. Et lorsque je le mets dans ce cas, c'est bien à la logique syllabique qu'il fait appel. J'ai vraiment l'impression que la combinaison des deux le freine plutôt qu'autre chose parce qu'il a affaire à deux logiques différentes qui le troublent, et il peine à naviguer constamment entre les deux. j'ai beau lire les objectifs pédagogiques, je ne vois rien qui puisse justifier l'emploi de la globale. J'attends vos remarques.
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Michel Delord



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MessagePosté le: Dim Nov 30, 2003 10:03 pm    Sujet du message: Re: revenir à notre chère syllabique... Répondre en citant

kikiram a écrit:
j'ai un petit garçon de 6 ans et demi en cp, qui apprend à lire. Leur maîtresse les fait à la fois travailler sur les sons (ba, be, bi, bo bu), ce qui très vite a permis aux enfants d'accéder à une logique de déchiffrage(b+a =ba) qui commence à porter ses fruits. Seulement, la classe travaille également sur un livre de lecture globale. Le soir, quand je fais lire mon enfant sur ce livre, je constate qu'en réalité, il ne lit pas. Il a seulement appris son texte par coeur et ne saurait pas forcément reconnaitre les mots dans un autre contexte. Et lorsque je le mets dans ce cas, c'est bien à la logique syllabique qu'il fait appel. J'ai vraiment l'impression que la combinaison des deux le freine plutôt qu'autre chose parce qu'il a affaire à deux logiques différentes qui le troublent, et il peine à naviguer constamment entre les deux. j'ai beau lire les objectifs pédagogiques, je ne vois rien qui puisse justifier l'emploi de la globale. J'attends vos remarques.


Ca corrobore tout à la fait les critéres que je donnais sur un autre fil de discussion :

" Il y a un réel problèmes des méthodes de lecture et je maintiens que celles qui causent le maximum de dégâts sont celles dont on peut repérer deux effets ( il y en d'autres mais je n'ai pas le temps) :

1) En CP ou en CE1, on vous a dit que votre enfant sait lire et vous pouvez constater qu'en lui présentant le manuel de lecture qu'il a utilisé ou en lui faisant lire les polycopiés qu'il a utilisé dans l'année s'il n'y a pas de manuel, il sait lire . Mais si vous lui présentez un autre manuel de lecture, il ne sait pas lire. Test vivement conseillé à tous les parents.

2) Lorsqu'il lit , il devine plus qu'il ne déchiffre.
"


L'adresse du fil est :

http://www.debatnational.education.fr/forum/viewtopic.php?t=1434

et il peut vous intéresser.

Cordialement

Michel Delord
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Kero



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MessagePosté le: Lun Déc 01, 2003 3:26 am    Sujet du message: Ah oui ? Répondre en citant

La méthode globale, si mauvaise ? La méthode syllabique, si bonne ?
Pourtant...

"Une édtue de l'Uvinertisé de Cmabrigde, qui a dtrémoné que l'odrre des ltteers dnas un mto n'a pas d'ipmrotncae, la suele coshe ipmrotnate est que la pmeirère et la drenèire soeint à la bnnoe pclae. Le rsete peut êrte dnas un dsérorde ttoal et vuos puoevz tujoruos lrie snas porlbème. C'est prace que le creaveu hmauin ne lit pas chuaqe ltetre elle-mmêe, mias le mot cmome un tuot... "

Si vous avez pu lire ce texte (ce qui est probable), c'est en toute logique en faisant appel à un esprit de lecture globale et non syllabique.

Je pense pour ma part que les deux méthodes sont valables et que l'on peut apprendre à lire des deux façons. Le choix de la méthode globale ou syllabique ne fais d'ailleurs pas tout, la qualité de l'enseignement de ladite méthode joue également beaucoup.
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Michel Delord



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MessagePosté le: Lun Déc 01, 2003 6:14 am    Sujet du message: Re: Ah oui ? Répondre en citant

[quote="Kero"]La méthode globale, si mauvaise ? La méthode syllabique, si bonne ?
Pourtant...

"Une édtue de l'Uvinertisé de Cmabrigde, qui a dtrémoné que l'odrre des ltteers dnas un mto n'a pas d'ipmrotncae, la suele coshe ipmrotnate est que la pmeirère et la drenèire soeint à la bnnoe pclae. Le rsete peut êrte dnas un dsérorde ttoal et vuos puoevz tujoruos lrie snas porlbème. C'est prace que le creaveu hmauin ne lit pas chuaqe ltetre elle-mmêe, mias le mot cmome un tuot... "

Si vous avez pu lire ce texte (ce qui est probable), c'est en toute logique en faisant appel à un esprit de lecture globale et non syllabique.
quote]

C'est une bien mauvaise défense de la methode globale car elle vient d'une problematique qui pretend qu'il faut partir de la manière dont un bon lecteur fonctionne pour apprendre les bases de la lecture ( Foucambert fait la même chose en un certain sens puisqu'il part des capacités du lecteur rapide ). C'est un peu comme si l'on obligeait quelqu'un qui ne sait pas marcher à courir d'abord parce que quelqu'un qui sait bien marcher sait courir. D'ailleurs cette problematique a existé d'une certaine maniére pour les maths modernes aussi puisque sous le pretexte qu'un certain nombre de notions abstraites étaient nécessaires au mathéamaticien , on a décidé qu'il fallait commencer par enseigner celles-là à l'ecole primaire. D'une maniére plus générale , dans la mesure où la connaissance signifie toujours l'abstraction, faut-il commencer par l'abstrait ?


MD
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Lamarlère Viviane



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MessagePosté le: Lun Déc 01, 2003 8:41 am    Sujet du message: Répondre en citant

J'aimerais parler ici de mes expériences de maman.

Notre fils aîné a appris à lire entre son Ce1/Ce2 au sortir d'une méthode globale, grace au dévouement pendant les deux mois d'été d'enseignantes qui pratiquaient dans leurs classe la méthode syllabique

Les deux suivantes ont appris avec une institutrice qui se fichait du quart comme du cent de l'inspecteur, elle faisait le double de sa taille ce qui a dû aider, et leur a enseigné une méthode syllabique. Elles savaient toutes deux lire PARFAITEMENT au mois de février et la totalité de leur classe aussi,( à deux exceptions près n'ayant pas fait leur maternelle dans le même établissement). Le travail en dernière année de maternelle me parait très important pour le début du calcul, écriture et lecture.

Qu'il me soit permis de citer un extrait du livre "Lire avec Léo et Léa"

"En encourageant d'abord l'enfant à appréhender le mot écrit dans sa globalité et à mémoriser sa correspondance orale, on le traite en être immature, qui ne peut lire que par reconnaissance des mots ramenés au statut D'IMAGE, alors qu'on devrait au contraire l'aider à quitter le registre de L'IMAGINAIRE pour accepter les symboles. On le prive d'autonomie puisque on ne lui fournit pas d'abord la maîtrise de l'accès au sens.

On le leurre en lui faisant croire qu'il peut lire ainsi, alors qu'il n'en a pas les moyens. Cette démarche est démagogique- elle fait plaisir à l'enfant- mais pas structurante.

Or les enfants immatures se satisfont pleinement de cette situation, glissant rapidement de RECONNAITRE à DEVINER.

Deviner, c'est du côté de l'imaginaire, du TOUT EST POSSIBLE; L' enfant s'imagine que c'est lui qui peut décider du sens du mot. Il évite ainsi de se confronter à ce qu'un autre a écrit, de se confronter au code.

Mais quand il va s'agir ensuite d'entrer dans le registre du symbolique, de repérer par exemple les correspondances sons/graphies,il va leur falloir opérer un virage à 180°. Beaucoup s'accrochent alors au comportement antérieur, que l'adulte lui même a d'abord valorisé, essayant toujours de deviner plutôt que de faire l'effort de décoder -DÉ-CHIFRER-, la phrase orale à partir de la phrase écrite"

En guise de commentaire, je me contenterai de dire que cette installation dans la pensée magique par les concepteurs de la méthode globale ou semi globale, dont les effets sont les mêmes, est lourde de conséquences sur le plan de la civilisation.....

.Elle nous fabrique des enfants qui préféreront s'abrutir et rêver devant l'écran télé plutôt que de se recréer un univers intérieur à partir d'un livre.

Elle nous fabrique des enfants qui parlent en SMS parce que cela va plus vite à DÉCHIFFRER, des astrologues qui passent des doctorats en astrologie.
En outre cette méthode donnant l'illusion d'acquisitions rapides (mais hélas artificielles et sans avenir) est bien plus simple à mettre en oeuvre en classe, elle évite à l'enseignant cette tâche méthodique et lente qui consiste à faire rabacher et rabacher encore, bref elle conforte les élèves et l'enseignant dans la culture du zapping et de la satisfaction immédiate.

Or pour grandir, ne doit on pas apprendre à différer la satisfaction..aussi?
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Michel Delord



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MessagePosté le: Lun Déc 01, 2003 9:15 am    Sujet du message: Répondre en citant

Lamarlère Viviane a écrit:
Or pour grandir, ne doit on pas apprendre à différer la satisfaction..aussi?


Je ne suis pas sûr , de plus, que l'apprentissage du déchiffrage pour l'enfant ne soit pas source de pliasir et de satisfaction , qui fait paritie de du plaisir d'apprendre. Je crains qu'une bonne partie de la presentation du dechiffrage comme situation exclusive d'effort opposé à la satisfaction

1) soit une projection d'adulte

2) soit le fait de gens qui opposent dans l'absolu l'effort au plaisir ( dans lequel on peut ranger deux types sociaux qui ne s'oposent qu'en apparence :

i) ceux à qui tout a été donné et qui avaient des serviteurs étant enfants pour lesquels le plaisir n'a jamais été lié à l'effort et au travail*. Je ne connais pas une seule sorte de bons artisans ( qu'ils soient mathéamticiens ou ébénistes ) qui ne comprenent pas que la réalisation d'un bel objet suppose de l'effort et du palaisir.

ii) ceux qui demandent des efforts aux autres en les payant le moins possible : on comprend qu'ils aient, pour les autres, une conception de l'effort sans satisfaction.

C'etait la minute matinale et philosophique de l'instituteur des Colléges

MD

* Aux Guignols de l'Info , Le Prince Rainier répondait à son fils qui lui demandait " Comment gagner ma vie " : " C'est trés imple . il suffit que tu te rappelles un nombre à 4 chiffres , tu le tapes sur le clavier et la machne te donne les billets"
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Lamarlère Viviane



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MessagePosté le: Lun Déc 01, 2003 10:19 am    Sujet du message: Répondre en citant

Absolument d'accord avec vous, Michel sur l'idée de la satisfaction qui va de pair avec l'effort, je le constate tous les jours dans le déchiffrement d'oeuvres musicales;

je n'ai utilisé cet argument que pour montré que la facilité de certaines méthodes, leur immédiateté, falsifiait les relations entre plaisir et effort.
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victor



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MessagePosté le: Lun Déc 01, 2003 1:51 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Le problème n'est pas celui de la méthode... c de ce qui en est fait en classe.

La formation à l'IUFM est très insuffisante à tout point de vue. Cela est flagrant lorsque un enseignant débutant se retrouve avec un CP. Comment voulez-vous avoir une pratique assurée lorsqu'on vous a formé 3 semaines pour la lecture en CP et que vous n'avez jamais fait de stage dans ce niveau ?

D'autre part, le passage d'instituteur à professeur des ecoles a changé beaucoup de choses. Les formateurs ne donnent pas de "solutions" mais des pistes; au stagiaire ("cadre A", c de l'ironie) de tout créer ! C'est tout simplement hypocrite et catastrophique. Vous vous retrouvez sur le terrain, demuni et avec seulement de belles théories.


Pour la lecture c encore plus grave. La critique de manuel est très facile. Rien ne convient (dixit les formateurs)! On parle de lobbying des éditeurs, d'intérêt financiers au dépens d'intérêts pédagogiques...etc ... bref, "Le manuel doit être écarté !!" C'est ainsi qu'un professeur des ecoles débutant se retrouve en CP, sans support d'apprentissage, livré à lui même, et passant des heures et des heures à créer sa propre méthode, sur un "belle" théorie. Bref, il fait ce qu'on lui a appris !

Quant à la formation pour les élèves en difficultés (dyslexie, dygraphie, prb orthophoniques...), je vous confirme Motamo, il n'y a AUCUNE formation initiale pour aider ces enfants en difficulté. Il y a peut-être quelque chose à creuser et certainement un partenariat avec les associations comme la votre, à accentuer.

A l'opposé, un manuel structuré permet d'éviter ce qui peut se révéler catastrophique ou seulement moyen au prix d'un effort considérable.

Viviane, Michel, je comprends vos réticences. Elles sont légitimes. La méthode globale est à bannir. J'ai, moi-même, constaté des pratiques effrayantes sur le terrain. J'ai vu des enseignants desespérés car incapables de prendre suffisamment de recul par rapport à leur pratique et dans l'impossibilité de créer la totalité des documents neccesaires pour leurs élèves. Mais, j'insite une méthode est bonne suivant la façon dont elle est appliquée.

Par curiosité, allez voir les forums d'enseignants sur cartables.net ou enseignant-du-primaire.com, vous verrez les difficultés des jeunes enseignants en CP. Téléchargez quelques documents qu'ils appliquent dans leur classe et essayez d'imaginer les résultats... Mais il faut bien être conscient d'une chose : IL NE FONT QUE CE QU'ON LEUR A APPRIS !

La petite phrase des IO qui conseille aux débutants de suivre un manuel n'est pas anodine.

En ce qui conserne les manuels d'aujourd'hui, les livres du type "Lire en fête" ne se trouvent plus que chez les antiquaires. La quasi totalité des éditeurs propose la méthode mixte. Les nouvelles éditions (depuis 2000) mènent de front l'etude du code et une approche qui favorise la compréhension. Les erreurs de ces dernières années sont prises en compte. Ouf ! L'étude de la relation grapho-phonémique est présente et bien présente. Travail sur la discimination phonétique, les lettres, les graphèmes, les phonèmes, tout y est... la combinatoire est encore un peut mise à l'écart, mais certains y reviennent. A l'enseignant de compléter les manuels !

Alors que faire ?

Une chose me parait simple, appliquer les textes et faire en sorte qu'un sortant IUFM n'ait pas de classe de CP. Car malheureusment c'est souvent le cas.

Mettre en place un groupe d'analyse des manuels et ne pas hésiter, malgré les pressions exercées par les éditeurs à donner des conseils sur le choix du manuel, de souligner les points forts et LES POINTS FAIBLES. Bref, arrêter la langue de bois.

Donner de véritables outils pendant l'année de formation qui permettent de se concentrer sur les difficultés des élèves et non sur la création interminable de fiches.

Assurer une prérentrée avec les parents pour expliquer le principe de la méthode de lecture et assurer un meilleure communication.

Exiger au mois de septembre, de la part d'un enseignant de CP, qu'il sache ce qu'il va faire au mois de juin. Une programmation précise et rigoureuse.


Je suis enseignants de CP. J'applique dans ma classe une de ces fameuses méthodes mixtes. J'ai mis trois ans à la perfectionner, à raison de 50 heures pas semaine. Je continue encore à la modifier. J'ai pu la mettre en place en ZEP et actuellement je travaille avec des enfants d'un milieu plutot favorisé. Et ça marche dans tous les cas!!!

1) Je communique avec les parents des la rentrée. Je leur explique les principes de la méthode. Je leur donne des documents. Je leur explique comment faire les devoirs.

2) Je travaille à partir de livres de littérature de jeunesse et de textes documentaires. J'ai élaboré des critères de lisibilité sur les textes. J'ai choisi des oeuvres qui plaisent au enfants.

3) J'ai transcrit en phonétique les albums. J'ai fait des statistiques sur les phonèmes présents dans l'album pour extraire les phonèmes "étudiables". J'ai croisé cela avec une programmation qui permette d'établir une progression rigoureuse et croissante dans les difficultés des phonèmes.

4) tous les phonèmes et graphèmes sont abordés. Les enfants ont un cahier outil qui sert de référence. Le combinatoire est présente et systématique car je suis bien d'accord avec vous, apprendre demande aussi de l'effort et pas que du plaisir.

5) La qualité des textes me permets d'aborder à l'oral des notions orthographiques, lexicales, grammaticales... Les enfants construisent ainsi au-delà de la lecture une véritable culture de la langue.

6) Je donne toujours un texte à lire à la maison. Mais jamais celui vu en classe. Le texte est reécrit pour éviter le fameux apprentissage par coeur et forcer les enfants a réinvestir leurs connaissances.

7) Je travaille avec les élèves sur les différentes pistes pour entrer dans la lecture d'un texte. Hypothèses, analogie, combinatoire, sens.... car les enfants sont différents et n'ont pas tous la même approche. Si certains choisissent la mémorisation de mots, l'émission d'hypothèse et la prise de sens, je les oblige à vérifier par la syllabique leurs hypothèse. Si d'autres combinent systématiquement, je cache des syllabes dans les mots pour les obliger à faire des hypothèses.

8) Je prends en compte les difficultés des élèves et mes documents étant informatisés, je les adapte au niveau de l'élève en jouant sur des paramètres didactiques ou sur la consigne pour lui permettre de continuer ses apprentissages sans être exclu du groupe classe.

9) Je fais une évaluation des compétences de l'élève dès la rentrée pour voir s'il a les prérequis à l'entrée dans la lecture. Au besoin, je fais intervenir le réseau pour aider cet enfant. Je prends immédiatement rendez-vous avec les parents pour trouver ensemble des moyens d'aider leur enfant au delà du temps scolaire. Je communique par e-mail et leur envoie des documents qui peuvent les aider à faire les devoirs.

10) Je travaille en relation avec la grande section de maternelle, car le travail fait dans cette classe est primordial pour le CP.

Sur une classe de 24, au mois de novembre, j'ai 5 lecteurs, 5 qui le seront avant la fin du mois, 10 d'ici février et 4 en difficulté. Ces enfants ont besoin d'aides spécifiques (psychologue, orhtophoniste ou français langue étrangère) et je suis de très près leur progression, mais mes compétences et ma formation ne me permettent pas de trouver la solution seul.


Le support livre de littérature a eu pour conséquence :

- les élèves protestent lorsqu'on ne finit pas un livre
- ils apportent des livres dans la classe et veulent les partager avec les autres
- ils veulent lire des histoires aux enfants de GS
- ils ont de véritables outils et références en production d'écrit
- certains maitrisent dejà des notions comme masculin/féminin, pluriel/singulier (x pour les mots en eau, au)
- un véritable réseau culturel d'oeuvres de littérature

Ils veulent apprendre à lire. Et cela compte énormément dans leur progression. Tout cela en maintenant les exigences d'un apprentissage du code.

La mixte à jeter à la poubelle ? Pour rien au monde, je ne changerai mes livres de Claude Boujon, de Ungerer, de Elzbieta, de Mercer Meyer, Helme Heine, Ruth Brown pour un manuel de syllabique.

Mais ce n'est qu'une affaire de point de vue. Je parle d'un cas particulier, en tant qu'acteur sur le terrain.

Un petit détail, une année où n'ayant pas eu le choix de la méthode j'utilisais un manuel plutot orienté vers la syllabique, j'ai eu un enfant non-francophone. J'ai insité auprès des parents pour que soit mise en place une aide à la maîtrise de la langue; en vain ! Il a su lire au mois de mai. Un veritable miracle. Vous lui donniez un texte, il le lisait avec un bon rythme et sans accent. Lorsqu'il arrêtait la lecture et que vous lui demandiez ce qu'il avait compris, c'était la stupéfaction : aucune phrase avec simplement sujet verbe. Incapacité de s'exprimer.
Etonnant non ?
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Lamarlère Viviane



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MessagePosté le: Lun Déc 01, 2003 2:19 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Bravo pour votre extraordinaire travail.

Oui, nous avons des réticences.

oui, la méthode vaut aussi par ce que l'on en fait.

L'institutrice de mes filles utilisait MIKA (méthode combinatoire) et elle assortissait cette méthode d'un véritable manuel de lecture syllabique qu'elle avait conçu seule à partir de cette méthode, très ludique, avec beaucoup d'exercices d'écriture, des dessins pour raffiner le geste.

Et effectivement, il y avait derrière tout cela un formidable travail de sensibilisation au livre auquel contribuaient les parents dans le cadre de la bibliothèque municipale.

Et des devoirs le soirs, pas longs, mais qui permettaient après un temps de repos nécéssaire de ré-éprouver au calme (elle insistait beaucoup sur cela à la rentrée : le calme durant le petit quart d'heure de devoirs donnés le soir )les acquisitions de la journée.

Sans se buter sur les enfants s' ils n'avaient pas tout compris. Elle était très apaisante comme instit. On voyait qu'elle savait où elle allait et elle y allait avec fermeté et sérénité.
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Zoltar



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MessagePosté le: Lun Déc 01, 2003 3:16 pm    Sujet du message: Le style, c'est l'homme. La méthode, c'est le prof ! Répondre en citant

Lamarlère Viviane a écrit:
Bravo pour votre extraordinaire travail.

Oui, nous avons des réticences.

oui, la méthode vaut aussi par ce que l'on en fait.

L'institutrice de mes filles utilisait MIKA (méthode combinatoire) et elle assortissait cette méthode d'un véritable manuel de lecture syllabique qu'elle avait conçu seule à partir de cette méthode, très ludique, avec beaucoup d'exercices d'écriture, des dessins pour raffiner le geste.

Et effectivement, il y avait derrière tout cela un formidable travail de sensibilisation au livre auquel contribuaient les parents dans le cadre de la bibliothèque municipale.

Et des devoirs le soirs, pas longs, mais qui permettaient après un temps de repos nécéssaire de ré-éprouver au calme (elle insistait beaucoup sur cela à la rentrée : le calme durant le petit quart d'heure de devoirs donnés le soir )les acquisitions de la journée.

Sans se buter sur les enfants s' ils n'avaient pas tout compris. Elle était très apaisante comme instit. On voyait qu'elle savait où elle allait et elle y allait avec fermeté et sérénité.


Victor a écrit:
Sur une classe de 24, au mois de novembre, j'ai 5 lecteurs, 5 qui le seront avant la fin du mois, 10 d'ici février et 4 en difficulté. Ces enfants ont besoin d'aides spécifiques (psychologue, orthophoniste ou français langue étrangère) et je suis de très près leur progression, mais mes compétences et ma formation ne me permettent pas de trouver la solution seul.


Je confirme ces chiffres. C'est à peu près ce que j'ai vu dans tous les CP que j'ai connus. Ça correspond à un travail très sérieux du maître "Victor" & dans ce cas et on peut dire avec une assez bonne fiabilité de prédiction que, grâce au secours du RASED et de séquences rigoureuses chez l'othophoniste, les 4 petits qui n'ont pas encore accroché vont le faire progressivement en CE1, en tous cas, je l'espère.

Une remarque : 4/25, (16 %) cela correspond exactement au pourcentage qui est annoncé de la mauvaise maîtrise de la lecture en 6ème. Dans ce résultat, il y a déjà - peut-être - 10 % d'enfants dyslexiques tels que les définit le Dr Michel Habib :

http://www.coridys.asso.fr/
(Cliquer sur base documentaire puis sur "la dyslexie en question.)

Merci à Victor pour son explicitation de ce que je connais le mieux comme pratiques et qui est la quasi-totalité par chez moi.

Ce que dit Viviane par ailleurs de la maîtresse de CP de ses filles est exactement la synthèse de ce que doit être un enseignant à ce moment aussi important :

- Sensibiliser au livre et à l'album qui sont les supports les plus 'véridiques' et les plus motivants dans l'acte d'apprendre à lire.
- Être apaisant(e) & j'ajoute positif(ve) & encourageant(e), stimulant(e)
- Savoir EXACTEMENT où on va et comment on y va.
- Distiller en permanence un équilibre entre sérénité & fermeté, liberté et contrainte, c'est indispensable dans toute éducation
- Avoir un référentiel-outil pour tous de tous les graphèmes correspondant au codage des sons étudiés.
- Associer intimement l'apprentissage de la lecture-décodage à celui de l'écriture, avec toute la rigueur du geste continu de l'écriture cursive.

J'ajoute :

-Savoir repérer les "fonctionnements" et les inhibitions personnels de chaque enfant pour pallier les manques au fur et à mesure.

Un vrai métier ! Et Victor le décrit très bien...

Si j'avais un petit fils ou une petite fille de 6 ans, j'aimerais qu'ils aillent apprendre à lire dans la classe de Victor, comme mes propres enfants qui ont eu la chance de connaître des approches de ce type.

Vive la lecture ! Clef de tous les succès futurs...

Zoltar
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dirmat



Inscrit le: 26 Nov 2003
Messages: 89

MessagePosté le: Mer Déc 03, 2003 3:17 pm    Sujet du message: Répondre en citant

savoir où on va, savoir justifier comment on chois d'y aller, tout cela dans un climat serein mais ferme... BRAVO madame, vous avez sû exprimer ce que je pense tous les jours en entrant dans ma classe.Merci d'avoir mis des mots.
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Nanisa



Inscrit le: 05 Déc 2003
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MessagePosté le: Ven Déc 05, 2003 6:15 pm    Sujet du message: méthode globale Répondre en citant

hexagone a écrit:
A sulituan :

A mon avis, votre analyse est trop restrictive :

A tous les niveaux de l'échelle des enseignants, nombreux sont ceux qui se rendent compte que les enfants ne possèdent pas les bases. Mais le respect quasi-militaire étant, il semble que personne n'ai remis en cause les méthodes d'apprentissage.


Tout à fait d'accord ! Aucun des enseignants auxquels j'ai confié mes plus vives inquiétudes en chaque début d'année de CP (j'ai trois enfants) n'a souhaité reconnaître les défaillances hallucinantes de la méthode qu'ils utilisent. Ces personnes ont l'avenir de nos enfants entre les mains et n'expriment absolument aucune réserve quant à leur pleine confiance en ce qu'ils font...
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Dominique DUCHEATEAU



Inscrit le: 08 Nov 2003
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MessagePosté le: Ven Déc 05, 2003 8:05 pm    Sujet du message: La seule bonne méthode de lecture: Répondre en citant

Un sujet sur la lecture, voilà qui éveille, à juste titre, beaucoup de passion.
Il me semble quand même important de relativiser nombre de propos rencontrés ici et là.
Premièrement, le principe d’humilité est indispensable dès qu’on aborde un sujet de cette importance. Quiconque, fut-il ministre, ne peut s’arroger le droit de juger radicalement ce qui est bon ou mauvais en la matière (a-t-il enseigné au CP pour prétendre pouvoir le faire ?).
Il n’y a qu’une seule bonne méthode !
C’est celle qui marche.
Comment reprocher quoique ce soit à des enseignants qui ont appris à lire (et non à décoder) à des générations d’enfants, et cela, quelque soit le nom de leur méthode.
Le problème, c’est quand un élève se trouve en difficulté face à la lecture! mais j’y reviendrai plus loin.
Deuxièmement, on n’apprend pas à lire au CP !
On commence bien avant. A la maison avec l’histoire-câlin du soir, puis en maternelle, l’imprégnation aux récits, la découverte du monde de l’écrit, la discrimination auditive et visuelle… Le CP, c’est la classe prépa. En aucun cas, on ne devrait oser accuser un maître de CP de ne pas avoir rempli toutes les activités préparatoires à la lecture.
Seulement, face à l’élève en difficulté, le maître de CP est bien obligé de prendre en mains lui-même ce délicat problème pour lequel il n’y est pour rien.
Troisièmement, le bon sens pédagogique voudrait que plutôt que s’obstiner à utiliser sa « super » méthode qui ne marche pas pour certains élèves, il serait peut-être intéressant de refléchir et d'en proposer d’autres, différentes.
Parce que finalement, chaque méthode apporte sa propre part de réponse à la question de la lecture. Tout est question de temps et d’enfants. Chez les petits de maternelle, l’approche de l’écrit est obligatoirement globale. Elle associera de l’affectif à des graphies (avant 3 ans, en imprégnation pure et sans activité structurée, 50% des enfants sont capables de reconnaître globalement une vingtaine de graphies des prénoms des copains !). Très vite, en moyenne et en grande section, on comparera de manière ludique les éléments graphiques pour les associer à des sons puis à des lettres (« Alexis » ça commence comme « Alycia », j’entends [a] et je vois « A ») ….
Viens l’heure du CP et de la structuration de l’apprentissage.
Une seule méthode s’impose :
Favoriser une convivialité entre l’élève et l’écrit, et l’enseignant aussi.
( suivre une "super" méthode qu’on n’aime pas, est voué à l’échec !)
Favoriser l’anticipation sur le sens de l’écrit, les prises d’indices…
De la rigueur sur la reprise systématique et quotidienne des sons, par tous les élèves et tous les jours. Garder un esprit de tolérance quant à l’erreur et toujours encourager à fournir l’effort qu’il faut pour accéder au progrès. En gros, c’est le minimum syndical.
Alors qu’on l’appelle naturelle, mixte, analytique, etc... avec ou sans manuel… Débat d’énarques de la pédagogie.
« Présentez un diamant à un âne, il le goûtera. »


Dernière édition par Dominique DUCHEATEAU le Ven Déc 05, 2003 9:50 pm; édité 1 fois
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Dominique DUCHEATEAU



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MessagePosté le: Ven Déc 05, 2003 9:04 pm    Sujet du message: a Répondre en citant

erreur message

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charteprimaire



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MessagePosté le: Ven Déc 05, 2003 9:46 pm    Sujet du message: méthode de lecture Répondre en citant

D'après ce que l'on entend, la méthode de lecture la plus recommandée serait celle qui recoure à l'utilisation d'albums pour enfants.
Ainsi, plutot que d'utiliser des manuels avec un contenu "stérile" au niveau artistique, les enfants seraient motivés par la qualité d'une illustration et d'une histoire qu'ils auraient choisie (parce que réalisés par de vrais auteurs). Reste à régler le problème des préparations de l'enseignant qui doit réinventer à lui seul toute la démarche d'un éditeur. N'y a-t-il pas de même un problème de droit d'auteur?
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Zoltar



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MessagePosté le: Ven Déc 05, 2003 10:31 pm    Sujet du message: Re: La seule bonne méthode de lecture: Répondre en citant

Bonsoir Dominique,

Je confirme tout ce que vous avez écrit dans ce message. Je pense que vous êtes très jeune mais vous avez déjà mille fois raison.


Dominique DUCHATEAU a écrit:
Un sujet sur la lecture, voilà qui éveille, à juste titre, beaucoup de passion.
Il me semble quand même important de relativiser nombre de propos rencontrés ici et là.
Premièrement, le principe d’humilité est indispensable dès qu’on aborde un sujet de cette importance.

[.......................]
Alors qu’on l’appelle naturelle, mixte, analytique, etc... avec ou sans manuel… Débat d’énarques de la pédagogie.
« Présentez un diamant à un âne, il le goûtera. »


Juste une petite réserve : n'ajoutez pas le code de l'API !

Bonne chance dans vos études !

Zoltar

Vous retrouverez pas mal de vos idées dans mes contributions... Mais moi je suis vieux & en retraite.
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hexagone



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MessagePosté le: Ven Déc 05, 2003 11:17 pm    Sujet du message: Répondre en citant

A Dominique DUCHATEAU vous écrivez:

chaque méthode apporte sa propre part de réponse à la question de la lecture. Tout est question de temps et d’enfants.

Soit, mais quel temps est accordé à un enfant en difficulté? selon les élément recueillis, il est pratiquement systématiquement poussé dans la classe suivante.
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haddock



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MessagePosté le: Sam Déc 06, 2003 8:16 am    Sujet du message: Répondre en citant

hexagone a écrit:
A Dominique DUCHATEAU vous écrivez:

chaque méthode apporte sa propre part de réponse à la question de la lecture. Tout est question de temps et d’enfants.

Soit, mais quel temps est accordé à un enfant en difficulté? selon les élément recueillis, il est pratiquement systématiquement poussé dans la classe suivante.


Le problème posé ici n'est pas à mon sens celui de la méthode de lecture, mais celui du terme fourre - tout "enfant en difficulté".

Plusieurs intevenants, bien plus pointu que moi, on tenté aileurs une classification des ces élèves. D'autres ont proposé des organisations du temps pour dégager des heures à moyens constants. Tout cela est louable.

Mais... L'école accueille , ou dit accueillir tous les enfants (il y a beaucoup de "ratés",trop, je suis d'accord) et c'est là sa grandeur.
Certains enfants, c'est vrai, ont besoin de quelques heures en plus, d'un passage plus systématique et la syllabique peut etre d'une grande utilité, je crois.

Ce qui m'inquiète, ce sont les enfants en grande difficulté (troubles importants du langage par exemple), déficients mentaux (même légèrement) ou atteint de troubles du comportements (origine sociale ou psy). Cela necessite des pédagogies particulières, et beaucoup, beuacoup de temps. Les aprents ne cessent d'en témoigner ici ou ailleurs.

Laisser croire que la méthode d'apprentissage (si elle a son importance, mais un enseignant devrait être capable de choisir sa méthode en fonction de ses publics)est un arbre qui cache la forêt, celle des élèves en difficultés. Et là aussi, désolé, mais sans moyen (psy, ortho, materiel, rééducateur, psycho mot) on n'arrivera pas à grand chose.

Nombre de collègues autour de moi sont confrontés à des intégrations sauvages, d'enfants présentant ce type de troubles, et sont démunis. Ce n'est pas le saupoudrage de quelques heures qui améliorera durablement leur situation. LEs PPap , c'est bien joli, mais sans moyen humain...

J'ai dans ma classe, en plus de notre lot habituel d'enfants en dificulté , pour lesquels du temps, de l'adaptaion, de la patience donneront des résultats, j'ai un enfant qui évolue en permanence entre pulsion et crise d'angoisse, et une petite fille ayant 62 de QI avec des troubles de comportements (violence notament, sifflement, angoisse...) importants.

Je me débrouille seul. Le RASED n'y peut rien, ce n'est pas leur mission, leur problème n'est pas scolaire, débrouille toi!

Je n'ai pas aprlé des primo arrivant (les aides éducateurs permettaient des conversations avec ces enfants, un bain de langage), ds parents qui refusent les orientations, les aides psys, réfutent les problèmes de leurs gamins. Je sais que cela doit etre sur de faire le deuil de l'enfant revé, mais l'école ne peut pas tout, en tout cas pas sans aide.

Sur les orientations, quelques observations:
- plus on resserera les missions de l'école autour de "lire écrire" sans définitions précises de ces termes, moins il y aura de maintien (on ne dit plus redoublement!), un enfant ayant appris à lire, même un peu, se verra éjecter vers le niveau supérieur.
-maintenir un gamin qui n'a pas appris à lire, ou pas assez, soit. Mais si c'est pour refaire la m^me classe, sans aménagement, sans aide nouvelle, je suis dubitatif
-que faire des enfant, qui "trimballent" leur échec de classes en classes, alors que les aides possibles ont tout échoué, qu'il fudrait se tourner vers l'exterieur, et que les parents s'y opposent, ou qu'il n'y a simplement pas de diagnostique?
-il n'y a rien à la sortie de la primaire, hormis les SEGPA. SI l'enfant en difficulté n'a pas ce profil, et bien, c'est la sixième. Il faut créer des solutions
-enfin n'oublions pas que les parents ont le dernier mot en terme de maintien. Ils refusent souvent celui ci, ne l'oublions pas.
- le recours aux aides exterieurs est onéreux. Il y a là encore une discrimination profonde. Soit on fait entrer ces aides à l'école, soit on crée des aides.
-on a parlé ici et là sur le forum, des TDH, des EIP, on pourrait ajouter les autistes , les trisomiques, les psys en tout genre. L'intégration, soit! Lorsque je parlais sur un autre fil, de la necessité de la présence de personnels non enseignats ou spécialisés pour accuillir ces gamins, un participant me disait que l'école devait se contenter d'enseigner. Je crois qu'il se trompe. L'école doit s'ouvrir au spécialiste, déléguer cetaines taches à du personnel non eneignant , qui apporteront une aide nécessaire à l'accueil de ces gamins.
Accuillir un gamin autiste n'est pas sans danger pour l'enfant et sur la classe, à mon sens, s'il n'y a pas des adaptations de temps , d'espace dans la classe. Seule une aide supplementaire dans la classe le permet.

Un instit ne peut pas tout faire. Enfin, moi, je ne peux pas!...Et pourtant, j'ai gardé ma classe, et mes gamins "particuliers" 2 ans (CP CE1). Mais quand je dois écrire à la place de D. qui est trop angoissé pour écrire, ou lui tenir la main pendant un exercice, quand je dois désamorcer une crise de violence de G, qui a agressé une élève au visage, et hurle dans la classe...je ne suis pas dans ma classe.

Faire monter les instits de mater en primaire pendant la sieste, peut etre, pour certains gamins, mais face à ceux là, il faut du personnel, des moyens.
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franck melki



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MessagePosté le: Sam Déc 06, 2003 10:22 am    Sujet du message: méthode abracadalire Répondre en citant

je suis enseignant de CP et j'utilise la méthode abracadalire et cela marche très bien. L'apprentissage de la lecture est un long chemin qui s'élabore sur plusieures années et je suis étonné de voir l'empressement des enseignants et des parents de voir leur petits lire comme un livre dès le début du CP. Il faut apprendre la patience et la persévérance, ce que j'explique aux parents, qui le comprennent très bien. Un enfant mûrit lentement et petit à petit, il élabore des stratégies de lecture avec ce que nous lui apportons. Quelle naîveté de croire qu'il existe une méthode miracle et quel manque de sagesse de vouloir, déjà à la crèche, commencer à apprendre à lire aux enfants.
La sensibilisation à la lecture doit rester un plaisir, un plaisir de découvrir des histoires, des lettres, des poésies, des chants ...
Elle se fait petit à petit en encourageant l'enfant même s'il se trompe, s'il a du mal.
Pour exemple, certains enfants, le jour de la leçon, donnent l'impression de ne rien comprendre. L'enseignant les encourage mais n'insiste pas.
Une ou deux semaines après, on s'aperçoit que l'enfant a intégré cette leçon.
Les vieux disent : Il faut laisser le temps au temps.
Ce que ne veulent plus faire les gens, actuellement, pressés par une course effrénée vers on se demande quoi ?
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Nanisa



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MessagePosté le: Sam Déc 06, 2003 10:50 am    Sujet du message: Répondre en citant

haddock a écrit:
hexagone a écrit:
A Dominique DUCHATEAU vous écrivez:

chaque méthode apporte sa propre part de réponse à la question de la lecture. Tout est question de temps et d’enfants.

Soit, mais quel temps est accordé à un enfant en difficulté? selon les élément recueillis, il est pratiquement systématiquement poussé dans la classe suivante.


Le problème posé ici n'est pas à mon sens celui de la méthode de lecture, mais celui du terme fourre - tout "enfant en difficulté".

.



En tant que "simple" maman, je suis effarée de lire vos propos.
Il me reste un sentiment d'enlisement dans des recherches de solutions désespérées face à des problèmes apparemment bien discernés...
J'ai aussi l'impression que "vous" (corps enseignant) cherchez un anti-dote contre un remède... qui ne fonctionne déjà pas.
Il me reste de cette lecture la certitude qu'une remise à plat des méthodes et de la définition de la scolarité s'impose d'URGENCE !Comment peut-on admettre l'utilité de "(psy, ortho, materiel, rééducateur, psycho mot)" dans l'enceinte même d'une école...?!?
Comment a-t-on pu en arriver là ?
Comment peut-on vous faire porter tout le poids des maux de la société ?
Vous êtes perdus et désoeuvrés et... je vous comprends !
Vous avez tout ma sympathie.
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ALBANE



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MessagePosté le: Sam Déc 06, 2003 11:52 am    Sujet du message: REPONSE Répondre en citant

Tout à fait d'accord avec Cecile ! Un des problèmes essentiels est que l'enseignant n'est plus libre de sa pédagogie! A propos des méthodes de lecture , il est certain qu'il y a ce qui "se fait" et "ce qui ne se fait pas" ! Je le disais d'ailleurs dans un autre débat : les inspecteurs semblent ne servir plus qu'à çà, le contrôle d'une certaine façon d'enseigner , celle-ci semblant la seule et unique même si elle s'avère dangereusement inefficace parfois .. Mais elle n'est dictée que par une certaine idéologie que nous sommes censés appliquer. Personnellement , je suis convaincue que l'enseignement ne doit obéir (oui, c'est le mot!) à aucune idéologie , c'est bien trop dangereux.
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haddock



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MessagePosté le: Sam Déc 06, 2003 3:30 pm    Sujet du message: Re: REPONSE Répondre en citant

ALBANE a écrit:
Tout à fait d'accord avec Cecile ! Un des problèmes essentiels est que l'enseignant n'est plus libre de sa pédagogie! A propos des méthodes de lecture , il est certain qu'il y a ce qui "se fait" et "ce qui ne se fait pas" ! Je le disais d'ailleurs dans un autre débat : les inspecteurs semblent ne servir plus qu'à çà, le contrôle d'une certaine façon d'enseigner , celle-ci semblant la seule et unique même si elle s'avère dangereusement inefficace parfois .. Mais elle n'est dictée que par une certaine idéologie que nous sommes censés appliquer. Personnellement , je suis convaincue que l'enseignement ne doit obéir (oui, c'est le mot!) à aucune idéologie , c'est bien trop dangereux.


Tout à fait d'accord!

Recemment, un collègue et néanmoins ami, a été inspecté. L'inspection se passe plutôt pas mal, sauf que... il ne reporte pas les compétences "en acquisition" sur chaque exo, il se contente dans la consigne...

Il semande l'interet, de l'écrire, estimant qu'il rencontre déjà suffisamment de difficultés à faire lire la consigne à ses élèves. Il insiste "à l'oral, je travaille avec eux avant chaque exo sur les outils à mettre en ouevre, je fais un rappel avant chaque séquence, à quoi cela servira t il d'écrire les compétences, à qui cela servira t il?"

Il n'a pas eu de réponse, mais le reste de l'entretien a été nettement moins courtois. C'est la marote du moment de l'inspecteur, c'et otu? Il y a eu une directive, il applique.

Il y a 10 ans, il fallait faire des contes, aujourd'hui, c'est la littérature, vas y , applique et tais toi!

Mais je recherche des avis concernant les "intégrations" d'enfants présentant des "troubles lourds du comportement et / ou de l'apprentissage". Comment cela ce passe dans vos circonscriptions? Et , vous aprents, que pensez vous de cela?

Je suis pour ma part très inquiet, voire démunie.

"Le bateua prend l'eau, nous coulons Capitaine. Que devons nous faire?"
"écopez , matelot, écopez, et que les passagers ne se doutent de rien, surtout!"
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paskaline



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MessagePosté le: Sam Déc 06, 2003 7:17 pm    Sujet du message: Re: méthode globale Répondre en citant

!Aucun des enseignants auxquels j'ai confié mes plus vives inquiétudes en chaque début d'année de CP (j'ai trois enfants) n'a souhaité reconnaître les défaillances hallucinantes de la méthode qu'ils utilisent. Ces personnes ont l'avenir de nos enfants entre les mains et n'expriment absolument aucune réserve quant à leur pleine confiance en ce qu'ils font...

A nanisa
Manque de confiance inquiétant à l'égard des enseignants et de leurs méthodes. Un dialogue serein parents-enseignants est indispensable et semble avoir fait défaut à votre triple expérience .( La méthode vient après). Les difficultés de vos enfants viennent peut-être de là ...
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Nanisa



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MessagePosté le: Sam Déc 06, 2003 10:06 pm    Sujet du message: Re: méthode globale Répondre en citant

paskaline a écrit:
!Aucun des enseignants auxquels j'ai confié mes plus vives inquiétudes en chaque début d'année de CP (j'ai trois enfants) n'a souhaité reconnaître les défaillances hallucinantes de la méthode qu'ils utilisent. Ces personnes ont l'avenir de nos enfants entre les mains et n'expriment absolument aucune réserve quant à leur pleine confiance en ce qu'ils font...

A nanisa
Manque de confiance inquiétant à l'égard des enseignants et de leurs méthodes. Un dialogue serein parents-enseignants est indispensable et semble avoir fait défaut à votre triple expérience .( La méthode vient après). Les difficultés de vos enfants viennent peut-être de là ...


Vous parlez de confiance. Jusqu'où devons-nous fermer les yeux avant d'avoir un avis ?

En ce qui me concerne, je pense avoir suffisamment de recul pour exprimer une opinion et... ma désapprobation.

Le dialogue n'est utile que lorsque une volonté d'avancer existe. Avec les enseignants, il s'est agit à chaque fois de me convaincre que leur méthode était vraiment efficace.

Celle-la même qui a fait échouer mon aîné de 22 ans et qui fait perdre son temps à mon petit dernier de 6 ans et demi, avec qui on continue de confondre déchiffrage et par coeur.

Non négociable, à chaque fois. Le pot de terre contre le pot de fer.

Pour moi, le temps de ce dialogue-là, que j'ai largement pratiqué, est bien révolu. Je rejoins le camp de tous ces parents qui demandent le retrait pur et simple de la méthode globale. Parce que l'on condamne nos enfants à souffrir de cette absurdité, aujourd'hui et demain...
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haddock



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MessagePosté le: Dim Déc 07, 2003 12:02 am    Sujet du message: Re: méthode globale Répondre en citant

Nanisa a écrit:

A nanisa
Manque de confiance inquiétant à l'égard des enseignants et de leurs méthodes. Un dialogue serein parents-enseignants est indispensable et semble avoir fait défaut à votre triple expérience .( La méthode vient après). Les difficultés de vos enfants viennent peut-être de là ...


Vous parlez de confiance. Jusqu'où devons-nous fermer les yeux avant d'avoir un avis ?

En ce qui me concerne, je pense avoir suffisamment de recul pour exprimer une opinion et... ma désapprobation.

Le dialogue n'est utile que lorsque une volonté d'avancer existe. Avec les enseignants, il s'est agit à chaque fois de me convaincre que leur méthode était vraiment efficace.

Celle-la même qui a fait échouer mon aîné de 22 ans et qui fait perdre son temps à mon petit dernier de 6 ans et demi, avec qui on continue de confondre déchiffrage et par coeur.

Non négociable, à chaque fois. Le pot de terre contre le pot de fer.

Pour moi, le temps de ce dialogue-là, que j'ai largement pratiqué, est bien révolu. Je rejoins le camp de tous ces parents qui demandent le retrait pur et simple de la méthode globale. Parce que l'on condamne nos enfants à souffrir de cette absurdité, aujourd'hui et demain...[/quote]

Je comprends votre désaprobation et je pense profondément que les enseignants doivent améliorer le dialogue avec les parents.

Toutefois, vous aprlez de la conviction avec laquelle un enseignant défend des méthodes. Je crois qu'il ne s'agit pas de mépris, mais de convictions (fausse peut etre, je vous l'accorde). MAIS... les parents eux même ne seraient pas d'accord, et si chacun vient faire part de ses convictions, qui l'enseigant doit favoriser?

N'est ce pas la moidre des choses , qu'un enseignant croit en ce qu'il fait? Qu'il ait des convictions? Le contraire m'inquieterai, il signifierait une absence de recherches, de choix, de réflexions.

Il faut travailler sur le dialogue parent / enseignant.
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Nanisa



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MessagePosté le: Dim Déc 07, 2003 12:36 pm    Sujet du message: Re: méthode globale Répondre en citant

[quote="haddock"]
Nanisa a écrit:

A nanisa
Je comprends votre désaprobation et je pense profondément que les enseignants doivent améliorer le dialogue avec les parents.

Toutefois, vous aprlez de la conviction avec laquelle un enseignant défend des méthodes. Je crois qu'il ne s'agit pas de mépris, mais de convictions (fausse peut etre, je vous l'accorde). MAIS... les parents eux même ne seraient pas d'accord, et si chacun vient faire part de ses convictions, qui l'enseigant doit favoriser?

N'est ce pas la moidre des choses , qu'un enseignant croit en ce qu'il fait? Qu'il ait des convictions? Le contraire m'inquieterai, il signifierait une absence de recherches, de choix, de réflexions.

Il faut travailler sur le dialogue parent / enseignant.


Qui l'enseignant doit-il favoriser, ou... quoi ?

La méthode globale est décriée depuis de nombreuses années. L'échec en matière d'analphabétisme amplifie, la -fausse- dyslexie fait des ravages. Pourquoi aucun lien n'est-il fait entre les deux ? Pourquoi aucun membre du corps enseignant n'a-t-il posé cette problématique ?

Ferait-on face à un problème d'égo, de courage, ou de moyens ?

Il n'y a -hélàs - pas pire sourd que celui qui ne veut pas entendre... Quelle en est la raison ?

Comment peut-on croire en ce que l'on fait quand tant d'échecs en découlent ?

Un peu d'humilité ferait du bien dans ce monde où, certes, les parents contestent souvent tout et n'importe quoi mais où, également, les vrais problèmes existent et demandent un peu de courage pour être vus en face...

Vous parlez de réflexion. Je pense plutôt à un enlisement dans des certitudes...

... A moins qu'il ne s'agisse de contraintes. Je lis souvent que les inspecteurs font pression sur les méthodes à utiliser. Doit-on les montrer du doigt ? A écouter ou lire les enseignants, il semblerait que oui...

A suivre,
Bien cordialement.
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haddock



Inscrit le: 18 Nov 2003
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MessagePosté le: Dim Déc 07, 2003 5:34 pm    Sujet du message: Re: méthode globale Répondre en citant

[quote="Nanisa"]
haddock a écrit:
Nanisa a écrit:

A nanisa
Je comprends votre désaprobation et je pense profondément que les enseignants doivent améliorer le dialogue avec les parents.

Toutefois, vous aprlez de la conviction avec laquelle un enseignant défend des méthodes. Je crois qu'il ne s'agit pas de mépris, mais de convictions (fausse peut etre, je vous l'accorde). MAIS... les parents eux même ne seraient pas d'accord, et si chacun vient faire part de ses convictions, qui l'enseigant doit favoriser?

N'est ce pas la moidre des choses , qu'un enseignant croit en ce qu'il fait? Qu'il ait des convictions? Le contraire m'inquieterai, il signifierait une absence de recherches, de choix, de réflexions.

Il faut travailler sur le dialogue parent / enseignant.


Qui l'enseignant doit-il favoriser, ou... quoi ?

La méthode globale est décriée depuis de nombreuses années. L'échec en matière d'analphabétisme amplifie, la -fausse- dyslexie fait des ravages. Pourquoi aucun lien n'est-il fait entre les deux ? Pourquoi aucun membre du corps enseignant n'a-t-il posé cette problématique ?

Ferait-on face à un problème d'égo, de courage, ou de moyens ?

Il n'y a -hélàs - pas pire sourd que celui qui ne veut pas entendre... Quelle en est la raison ?

Comment peut-on croire en ce que l'on fait quand tant d'échecs en découlent ?

Un peu d'humilité ferait du bien dans ce monde où, certes, les parents contestent souvent tout et n'importe quoi mais où, également, les vrais problèmes existent et demandent un peu de courage pour être vus en face...

Vous parlez de réflexion. Je pense plutôt à un enlisement dans des certitudes...

... A moins qu'il ne s'agisse de contraintes. Je lis souvent que les inspecteurs font pression sur les méthodes à utiliser. Doit-on les montrer du doigt ? A écouter ou lire les enseignants, il semblerait que oui...

A suivre,
Bien cordialement.


Euh, juste une chose : cessons d'imputer l'analphabetisme et l'illetrisme sur le compte de la méthode globale. Les causes sont autres et les racines de ces maux se trouvent à l'extérieur de l'école. L'école en revanche, devrait il est vrai mettre en place des solutions.

On parle aujourd'hui peu des adolescents dits "decrocheurs" sur ces forums. L'école a peu de responsabilités dans les causes. En revanche, là où des solutions ont été mises en place, le taux a diminué, alors qu'ailleurs , les gamins disparaissent dans la nature.
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Nanisa



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MessagePosté le: Dim Déc 07, 2003 6:09 pm    Sujet du message: Re: méthode globale Répondre en citant

[quote="haddock"][quote="Nanisa"]
haddock a écrit:
Nanisa a écrit:

.


Euh, juste une chose : cessons d'imputer l'analphabetisme et l'illetrisme sur le compte de la méthode globale. Les causes sont autres et les racines de ces maux se trouvent à l'extérieur de l'école. L'école en revanche, devrait il est vrai mettre en place des solutions.

On parle aujourd'hui peu des adolescents dits "decrocheurs" sur ces forums. L'école a peu de responsabilités dans les causes. En revanche, là où des solutions ont été mises en place, le taux a diminué, alors qu'ailleurs , les gamins disparaissent dans la nature.


Ce que vous dites est intéressant.
L'école a peu de responsabilités dans les causes, cela me semble en partie vrai, même si une école digne d'intérêt serait perçue de manière moins rebutante...

Vous parlez de solutions efficaces. Desquelles s'agit-il ? Et qui les a mises en place ? Il y a sans doute matière à débattre.

Dans l'attente de vous lire...
Bien cordialement.
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haddock



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MessagePosté le: Dim Déc 07, 2003 10:22 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Concerant l'illetrisme, uen politique volontariste, associant des spécialistes à des heures de soutien et de remédiation dans les écoles pourrait etre une solution. Trop de gamins sont en echec très tôt, en primaire, et ce malgré le soutien et les perso RASED.

Malheureusemnt, lorsque les problèmes ne sont pas d'origines scolaires (trouble profond du langage ou de la compréhension, troubles comportementaux, enfants déficients), les instits spécialisés ne prennent pas, ce n'est pas leut mission. Les parents sont souvent rétifs, les gamins parfois dépistés trop tard. Il faut continuer à integrer mais avec des moyens. Il faut revoir le travail aavec les parents. Lorsque l'aide doit etre trouvée à l'exterieur de l'école, on laisse se mettent en place un phénomène de discrimination : lesaprents ont les moyens financiers ou non, ils sont informés, ou non....

Un ami a une gamine dans sa classe en CE2...elle rencontre de graves echecs. A force de travailler avec la mère, il l'a convaincu de consulter à l'exterieur : la gamine 62 de QI, et est en partie sourde. Tout ce que voit le père, c'est le apssage en cM1.

Ce que m'inspire cette histoire? Cette gamine aurait dû etre dépistée par la medecine scolaire plus tôt (elle est en partie sourde, en plus..), il faudrait des méthodes , des soins , à l'école...et surtut, comment faire pour tracailler avec les aprents? Je ne suis pas sûr qu'il faille retirer le droit d'orientation et de passage aux parents, mais combien de gamins souffrent car les aprents ne veulent ou ne peuvent pas assumer les difficultés?

On parle de la dyslexie...SOit! Mais les gamins qui doivent aller chez l'ortho se trouve à faire des heures sup, ou sortent de la classe et perdent (transport en plus) .Pour les aprents, il faut payer, se déplcer, prendre du temps, ce n'est pas toujours possible. Il y a surement des solutions à trouver au sein de l'école.

Je crois aussi beuqcoup à la création d'internat "éducatio national" pour les gamins en difficulté ou desherence social, Ségolène Royal avait commencé à en parles.

Il y a des solutions (je pense au classe relais, école de la seconde chance, suivi heure par heure par les aides éducateurs des présences au college, avec appel téléphonique immédiat...). mais contrairement à ce qu'on nous faite croire, cela ne se fear pas à budget égal. Et je ne crois pas faire preuve de corporatisme dans ce que demande ici.

Comme je le dis aux parents, je ne suis pas grand chose dans la vie de mes élèves, l'année prochaine ils m'auront oublié, mais mon travail consiste à les faire passer à l'âge supérieur dans les meilleurs conditions. Si on ne peut le faire, alors on aura échoueé, mais ce sera plus grave pour lui que pour moi, alors autant faire du mieux possible, autant travailler ensemble. Les parents doivent nous faire confiance et travailler , revendiquer avec nous.
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Jacques Arnaudeau



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MessagePosté le: Dim Déc 07, 2003 10:43 pm    Sujet du message: LE PRAGMATISME COMME METHODE DE FONCTIONNEMENT Répondre en citant

zephirea a écrit:
Pour la premiere fois en 30 ans de carriere, j'ai choisi de prendre le CP. J'ai démarré avec "Abracadalire", la méthode utilisée par les collègues précédents : une catastrophe ! 5 enfants sur 18 envoyés chez l'orthophonistes, une démotivation grandissante au fil des jours, des parents inquiets, bref ça ne pouvait plus durer comme ça !
J'ai enfin réussi à trouver une méthode analityque ( ou syllabique) créée par une association "Lire avec Léo et Léa" avec laquelle j'ai tout recommencé a zéro depuis le début novembre. Mes élèves sont métamorphosés ! Ils ne sont plus déconcentrés, démotivés, agités, mais heureux de réaliser qu'ils apprennent à lire, heureux de prendre conscience de leurs progrès journaliers, heureux de pouvoir écrire des mots "inconnus" rien qu'en les prononçant. Les résultats sont extrèmement encourageants !
J'ai pu repérer facilements ceux qui faisaient des confusions de phonèmes, et la rectification se fait immédiatement.
Je ne comprends pas pourquoi l'education nationale ne propose pas ce genre de méthode pour lutter contre ce fléau d'enfants ne sachant pas lire arrivés en fin de cycle 3.
Je conseille à tous ceux qui sont interessés par le sujet d'aller sur le site de l'association http://www.leolea.org/


Votre pragmatisme et votre dévotion à l'apprentissage de vos élèves pourraient être un modèle pour certains autres enseignants.

Quand une méthode ne marche pas, elle ne marche pas! Il est idiot de s'entêter et beaucoup plus intelligent de réagir de votre manière.
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PhM



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MessagePosté le: Mar Déc 09, 2003 12:23 am    Sujet du message: Répondre en citant

Actuellement sur le marché du manuel d'enseignement, on peut répertorier une bonne centaine de livres. Les plus vendus à ce jour sont : Ratus, Gafi le fantôme, Ribambelle, Abracadalire, Mini-loup, Dagobert, Justine au CP, Grindelire, Mika, 4 saisons au CP... et j'en oublie.
Mais, contrairement à tout ce qui peut être dit sur ce forum, à des degrés plus où moins importants, il s'agit de méthodes mixtes ou semi-syllabiques ou semi-globale

**********************************
***A ceci près, que des manuels comme "Ribambelle" ou "4 saisons "induisent des méthodes aussi proches de la démarche globale que des méthodes comme "Gafi" ou "Ratus" s'approchent d'une démarche syllabique..


********************************

J'aimerai que les querelles de méthodes cessent. La didactique de la lecture a évoluée, le public aussi, ainsi que le matériel.

********************************
*** Peut-être... Mais la vraie question est d'arriver à faire lire les 15% d'élèves qui se trouvent actuellement en échec. Pour les autres, quelle que soit la méthode, ils y arriveront, mais pour ces 15%?...


Instituteur de CP, j'ai personnellement pu constater les terribles dégâts auxquels conduisent les premières "méthodes" que j'ai citées si elles sont utilisées sans "consolidation syllabique" dans des milieux culturellemnt défavorisés.

**********************************

Pour moi, les véritables questions et enjeux de l'apprentissage de la lecture sont ailleurs :

- assurer une meilleure formation dans les IUFM et une formation continue qui permette à tous de continuer à parfaire ses pratiques pédagogiques
- mettre en place des outils pour les enseignants de CP (rôle des conseiller en pédagogie à mettre en avant, dossier avec documentation sur les manuels, site internet spécialisés, forum d'entre-aide, favoriser les échanges pédagogiques et les mutualisations de pratiques...)
- mieux communiquer avec les parents sur les nouvelles méthodes et les impliquer dans les apprentissages de leur enfant
- exploiter de nouveaux supports comme l'outil informatique
- donner le gout de la lecture en introduisant la littérature de jeunesse
- insister sur le rôle prépondérant de la maternelle dans la préparation à l'apprentissage de la lecture
- développer les associations de quartier pour favoriser l'apprentissage de la langue pour les enfants non francophones
- développer les réseaux d'aide aux enfants en difficulté (orthophoniste, psychologue, maitre spécialisé)
- réduire les effectifs en CP

**********************************
*** Je crains que vous ne formuliez beaucoup de voeux pieux...
En attendant qu'on affecte un enseignant par élève, il faut agir...pour au moins ne pas détruire...
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Lamarlère Viviane



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MessagePosté le: Mar Déc 09, 2003 9:18 am    Sujet du message: Répondre en citant

Pour abonder dans le sens du rejet définitif de la méthode globale et semiglobale qui en découle (et que bien des enseignants contournent à leurs risques et périls par rapport à l'inspection en fabriquant leur propre méthode à partir du support du commerce), je citerai un extrait de mon cours de philo de 1968, sous la plume de André Vergez :

"La méthode globale de lecture est une application directe de la psychologie gestaltiste. Il "est" possible d'apprendre à lire en reconnaissant d'abord la structure de mots écrits complets (au lieu d'apprendre la forme de chaque lettre isolée)

Toutefois il semble que la gestalt -théorie a minimisé le rôle du sujet vivant dans la perception. Le sujet percevant n'est plus que le spectateur passif, neutre, et indifférent "d'un monde immobile et serein de formes éternelles". En réalité, la perception dépend tout autant de la structure de l'objet percevant que de la structure de l'objet perçu." (page 26)

Commentaire: La perception n'est donc pas une donnée brute et immédiate, comme voudrait nous le faire croire la gestalt psychologie, dans laquelle le tout primerait sur l'élément, mais une reconstruction mentale, fondée sur la répétition et l'habitude. Voila qui plaide donc pour une formation de l'intelligence lectrice à travers la méthode syllabique, seule à même de permettre la lecture de ce qui est percu comme neuf ou inconnu.
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Dominique DUCHEATEAU



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MessagePosté le: Mar Déc 09, 2003 10:24 am    Sujet du message: une question de temps. Répondre en citant

A HEXAGONE

Quel temps est accordé à un enfant en difficulté ?


Le temps pose un problème certains au niveau de la classe surtout au niveau quantitatif.
Il peut être en partie réglé en laissant une bonne partie de la classe en activité autonome pour se consacrer quelques minutes tous les jours aux élèves qui ont des besoins spécifiques.
Mais il y a heureusement le temps « qualitatif » qui est celui de prévoir une progression de travail différente à celle de la classe et qui soit adaptée aux besoins de certains élèves. Ce qui engage beaucoup plus de travail de préparation personnelle pour l’enseignant. Quand cet investissement n’est pas récompensé par des bons résultats, il peut avoir un effet stigmatisant sur l’élève en difficulté et peut nourrir aussi une certaine « rancœur » de l’enseignant à l’égard ces élèves qui mettent en échec ses bonnes volontés.
La 3ième piste de travail qui reste et que je préconise et celle qui consiste à garder la même progression de travail que celle de la classe mais d’adapter son rythme à la vitesse de l’élève en difficulté. Exemple : Plutôt que d’aborder une nouvelle page de lecture tous les jours, on proposera à l’élève en difficulté, de prendre le temps d’étudier celle qu’il ne maîtrise pas encore. Ainsi, il y a : - respect de son rythme d’apprentissage, - pas de stigmatisation et - pas de travail supplémentaire pour l‘enseignant.
Dans la mesure où il n’existe pas de pédagogie spécialisée (sauf pour des élèves accusant une déficience notoire ou un handicap particulier), il est évident qu’une bonne progression de travail s’avère tout à fait adaptée à la plupart des élèves en difficulté, c’est la gestion du temps qui doit intervenir (idem pour les élèves précoces) et le travail en groupes de besoins.
Sans compter les dispositifs d'aide du RASED...
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hexagone



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MessagePosté le: Mar Déc 09, 2003 2:04 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Donc, pour l'heure et globalement, selon vous, la méthode que vous préconisez est-elle appliquée?
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Dominique DUCHEATEAU



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MessagePosté le: Mer Déc 10, 2003 5:08 am    Sujet du message: Aide aux élèves Répondre en citant

Très diffcile d'y répondre statistiquement. Impossible à vérifier même par les inspecteurs.
Entre, ce que les ensiegnants disent ou laissent paraître et la réalité, il peut y avoir des écarts titanesques. Par ailleurs, on peut très bien s'appliquer à adapter au mieux son travail aux élèves qui en ont besoin, et ne pas y arriver...
Il s'agit là de "relation humaine". Donc, la volonté seule ne suffit pas. Combien d'ensignants sont passionnés par leur boulot, s'y investissent corps et âme et malgré cela, "massacrent" sans le vouloir des générations d'enfants?
Le seul élément que je peux affirmer c'est que l'éducation nationale se fiche délibéremment de cet aspect "relation humaine". Ca n'apparaît, ni dans la formation initiale, ni dans la continue (ou alors superficiellement).
Pourquoi?
Parce que ceux qui sont au pouvoir (les politiques, les hauts fonctionnaires...) sont des gens qui ont réussi scolairement. Pour lesquels, le parcours scolaire a été couronné de réussite. Comment voulez vous remettre en cause le fonctionnement d'une institution qui a été votre principale source de valorisation narcissique? Ce qui vous semble bon, vous le défendez. De plus, en continuant ainsi, l'école joue son rôle de sélection sociale. Déjà, aujourd'hui, il n'y a plus grand monde pour devenir infirmière ou garcon de café, alors imaginons-nous un monde avec une réussite scolaire garantie. Qui accepterait les postes à forte contrainte?
C'est toute une approche de la vie sociale qu'il faudrait revoir.
Idem au niveau politique, si le niveau moyen de raisonnement de la population augmentait, qui voterait pour ceux qui détournent des fonds publics et se cachent dans les nimbes du plus haut pouvoir?
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seni



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MessagePosté le: Mer Déc 10, 2003 12:00 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Claudius a écrit:
L'institutrice de ma petite fille (à St M'Hervé, "banlieue" de Vitré en Ille et Vilaine) apprend à lire à ses élèves en utilisant le langage des signes.

Leslie (ma petite fille) m'a donc épelé LAC en mimant le son "el" et en montrant la lettre "L" , même chose avec le "A", puis avec le "C" et le son "ke". Elle a ensuite dit le mot en entier en l'accompagnant des trois signes. Trés impressionnant, c'est la première fois que je voyais ça.

Est-ce qu'un enseignant parmi vous connait et/ou pratique et est-ce qu'un parent d'élève a déja fait connaissance avec cette méthode ?


Je pense que vous parlez d'une très vieille méthode appellée (je n'ai pas le livre sous la main alors l'orthographe des noms se fera phonétiquement) Borel maisonny.
Elle est assez souvent utilisée pour les enfants en difficulté et certains professeurs d'école s'en servent en classe
Pour avoir enseigné en cp et utilisé cette méthode je pense que cela ne peut être une méthode en soi mais une très bonne méthode parrallèle. Cela marche très bien avec certains enfants , d'autres ne s'en servent pas du tout.

Je suis une jeune institutrice, je peux vous dire que comme beaucoup de mes collègues j'enseigne maintenant à partir d'albums jeunesses que m'importe qui peut acheter en librairie et plus du tout sur des livres scolaires. a partir de ces albums je fais beaucoup de syllabique et un peu de globale. Et sur 19 Cp je n'ai eu que 2 non lecteurs en fin d'année en zep.

juste un mot sur la méthode globale...Elle n'est plus du tout utilisée nul part en tant que telle. Tous les instituteurs de france font obligatoirement de la méthode syllabique dans leur classe. Un peu de globale reste nécessaire surtout au début d'année pour pouvoir travailler tot sur le sens de ce qu'on lit.
Il faut savoit qu'un lecteur de déchiffre pas tout dans un mot mais lit le mot
comme un tout. La méthode globale aide peu à peu à y parvenir et c'est pour ca que je pense que comme telle elle est à proscrire mais qu'elle doit rester un peu utilisée.
Voilà d'ailleurs une étude américaine qui tend à prouver ce fait.


Modifié: dim. 09/11/03 19:14
> Sleon une édtue de l'Uvinertisé de Cmabrigde, l'odrre des ltteers dnas un
mot n'a pas d'ipmrotncae, la suele coshe
ipmrotnate est que la pmeirère et la drenèire soit à la bnnoe pclae. Le rsete
peut êrte dnas un dsérorde ttoal et vuos puoevz
tujoruos lrie snas porlblème. C'est prace que le creaveu hmauin ne lit pas
chuaqe ltetre elle-mmêe, mias le mot cmome un
tuot.

Ps : je suis désolée si le texte contient beaucoup de fautes d'orthographe mais je suis très pressée.
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jr



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MessagePosté le: Mer Déc 10, 2003 6:36 pm    Sujet du message: Répondre en citant

seni a écrit:
Je pense que vous parlez d'une très vieille méthode appellée (je n'ai pas le livre sous la main alors l'orthographe des noms se fera phonétiquement) Borel maisonny.
Elle est assez souvent utilisée pour les enfants en difficulté et certains professeurs d'école s'en servent en classe
Pour avoir enseigné en cp et utilisé cette méthode je pense que cela ne peut être une méthode en soi mais une très bonne méthode parrallèle. Cela marche très bien avec certains enfants , d'autres ne s'en servent pas du tout.


Bonjour,

Je suis enseignant en CP et j'utilise cette méthode gestuelle, parallèlement à quelques autres méthodes (un manuel, un peu de global en début d'année, ne serait-ce qu'avec les prénoms, de la syllabique...).

C'est en effet toujours impressionnant, et très ludique pour les enfants. Et il est vrai que certains s'en servent beaucoup alors que d'autres ne l'utilisent presque pas.

par contre, elle est d'une grande utilité pour beaucoup lorsqu'il s'agit d'écrire quelques mots ou quelques phrases (permet de ne pas faire de confusion du type "il" et "li", ou de bien distinguer les f/v, d/t, etc...).

Un livre existe, il s'agit de
Bien Lire et Aimer Lire (méthode phonétique et gestuelle créée par Suzanne Borel-Maisonny). Edition ESF (auteur : Clotilde Silvestre de Sacy).

Cordialement,

Jean-Roch
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daplein



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MessagePosté le: Mer Déc 10, 2003 6:56 pm    Sujet du message: abracadalire Répondre en citant

visiblement ce manuel de lecture marche bien ......
Je suis aide éducateur dans une école primaire située en ZEP et je suis en formation a l'iufm.
Dans l'école, les deux classes de CP utilisent ce manuel et je me permet de dire que ca ne marche pas !
Je ne remets pas en cause le manuel mais plutôt une méconnaissance des enfants . Dans ce cas précis, ça ne marche pas car il n' y a pas véritablement un travail de continuité entre la grande section et le cours préparatoire.

Parmis les messages, il y a eu un petit cours sur les méthodes de lecture fort intéressant mais à mon avis hors de propos.

Il faut sortir de cette "gueguerre" pour savoir a qui on s'adresse exactement et essayer de trouver une méthode appropriée.

Dans mon cas, qui reste bien sur particulier, les enseignants se foutent éperdument de leurs élèves, ce qui compte c'est qu'ils apprennent à lire peu importe comment !
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Ninine



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MessagePosté le: Mer Déc 10, 2003 7:01 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Tout à fait d'accord, il faut arrêter les méthodes globales. Ayant enseigné au CP pendant une vingtaine d'années j'en suis intimement convaincue, il faut donc continuer d'enseigner la lecture avec toute notre conviction pour que les enfants ne soient vite noyés et qu'il soit ensuite trop tard pout tout rattraper. Continuez!
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hexagone



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MessagePosté le: Mer Déc 10, 2003 7:24 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Pour reprendre la partie du post de seni concernant l'université de Cambridge, j'ai déja posé la question, sans obtenir de réponse : si un enfant en difficulté fait ce test, que va-t-il lire?
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pofi78



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MessagePosté le: Mer Déc 10, 2003 10:37 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Bonsoir. En effet, je suis d'accord avec le titre de ce fil.... Arrêtons le massacre ! Je ne sais pas qui a parlé de la méthode Boscher, moi j'ai appris à lire avec cette méthode (ben voui je suis vieille !). Pour tout dire, j'étais à Madagascar, dans une école de quartier (donc pas une école franco française), dans ma classe il y avait des enfants dont les parents ne savaient pas lire. Et bien TOUS les élèves savaient lire en décembre. Alors la méthode boscher, c'est peut être chiant certes, mais ça apprend la construction des mots. Et sans la construction des mots, et ben on ne sait pas lire c'est tout !!!
J'ai mis cette année ma fille en CP dans une école privée parce que c'était la seule à pratiquer la méthode syllabique (le public, c'est semi global). Elle a aussi appris par le langage des "signes", c'est assez étonnant.
Mon fils a appris tout seul à lire. Il savait lire à 4 ans en faisant. Il a construit sa lecture comme on construit un chateau de légo ! c'est bête, mais ça marche !!! La méthode boscher est ce qu'elle est , mais elle apprend un mécanisme. La méthode semi globale non !
Alors maintenant on mélange syllabique et semi globale.... un foutoir monumental !!! les enfants ne savent plus où ils en sont.
Désolée, mais tout commence par là. Et les orthophonistes le disent (sachez que, d'après une prof à l'école d'orthophonie de Paris, la méthode semi globale fait le pain blanc des orthophonistes...) et d'après cette même personne, dès qu'un enfant (qu'on dit dyslexique) arrive chez elle, elle se rancarde sur la méthode d'apprentissage de la lecture... ça ne loupe pas... méthode semi globale ! donc elle conseille aux parents la méthode boscher. Et là se creuse l'inégalité !!!! ce sont ces méthodes qui creusent l'inégalité, pas les milieux d'où viennent les enfants !!! Il faudrait peut être qu'un jour on s'en rende compte et que les instit et profs se battent pour ça. C'est une proposition juste hein !
D'autre part en effet, j'ai lu dans un canard qu'un instit de Bretagne avait jeté la semi globale à la poubelle. Ses élèves savaient tous lire en janvier. Il a été inspecté. Note désastreuse parce que méthode préconisée pas suivie !!!! son collègue (méthode semi globale), lui ... super note, sauf que dans sa classe il avait déjà des élèves en échec !! Je me demande vers quoi on veut que la société se dirige ?????? des moutons ??? le problème est là aussi. Bon, je lasse ????
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nini



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MessagePosté le: Mer Déc 10, 2003 10:53 pm    Sujet du message: méthode d'apprentissage de la lecture Répondre en citant

Je suis très agréablement surprise de constater que la plupart des intervenants du débat soient d'accord pour supprimer la méthode globale et revenir à la méthode syllabique.
Avant que mon fils n'apprenne à lire, je ne comprenais pas pourquoi que l'on constatait que des élèves arrivés en 6ème ne savaient pas lire.
Maintenant, ayant découvert la méthode globale, je suis convaincue, que c'est à cause de cette méthode que des nombreux enfants ne savent pas lire.
La méthode globale étant basé sur le parcoeur, elle met en difficulté de lecture les élèves qui ont des problèmes de mémoire. Ils ne savent pas lire ou plutôt n'arrivent pas à lire car ils n'arrivent pas à retenir les phrases, voire les mots. Ce fut le cas de mon fils en CP.
N'ayant pas le droit de redoubler en CP, il est passé en CE1 où il a eu la chance d'avoir une institutrice qui a utilisé la méthode syllabique. Si cette institutrice avait utilisé la méthode globale je suis sûre que mon fils ne serait pas encore lire à la fin de son année de CE1 alors que dès janvier, il s'est mis à déchiffrer malgré un handicap d'audition.
Cette année, il refait un CE1 car il n'a pas réussi à rattraper le retard accumulé en CP et avait aussi des difficultés dans d'autres matières. Je pense que le redoublement était nécessaire cette année. Il s'est de mieux en mieux lire puisqu'il a la même maîtresse avec la même méthode syllabique et a l'air de comprendre ce qu'il lit.
La méthode globale entraîne aussi ce problème : beaucoup d'enfants savent lire mais ne comprennent rien de ce qu'ils lisent. Où est l'intérêt de savoir lire dans ce cas ?
J'espère que la méthode syllabique sera vite remise à l'ordre du jour des programmes car j'ai une petite fille qui est encore en maternelle et aimerais bien qu'elle ne connaisse pas la même méthode que son frère.
On pourrait penser que la méthode globale est bonne puisque des élèves arrivent à lire avec cette méthode mais je soupçonne que certains parents (comme me l'a raconté une collègue) ont appris à lire à leurs enfants en utilisant la méthode syllabique de leur propre chef (je ne les blâme pas du tout au contraire j'aurai sûrement fait de même), ce qui peut fausser les résultats de la méthode globale.
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pofi78



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MessagePosté le: Mer Déc 10, 2003 11:10 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Tout ça est une évidence !!!! En fait la méthode syllabique est un mécanisme d'apprentissage. Après on passe aux choses sérieuses.
Alors, je ne comprends pas pourquoi les instit (enfin les PE) et les profs (puisqu'ils "récupèrent" des enfants en 6è qui ânonent -2 "n"?-) ne se battent pas pour qu'on revienne à des méthodes qui ont fait leurs preuves et qui ne pourraient que les servir, eux ? Est ce être passéiste que de vouloir revenir à des choses qui ont prouvé qu'elles fonctionnaient ?? Je ne comprends pas. Si quelqu'un peut m'expliquer !!!
D'autant que la méthode semi-globale est une aberration tout simplement parce qu'elle ne "convient" pas au cerveau ! C'est comme si on montrait à un enfant un château de légo san squ'il l'ait construit... Il s'en fout ! ce qu'il veut c'est construire. C'est la même chose pour la méthode actuelle d'apprentissage... mais les méthodes d'apprentissage sont décidées par les inspecteurs et autres !!! y'a un truc derrière tout ça qui ne me plait pas (quels adultes en devenir veut on "crééer" ??? je m'interroge !)
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jr



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MessagePosté le: Jeu Déc 11, 2003 10:14 pm    Sujet du message: Répondre en citant

pofi78 a écrit:
Je ne comprends pas. Si quelqu'un peut m'expliquer !!!


Bonjour,

Je vais essayer d'expliquer, mais tout dépend de ce qu'on appelle "semi-global".
Enseignant en CP, j'utilise en tout début d'année de la reconnaissance "globale" de mots, en partant des prénoms des enfants. Ce sont des "images" que les enfants reocnnaissent, grâce à la longueur du mot (Léa ou Madeline ?), grâce aux signes particuliers (accents : Anaïs ; doubles consonnes : Isabelle ; prénoms composés...). Ils savent reconnaître et pourtant ils ne décomposent pas.

Je fais de même pour les premiers mots qu'on découvre en CP, à travers une petite histoire suivie.
En parallèle à cette mémorisation, nous travaillons le tri de sons dans les mots. Est-ce qu'on entend [sssss] dans le mot souris ? Oui, au début. Est-ce qu'on entrend [sssssss] dans fromage, non, on entend [fffffff].

Et tout le but du jeu pour les enfants est de remarquer les liens qui existent entre "comment j'écris" et "qu'est-ce que j'entends".

Evidemment, j'accompagne cette contruction de la lecture par des petits outils adaptés... Et toute l'année, les enfants me recherchent les "costumes" des sons qui se déguisent au sein des mots.
Par exemple, dans "bateau", la graphie "eau" chante [o].

Bon, c'est très simplifié, mais j'essaie d'expliquer par là pourquoi certains rentrent dans la lecture par le global. Ce qui est dommage, c'est qu'on y reste souvent trop longtemps ; or, un petit temps suffit pour faire comprendre à l'enfant que ce qu'on entend dépend des graphies...

Depuis novembre, ils entrent ainsi d'eux-mêmes dans la décompostion des mots, et découvrent eux mêmes de nouvelles graphies selon le sens des mots... ça m'évite de faire 2 sons par semaine, le [b] le lundi, le [a] le mardi, et la b-a ba en fin de semaine, ce qui n'est franchement passionnant ni pour l'enfant, ni pour moi.

Nous sommes en décembre, 22 élèves sur 23 déchiffrent, et la moitié commencent à lire 'rapidement' (façon de parler), même s'ils ignorent encore certains costumes (le "gn", le "ph", le "aillle", "ouille" et compagnie...

Voilà, c'est juste un petit témoignage, mais je ne revendique pas les bonnes méthodes (pluriel volontaire), loin de là !

Ah, pour faire comprendre ça un peu aux parents en début d'année, je leur présente un texte en grec, pour leur montrer que l'oeil est d'abord attiré par les images des mots qui reviennent au cours du texte (comme un enfant qui repère tous les "un" ou les "la").
Mais encore une fois, du global pour faire comprendre le code, mais le moins possible !

Un peu comme montrer le château de lego (pour reprendre l'image) juste pour donner le sens, là vers quoi on tend, mais en faisant construire les outils par l'enfant pour aboutir à la réalisation finale.

Pardonnez-moi pour ce long message ; je me suis promis d'exposer clairement cela un jour sur un site, ça viendra !

Cordialement,

Jean-Roch Masson
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Dominique DUCHEATEAU



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MessagePosté le: Ven Déc 12, 2003 9:52 am    Sujet du message: châteaux de légos Répondre en citant

Tout d'accord avec JR.
Comment voulez-vous qu'un élève construise des édifices définis (mots, phrases) si vous ne lui donnez pas les modèles appropriés.
Si l'on a un projet de construction d'un château, on ne commence pas par étudier les légos un par un.
On observe le modèle (un château) puis on étudie les possiblités de le construire par déduction, par tatonnement.
L'important étant de donner à l'élève une représentation concrête du résultat auquel on aspire.

La méthode globale n'est pas une méthode d'apprentissage du code écrit, elle est une approche indispensable de la langue écrite.
Parce que cette approche permet à partir de silhouettes (costumes des mots) de s'éssayer à la construction de phrases. Etape incontournable pour mettre en valeur l'objectif "outil de communication" que doit avoir l'écrit.
En cela, les légos sont des mots (des grands, des petits avec plus ou de trous, de formes différentes).
Les murs, des phrases. Le château, un texte.
Une fois cette activité préparatoire réalisée, on pourra commencer l'étude des pièces de légo une à une, les disséquer, les comparer, les substituer...
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marcelle



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MessagePosté le: Ven Déc 12, 2003 4:34 pm    Sujet du message: pour ou contre la méthode globale Répondre en citant

Faisons un référundum auprès des parents consernés pour ou contre la méthode globale. Pour ma part j'ai choisi et je suis contre, j'ai fait parti des premiers élèves à expérimenter la méthode globale et si je n'étais tombée malade lors de mon année de CP j'ignore si je m'en serai aussi bien sortie dans ma vie scolaire. En effet je garde des séquelles de cette mauvaise expérience qui m'a placée en situation d'échec avec des difficultées de lecture(une lecture plus lente que la normale), de gros problèmes en hortographe, mais ayant été contraite de déserter les bancs de l'école pendant plus d'un mois, ma mère a probablement limité les dégats en m'aprenant à lire et écrire par la méthode syllabique au mois d'avril lors de mon année de CP. Aussi j'ai entrepris d'apprendre moi meme à lire et écrire à ma fille de 5 ans puisque son école utilise la méthode globale.
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zoe fly



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MessagePosté le: Ven Déc 12, 2003 5:16 pm    Sujet du message: Répondre en citant

A la retraite depuis deux ans, j'aide des enfants dans le cadre du soutien scolaire? Et je constate que les élèves de CP ne lisent pas, mais récitent par coeur le texte qui est sous leurs yeux, avec quelquefois des interprétations... Si vous demandez à l'enfant où est le mot qu'il vient de lire, il pointe son doigt vers un mot, vous regarde en souriant, et si c'et nom, vers un autre mot, jusqu'à ce qu'il trouve enfin la bonne place du mot.

Donc nous avons décidé de jouer avec les lettres en les assemblant, pour arriver à faire lire un mot : méthode désuète, peut-être, mais qui pour les élèves en difficulté, a permis aux enfants de repérer un mot, et non de le deviner. Les quelques CP que nous aidions tous les mercredis sont tous passés en CE1.
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Dominique DUCHEATEAU



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Messages: 58

MessagePosté le: Ven Déc 12, 2003 6:06 pm    Sujet du message: lire et comprendre Répondre en citant

Lire ça veut dire comprendre.
Et si on lit les derniers articles de ce sujet qui portent sur la "méthode" globale, on comprend assez vite qu'il s'agit plus d'une approche du sens de la lecture préparatoire à une autre méthode qui installera le nécessaire décodage de l'écrit.

Il faudrait comprendre : il ne faut pas surtout s'arrêter à la méthode globale pour apprendre à lire. Là, on est d'accord.
Mais arrêtons de sous entendre qu'il ne faudrait plus du tout faire d'approche globale de la lecture alors que c'est une activité préparatoire indispensable. Plus personne ne se limite à l'approche "globale" pour apprendre à lire au CP.
Relire l'article de JR plus haut.


A Marcelle,
Votre fille a 5 ans, elle est en grande section? Si c'est le cas, naturellement, son instit met en place une approche globale de l'écrit comme on doit le faire en GS de maternelle. Elle met en place, à juste titre, des activités qui lui faciliteront l'apprentissage structuré du décodage qui commencera au CP, l'année prochaine. Tout va pour le mieux.
Pourquoi se dépêcher? Par peur de la reproduction de ses propres expériences négatives?
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Franck69



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MessagePosté le: Ven Déc 12, 2003 6:29 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je viens de parcourir la totalité de ce fil et j'ai été très surpris par beaucoup de choses...

Tout d'abord, clarifions tout de suite la discussion : comme le rappelait un contributeur, aucun instit de CP ne bosse avec une méthode globale. A part peut-être une poignée (une poignée de trop) d'enseignants un peu paumés... Mais il y a très souvent une approche en global qui est à mon avis nécessaire en début d'année et qui doit s'accompagner d'un travail sur le code (reconnaissance de sons, de lettres, décomposition en syllabe, recherche de mots commençant comme un autre, etc...)

Ensuite, j'en viens à mon expérience. Instit avec des Ce1 depuis quelques année, j'ai toujours eu une grande majorité d'élèves qui, dès le début de l'année, étaient capables de lire n'importe quel texte inconnu adapté à leur âge. Pourtant, aucun des instits de CP qui avaient eu ces élèves ne travaillait avec la "bonne vieille méthode syllabique"(j'ai eu droit à des Gafi, des Mika et des méthodes persos). Comment donc expliquer la réussite de mes élèves ? Ne me faites pas croire que tous avaient reçu, en parallèle à l'apprentissage de la lecture fait à l'école, un apprentissage syllabique fait par les parents...

Enfin, j'en viens à quelquechose qui me dérange beaucoup. On entend et on lit que l'école primaire est en situation d'échec vis à vis de la lecture. Or, d'après les statistiques qui nous ont été dévoilées à l'occasion de ce grand débat, 85% des élèves entrant au collège sont de bons lecteurs. 85 % !!! Comme l'a souligné l'animateur de notre débat, hier, c'est une belle performance. Mais il y a toujours 15% de mauvais lecteurs (dont des non-lecteurs) et c'est trop, j'en suis bien conscient. Néanmoins, je ne vois pas l'intérêt d'un retour à une méthode purement syllabique alors que 85% des enfants quittent le primaire en étant bons lecteurs...

Et une remarque à ce sujet :

Citation:
Maintenant, ayant découvert la méthode globale, je suis convaincue, que c'est à cause de cette méthode que des nombreux enfants ne savent pas lire.


Donc, selon ce contributeur, s'il y a 15% d'enfants qui ne savent pas lire, c'est à cause de la méthode globale.... Pourtant, il m'a semblé comprendre, en discutant avec quelques "anciens", que de leur temps, il y avait déjà des élèves qui ne savaient pas lire. Malgré cette "bonne vieille méthode syllabique"... Des élèves que l'on cachait un peu au fond de la classe, des momes que l'on occupait comme on le pouvait. Bref, l'échec scolaire existait avant que les méthodes de lecture soient réformés et croire le contraire est bien naïf.
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Nanisa



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MessagePosté le: Ven Déc 12, 2003 6:30 pm    Sujet du message: Re: châteaux de légos Répondre en citant

Dominique DUCHEATEAU a écrit:
Tout d'accord avec JR.
Comment voulez-vous qu'un élève construise des édifices définis (mots, phrases) si vous ne lui donnez pas les modèles appropriés.
Si l'on a un projet de construction d'un château, on ne commence pas par étudier les légos un par un.
On observe le modèle (un château) puis on étudie les possiblités de le construire par déduction, par tatonnement.
L'important étant de donner à l'élève une représentation concrête du résultat auquel on aspire.

La méthode globale n'est pas une méthode d'apprentissage du code écrit, elle est une approche indispensable de la langue écrite.
Parce que cette approche permet à partir de silhouettes (costumes des mots) de s'éssayer à la construction de phrases. Etape incontournable pour mettre en valeur l'objectif "outil de communication" que doit avoir l'écrit.
En cela, les légos sont des mots (des grands, des petits avec plus ou de trous, de formes différentes).
Les murs, des phrases. Le château, un texte.
Une fois cette activité préparatoire réalisée, on pourra commencer l'étude des pièces de légo une à une, les disséquer, les comparer, les substituer...


Erreur ! une pièce de légo ne se dissèque justement pas. Et l'origine d'un texte, ce n'est pas le mot, mais la LETTRE. C'est elle qu'il faut comparer à la pièce de légo. La LETTRE que l'on va associer à une autre pour former un son, puis un mot, puis...etc.
Et depuis quand dissèque-t-on un château pour le construire ??? Avec vos méthodes, permettez-moi de vous dire que vous faites tout à l'envers. Et l'esprit de vos élèves finissent par faire pareil... Ce qui explique les trop nombreux cas de dyslexie !
Arrêtez ce massacre et revenez à ce qui fonctionne !
Un enfant de 4 ans devrait savoir lire... avec vos méthodes, on retrouve des jeunes de 6ème incapables de déchiffrer correctement un texte. Et ne parlons pas de l'orthographe !
Et quand je lis votre "approche",vos "tatonnement" et autre "possibilités", je vous rappelle que la lecture est une technique qui se doit d'être précise, pas hasardeuse...Coment voulez-vous que nos enfants s'y retrouvent ???
Quand je lis les témoignages des parents, je me dis que vous ne convainquez que le corps enseignant ; Et encore, une partie seulement.
Et n'oubliez pas que ce sont NOS enfants que vous avez à charge. Que l'avis des parents a son importance et qu'il est dénié depuis une trentaine d'années.
Espérons que ce forum permettra de remettre les choses... à l'endroit !
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Franck69



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Messages: 77

MessagePosté le: Ven Déc 12, 2003 6:40 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Je m'interroge également sur autre chose. Les parents d'aujourd'hui sont les élèves d'hier, et cet hier ne remonte surement pas à la méthode syllabique. Donc, à de rares exceptions, les parents qui interviennent ont appris à lire soit avec une méthode globale (si elle fut vraiment appliquée il y a qq années) soit avec une méthode mixte, ce qui fut d'ailleurs mon cas dans les années 70. En ont-ils gardé tant de séquelles ?

Et franchement, qu'est-ce qui permet de croire que le syllabique résoudrait tous les problèmes ? Comme je le disais il y a qq minutes, êtes-vous vraiment certain que tous les enfants savaient lire à dix ans, au début du siècle ? J'ai de sérieux doutes...
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haddock



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MessagePosté le: Ven Déc 12, 2003 11:29 pm    Sujet du message: Re: châteaux de légos Répondre en citant

[quote="Nanisa"][quote="Dominique DUCHEATEAU"]

Ce qui explique les trop nombreux cas de dyslexie !
quote]

je crois qu'il ne faut pas dire n'importe quoi!!! La dyslexie a sans doute une origine organique d'après les dernières recherches, liée sans doute à une forme d'hérédité de plus.

une méthode ne peut provoquer la dyslexie, elle peut éventuellement la mettre à jour.

Précisons qu'il y a dyslexie lorsque le trouble persiste après réeducation, et que du reste, on ne cesse jamais d'être dyslexique, on apprend à contourner les difficultés, plus ou moins bien!!!

Ayant enseigné en CLIS, je confirme pour ma modeste expérience, que des méthodes purement syllabiques donnent de bons résultats face à des gamins en très grnades difficultés, mais que là encore, un grand nombre restent sur le carreau dans la simple activité de déchiffreurs. Mais dans l'acivité de lecteur, l'echec est plus grand.

En synthèse, j'ai observé sur un échantillon très limité (une quinzaine de classes en tout), que la méthode alliant globale ET syllabique donne de très bons résultats, que les gamins en difficulté nécessitaient une approche plus syllabique qui pouvaient faire d'eux dans beaucoup de cas, de très bons déchiffreurs, mais rarement de bons lecteurs (lecture rapide, aisée, fluide, prise de sens anticipation....) En gros, oui, ils déchiffrent, ils auraient surement pas bien appris avec une semi globale, mais le fait de déchiffer leur impose un tel effort qu'ils comprennent peu...

Soyons clairs... la livraison d'un système clé en main leur facilite le travail, mais leur problème de mémorisation de repérage... persistent!!!

Pour faciliter , accelerer la lecture, il faut alors repasser par ... de la globale pour permettre de lire vite des mots courants!!!!
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pofi78



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MessagePosté le: Sam Déc 13, 2003 12:16 am    Sujet du message: Répondre en citant

A Haddock
Permettez moi de vous dire que les causes ne peuvent pas "qu'être" à l'extérieur de l'école ! Peut être y sont elles aussi, mais pas "que". C'est un argument, je trouve, qui fait preuve de peu de remise en question... d'un côté peut être, mais aussi de l'autre.

Si les profs ont ressenti dans les années 70 un déclin dans la lecture en 6è, c'est bien qu'il y a une raison... Il y avait déjà, me semble t il, des milieux défavorisés, des parents déficients mais... des méthodes apparemment plus adaptées ! C'est tout !

Il y a méprise : lorsque nous "attaquons" la méthode actuelle, ce n'est pas une attaque contre les instit... Y'a un peu mélange là !
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haddock



Inscrit le: 18 Nov 2003
Messages: 217

MessagePosté le: Sam Déc 13, 2003 8:17 am    Sujet du message: Répondre en citant

j'entends bien vos arguments, mais s quelques aprents "activistes" ici ou là, avancent , à juste titre, des griefs contre cette fameuse méthode globale, j'ai un véritable soucis : en 15 ans de carrière, je n'ai jamais rencontré d'instits enseignant une globale.

D'où ma stupéfaction lorsque le ministre a annocé sa prochaine disparition. Remarquez, cela ne mangeait pas de pain, cela ne coutait pas un sou; évitait de chercher les causes profondes du problème, donnait l'impression d'un ministre soucieux et interessé....

J'ai au contraire l'expérience d'instits renforçant la combinatoire dès lors qu'un enfant recontre des difficultés.

Qu'il ait des échecs, oui...mais n'oublions pas les enfants voyant ou entendant mal, mémorisant mal. Je ne me remets peut etre pas en cause, mais les quelques exemples rapportés sur leforume concernent des parents avec leur propre enfant.

Or, il et bien évident qu'UN adulte enseignant UN enfant (on est pas loin de la surstimulation) obtiendra des résultats superieur à ce qu'on peut obtenir avec le peu d'heure de soutien disponibles.

Vous parlez de combinatoire pur, enseigné grâce aux parents qui rattrappe les dégâts des enseignants? D'accord ...
Combien d'enseignants ont vu des gamins arrivés "en avance " sur le déchiffrage (tiens, d'ailleurs, on ne dit pas lecture!):

-"tu sais , dit le gamin, Maman m'a dit que B + A = ba"
...et le gamin de déchifrer des mots simples. L'enseignant grogne, car lui, dans sa méthode semi globale, dite aussi hypotético déductive, avait prévu de le lui apprendre, mais aussi de montrer, avec les mots globaux déjà vus dans la classe, que B + A = BA, mais pas toujours (le A peut faire O, an, è...). on aurait construit une affiche, et les enfants en avance, en attendant de revoir spécifiquement ces sons plus tard, auraient déjà pu en profiter.

Mais non, Maman a dit que "B + A = BA". Alors, on se trompe/

Entendons nous bien, personne ici, en tout cas pas moi ne défends la globale.

Je dis en revanche que c'est un peu court comme méthode pour lutter contre l'illetrisme. Que c'est oublier que la connaissance du code (la syllabique, qui débouchera sur l'orthographe) est au coeur des programmes et des instructions officielles. Que se limiter au déchiffrage, c'est former des générations d'annoneurs, que des bons lecteurs, c'est de bons déchifreurs, mais aussi des gamins disposant d'un corpus global leur permettant d'accélerer leur lecture sans déchiffrer des mots courant mais à l'orthographe difficile. Qu'un enfant peut très vite écrire de courts textes grace à la combinatoire, mais qu'il sera bloqué sur des mots courants (invariable le plus souvent) à l'orthographe fantaisiste... Ainsi, dans ma classe je travaille "globalement" pour que très vite des mots comme "avec, pour, il y a, c'est...;" soit connu et écris de mémoire. Ce qui n'empeche pas d'appeler la combinatoire pour qu'un gamin voit que "non, il n'a pas écrit AVIS mais AVEC, car V + I = VI et non VE.

Ce débat est stérile, et est l'arbre qui cache la foret de l'illetrisme et des reels moyens à mettre en place.

Pour finir, puisqu'on en est au exemple personnel qui permettent de généraliser, en voici un bon ... Ma gamine a appris à lire SEULE entre 4 et 5 ans en maternelle, en écoutant l'instit (merci Noëlle!) travailler GLOBALEMENT pour apprendre à écouter puis à comparer à l'oral puis à l'écrit les mots puis les sons avec les grands de son double niveau... mon garçon prend le même chemin. Mais je ne tire pes de généralité.
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Franck69



Inscrit le: 11 Nov 2003
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MessagePosté le: Sam Déc 13, 2003 9:19 am    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Il y avait déjà, me semble t il, des milieux défavorisés, des parents déficients mais... des méthodes apparemment plus adaptées ! C'est tout !

Il y a méprise : lorsque nous "attaquons" la méthode actuelle, ce n'est pas une attaque contre les instit... Y'a un peu mélange là !


Etes vous vraiment certaine qu'il y a eu de grands changements dans les méthodes de lecture entre les années 70 et aujourd'hui ? Peut-être que je comprends mal votre intervention, mais il me semble y lire que les méthode des années 70 étaient plus adaptées. Or, je ne crois pas que dans les années 70, on apprenait la lecture avec le syllabique... Mais peut-être ai-je mal compris votre message ?

D'autre part, petite allusion à la fin du message précédent d'Haddock, j'ai appris à lire à 4 ans sans passer par le syllabique... J'étais dans une classe unique et je m'intéressais à tout. J'avais ENVIE de lire et c'est entré presque tout seul :) D'ailleurs, c'est cette ENVIE que je constate chez quelques uns de nos CP actuels. Comment expliquer la surprise de cette maman, il y a quelques semaines, en constatant que sa fille sait lire après seulement deux mois de CP ? On a dans notre école 5 élèves de CP dans ce cas, cette année, sur un effectif de 7. Ils travaillent pourtant avec une méthode mixte (Mika). En un trimestre, 5 sont déjà de bons lecteurs car dès le départ, ils avaient envie d'apprendre à lire. Les deux autres sont des enfants qui manquent énormément de maturité, passent leur journée à jouer et n'expriment pas du tout l'envie d'apprendre à lire. Ils n'ont pas ce "projet de lecteur" qui me parait indispensable à la réussite.
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Pierre Vitorge



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MessagePosté le: Sam Déc 13, 2003 9:36 am    Sujet du message: Bon lecteur : c'est bien en fin de CP... et au collège ? Répondre en citant

Je répond à
Citation:
"85% des élèves entrant au collège sont de bons lecteurs. 85 % !!! Comme l'a souligné l'animateur de notre débat, hier, c'est une belle performance"

c'est effectivement très bien en fin de CP... mais une catastrophe en début de collège : un élève qui n'est pas bon lecteur ne peut certainement pas suivre en collège, ni même à la fin de l'école primaire. Ce n'est certainement ni bon pour ces élèves, ni pour les autres et les enseignants qu'ils restent avec les autres, ou du moins sans mesure adaptée.
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Franck69



Inscrit le: 11 Nov 2003
Messages: 77

MessagePosté le: Sam Déc 13, 2003 9:45 am    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
mais une catastrophe en début de collège : un élève qui n'est pas bon lecteur ne peut certainement pas suivre en collège, ni même à la fin de l'école primaire


C'est une évidence qu'il est toujours bon de rappeler. Comme il est bon de rappeler que l'Ecole primaire ne fonctionne pas si mal qu'on voudrait nous le faire croire puisque 85% des élèves la quitte en sachant bien lire (si on se réfère à ces stats).

Pour les 15%, pourquoi n'envisage-t-on pas de développer les SEGPA ? J'y ai enseigné un an et ça fonctionnait plutôt bien. Plutôt très bien même...
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haddock



Inscrit le: 18 Nov 2003
Messages: 217

MessagePosté le: Sam Déc 13, 2003 12:32 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Franck69 a écrit:
Citation:
Il y avait déjà, me semble t il, des milieux défavorisés, des parents déficients mais... des méthodes apparemment plus adaptées ! C'est tout !

Il y a méprise : lorsque nous "attaquons" la méthode actuelle, ce n'est pas une attaque contre les instit... Y'a un peu mélange là !


Etes vous vraiment certaine qu'il y a eu de grands changements dans les méthodes de lecture entre les années 70 et aujourd'hui ? Peut-être que je comprends mal votre intervention, mais il me semble y lire que les méthode des années 70 étaient plus adaptées. Or, je ne crois pas que dans les années 70, on apprenait la lecture avec le syllabique... Mais peut-être ai-je mal compris votre message ?

D'autre part, petite allusion à la fin du message précédent d'Haddock, j'ai appris à lire à 4 ans sans passer par le syllabique... J'étais dans une classe unique et je m'intéressais à tout. J'avais ENVIE de lire et c'est entré presque tout seul :) D'ailleurs, c'est cette ENVIE que je constate chez quelques uns de nos CP actuels. Comment expliquer la surprise de cette maman, il y a quelques semaines, en constatant que sa fille sait lire après seulement deux mois de CP ? On a dans notre école 5 élèves de CP dans ce cas, cette année, sur un effectif de 7. Ils travaillent pourtant avec une méthode mixte (Mika). En un trimestre, 5 sont déjà de bons lecteurs car dès le départ, ils avaient envie d'apprendre à lire. Les deux autres sont des enfants qui manquent énormément de maturité, passent leur journée à jouer et n'expriment pas du tout l'envie d'apprendre à lire. Ils n'ont pas ce "projet de lecteur" qui me parait indispensable à la réussite.


ben, je n'a rien dit d'autre, on est d'accord, notamment sur la notion de projet.
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