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Le Redoublement : On en parle ?

 
Cliquez sur le bouton Nouveau pour écrire votre message.   Répondre au sujet    Débat national sur l'avenir de l'École : Index du Forum -> 5- Que doivent savoir les élèves ?
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Michel Delord



Inscrit le: 04 Nov 2003
Messages: 126

MessagePosté le: Ven Déc 19, 2003 9:38 pm    Sujet du message: Le Redoublement : On en parle ? Répondre en citant

Allez , on en parle.

J'ai choisi de poster dans "Que doivent savoir les élèves?" car il ne s'agit pas d'une question qui doit être envisagée principalement, comme le font certains, à partir d'une optique de gestion des flux d'élèves.


Citation:

Le Monde l’Education sur les redoublements :
Une position purement pédagogique



Le Monde de l'Education d’ octobre 2003 publie un dossier consacré aux redoublements dont la ligne éditoriale ( Note 1) est la suivante :

Citation:

« En France comme à l'étranger, les études sur le redoublement abondent et vont dans le même sens il serait non seulement inefficace, mais aussi injuste et pénalisant en matière d'orientation. Aux yeux des chercheurs, c'est un révélateur de l'échec scolaire, mais en aucun cas un remède. »


Donc, d’un revers de manche scientifique est balayée l’idée que si l’on fait redoubler un élève, c’est pour lui éviter de passer dans une classe dans laquelle il ne peut pas suivre pour faire apparaître cette nouvelle et formidable idée élaborée par les chercheurs « Si un élève a redoublé , c’est qu’il ne suivait pas » qui est précisée dans le premier article du dossier : « Le verdict sans appel des chercheurs: inefficace et cher ».

Dans cet article, l’auteur Diane Galbaud nous dit :

Citation:


"Engagée dès la fin des années 1980, la politique de restriction des redoublements s'est affirmée avec la loi d'orientation de 1989.

Confortée à plusieurs reprises, cette volonté politique n'est pas née de rien. Elle s'est appuyée sur de multiples études abondant toutes dans le même sens: le redoublement serait inefficace. En France, c'est la recherche conduite en 1979 par Claude Seibel, alors directeur du service des statistiques de l'éducation nationale, qui a tiré le signal d'alarme. « Elle a déclenché la politique de restriction du redoublement et convaincu le ministère de ne pas fixer l'évaluation nationale au CP », se souvient Francine Best, ancienne directrice de l'INRP."


Retenons deux phrases :

" La politique de restriction des redoublements est engagée dés la fin des années 80…" ,
" En France, c'est la recherche conduite en 1979 … qui a tiré le signal d'alarme".


Là, tout est parfait dans le meilleur des mondes dans lequel on fait d'abord des recherches scientifiques, bien sûr dans l'intérêt des élèves, et, l'expérimentation scientifique ayant donné des résultats probants et validés , on applique la réforme . Il est dommage que ce soit faux.

En effet, le communiqué du conseil des ministres du 16 Janvier 1974 (Note 2) intitulé «Les principes directeurs de la réforme de l’enseignement du second degré» , dans le chapitre de référence qui s'appelait rien moins que "Suppression des redoublements", précisait en son point e) :

Citation:


«Le recours abusif au redoublement sera énergiquement banni. La fréquence excessive des redoublements d’un taux exceptionnellement élevé en France, comparativement à d’autres pays, est une des plaies majeures de notre système éducatif. Elle provoque un alourdissement notable des effectifs scolaires et corrélativement des charges supplémentaires importantes.»



Vous avez bien lu, la plaie ce ne sont pas les maths modernes que personne ne comprend à cette époque, la plaie ce sont les redoublements qui "alourdissent de manière notable les effectifs scolaires et corrélativement des charges supplémentaires importantes". On comprend de plus que les rédacteurs des programmes et autres responsables pédagogiques se sont bien vite ralliés à ce type de thèses comme à toutes celles qui pouvaient évacuer leurs responsabilités. Donc, la tendance , à partir de 1974 au moins va être de pousser à faire passer dans la classe supérieure des élèves, qui, avec les maths modernes par exemple, ne comprennent en majorité que de manière formelle les questions qu'on leur enseigne.

Et ensuite, mais ensuite seulement, le conglomérat des sciences de l'éducation / didactique / gestionnaires produira par l'intermédiaire de l'INRP la position des chercheurs qui ira spontanément dans le bon sens. Ceci ne nous dispense pas mais au contraire nous invite à interroger le caractère scientifique de ces études.

En attendant nous sommes passé du stade où le légionnaire P. Messmer ne faisait pas dans la dentelle des justifications scientifiques au moment où il y a mille précautions oratoires pour justifier la même chose .

Diane Galbaud écrit ainsi :

Citation:


« …1989. Changement majeur: les « années-couperets » ont été remplacées par des cycles, à l'intérieur desquels les élèves peuvent progresser à leur rythme, sans risque d'être contraints de refaire une année. Le texte précise qu'«il ne s'agit pas d'interdire le redoublement, mais simplement de le limiter au maximum car, souvent vécu comme une sanction, il doit être réservé à des cas bien particuliers d'échec scolaire»



Donc, on explique bien que le but de la création des cycles est " que les élèves puissent progresser à leurs rythmes " et qu'" il ne s'agit pas d'interdire le redoublement ", l'honneur pédagogique est sauf. Mais patatras, le grand spécialiste incontesté de la pédagogie , Philippe Perrenoud , vend la mèche :

Citation:


"Proposons plutôt une définition minimale, qui marque la différence : un cycle d'apprentissage est un cycle d’étude à l’intérieur duquel on ne redouble plus… Il n’est donc pas absurde de créer des cycles d’apprentissage, même s’il n’ont, dans l’immédiat, d’autre but que de supprimer le redoublement." (Note 3)



Donc , pour reprendre la problématique du MdE :

Qui a tiré le signal d’alarme ? Quand ?Et pourquoi ?

Citation:



Pour d’autres explications, faits et arguments, lire :

« RCP comme Redoublement du Cours Préparatoire »
http://michel.delord.free.fr/rcp1.pdf




Vous y trouverez également

- les justifications de la conclusion du paragraphe II :

« Si l'on prend un peu de recul, on s'aperçoit alors que ce qui caractérise les trente dernières années, aussi bien pour l'enseignement de la langue que pour celui du calcul, est, même si son nom est resté, la disparition du cours préparatoire comme prélude nécessaire à l'enseignement élémentaire. Si l'on veut donc restaurer un enseignement élémentaire qui se tienne, il faut tout d'abord restaurer un cours préparatoire qui mérite son nom »

- et, puisqu’il s’agit du CP, les Programmes , Commentaires et quelques répartitions de ce niveau dans les Instructions Officielles de 1923 et 1938 puisque l’INRPP, qui passe son temps depuis 30 ans à les critiquer, a été incapable de les publier.

Cabanac, le 17 décembre 2003
Michel Delord

***
Sommaire de l’article :
RCP comme Redoublement en CP ?
( 40 pages, 235 ko)



I) Pour la restauration du cours préparatoire
II) Le redoublement

1) Qui a tiré le signal d'alarme ? En 1974 ou 1979 ?
2) Pourquoi le CP ?
3 ) Le flou des programmes français : A Mile Wide, an Inch Deep ?
4 ) Retour sur les années 50/70
5 ) Les redoublements, comme avant mais maintenant :
a ) "Le redoublement revêt une dimension économique d'abord, pédagogique ensuite"
b) Mai 2003 : "Allo Bercy, c'est François Dubet. Vous pouvez m'aider ?"
c) Les redoublements, scènes de la vie ordinaire des gestionnaires

i) Le Canard Enchaîné
ii ) Académie de Bordeaux : le PADI de Jean-Marc Monteil

III ) Conclusion
IV) Document :
Le PADI
V) Document : Programmes, Instructions et Répartitions
Cours Préparatoire : Calcul , Arithmétique, Géométrie, 1923 - 1945
VI) Document :
Extraits des Programmes, Instructions et Répartitions
Cours Préparatoire : Lecture, Ecriture, Langue Française, 1923 - 1945


***


Note 1 : On constate une grande similarité de la ligne éditoriale du MdE avec de nombreux médias et en particulier avec Fenêtre sur Cours, organe du SNUIPP. Celui-ci faisait dans son numéro de septembre 2003 un dossier sur le même sujet, les experts consultés étant globalement les mêmes, pas un n’étant favorable au redoublement comme pour le dossier du MdE.
Cf. www.snuipp.fr/IMG/pdf/fsc246.pdf


Note 2 : Président de la République : Georges Pompidou. Premier Ministre : Pierre Messmer. Ministre de l'éducation nationale : Joseph Fontanet.

Note 3 : in Philippe Perrenoud, Les cycles d’apprentissage : une auberge espagnole ?, 1998.
http://www.unige.ch/fapse/SSE/teachers/perrenoud/php_main/php_1998/1998_43.html
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Jean-Paul JOURDAN



Inscrit le: 09 Nov 2003
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MessagePosté le: Ven Déc 19, 2003 10:08 pm    Sujet du message: redoublement Répondre en citant

Je vais encore faire tache dans ce débat à coup de citations en disant juste mes trente ans de pratique ...

J'ai pris une direction d'école en 74 ... et mes premières IO ont été celles dans lesquelles Haby souhaitait que l'on attende la fin du CE1 pour proposer le redoublement...

Nous avons essayé dans mon école de jouer le jeu... et les seuls redoublements étaient en fin de CE1 et en fin de CM2 ... et ce, bien avant que la loi de 89 viennent donner corps à cette pratique ...

Le résultat, c'est qu'avec un taux de redoublement très faible nous sommes arrivés, ces 15 dernières années à des résultats toujours significativement meilleurs que la moyenne locale dans le parcours collège ... (à répartition socio-professionnelle égale)

La recette ? Une meilleure gestion de l'hétérogénéité sans doute ... mais aussi toute une pratique faite de mille et une choses empruntées à la recherche en sciences de l'éducation ou élaborées ur le terrain ... mille et une choses pour grapiller quelques points de réussite ...


Assez pour témoigner aujourd'hui que d'un point de vue strictement pédagogique, le redoublement n'est pas une bonne chose mais que pour que cela soit vrai, il faut ouvrir délibérément des voies nouvelles qui permettent une meilleure gestion de la diversité des enfants et des parcours.

Je sais que je ne suis pas seul enseignant du primaire à faire ce genre de constat.


http://www.inforoutes-ardeche.fr/encre-sur-toile/pedagogie/index.htm
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Isabelle Voltaire



Inscrit le: 01 Déc 2003
Messages: 4

MessagePosté le: Sam Déc 20, 2003 3:13 pm    Sujet du message: Le redoublement, on en parle. Répondre en citant

J'ai lu avec intérêt ce qu'écrit JP Jourdan.
Il n'empêche que, si la suppression du redoublement (pratique presque obligatoire maintenant) était un bienfait véritable pour les élèves, nous le verrions dans les classes, et les employeurs qui cherchent à embaucher le verraient chez les candidats. Or, si les diplômes sont de plus en plus nécessaires et de moins en moins suffisants, pour reprendre une formule fréquente, c'est qu'il y a une tromperie quelque part, au détriment des élèves, et de longue date. Il va de soi que je n'excuse pas du tout le mode de gestion et de financiarisation de l'économie qui aboutit à la liquidation des entreprises et au chômage massif.

Même Jean-Pierre Terrail reconnaît que les lacunes qui frappent les élèves en difficulté datent des premiers apprentissages :

<< Les élèves affrontés à des difficultés dans les premiers apprentissages peuvent donc aujourd'hui, sans les avoir vraiment surmontées, parvenir à des niveaux relativement élevés du cursus. Ayant décroché le plus précocement, ce sont eux qui présentent, en fin de parcours, les acquis cognitifs les plus faibles. Ce que confirme l'expérience pédagogique : les élèves en plus grave échec dans le secondaire, voire même aujourd'hui dans le supérieur, manquent des éléments de base de la maîtrise de la langue écrite et/ou des relations mathématiques. Voilà qui attire l'attention sur un aspect essentiel des inégalités scolaires ; celles-ci se jouent, pour une part décisive, au début des parcours.>>

Jean-Pierre Terrail, De l'inégalité scolaire, 2002, page 244.

Cordialement,
Isabelle Voltaire
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Jean-Paul JOURDAN



Inscrit le: 09 Nov 2003
Messages: 145

MessagePosté le: Sam Déc 20, 2003 6:52 pm    Sujet du message: Re: Le redoublement, on en parle. Répondre en citant

Isabelle Voltaire a écrit:
J'ai lu avec intérêt ce qu'écrit JP Jourdan.
Il n'empêche que, si la suppression du redoublement (pratique presque obligatoire maintenant) était un bienfait véritable pour les élèves, nous le verrions dans les classes, et les employeurs qui cherchent à embaucher le verraient chez les candidats. Or, si les diplômes sont de plus en plus nécessaires et de moins en moins suffisants, pour reprendre une formule fréquente, c'est qu'il y a une tromperie quelque part, au détriment des élèves, et de longue date. Il va de soi que je n'excuse pas du tout le mode de gestion et de financiarisation de l'économie qui aboutit à la liquidation des entreprises et au chômage massif.



Ne croyez-vous pas être en plein contesens ?
S'il faut reprendre le débat pour former des élèves de plus en plus adaptés à l'environnement qui les attend tout en restant de plus en plus "libres" en tant qu'individus , je veux bien ...

Mais, s'il vous plait, le problème n'est pas celui des redoublements. Le problème c'est qu'il faut faire encoe mieux aujourd'hui qu'hier parce que tous les postes occupés autrefois par les individus à faible niveau d'abstraction sont délocalisés ou robotisés ...

Il aurait été intéressant de disposer de statistiques sur le flot des OS partis en préretraite et devenus inadaptables à partir du premier choc pétrôlier et de la crise de l'emploi qui en a suivi !

Cordialement,
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Franck Steel



Inscrit le: 13 Déc 2003
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MessagePosté le: Sam Déc 20, 2003 11:51 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Pas de synthèse par une machine

Dernière édition par Franck Steel le Ven Jan 16, 2004 3:53 pm; édité 1 fois
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Michel Delord



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MessagePosté le: Dim Déc 21, 2003 10:11 am    Sujet du message: Répondre en citant

Franck Steel a écrit:
aux états unis, un sénateur ou un truc de ce genre voulait faire quelques économies.
Il mandat donc une grande étude scientifique, et obtint le résultat suivant :

la corrélation entre taille d'incendie et nombre de pompiers présents sur les lieux atteignait .98

La conclusion est évidente : il faut diminuer le nombre de pompiers.

En France, nous avons fait des études 2 fois plus longues, et plus sérieuses que ces c... d'américains pour arriver au constat suivant :
un élève qui redouble son CP a 10 fois moins de chance d'obtenir son bac qu'un élève qui n'a pas redoublé son CP.

La conclusion est évidente : il faut diminuer le nombre de redoublements en CP

J'espère donc que l'on continuera a diminuer les exigences en mathématiques à l'école afin que tous nos concitoyens soient à même de bien comprendre et accepter les raisonnements ci-dessus.
C'est déjà le cas me dit-on en régie, au temps pour moi, à vous les studios.


Il y en a une autre de bien bonne qui est de Martin Gardner ( La magie des paradoxes ): il montre la forte corrélation, à l’école primaire, entre la taille des pieds des élèves et le nombre de fautes d’orthographe ( ou la connaissance du vocabulaire ). Ne suffirait-il donc pas d’étirer les pieds des élèves de façon conséquente en CP pour qu’ils aient un meilleur vocabulaire ? Si l’on mettait ce sujet en débat, il en entraînerait d’autres encore plus intéressants : faut-il faire rembourser l’étirement de pieds par la SS ? Le SNUIPP serait probablement favorable pour favoriser l’égalité des chances. Mais un grand pied ne serait-il pas , dans ce cas , un signe ostensible et même ostentatoire de richesses ou de risque de culture encyclopédique ? Ce qui entraînerait des débats encore plus riches puisque l’expression « au petit pied » changerait de sens ce qui, outre la nécessaire modification du dictionnaire de l’Académie, relancerait le débat « Est-ce que ça vaut vraiment la peine d’apprendre du vocabulaire aux enfants puisqu’il change tout le temps ? »


Soyons sérieux : le plus grave est que , pour ne citer que l’exemple du Monde de l’Educ ou du canard du SNUIPP, une bonne partie – et là , je suis gentil - de la presse colporte de genre de théses qui prouvent qu’ils ne comprennent rien à rien.
Il est encore plus grave, sur ce forum même, qu’un certain nombre d’enseignants, en général favorables au « niveau qui monte », ne commencent pas par expliquer que les gens qui les soutiennent sont des crétins. C’est leur problème et ça ne renforce pas leurs positions.

Mais il est possible que la situation soit pire : ils croient à ce genre de stats et là , il est logique qu’ils ne soient pas capables de voir que le niveau baisse.

MD
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ALLAIN



Inscrit le: 27 Nov 2003
Messages: 186

MessagePosté le: Dim Déc 21, 2003 5:42 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Michel Delord a écrit:
Franck Steel a écrit:
aux états unis, un sénateur ou un truc de ce genre voulait faire quelques économies.
Il mandat donc une grande étude scientifique, et obtint le résultat suivant :

la corrélation entre taille d'incendie et nombre de pompiers présents sur les lieux atteignait .98

La conclusion est évidente : il faut diminuer le nombre de pompiers.

En France, nous avons fait des études 2 fois plus longues, et plus sérieuses que ces c... d'américains pour arriver au constat suivant :
un élève qui redouble son CP a 10 fois moins de chance d'obtenir son bac qu'un élève qui n'a pas redoublé son CP.

La conclusion est évidente : il faut diminuer le nombre de redoublements en CP

J'espère donc que l'on continuera a diminuer les exigences en mathématiques à l'école afin que tous nos concitoyens soient à même de bien comprendre et accepter les raisonnements ci-dessus.
C'est déjà le cas me dit-on en régie, au temps pour moi, à vous les studios.


Il y en a une autre de bien bonne qui est de Martin Gardner ( La magie des paradoxes ): il montre la forte corrélation, à l’école primaire, entre la taille des pieds des élèves et le nombre de fautes d’orthographe ( ou la connaissance du vocabulaire ). Ne suffirait-il donc pas d’étirer les pieds des élèves de façon conséquente en CP pour qu’ils aient un meilleur vocabulaire ? Si l’on mettait ce sujet en débat, il en entraînerait d’autres encore plus intéressants : faut-il faire rembourser l’étirement de pieds par la SS ? Le SNUIPP serait probablement favorable pour favoriser l’égalité des chances. Mais un grand pied ne serait-il pas , dans ce cas , un signe ostensible et même ostentatoire de richesses ou de risque de culture encyclopédique ? Ce qui entraînerait des débats encore plus riches puisque l’expression « au petit pied » changerait de sens ce qui, outre la nécessaire modification du dictionnaire de l’Académie, relancerait le débat « Est-ce que ça vaut vraiment la peine d’apprendre du vocabulaire aux enfants puisqu’il change tout le temps ? »


Soyons sérieux : le plus grave est que , pour ne citer que l’exemple du Monde de l’Educ ou du canard du SNUIPP, une bonne partie – et là , je suis gentil - de la presse colporte de genre de théses qui prouvent qu’ils ne comprennent rien à rien.
Il est encore plus grave, sur ce forum même, qu’un certain nombre d’enseignants, en général favorables au « niveau qui monte », ne commencent pas par expliquer que les gens qui les soutiennent sont des crétins. C’est leur problème et ça ne renforce pas leurs positions.

Mais il est possible que la situation soit pire : ils croient à ce genre de stats et là , il est logique qu’ils ne soient pas capables de voir que le niveau baisse.

MD


Excusez moi..j'ai eu un peu de mal a conclure sur ce thème .. le redoublement est-il une cause ou une conséquence finalement ..?
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Franck Steel



Inscrit le: 13 Déc 2003
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MessagePosté le: Dim Déc 21, 2003 10:13 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Pas de synthèse par une machine

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Lamarlère Viviane



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MessagePosté le: Lun Déc 22, 2003 9:28 am    Sujet du message: Répondre en citant

il y a aussi des redoublants heureux; osons le dire.
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Franck Steel



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MessagePosté le: Lun Déc 22, 2003 10:31 am    Sujet du message: Répondre en citant

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Jean-Paul JOURDAN



Inscrit le: 09 Nov 2003
Messages: 145

MessagePosté le: Lun Déc 22, 2003 10:31 am    Sujet du message: Répondre en citant

Lamarlère Viviane a écrit:
il y a aussi des redoublants heureux; osons le dire.


Oh oui, sans doute ... et je crois qu'il ne faut pas enlever cette possibilité quand tout un faisceau de circonstances fait que c'est la meilleure solution mais même en son stade actuel, cela reste possible car un an possible par cycle cela donne 2 ans avant la fin du primaire et que 2 ans cela fait des élèves qui doivent ajouter à leur cartable bioactol et mousse à raser ...
Et il y a tellement d'élèves pour qui le redoublement a été inutile ... et tellement d'adultes qui n'ont toujours pas compris pourquoi on les avait fait redoubler que votre réflexion me semble un peu courte si cela doit déboucher sur une proposition concrète :-)
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Bertrand SECHER



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Messages: 304

MessagePosté le: Lun Déc 22, 2003 11:08 am    Sujet du message: Répondre en citant

Redoublements ?
-sans doutre injustes (toutes les matières sont reprises ; une année complète de perdue...)
-ont le mérite d'imposer la valeur travail : la pratique généralisée du non redoublement a des effets désastreux sur le sens de l'effort que nous donnons aux élèves
-A l'heure actuelle, ils sont totalement illisibles pour les élèves : un moyen redoublera car on oense que pour lui c'est efficace, quand un perturbateur en difficulté importante passera au motif que mieux vaut s'en débarasser : belle image de l'école!

Pour cette raison, je suis favorable à l'organisation en modules (discuté sur d'autres fils) , plus souple et imposant le résultat pour avancer.
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Jean-Paul JOURDAN



Inscrit le: 09 Nov 2003
Messages: 145

MessagePosté le: Lun Déc 22, 2003 12:14 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Bertrand SECHER a écrit:
Redoublements ?
-sans doutre injustes (toutes les matières sont reprises ; une année complète de perdue...)
-ont le mérite d'imposer la valeur travail : la pratique généralisée du non redoublement a des effets désastreux sur le sens de l'effort que nous donnons aux élèves
-A l'heure actuelle, ils sont totalement illisibles pour les élèves : un moyen redoublera car on oense que pour lui c'est efficace, quand un perturbateur en difficulté importante passera au motif que mieux vaut s'en débarasser : belle image de l'école!

Pour cette raison, je suis favorable à l'organisation en modules (discuté sur d'autres fils) , plus souple et imposant le résultat pour avancer.


Pour une fois, je suis en tous points d'accord pour peu -et ce n'est pas précisé- que l'avis de l'élève et de sa famille soit requis pour que la phase d'explication et la vérification de la validité de la décision avec le projet de l'élève soit étudiée, ne puisse pas être court-circuitée.
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Lamarlère Viviane



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MessagePosté le: Mar Jan 06, 2004 2:13 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Dans le Monde de l'education de ce mois ci, une enseignante fait part de son expérience du redoublement et livre quelques pistes, dont le fait de laisser à l'élève en connaissance de cause, le choix de son redoublement.

Le "en connaissance de cause" recouvrant la liste des acquis qui doivent être validés pour passer en classe supérieure et leur vérification avec l'élève pour lequel la question du redoublement se pose.
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Jean-Paul JOURDAN



Inscrit le: 09 Nov 2003
Messages: 145

MessagePosté le: Mar Jan 06, 2004 11:01 pm    Sujet du message: redoublement Répondre en citant

Lamarlère Viviane a écrit:
Dans le Monde de l'education de ce mois ci, une enseignante fait part de son expérience du redoublement et livre quelques pistes, dont le fait de laisser à l'élève en connaissance de cause, le choix de son redoublement.

Le "en connaissance de cause" recouvrant la liste des acquis qui doivent être validés pour passer en classe supérieure et leur vérification avec l'élève pour lequel la question du redoublement se pose.


Je suis très très sceptique sur cette notion d'acquis à valider pour pouvoir passer à l'échelon supérieur ...
Qui peut prouver qu'un cerveau se construit comme on monte une échelle, barreau après barreau?

Cette notion de prérequis ... ne peut dans la pratique s'appliquer qu'à un nombre très restreint de notions ... Il serait beaucoup plus judicieux de parler de degré de maîtrise des compétences fondamentales mais complexes que sont la capacité à utiliser la lecture comme outil d'accès au savoir, la capacité à utiliser l'écrit ... la maîtrise des opérations d'induction de déduction, d'association etc...

Je sais bien que M.Delord propose une suite cohérente d'acquisitions mathématiques qui pourraient se succéder au fil des années comme les barreaux se suivent sur une échelle ...
Je doute que M Delord n'ait jamais testé le résultat de ses popositions sur les enfants que je rencontre tous les jours depuis 30 ans ... Ces constructions intellectuelles me semblent intéressantes si elles donnent un fil conducteur de ce qui peut être étudié, pas du tout si elles prétendent déterminer une liste de ce qui doit être acquis à un âge donné!

Dans cette optique, envisager un redoublement avec un élève, va faire le tour d'un grand nombre de paramètres qui vont concerner non seulement quelques savoirs ou savoirs-faire basiques mais encore sur le pourquoi du retard constaté, sur ses relations sociales dans le groupe, sur ... car si on ne prend pas en compte les raisons qui ont conduit à son échec et que l'on reproduise la deuxième année les mêmes conditions que celles qui l'ont mis en échec, le redoublement va à l'échec ... et combien de redoublants pourraient en témoigner !

Il y a quelques conditions favorables ... mais si peu !
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Syliodj



Inscrit le: 23 Nov 2003
Messages: 11

MessagePosté le: Mer Jan 07, 2004 12:42 am    Sujet du message: Répondre en citant

Bonjour,

La question du redoublement doit-elle être engagée sous l’angle de son coût financier, de son efficacité pédagogique, de la gestion multi âges des élèves d’un même niveau, de l’impact psychologique sur l’individu de la prise de conscience du retard pris ?...
Nous voyons là le pédagogue s’affronter avec le financier et le psychologue ! J’en oublie…

En fait, je ne vois pas d’opposition irréductible entre les propos de Michel Delors et de Jean-Paul Jourdan !
Car tous deux, chacun à sa manière, envisagent qu’il faut travailler autrement.
Donc, comment travailler mieux ?

Nous sommes aujourd’hui sous la double contrainte de la nécessité économique de réduire les coûts du redoublement et de la gestion du choc psychologique du redoublement facteur de décrochage d’une part des individus concernés.
Nous sommes aussi, par voie de conséquence, dans un système de gestion pédagogique par tranches d’âges jusqu’au baccalauréat. Et il nous est difficile d’en envisager la sortie aujourd’hui sans nous poser la question de la gestion par les résultats ou les réussites, ce qui nous pousseraient vers une autre organisation du système éducatif ; une organisation dans laquelle les notions d’efficacité et de mérite pourraient prendre toute leur place, probablement au détriment des notions d’égalité… question éminemment politique et difficile à gérer.
Nous sommes enfin dans une période essayant de sortir d’une longue lutte sur la question des méthodes pédagogiques.
Je ressens tout cela dans ce débat sur le redoublement.

Et je ne pense pas que tout soit à opposer.
J’ai travaillé en école primaire en cycle avant la loi d’orientation de 1989. Nous avions alors à explorer l’option des cycles multi âges dans lesquels les enfants apprenaient chacun à son rythme, dans une même classe plusieurs années durant, tout au long d'un cycle. Nous avons tenté d’élaborer des outils permettant cela, travail énorme mais révélant des efficacités intéressantes. Mais lesquelles ? Je dois dire qu’en différenciant les travaux des élèves et les approches pédagogiques, nous permettions à des enfants de même âge de poursuivre leur scolarité ensemble, chacun ayant des acquisitions de niveaux différents. Cela signifie qu’arrivés en fin d’école primaire, les élèves n’ont pas les mêmes niveaux d’acquisition. Ils n’ont pas redoublé, ils ont avancés chacun à son rythme.
Cela fonctionne à l’école primaire mais il n’y a pas de continuité entre l'école du premier degré et celle du second degré car arrivé au collège, nous mettons tous ces élèves dans une même classe avec un niveau équivalent supposé pour tous ce qui n’est pas le cas. Donc difficultés de gestion pour les professeurs du collège qui ont de plus à gérer de plus en plus des problèmes de comportements, bien souvent liés au sentiment d’échec scolaire et social.

La question du redoublement ne me semble donc pas être le bon angle d’attaque. Nous avons à aborder la très difficile question de la gestion des différences de capacités et de vitesse d’acquisition des élèves.
Et nous avons aussi à prendre en compte l’importance des facteurs socio-économiques des milieux familiaux dans l’approche ou la conscience de la nécessité scolaire pour l’individu social.
Et la réponse est politique.
Le « libéral » envisagera sans complexe la gestion par les résultats, le « social » tentera d’apporter un traitement égalitaire à ces différences d’acquisitions. Mais voilà, apporter un traitement égalitaire ne signifie pas le même traitement pour tous ! C’est là qu’intervient le ministre des finances : Combien ça coûte tout ça ?

La loi d’orientation de 1989 n’avait donc pas, et cela dès le départ, les moyens de ses ambitions. Car alors, il fallait balayer l’organisation en deux écoles maternelle et élémentaire et s’avancer vers une gestion en trois cycles, chacun affirmant ses spécificités, ses rythmes scolaires différenciés, ses traitements architecturaux, son organisation administrative (problème des directions), j’en passe, j’en passe…
En fait, organiser une véritable continuité des apprentissages.
Trop cher tout cela !
Donc, nous réformons mais nous continuons comme avant !

Et le niveau ? Baisse-t-il ? Non, il évolue, il n’est pas directement comparable car la société évolue, ses avoirs aussi, et les capacités requises également.
Par ailleurs, notre société a bien une structure sociale pyramidale : Peu d’élus richement dotés en haut, beaucoup de besogneux en bas. Et cette société gère son école en conséquence.
Nous nous donnons l’air de, mais en fait… Le baccalauréat a-t-il la même valeur sociale de l’époque du certificat d’étude à l’époque du collège unique ? Ouvre-t-il aux mêmes joies de la sacro sainte réussite sociale d’une époque à l’autre ? Pourquoi la réforme universitaire LMD si ce n’est pour s’adapter à ces évolutions ?

La question reste donc de savoir si nous voulons apporter des correctifs de traitement à caractère égalitaire (donc pas le même traitement pour tous) ou si nous voulons permettre le libre parcours selon les prédispositions à « réussir » de chacun selon ses origines sociales et ses capacité propres.
La question reste donc de savoir quelle continuité des apprentissages pourra être organisée dans un système administrativement morcelé.
Alors nous pourrons nous poser la question de ce que doivent savoir les élèves.
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