Incidents de parcours


I) Promotion 2009
II) Une inspection en 1997 (A venir)

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Un certain Rudy m'avait dit fort aimablement sur le  blog  Maths- Discipline- Pédagogie :


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Je devine que ça n'a pas dû être facile tous les jours de tenir de tels propos. Et vous avez d'autant plus de mérite que vous avez écrit cela en étant à l'intérieur du système. Bravo donc et merci."


Je l'en remercie et je vais faire ce que je n'ai pas fait durant toute ma carrière, c'est-à-dire parler publiquement de quelques-uns de mes ennuis.  Je ne voulais pas que le soutien aux idées que je défends soit motivé par autre chose que le contenu de ces idées et surtout pas par le fait que j'ai subi quelques pressions - ce qui ne prouve rien en soi - qui ont été bien souvent beaucoup plus insistantes et pénibles que celles subies par ceux qui se présentent comme victimes du système et étalent leur cicatrices, qu'ils soient pédagogistes ou antipédagogistes..
Vous trouverez donc sur cette page "
quelques mésaventures qui ont marqué ma carrière " .

Depuis mon entrée dans l'enseignement au début des années 70, j'ai été en désaccord  complet - y compris en tant que certifié stagiaire de 1972, à ... 1974 : devinez pourquoi j'ai fait deux ans de stage? - avec les programmes  que je devais enseigner.

Je n'ai pas joué au jeu habituel des pseudo-opposants que j'ai pu connaître qui justifiaient de diverses manières d'être en opposition, mais ... sans le dire, ... sans le dire en public aux parents...surtout pas devant l'inspecteur et ... encore moins en disant qu'ils n'appliquaient pas les programmes.

Le raisonnement habituellement suivi qui - tout en étant faux - a l'avantage de justifier la non-opposition frontale face à l'inspection est le suivant : Je laisse passer le jour de l'inspection - un jour tous les cinq ans, c'est rien - et je fais ce jour-là ce  que l'on me demande ... puisque tous les autres jours jours, je suis le maître dans ma classe et j'y fais ce que je veux. Raisonnement qui serait juste - et justifierait  que l'enseignant est maître dans sa classe  et y fait ce qu'il veut-  si, au minimum,  il n'y avait pas
dans chaque niveau de prérequis à posséder pour suivre avec bénéfice le niveau suivant. 

Au contraire pendant un peu moins de quarante ans, j'ai non seulement  affirmé publiquement  mon désaccord théorique avec les programmes, mais j'ai aussi expliqué tout aussi publiquement que je ne les appliquerai pas dans mes classes, ce qui m'a valu quelques déboires avec l'inspection, mes chefs d'établissements, un certain nombre de parents d'élèves et un certain nombre de mes collègues; et ceci m' a également valu par exemple de me faire déplacer d'office de mon collège en 2002 ( dans des circonstances rocambolesques que je raconterai ultérieurement) .

Ceci dit, respections les ordres de grandeurs : tout ceci est certes beaucoup moins dangereux que de participer à une manifestation en Syrie ces temps-ci mais reste néanmoins fort désagréable.


Deux remarques :

- Question d'expérience : Si vous rencontrez quelques fiers à bras qui se vantent d'une longue opposition au système, demandez leur simplement s'ils ont dit publiquement et lors des inspections qu'ils n'appliquent pas les programmes, s'ils s'y sont tenus pratiquement et pendant combien de temps ils l'ont fait. Ceci s'applique tout autant aux pédagogistes qu'aux antipédagogogistes.

- Alors que, au cours des années 90,  ça faisait déjà vingt ans que je ne suivais pas les programmes officiels, j'ai eu l'occasion de rencontrer sur Internet, et notamment  sur listecol@cru.fr, des partisans des futurs désobéisseurs, partisans des programmes de 1995 et ensuite de ceux de 2002. A cette époque  ils défendaient les programmes en cours, programmes auxquels je m'opposais publiquement et ils me reprochaient donc de me mettre hors la loi en n'enseignant pas les programmes officiels, "ce qui est inadmissible pour un fonctionnaire".



Cabanac, le 28 février 2011
Michel Delord

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I) Promotion 2009

Récemment, en répondant à un de mes commentaires sur le blog de Luc Cédelle, un certain demos me dit

Faire croire qu’on promeut à la hors-classe les gens, non pour leur travail, mais parce qu’ils sont soumis, neutres, est une vue de l’esprit.
Rédigé par : demos | le 22 juin 2011 à 11:19

Notre brave anonyme demos nous explique donc en quelque sorte que j'aurais une opinion "trop négative" sur les chemins de la méritocratie de l'Education Nationale. Je ne sais donc si on ne promeut à la hors-classe que des "soumis et des neutres" mais mon exemple personnel tend à prouver que si l'on n'a pas été aux ordres - et ce même si l'on a quelques capacités reconnues hors Education Nationale dans quelques domaines -, il y a quelques difficultés pour obtenir la hors-classe comme on peut le constater en lisant la suite.




J'avais été élu - et très bien élu - en 2002 et à nouveau en 2005 au Conseil d'administration de la
Société Mathématique de France. J'étais, depuis la création de cette société savante au XIXème siècle, le premier professeur certifié enseignant en collège, c'est-à-dire non agrégé et non membre de l'enseignement supérieur, à siéger à ce conseil. Et j'y ai été élu justement sur la base de la critique des programmes officiels : on peut certes dire que l'avis de mathématiciens n'est pas suffisant en matières scolaires mais il est ridicule de ne pas en tenir compte surtout lorsque l'on a la trempe mathématique des IPR de Bordeaux.

On appréciera donc à sa juste valeur la phrase suivante de ces IPR qui de génération
en génération depuis 1972 ont toujours refusé - malgré mes demandes officielles, j'y reviendrai dans le II) - de parler simplement des critiques que je faisais aux programmes et ont préféré éviter le sujet en parlant de mon "incapacité [mathématique je suppose, MD] à s'approprier les objectifs des programmes officiels ".

Motivation : Les derniers rapports d'inspection de Monsieur DELORD et les nombreux courriers transmis par ses chefs d'établissement mettent en évidence les difficultés considérables éprouvées par ce professuer [sic] dans l'ensemble des classes qui lui ont été confiées. Son incapacité à s'approprier les objectifs des programmes officiels et à s'inscrire dans un travail concerté conduisent à émettre un avis défavorable pour son accès à la hors classe des professeurs certifiés.

On peut peut-être en conclure que Demos aura suffisamment fait preuve de conformisme et de défense de la hiérarchie pour mériter au plus tôt la hors-classe. Qu'il nous tienne au courant.

25 juin 2011

MD

Petits compléments pour saisir tout le sel de la remarque des inspecteurs 

Cette attitude de mes supérieurs hiérarchiques - et en particulier la dynastie locale des IPR de mathématiques- a été plus que tout ridicule puisque je leur ai toujours fait des propositions positives, à eux  qui se targuaient d'être des innovateurs... .

Quelques exemples  :


- J'avais tenté en vain d'expliquer à l'Education Nationale  ma position sur l'informatique pédagogique durant les années 80. Face à ce refus d'écoute de la bureaucratie, je me suis alors tourné vers le privé. J'ai ainsi participé à la création du logiciel ADI ( ADIBou, ADICollège, ADIBac) et j'ai été le principal auteur de des parties mathématiques de Adicollege et Adibac car je pensais que ce logiciel, même s'il avait des défauts, avait un avenir, ce qui s'est révélé exact car c'est devenu le logiciel scolaire le plus vendu dans le monde et qui se vend encore vingt ans après sa parution. J'avais contacté  mes supérieurs en leur expliquant qu'il serait judicieux de participer à la création de ce logiciel pour pouvoir peser sur sa conception et si l'on ne voulait pas que le soutien scolaire informatisé se développe comme un pur produit marchand. Et lorsque j'ai expliqué en 1989 les raisons qui me faisaient penser que ce logiciel était promis à un certain succès, j'ai eu droit à quelques remarques  qui montraient bien que l'on me considérait au mieux comme un doux dingue.

- Ensuite en 1997, après avoir été administrateur système dans une entreprise de moulages plastiques, la COFALU, sous-traitant d'Airbus et Renault (Cf infra : Attestation de compétences) , ce qui m'avait permis d'ajouter des compétences réseaux à mon expérience de l'informatique scolaire, j'ai proposé au rectorat de Bordeaux le logiciel  Collège Intr@net, premier gestionnaire d'Intranet scolaire, écrit sous ma direction par un de mes eléves de quatrième, petit génie de la programmation. Les services informatiques ont refusé de me recevoir jusqu'à ce que, avec l'aide de Lotus et IBM, ce logiciel soit, quelques semaines plus tard, couronné par la Commission européenne comme  prix du logiciel européen de la première édition des Netd@ys Europe . A ce moment là, le ministre  de l'Education nationale, M. Allègre m'avait proposé - contre l'avis du rectorat de Bordeaux - de faire partie d'une commission de réflexion sur le rôle de l'informatique scolaire. Mais l'appareil a tout fait pour que cela ne se réalise pas et y a réussi.
Je dois rajouter que j'avais obtenu par mes relations en Chine que College Intranet soit expérimenté dans l'ensemble des établissements secondaires de la ville de Pékin, ce qui à 'époque était peu commun.. Mais le rectorat a refusé de soutenir ce projet car, alors que je tenais à ce que cela reste un projet Education nationale, il a poussé au contraire à la foutaise de l'époque, monter une start-up, ce que j'ai refusé.




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II ) Une inspection en 1997
( A venir)




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ANNEXES


Attestation de compétences
 
Notre entreprise est équipée d'un réseau Novell 3.12 10 postes. Au moment ou nous avions des difficultés avec l'entreprise professionnelle de taille nationale qui assurait la maintenance du système et l'installation de nouveaux postes (configurations logicielles rendant incompatibles nos différents logiciels de GPAO, de comptabilités et de Bureautique, micros défaillants plantants le réseau et nous obligeant à reconstituer la base de données de la GPAO, micros refusants de démarrer pendant trois semaines), Mr Delord Michel, a bien voulu, à titre amical, prendre le risque d'intervenir sur notre matériel qu'il ne connaissait pas et sur les fichiers de configurations mis en place par la société de maintenance.  Le résultat de son intervention a été l'arrêt des pannes matérielles et l'optimisation des configurations matérielles et logicielles de notre entreprise. Mis en confiance, nous lui avons confié, pour notre atelier de mécanique, la conception d'une station graphique  qu'il  a assemblé et configuré en assurant un prix de revient, des performances et une évolutivité très compétitifs ainsi que des solutions techniques originales. Il assure maintenant, toujours à titre  amical, le suivi du hard et du soft en sachant trouver des solutions économiques et adaptées dans une optique qui lui est permise par sa qualité de non-commercial. D'autre part, grâce à ses relations dans le milieu de l'informatique professionnelle locale et internationale notamment à la direction d'IBM, il a pu faire pression sur notre entreprise de maintenance pour qu'elle accomplisse dans les délais impartis les fournitures matérielles que prévoyaient notre contrat. Enfin, lorsque nous avons été dans une situation délicate à la suite de la mise en faillite  de la société éditrice de notre GPAO,  Mr Delord, qui sait s'entourer à titre personnel d'un groupe de professionnels de haut niveau,  a su avoir une activité non seulement de conseil mais également de proposition de mise en place pratique d'une équipe de programmeurs capables de prendre éventuellement la suite de la société défaillante.
Dans ces conditions, que ce soit dans le domaine du conseil informatique et de gestion, de l'assemblage ou de la maintenance logicielle et matérielle, nos ne pouvons que conseiller à tout organisme d'utiliser les compétences de Mr Delord dont le réseau relationnel étendu ne peut être qu'une aide supplémentaire.

Mr Pierre OHRENSSTEIN
SA COFALU Capital 1.100.000 F
Chemin de Mons -BP4 33650 LA BREDE
Tel 56202120 Fax 56202392 Telex 790.821/477