Documents historiques sur l'Ecole , début du XXème siècle
Lagardelle 1911, C.G.T. 1919, Status de l'ITE1922, SFIC (PC 1928),  Abbé Lemire 1921



* Section Française de l'Internationale Communiste (plus tard PCF)


I )  H. Lagardelle : l'école et le prolétariat' (Publié dans Socialisme ouvrier, Giard et Brière, 1911, p. 73-74.)

 

L'utopie de la réconciliation des classes sociales par l'école est un de ces vieux clichés de la « démocratie avancée » qui n'a pas grande importance. Le projet d'incorporer à la bourgeoisie, en leur communiquant l'idéologie bourgeoise, les plus intelligents des enfants du peuple présente une autre gravité : il est dans le sens de  l' "Evolution Démocratique"  et il constitue une de ces mesures que l'esprit égalitaire régnant se plaît à approuver.

Si le socialisme doit être l'oeuvre de la classe ouvrière parvenue à sa maturité, capable par conséquent de substituer ses institutions et ses idées propres aux institutions et aux idées traditionnelles, il n'y a de pire danger que celui qui consiste à la retenir dans les institutions et les idées des classes dominantes. C'est par une séparation totale avec le monde bourgeois, que le monde ouvrier peut arriver à dégager ses conceptions nouvelles de la morale et du droit... On peut dire que c'est là le but suprême de la démocratie : alimenter l'élite décadente des classes bourgeoises par l'élite ouvrière. Les classes ne sont pas des mondes clos, sans portes ni fenêtres. Elles ne sont fermées que pour la majorité de leurs membres, mais elles restent ouvertes pour une minorité qui parvient toujours à passer d'une classe à une autre. C'est par ces ouvertures que la bourgeoisie peut attirer à elle les plus vigoureux des fils du prolétariat et se les assimiler.

Elle ne s'infuserait pas seulement un sang nouveau, elle enlèverait encore au prolétariat les meilleurs de ses chefs. C'est un fait d'expérience que les ouvriers parvenus à un certain degré d'éducation acquièrent facilement la mentalité bourgeoise. Qui ne connaît quelque secrétaire de syndicat, dont l'effort de pensée a été réel mais à qui ce passage dans la c civilisation » bourgeoise a donné le mépris de la « barbarie » ouvrière ? Ce sont ces ouvriers, gorgés de science indigeste et élevés à l'école de la bourgeoisie, qui deviennent plus ou moins inconsciemment les alliés de la classe ennemie.

Combien autres sont ceux que la lutte a éduqués, qui n'ont demandé qu'à une connaissance toujours plus parfaite du milieu ouvrier les éléments de leur formation intellectuelle et morale 1 Ceux -là constituent vraiment l'élite de leur classe, ce sont des guides clairvoyants, qui aident le prolétariat à préciser ses idées et son idéologie particulière. C'est pour cette élite que se forme peu à peu une littérature d'origine ou d'inspiration purement ouvrière.

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II ) Extrait du programme de la C.G.T. ( XIV* congrès, sept.1919)  (COMPÈRE-MOREL, Dictionnaire socialiste, article « Enseignement », 1924)

1. Le congrès constate la faillite de la classe bourgeoise en matière d'enseignement.

2. Il déclare périmé le système d'organisation de l'enseignement de la III République, système qui n'a su que substituer au dogme de l'Eglise, celui de l 'Etat ' et qui s'est préoccupé simplement de maintenir la classe ouvrière sous la tutelle de la classe bourgeoise.

S. Le congrès, estimant proche l'heure où les ouvriers devront organiser eux-mêmes la production, prend acte de la proposition de la Fédération nationale de l'enseignement, offrant à la classe ouvrière organisée dans ses syndicats et à la C.G.T., de collaborer dès maintenant pour la mise sur pied d'un programme d'éducation et d'instruction dont l'importance au point de vue du progrès social est manifeste [ ... 1

Il serait vain d'entrer dès maintenant dans l'étude minutieuse des détails d'organisation, mais il appartient à la C.G.T., d'accord avec la Fédération de l'Enseignement, de réaliser immédiatement un ensemble de réformes compatibles avec l'état social :

a) Institution dans chaque école d'un conseil de direction, formé de l'ensemble des maîtres et des délégués, employés, ouvriers et paysans.

b) Institution au siège des Unions locales et départementales de commissions ayant pour but :

- d'adapter les programmes au milieu (sur ce point précis, les syndicats de l'enseignement s'engagent à élaborer les programmes et à les publier dans les bulletins) ;

- d'organiser des cours d'enseignement moyen syndicaliste, destinés aux adultes et visant à leur perfectionnement général et social.

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III ) Statuts de l'Internationale des Travailleurs de l'Enseignement

Statuts adoptés au congrès de Paris ( 1922)


I – Introduction
 
1. - Dans tous les pays où règne le capitalisme, celui-ci a transformé la science en une marchandise qui n'est accessible qu'à peu de gens. Les masses laborieuses sont ainsi automatiquement exclues de la catégorie des personnes qui ont la possibilité d'acquérir les connaissances nécessaires organisation et à la direction de l'économie de l'état et de l’enseignement.

2. - L'école de la société capitaliste sert avant tout les intérêts des classes possédantes d'une part, en vue de la formation d'une couche isolée de privilégiés capables de diriger la société bourgeoise, d'assurer le fonctionnement de ses rouages et de faire respecter ses prérogatives, d'autre part en vue du maintien de l'immense majorité du peuple à l'état de masse asservie intellectuellement et d'instrument aveugle du capitalisme.

3. - Dans une telle société, les instituteurs non seulement ne peuvent être les porteurs d'une culture supérieure pour la jeunesse, mais tombent également eux-mêmes dans une dépendance intellectuelle vis-à-vis de la société bourgeoise et se transforment en fonctionnaires bureaucrates et en mercenaires mal payés au service du capital et de son Etat.

4. - La libération des travailleurs de l'enseignement de leur situation misérable tant au point de vue matériel qu'intellectuel est organiquement liée à la libération de l'école populaire de l'asservissement par le capitalisme et à sa transformation en un véritable atelier de culture pour 1’ensemble de l'humanité. Seule la révolution sociale est capable de créer une école libre et des éducateurs libres en même temps que de libérer les masses laborieuses. Seule la classe laborieuse a un intérêt effectif et durable au renouvellement des méthodes actuelles d'enseignement.

5. - Ainsi la lutte des travailleurs de l'enseignement pour l'amélioration matérielle et intellectuelle de leur situation ne pourra pas être menée efficacement sous la forme d'une lutte pour obtenir certains privilèges à l'intérieur de la société capitaliste, mais seulement sous la forme d’une lutte active pour la transformation sociale menée en collaboration avec la classe ouvrière organisée.

6. -- Par conséquent, la lutte des éducateurs ne devra pas seulement être menée en vue d'obtenir des avantages économiques et pour les intérêts étroits de la profession. Elle devra être également une lutte contre l'emprise de l'idéologie capitaliste dans l'école, en particulier contre la glorification chauviniste et impérialiste de la guerre, contre la cléricalisation de l'école et pour la solidarité des masses ouvrières sans distinction de race et de nationalité.
La lutte des éducateurs devra être liée à la lutte en faveur d'une transformation radicale de l'enseignement qui rendra toutes les institutions d'enseignement accessibles aux masses laborieuses. Elle doit être une lutte pour la mise en application des meilleures méthodes d'enseignement scientifique et pour la gratuité de l'alimentation et des soins médicaux accordés à tous les enfants.


II ) L’Internationale des travailleurs de l’enseignement ( Paris)
 

7 . - Pour mener une lutte efficace en en faveur de l'amélioration de la situation matérielle, juridique et intellectuelle des travailleurs de l'enseignement, il est nécessaire de grouper toutes les organisations nationales de travailleurs de l'enseignement agissant sur le terrain de la lutte de classe en une organisation internationale.

8. - Cette organisation internationale est l'Internationale de l'enseignement, qui existe depuis 1920-23, intitulée désormais : Internationale des Travailleurs de l'Enseignement (Paris).


III – Les Tâches de l’Internationale des travailleurs de l’enseignement
 

9- Ces tâches sont :
 
a) Coordination et contrôle de la lutte dans les différentes organisations nationales adhérentes à l'union internationale et élaboration des directives pour sa stratégie et sa tactique.

b) Dans les pays où il n'existe pas encore d'organisation d'instituteurs reconnaissant les principes ci-dessus, il est nécessaire d'éveiller la conscience de classe au sein des organisations professionnelles et de les amener à adhérer à l'Internationale en conformité avec les principes de celle-ci.

c)En rassemblant et en publiant les matériaux sur la situation matérielle, intellectuelle et juridique des éducateurs dans les différents pays, sur la politique scolaire de l'État et sur le mouvement en faveur de la réforme scolaire, il faudra montrer clairement que le capitalisme, dans tous les pays où il domine, asservit l'école et les éducateurs et les exploite pour son profit.

d) Etude de la question de l'école laïque unique du travail.

e) Par la publication de bulletins, l'organisation de conférences, de discussions, d'excursions scientifiques, les éducateurs des différents pays devront être liés les uns aux autres et on organisera un échange d'opinions.

f) La solidarité internationale devra être renforcée par l'organisation d'actions internationales des éducateurs pour soutenir les différentes organisations et les camarades qui luttent dans des conditions particulièrement difficiles.

g) En liaison avec toutes les organisations prolétariennes de classes, il faudra combattre contre l'impérialisme et tous les dangers de guerre, ainsi que le fascisme international.

 IV)   Tract de la SFIC  pour les 50 ans de l'école laïque et républicaine en 1931

Contre le cinquantenaire de l'école du Versaillais J. Ferry  
A BAS LES FÊTES DU CINQUANTENAIRE!

TRAVAILLEUR !
LA BOURGEOISIE SE SERT DE L'ECOLE  CONTRE TOI ET TES ENFANTS!

Les écoles des Etats bourgeois, religieuses ou laïques, répandent chez les enfants des prolétaires une idéologie et une morale conformes au maintien de la domination politique, économique et morale de la classe capitaliste. (Résolution d'unanimité du IV congrès de l'I.T.E.., Vienne, 1926.)

Le gouvernement organise, en ce mois de juin, de grandes fêtes pour célébrer le Cinquantenaire de l'enseignement de l'Etat. Il s'efforce d'y attirer les ouvriers et les paysans.
Les millions dépensés pour ces fêtes s'ajouteront aux centaines de millions engloutis dans l'Exposition coloniale et les fêtes extraordinaires en l'honneur de Jeanne d'Arc. Pendant ce temps, les salaires diminuent, des centaines de milliers de chômeurs sont dans la misère, les ouvriers luttent pour le pain, et les paysans pauvres sont, comme eux, écrasés par la crise. Le budget de la guerre est plus élevé que jamais (20 milliards).

Toutes ces fêtes, au milieu de la misère croissante des masses, n'ont d'autre but que de disposer les travailleurs à accepter la guerre impérialiste et de les faire consentir à supporter les frais de la crise.

Ecole laïque, école de classe

La bourgeoisie française peut bien fêter son école !

C'est l'école qui a eu la mission de préparer, pendant des générations, l'esprit des ouvriers et des paysans à la " revanche ", au massacre de 1914. Et aujourd'hui, cette école entretient encore de plus en plus le culte de la patrie bourgeoise, avec une préparation militaire renforcée.

C'est l'école dont le rôle est d'enseigner aux ouvriers la collaboration des classes, la soumission du pauvre au riche, du salarié au patron, l'arbitrage obligatoire, et les "bienfaits" de la démocratie. C'est celle qui a pour tâche d'apprendre aux paysans à accepter le « devoir civique », c'est-à-dire à supporter sans murmurer, avec l'impôt du sang, la charge écrasante des impôts de l'Etat et l'exploitation des gros spéculateurs et des grands propriétaires fonciers.

C'est l'école qui dresse l'enfant à respecter et à aimer l'état actuel de misère, de pillage et de guerre comme un ordre immuable et sacré.

Les partisans de l'école laïque

Pour célébrer le cinquantenaire de son école, la bourgeoisie a trouvé des auxiliaires dévoués. Tous les chefs du Syndicat national et de la C.G.T., et avec eux tous les chefs réformistes honteux du mouvement des instituteurs, ont donné leur concours.

Ils exaltent l'oeuvre scolaire de Jules Ferry, l'un des bourreaux de la Commune de Paris et le responsable direct des massacres de fils d'ouvriers et de paysans pour la conquête de la Tunisie et du Tonkin.
A coté d'eux, on trouve l'Eglise qui collabore aujourd'hui à l'école dite laïque par les patronages et les scouts, avec l'appui déclaré du gouvernement, et qui, par la voix de ses représentants qualifiés, célèbre aussi l'oeuvre de Jules Ferry, comme le fit l'abbé Pioche à Tunis, lors de la visite du président de la République.

La véritable école du prolétariat

Ainsi, à l'heure actuelle, la bourgeoisie française rassemble toutes ses forces, cléricales ou soi-disant laïques, pour conquérir la jeunesse ouvrière et paysanne, de façon à maintenir sa domination ébranlée par la crise et le développement du mouvement révolutionnaire des masses laborieuses.

Quiconque, parmi les instituteurs et les normaliens, essaye de lutter contre la militarisation et la fascisation de l'école est impitoyablement frappé, traqué, chassé de l'enseignement. Au contraire, les cléricaux et les autres agents du patronat ont toute liberté d'exercer leur influence jusqu'à l'intérieur de l'école dite laïque.

L'école a pour mission d'enchaîner les jeunes travailleurs au service du capital et de les détourner de l'exemple que leur donne le pays où les travailleurs ont aboli la domination des financiers, des industriels et des propriétaires fonciers et bâtissent une société sans crises, sans chômage, sans misère.

C'est ce pays-là, c'est ]'Union soviétique qui a créé l'école du travail au service du prolétariat.

Là seulement, on lutte vraiment contre le cléricalisme et la religion.

Là seulement, on apprend aux enfants la solidarité des masses laborieuses, sans distinction de race et de nationalité.

Là seulement, on s'efforce d'abolir la division entre le travail manuel et le travail intellectuel, et de mettre chaque travailleur à même de diriger la production et la vie collective.

Ouvriers et paysans, normaliens et étudiants, écoliers et instituteurs,

TRANSFORMEZ LES FÊTES DU CINQUANTENAIRE DE L'ECOLE BOURGEOISE EN MANIFESTATION DE LUTTE POUR L'ECOLE DU TRAVAIL ET LA REVOLUTION PROLETARIENNE !

Dès maintenant, comme tâche essentielle .

FORMEZ DES COMITES DE PARENTS PROLETARIENS!

Pour exiger des locaux sains, les fournitures gratuites, un matériel scolaire suffisant, la gratuité des cantines, et des soins médicaux effectifs !

Pour imposer le dédoublement des classes surpeuplées
Pour exercer le contrôle prolétarien sur l'enseignement et la discipline !

Soutenez et développez les organisations des enfants prolétaires, pionniers et patronages des organisations révolutionnaires !

Organisez la lutte antireligieuse en accord avec la Libre Pensée prolétarienne de France !

Accordez votre aide et votre appui aux instituteurs qui se placent sur le terrain de la lutte de classes !

RIPOSTEZ AUX FETES DU CINQUANTENAIRE PAR DES CONTRE-MANIFESTATIONS OUVRIERES !

A BAS L'ENSEIGNEMENT DE CLASSE DE LA BOURGEOISIE !

VIVE L'ECOLE SOVIETIQUE, ECOLE LAÏQUE ET UNIQUE DU TRAVAIL.

Le Secrétariat général de l'Internationale des travailleurs de l'Enseignement.


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DEBAT à l'assemblée Nationale en 1921 : l'abbé Jules Auguste Lemire

M. ISAAC. - ...Je remarque que, depuis que nous avons commencé la discussion du budget de l'Instruction publique, nous sommes arrivés jusqu'au chapitre 121 sans que la moindre allusion ait été faite à des divergences d'opinion qui, autrefois, dans une Chambre comme celle-ci, auraient surexcité les passions ( ... )

Qu'est-ce à dire, messieurs? Est-ce à dire que, parmi nous, il y en ait beaucoup qui aient renoncé à penser que la croyance est en effet destinée à jouer un rôle considérable dans l'éducation?

Non! Ces abstentions et ces silences ont une autre raison. Cette raison, ce sont les événements que nous avons

traversés, c'est la guerre qui a changé notre mentalité à tous, c'est la guerre qui a amené tous nos enfants sur les champs de bataille, qui les a fait communier dans une seule pensée, je dirais presque dans une seule religion, s'il n'y avait pas pour eux une religion personnelle qui les aide à concevoir et à pratiquer l'autre, la religion de la patrie (applaudissements).

C'est ainsi que nous sommes arrivés à écarter de nos débats, je ne dis pas pour toujours, mais au moins pour le moment, ces questions irritantes, ces questions brûlantes qui peuvent nous mettre en désaccord (mouvements à droite)...

M. LEMIRE. -... Donc, je n'admets pas que l'on mendie, sous une forme quelconque, l'argent de l'État, quand, librement, spontanément, on s'est placé en dehors de lui.

M. XAVIER DE MAGALLON. - C'est l'argent de tout le monde, le nôtre, celui des citoyens.

M. LEMIRE. - Un vieux proverbe me revenait à l'esprit, en entendant cette discussion : « Quand on mange le pain d'autrui, on finit par parler comme lui » (applaudissements à gauche. Exclamations à droite et sur certains bancs au centre).

C'est ce que vous ne voulez pas : moi non plus 1

Je suis de ceux qui sont tellement soucieux de la liberté qu'ils veulent la conserver complète, intacte.

Je ne puis pas supporter sur ma liberté un contrôle quelconque.

Or, si je demande l'argent de l'État, demain il pourra me faire subir ce contrôle ( ... ) L'État se devra à lui-même d'imposer ce contrôle, car il ne peut pas donner son argent à n'importe qui et pour n'importe quoi ( ... ).

Je demande, en second lieu, que l'on n'entre pas dans la voie des subventions officielles par souci de l'enseignement publie lui-même. Aujourd'hui, l'enseignement de l'État est, par définition, ouvert à tout le monde. (Très bien! très bien! à gauche et à l'extrême gauche) ( ... )

Il peut, en effet, n'être pas du goût d'un père que la bourse accordée soit une bourse dans les écoles de l'État.

Je dis que, précisément parce que c'est une bourse dans les écoles de l'Etat, le père doit savoir que les convictions de son enfant seront respectées dans cette école. (Très bien! très bien! à gauche).

Le propre de l'école, d'État, est qu'étant payée par l'argent de tous,. elle doit être respectueuse des convictions de tous (applaudissements à gauche) ( ... )

Je dis que si, exceptionnellement, sur un point quelconque, elle ne l'était pas, c'est à vous de réclamer, après en avoir fait la preuve (applaudissements à gauche, protestations au centre et à droite).

C'est notre droit, et c'est notre devoir à nous de le remplir ( ... )

Comment! Je serais, moi, exclu d'un collège, d'un lycée quelconque, parce que je suis catholique? Osez dire cela! Est-ce que les écoles de l'État seraient réservées, comme on le dit parfois, à des athées, à des libres-penseurs? (Interruptions et bruit à droite) ( ... )

Non, elles doivent être les écoles de tout le monde. A nous d'y pourvoir! (Applaudissements à gauche.)

J.O. Débats parlementaires, Chambre des députés, séance du 11 décembre 1921, p. 4917. 

[Mai 2009 - Notes :

- Pour un texte plus complet, lire http://michel.delord.free.fr/lemire1921.pdf   

- Pour des renseignements complèmentaires sur l'abbé Jules Auguste Lemire , créateur des jardins ouvriers et élu député pour la première fois en 1893 sous l'étiquette 'socialiste chrétien', lire par exemple http://fr.wikipedia.org/wiki/Abb%C3%A9_Lemire ou http://monsite.orange.fr/memoire-abbe-lemire/ ]