Plan d'action pour une initiative européenne dans l’éducation
(1996-98)
au Parlement européen et au Conseilau Comité Economique et Social et au Comité des Régions
(Communication de Mme Cresson et de M. Bangemann, en accord avec M. Flynn)
RÉSUMÉ
Le Plan d’action "Apprendre dans la société de l'information" vise à amplifier les effets d'entraînement et ajouter une dimension européenne aux différentes actions menées au niveau national et local, pour connecter les écoles aux réseaux de communication, former les enseignants et développer des produits adaptés aux besoins pédagogiques. Il répond à une demande à la Commission du Conseil européen de Florence de juin 1996 de développer une initiative en faveur des écoles dans le cadre du Pacte européen de confiance pour l'emploi. Il suit en cela les conclusions de la Résolution du Conseil des Ministres sur les logiciels éducatifs et multimédias, et les recommandations du rapport de la Task Force Recherche-Industrie “Logiciels éducatifs et Multimédia”.
Le présent Plan d'action porte en priorité sur les établissements
d'enseignement primaire et secondaire, où les besoins en terme d'utilisation
des technologies sont les moins satisfaits. Les questions liées
à la formation professionnelle feront l’objet prochainement d’une
Communication spécifique.
LES OBJECTIFS GÉNÉRAUX DE L'INITIATIVE
* Accélérer l'entrée des écoles dans la société de l’information, en leur donnant de nouvelles possibilités d'ouverture sur le monde
* Favoriser la généralisation des pratiques pédagogiques multimédias et la création d’une masse critique d'utilisateurs, de produits et de services multimédias éducatifs
* Renforcer la dimension européenne de l'éducation et
la formation grâce aux outils de la société de l’information,
en valorisant les diversités culturelles et linguistiques
Quatre lignes d'action, à forte valeur ajoutée communautaire, sont proposées
* Favoriser l'interconnexion au niveau de la Communauté des réseaux locaux, régionaux et nationaux d' écoles
Proposition : interconnexion progressive des réseaux locaux, régionaux et nationaux existants et des écoles isolées, expérimentation d’environnements éducatifs innovants intégrant les nouvelles technologies, création et mise en réseau de classes de découverte multimédia.
* Stimuler le développement et la diffusion de “contenus” pédagogiques d'intérêt européen
Proposition : collaboration avec des éditeurs multimédias, des chaînes de télévision et des responsables pédagogiques pour des co-productions et des échanges de produits et services.
* Promouvoir la formation et le soutien des enseignants et des formateurs à l'intégration des technologies dans les pratiques pédagogiques
Proposition : renforcement des actions de formation, mise en réseau
des centres de formation des enseignants et des formateurs pour la diffusion
des “bonnes pratiques”.
* Informer l’ensemble des acteurs sur les opportunités pédagogiques
offertes par l'audiovisuel et les multimédias
Proposition : création d'une plate-forme d'échange d'informations sur Internet, diffusion d'informations par des moyens traditionnels (brochures, émissions radio ou télévisées, conférences).
Le financement : l’appel au public et au privé, en :
* exploitant les ressources communautaires, notamment celles des programmes de développement de “contenus” (Média II, Info 2000), d'éducation et de formation (Socrates, Léonardo da Vinci), de recherche (Applications Télématiques, Technologies de l'information, Recherche socio-économique finalisée) dans le cadre des appels à propositions conjoints coordonnés par la Task Force "Logiciels éducatifs et Multimédia", ainsi que celles allouées aux Réseaux Trans-européens de télécommunications et aux Fonds Structurels;
* stimulant la constitution de partenariats durables entre les secteurs
publics et privés
pour l'équipement et la connexion des écoles à
des conditions adaptées à leurs besoins et contraintes (signature
de “lettres d'intention” et constitution éventuelle d'une entité
européenne, de type Fondation privée, pour la mise en oeuvre),
ainsi que pour l’élaboration des contenus multimédias;
* mobilisant les volontés citoyennes et suscitant les vocations
par l'organisation d'opérations de sensibilisation lancées
en collaboration, notamment avec les écoles, les entreprises
du multimédia et les opérateurs de réseau.
TABLE DES MATIÈRES
INTRODUCTION 5
I. LES RAISONS D’ÊTRE D'UNE INITIATIVE EUROPÉENNE
6
II. PLAN D'ACTION POUR UNE INITIATIVE EUROPÉENNE 7
II.1 Ligne d'action n° 1 : Favoriser l'interconnexion au niveau
communautaire
des réseaux d'écoles 8
II.2 Ligne d'action n° 2 : Stimuler le développement et la diffusion des contenus 11
II.3 Ligne d’action n°3 : Promouvoir la formation et le soutien des enseignants et des formateurs 13
II.4 Ligne d'action n° 4 : Informer l’ensemble des acteurs sur les
opportunités pédagogiques des multimédias 14
III. MOBILISER LES MOYENS ET LES ACTEURS AUTOUR DE PARTENARIATS
PRIVÉ/PUBLIC 16
III.1 Exploiter les ressources communautaires 16
III.2 Stimuler les partenariats 17
III.3 Mobiliser les volontés citoyennes et susciter les vocations
18
CONCLUSION 19
ANNEXES :
Récentes initiatives nationales et européennes lancées en faveur du multimédia éducatif dans les écoles 20
Calendrier 1996-1998 22
INTRODUCTION
Dans le vaste mouvement de globalisation des échanges, d’innovation technologique et de mutation des économies qui affecte le monde contemporain, chaque société connaît de profonds changements. Les Européens doivent s'y préparer, les systèmes d’enseignement ont un rôle essentiel pour les aider.
Avec l'émergence de la société de l'information, il s’agit pour chacun de renouveler ses compétences de manière permanente, de la prime enfance à l’âge adulte, et d'acquérir de nouvelles qualifications .
Les emplois de demain sont en jeu, d'où l'importance de mettre sans plus attendre les instruments de la société de l’information au service de nouveaux modes d'apprentissage. Ces priorités ont été réaffirmées par la Commission dans le Livre Blanc Enseigner et apprendre : vers la société cognitive et le Pacte européen de confiance pour l'emploi présenté au Conseil européen de Florence en juin 1996.
Les responsables politiques, tant au niveau communautaire que national, ont mesuré l'ampleur des enjeux éducatifs et culturels de la société de l'information. Au sein de la Commission, la Task Force Recherche-Industrie "Logiciels éducatifs et Multimédia" s’est consacrée à l'analyse du multimédia éducatif, son marché et ses usages.
Les travaux ont débouché sur un ensemble de recommandations visant à renforcer l'effort de recherche dans ce domaine, et à soutenir la diffusion du multimédia éducatif en prenant en compte les besoins des utilisateurs, en mobilisant, de manière coordonnée, les multiples instruments dont elle dispose .
Les ministres européens de l'éducation réunis au sein du Conseil ont donné un signal politique clair pour la Commission et pour les Etats membres, en adoptant une Résolution le 6 mai 1996 en faveur de la promotion de l’utilisation des technologies éducatives, en partenariat avec le secteur privé.
En Europe et dans le monde, de nombreux pays tels que le Royaume-Uni, l'Allemagne, la France, l'Italie, les pays nordiques, mais également les Etats-Unis ou encore le Japon, ont récemment lancé des initiatives pour connecter les écoles aux réseaux de communication, former les enseignants et développer des logiciels adaptés aux besoins pédagogiques (cf annexe). Dans certains pays, le secteur privé est également très actif, en partenariat avec les pouvoirs publics, pour équiper des écoles et les mettre en réseau .
Les technologies ont considérablement progressé en se faisant plus conviviales, les besoins pédagogiques se précisent et sont mieux compris. Beaucoup d’enseignants sont ouverts à l’expérimentation de nouveaux outils éducatifs. Les conditions paraissent réunies pour généraliser l’usage des technologies dans l’éducation et la formation. Il s'agit aujourd'hui d'instaurer un environnement favorable à leur rapide diffusion, par un ensemble d’actions concrètes d'envergure européenne venant appuyer les initiatives nationales et locales.
C'est dans cet esprit que le Conseil européen de Florence a soutenu
cette initiative et demandé à la Commission d'établir
dans les meilleurs délais un Plan d'action.
I. LES RAISONS D’ÊTRE D'UNE INITIATIVE EUROPÉENNE
Diverses recherches et expériences pilotes ont démontré l'intérêt pédagogique des nouvelles techniques de la société de l’information. A condition d’être bien adaptés aux besoins, ces outils facilitent l'acquisition de connaissances nouvelles et suscitent le développement de nouveaux modes d’apprentissage, flexibles, personnalisés et interactifs. Ils multiplient les points d'entrée à l'éducation et à la formation, et permettent d'en généraliser l'accès.
Ils renforcent les échanges humains et pédagogiques : en favorisant la communication interculturelle et plurilinguistique entre les 72 millions d'élèves et d'étudiants et les 4,5 millions d’enseignants répartis sur le territoire européen, les nouveaux moyens de la société de l’information sont de nature à renforcer la dimension européenne de l'éducation et l’intégration communautaire par les échanges pédagogiques.
De nombreux obstacles s'opposent encore toutefois à leur diffusion. Les équipements informatiques des institutions d’enseignement demeurent insuffisants, en nombre et en qualité. Les “contenus” multimédias disponibles sur le marché s'avèrent souvent inadaptés aux besoins pédagogiques. La capacité de financement des établissements, soumis à des fortes contraintes budgétaires, est limitée. Enfin, l'intégration des nouveaux outils dans les pratiques pédagogiques suppose des actions de formation des enseignants ainsi qu'un réaménagement, souvent délicat à établir, des méthodes et des systèmes d'enseignement.
Les institutions d'éducation et de formation doivent aider les jeunes à trouver leur place dans la société de l'information, en évitant que seuls les enfants des familles et des écoles les plus favorisées bénéficient des avantages pédagogiques offerts par le multimédia éducatif. L'aggravation des inégalités d'accès à ces nouvelles pratiques serait lourde de conséquences pour l’avenir des institutions d’éducation et de formation, et, à plus long terme, pour l'emploi et la cohésion de la société européenne.
Un nombre trop faible d’utilisateurs et de créateurs pénaliserait durablement l’industrie européenne du multimédia. Ce secteur d’activité, avec le développement de nouveaux produits et de nouveaux services, est pourtant prometteur, par son essor rapide et sa capacité à créer des emplois. L’Europe dispose d’un patrimoine culturel, de ressources intellectuelles et financières, et d’une expertise technique considérables que les entreprises du multimédia devraient être en mesure de valoriser sur le marché européen.
A contrario, l’instauration d’une situation de dépendance vis-à-vis de contenus pédagogiques et culturels conçus par ses principaux concurrents serait particulièrement dommageable pour l'identité culturelle et la diversité linguistique de la Communauté.
L'Initiative européenne viendra appuyer cet effort de mobilisation, déjà amorcé dans certaines régions et Etats de la Communauté, suivant ainsi les orientations données par la Résolution du Conseil des Ministres sur les logiciels éducatifs et multimédias.
Elle vise à amplifier les effets d'entraînement des différentes actions menées au niveau national, le plus souvent de manière fragmentée, en les mettant en relation. L’Initiative portera sur les actions présentant la plus forte valeur ajoutée communautaire, en encourageant la participation de tous les établissements éducatifs, et en tenant compte, dans le respect du principe de subsidiarité, des différences de développement entre les régions.
L’Initiative permettra enfin d’atteindre plus rapidement un nombre suffisant d'utilisateurs, de renforcer la dimension européenne dans l’éducation par l’échange des pratiques pédagogiques innovantes et d’amorcer la constitution d'un véritable marché européen multimédia éducatif.
Dans ce domaine, un ciblage des actions communautaires est essentiel pour obtenir un impact maximal compte tenu des ressources financières limitées. Le présent plan d’action porte en priorité sur les écoles primaires et secondaires (y compris les écoles professionnelles), qui constituent les "maillons faibles" de la chaîne éducative en terme d'usage des technologies; ces usages sont beaucoup moins répandus dans ces niveaux d'enseignement que dans l'enseignement supérieur ou dans la formation professionnelle continue.
Il importe toutefois de souligner la nécessité d’établir
un “continuum” éducatif tout au long de la vie, de l’éducation
scolaire à la formation professionnelle. L’utilisation des nouvelles
technologies dans la formation professionnelle implique toutefois d’autres
acteurs et d’autres types de responsabilité. Cette question sera
traitée dans le cadre d’une autre Communication que la Commission
présentera prochainement, à la lumière des réponses
apportées au débat engagé dans le Livre Vert “Vivre
et travailler dans la société de l’information: priorité
à la dimension humaine”.
II. PLAN D'ACTION POUR UNE INITIATIVE EUROPÉENNE
L’initiative comporte trois objectifs généraux :
* Accélérer l'entrée des écoles dans la société de l’information, en leur donnant de nouvelles possibilités d'ouverture sur le monde
* Favoriser la généralisation des pratiques pédagogiques multimédias et la création d’une masse critique d'utilisateurs, de produits et de services multimédias éducatifs
* Renforcer la dimension européenne de l'éducation et de la formation avec les outils de la société de l’information, en valorisant les diversités culturelles et linguistiques
Pour atteindre ces objectifs, l'Initiative poursuivra quatre lignes
d'action complémentaires, en appui des initiatives locales et nationales
:
LES LIGNES D’ACTION
1. Favoriser l'interconnexion au niveau communautaire des réseaux
d'écoles
2. Stimuler le développement et la diffusion de contenus
3. Promouvoir la formation et le soutien des enseignants et des formateurs
4. Informer l'ensemble des acteurs sur les opportunités pédagogiques
des multimédias
L’Initiative pourrait être assistée par un petit Groupe
de personnalités, réputées pour leur vision et leur
conviction, dont le rôle serait d’agir en “champions” de l’Initiative
en lui conférant une impulsion supplémentaire.
II.1 Ligne d'action n° 1 :
Favoriser l'interconnexion au niveau communautaire des réseaux
d'écoles
(i) Problématique
Des réseaux électroniques d'écoles sont établis, de façon dispersée, à titre expérimental et à un niveau régional ou local. Ils permettent notamment la transmission de courrier électronique, l'apprentissage du travail coopératif (production de bases d'informations thématiques, travaux pratiques comparatifs, productions collectives intégrant textes et images) et l'organisation de fora pour les élèves comme pour les enseignants qui échangent ainsi informations, conseils et pratiques.
Les expériences en cours montrent les avantages pédagogiques à en attendre : l’ouverture au monde extérieur, une plus grande autonomie dans la recherche d’information, la valorisation de l'effort de rédaction (on écrit "pour quelqu'un"), le sens du travail collectif autour de thèmes d’intérêt commun tels que l’environnement, la société, l'actualité; et, ce faisant, la familiarisation avec les différences culturelles et linguistiques, qu’elles soient d’ordre régional (par exemple comparaison des modes de vie ruraux et urbain) ou national (échanges linguistiques, questions-réponses sur la vie sociale et politique etc.).
L'interconnexion des réseaux régionaux et nationaux d'écoles pourrait beaucoup apporter à l'enseignement de disciplines comme les langues, les sciences, l'histoire ou l'art, qui comportent une dimension européenne évidente. Ces réseaux devraient permettre aux écoles d’utiliser les informations électroniques produites par les musées ou d'autres institutions éducatives et culturelles, au fur et à mesure de leur développement.
Les réseaux existants concernent un nombre encore restreint d'établissements scolaires : moins de 5 % des écoles européennes disposent à la mi-1996 d’un accès à un réseau électronique d'écoles ou à Internet . En outre, ils communiquent encore peu à l'échelle européenne, en raison de problèmes techniques ou linguistiques, mais surtout à cause d'une méconnaissance des expériences menées dans les autres Etats membres.
De fait, la vague actuelle de connexions des écoles à Internet, réalisées de façon spontanée ou sous l’impulsion des pouvoirs publics, pourrait rapidement retomber en raison de problèmes techniques liés au risque de saturation à court terme du réseau Internet, ou faute d'une démonstration suffisante aux acteurs de l'éducation de l'intérêt pédagogique des nouvelles techniques.
Par ailleurs, la Commission soutient l’extension de l’”accès public ” à la société de l’information. Cela comprend notamment la connexion des écoles, universités, bibliothèques. Les travaux préparatoires se sont engagés, tant au niveau communautaire que national, pour promouvoir l’accès aux communications et aux services de l’information dans le domaine de l’enseignement .
L'interconnexion des réseaux d’écoles devrait permettre l'échange de pratiques pédagogiques innovantes entre les classes européennes. L'approche privilégiera l’expression des diversités culturelles et linguistiques, et tiendra compte des projets pilotes en cours visant à instaurer un environnement pédagogique propice à l’innovation, qu’ils soient de dimension locale, régionale, nationale, européenne ou internationale .
Les difficultés de communication interlinguistique, réelles, ne doivent pas être surestimées: les écoles bénéficient en effet d’un encadrement privilégié pour l’apprentissage des langues, et le multimédia offre un mode d’expression polyvalent, par l’échange d’image et de son, qui facilite considérablement la compréhension mutuelle.
Cette démarche accompagnera le développement des réseaux locaux d'écoles et procèdera par étapes, le but étant à terme de parvenir à mettre en relation l’ensemble des écoles européennes, y compris celles des régions les moins favorisées.
(ii) Mise en oeuvre
Des projets concrets d’interconnexion de réseaux d'écoles seront lancés dans le prolongement de l'“Année Européenne de l'éducation et de la formation tout au long de la vie”. L'Initiative se basera sur les réseaux déjà bien établis au niveau local et régional, qu'elle mettra en contact. Ce "réseau des réseaux" sera progressivement élargi à l’ensemble des réseaux d’écoles, existants ou en cours de constitution, ainsi qu'à des écoles géographiquement isolées ou socialement défavorisées, constituant un facteur propice aux “jumelages” entre villes et régions d’Europe.
L'initiative s'appuiera sur les politiques menées par les autorités locales, régionales et nationales, seules habilitées à décider en matière d'équipement des écoles, qui pourront pour cela, dans les régions éligibles, envisager de recourir à l'aide des Fonds structurels. L’initiative s'appuiera également sur les projets expérimentaux lancés dans le cadre des programmes communautaires de recherche, d’éducation et de formation.
Le “réseau des réseaux” d’écoles sera ouvert aux expériences conduites dans les pays tiers, en particulier les pays d’Europe centrale et orientale.
Plusieurs types d’activité sont nécessaires :
? La Commission favorisera la constitution d’environnements éducatifs expérimentaux impliquant un nombre limité d’établissements. Ils permettront d’explorer des pistes de recherche sur l'interaction entre technologies et pédagogie, notamment pour le développement d'outils de travail coopératif sur réseaux.
La Commission incitera à la création et à la mise en réseau de classes de découvertes multimédias, comme il en existe déjà dans certains pays , qui permettent aux enseignants et aux élèves d’élaborer des projets pédagogiques utilisant le multimédia et de s'initier à l'usage des nouvelles technologies dans des sites spécialement équipés. Le travail en réseau facilitera également la mise au point d’échanges pédagogiques plurilinguistiques avec le soutien des enseignants spécialisés. Ces sites pourront également offrir des services de conseil accessibles à distance par les enseignants.
? Une conférence sera organisée avant la fin de l'année 1996 pour dresser le bilan du développement des réseaux nationaux d'écoles, des besoins, des pratiques et des difficultés rencontrées (par exemple technologiques, juridiques, financiers...). La conférence réunira des personnes impliquées dans les initiatives locales, régionales et nationales (enseignants, entreprises informatiques, opérateurs de réseau, prestataires de services en-ligne, gestionnaires d'établissement, associations).
Un atelier de travail traitera des questions liées à la protection intellectuelle des produits multimédias pour favoriser leur usage pédagogique et des questions de sécurité des réseaux scolaires associées à l’utilisation d’Internet (par exemple : existence des informations à caractère violent, raciste ou pornographique et pédophile).
? Sur la base des résultats de la conférence, les scénarios
techniques pour l’interconnexion des réseaux d’écoles au
niveau communautaire (les infrastructures utilisées peuvent aussi
bien être le réseau téléphonique commuté,
le réseau numérique à intégration de services
ou les réseaux de recherche à haut débit donnant accès
à Internet), les coûts et les mécanismes de financement
appropriés seront précisés dans le cadre d'une étude
de faisabilité.
La gestion du projet d'interconnexion au niveau communautaire des réseaux d'écoles régionaux et nationaux, qui pourrait être confiée à des consortia, associera étroitement les Ministères de l'éducation, les autorités locales et régionales compétentes et les entreprises concernées.
La Commission procèdera par ailleurs à une analyse des
expériences en cours dans les pays de la Communauté et de
ses principaux partenaires, qui visent à élargir le champ
d’application du service universel des télécommunications
à la mise en réseau des établissements d’enseignement
et de formation. Les résultats seront exploités en vue de
formuler des propositions, dans le cadre du rapport de surveillance que
la Commission soumettra avant la fin 1997 sur le niveau, la qualité
et l’étendue du service universel des télécommunications.
II.2 Ligne d’action n°2 :
Stimuler le développement et la diffusion de contenus d'intérêt
européen, utilisables à des fins pédagogiques
(i) Problématique
Les réseaux d'écoles existants sont le vecteur d'échanges pédagogiques au sein de groupes d'élèves, entre élèves et professeurs ou entre enseignants. Ils permettent également de transmettre les ressources pédagogiques autour desquelles se réalisent ces échanges. Il est dès lors important de stimuler le développement et la diffusion de “contenus” aptes à les emprunter.
Différentes logiques de création, de production et de distribution sont encore associées à chaque média. Pourtant, avec le développement des techniques numériques, les productions audiovisuelles ou papier peuvent être aisément transposées sur des supports électroniques (CD-Rom, CD-I ou service en-ligne). La création multimédia suppose néanmoins un réaménagement souvent important du contenu et de la structure narrative des produits. La coopération entre professionnels de l’audiovisuel, de l’édition multimédia et de l’éducation sera décisive pour bénéficier pleinement de ces capacités.
Les possibilités de développement de contenu vont se trouver multipliées avec l'arrivée de nombreuses chaînes de télévision numérique. Les émissions éducatives et culturelles devraient connaître un succès particulier, compte tenu des attentes des consommateurs et des exigences des citoyens. La télévision étant un outil largement répandu, l'audiovisuel pourrait constituer un point d'entrée privilégié du multimédia éducatif dans les écoles et les foyers.
Ces produits audiovisuels pourront être soit des émissions éducatives conçues pour répondre à des objectifs précis de formation, soit de l'information de haut niveau, soit encore des émissions "grand public" de qualité considérées par les enseignants comme susceptibles d'être intégrées dans leur démarche pédagogique.
De nombreuses télévisions ont déjà intégré la “continuité des usages” dans leur stratégie en adoptant une approche multi-support, comme la télévision éducative suédoise ou la BBC qui distribue régulièrement des vidéo-cassettes réalisées à partir de ses émissions. Cette approche s'étend désormais à l'exploitation du numérique. La BBC produit ainsi des CD-ROM sur le théâtre de Shakespeare à partir de ses productions audiovisuelles. En France, la Cinquième numérise une grande partie des productions qu'elle diffuse en vue de constituer une banque de programmes. Celle-ci pourra être consultée par les utilisateurs institutionnels, en fonction de leurs besoins particuliers. Si les questions techniques sont aujourd'hui pratiquement réglées, demeurent des problèmes d'ordre juridique.
Certains radiodiffuseurs, quant à eux, favorisent la dimension européenne dans leur démarche commerciale. Quatorze chaînes publiques, réunies au sein de l’Union Européenne des Radiodiffuseurs, ont ainsi décidé de favoriser les échanges de leurs émissions présentant un intérêt culturel européen, en créant une “unité de service” commune. Dans un autre contexte, un projet de “chaîne éducative européenne” est également à l’étude par certains radiodiffuseurs européens .
(ii) Mise en oeuvre
Les actions suivantes sont envisagées :
? Les voies sont multiples, tant pour la production que pour la diffusion des contenus audiovisuels et multimédias. Pour les explorer, un groupe de travail réunissant des représentants de haut niveau des producteurs et diffuseurs d'émissions éducatives, et de l’édition multimédia, sera constitué avant la fin de l’année 1996.
Il aura pour mandat de dégager des voies de coopération pour la production de contenu éducatif d'intérêt général (apprentissage des langues, sciences, culture et civilisation européenne, arts, musique, par exemple) adaptés aux besoins de l'enseignement et de la formation. Pour favoriser la diffusion de ces contenus, il devra notamment définir des principes généraux sur la qualité et l'échange des produits d’intérêt pédagogique, et étudier les conditions techniques et juridiques de leur utilisation par les écoles ou les autres centres pédagogiques et culturels.
? De son côté, la Commission soutiendra le recensement de contenus multimédias européens utilisables à des fins pédagogiques sur différents supports (CD-ROM, CD-I, services en-ligne, émissions à caractère pédagogique). Les résultats des travaux de recensement seront largement diffusés auprés des publics concernés.
? La Commission favorisera enfin, par le soutien à des projets
concrets, le développement et la mise en réseau électronique
de centres de ressources multimédias (médiathèques,
centres de formation des enseignants, “bibliothèques numériques”
en-ligne par exemple), grâce auquel les utilisateurs pourront accéder
à une large gamme de produits et services audiovisuels et multimédias
européens.
II.3 Ligne d’action n°3 :
Promouvoir la formation et le soutien des enseignants et des formateurs
à l'intégration des nouvelles technologies dans les pratiques
pédagogiques
(i) Problématique
Les pratiques pédagogiques évoluent. Les méthodes dites “actives” sont déjà largement utilisées dans l'enseignement des langues, qui a recours depuis longtemps à des supports audiovisuels. Beaucoup d'enseignants sont ouverts à l'innovation, mais ne rencontrent pas toujours une écoute institutionnelle et sociale suffisante pour se lancer dans l'expérimentation et la validation de nouvelles approches pédagogiques. A cela s'ajoute le désarroi devant l'usage de nouveaux outils, qui, pour simplement fonctionner, nécessitent souvent pour des néophytes un investissement en temps que la plupart des enseignants ne peuvent, seuls, assumer.
Là où elles ont été introduites avec succès, les technologies sont venues appuyer de nouvelles approches pédagogiques, faisant une plus large part à l'initiative de l'élève et au travail en équipe. Le rôle des professeurs s'en est trouvé modifié. Il leur a fallu apprendre à gérer et animer des groupes d'élèves, tout en assurant le suivi et l'évaluation de l'apprentissage de chacun.
Une bonne préparation du corps enseignant et l'assurance d'un soutien technique lors de l'utilisation des nouveaux outils constituent des facteurs clés de succès de l'intégration et de la diffusion du multimédia dans les pratiques pédagogiques. Cette formation figure parmi les priorités retenues dans les initiatives des Etats membres (par exemple “Multimedia in Teacher Training” au Pays-Bas ou les travaux du National Council for Educational Technology au Royaume-Uni). De nombreuses expériences ont été developpées dont il s’agit de valoriser davantage les méthodes et les résultats au niveau communautaire.
(ii) Mise en oeuvre
Pour la formation des enseignants, l'expérimentation pratique sur site semble la plus prometteuse. Les actions de formation devront accompagner le développement du réseau d'écoles et viser, à terme, un grand nombre d’enseignants, mais aussi de formateurs, compte tenu de la similitude des méthodes.
La formation portera sur l'utilisation des outils (équipements, services et logiciels), la recherche et la structuration de l'information à partir des réseaux, et la conception et la diffusion de contenus multimédias pédagogiques. Elle sera renforcée par l’incitation à la mise en place de services de soutien technique et pédagogique, susceptibles d'aider les enseignants, une fois formés, dans l'utilisation du multimédia éducatif en classe. Il s’agira :
? de renforcer les actions de formation dans le cadre des programmes communautaires. La Commission encouragera notamment les échanges d'enseignants entre écoles européennes afin de leur permettre de partager les expériences et, pour les enseignants les moins expérimentés, de s'initier à l'usage du multimédia en réelle situation de classe. Afin de toucher le plus grand nombre d’enseignants, les projets encourageront également le développement de “téléstages” pour leur permettre d’acquérir ces expériences professionnelles sans se déplacer, par l’utilisation des outils de la formation à distance.
? de s'assurer que?les résultats des réflexions et des
expériences menées au niveau national peuvent bénéficier
à l’ensemble de la communauté enseignante. La création
d'un réseau de centres de formation d’enseignants et de formateurs,
s'appuyant sur les initiatives locales, nationales et les projets communautaires
existants permettra de diffuser les “bonnes pratiques” à l’échelle
européenne.
II.4 Ligne d’action n°4 :
Informer les acteurs sur les opportunités pédagogiques
offertes par les nouvelles technologies
(i) Problématique
Mettre en réseau les écoles, stimuler le développement de contenus éducatifs et former les enseignants sont des éléments fondamentaux mais non suffisants. La diffusion des usages autour du multimédia éducatif dépend également d'une meilleure information des enseignants, auxquels incombent la décision d'adapter les pratiques pédagogiques, mais aussi des gestionnaires des établissements et des responsables politiques. Ces derniers doivent être particulièrement sensibilisés à la nécessité d’instaurer un environnement propice.
Les sources d'information sur l'utilisation du multimédia et des produits audiovisuels éducatifs sont insuffisantes et très dispersées. Elles sont difficiles d'accès au niveau communautaire et souvent même au niveau national. Pourtant de nombreux sites sont créés sur Internet afin de présenter des projets pédagogiques européens utilisant les nouvelles techniques. Des bases de données sur les technologies, les logiciels, les services multimédias et les produits audiovisuels utilisés à des fins éducatives existent également ou sont en cours de constitution dans plusieurs Etats membres et à la Commission.
Simplifier l'accès à ces données, mais aussi offrir des possibilités de discussion entre enseignants et responsables administratifs à la recherche de conseils pratiques, permettra d'améliorer l'information des acteurs de l'éducation.
(ii) Mise en oeuvre
La mise en relation des différents sites Internet et celle des bases de données créées dans les Etats membres permettra de faciliter l'accès aux informations sur les projets en cours et sur les ressources multimédias et audiovisuelles éducatives disponibles en Europe. En pratique :
? Avec le soutien des Etats membres, la Commission soutiendra la création d'une plate-forme d'échange d'informations accessible sur Internet.
Cette plate-forme proposera aux acteurs de l'éducation et de la formation, du multimédia et de l'audiovisuel, un guide des multiples sites Internet consacrés aux projets en cours dans la Communauté et des bases de données constituées dans les Etats membres. Ce guide facilitera l'accès à des informations précises concernant par exemple la constitution des réseaux d’écoles, les logiciels disponibles, les évaluations des outils et des pratiques menées dans les Etats membres , ou encore les modalités d'essai et d'acquisition des matériels et logiciels à des tarifs préférentiels.
La plate-forme accueillera également des fora de discussion entre enseignants, animateurs pédagogiques et gestionnaires d’établissements d’enseignement.
Les spécifications techniques pour la mise en réseau des bases de données et serveurs existants et la constitution d'une plate-forme plurilinguistique sur Internet seront précisées dans le cadre d’une étude de faisabilité.
? Les enseignants et les responsables administratifs n'ayant pas encore
recours aux réseaux télématiques doivent également
être informés. La Communauté utilisera les médias
traditionnels (brochures, émissions radio et audiovisuelles, conférences)
pour informer les acteurs locaux sur les expériences en cours, les
manifestations ou rencontres sur ces thèmes, sur les personnes à
contacter et les moyens pour ce faire.
III. MOBILISER LES MOYENS ET LES ACTEURS
AUTOUR DE PARTENARIATS PRIVÉ/PUBLIC
Le succès de l'Initiative dépend d'une forte mobilisation des acteurs publics et privés du multimédia éducatif, autour de partenariats constitués au niveau européen, national et régional, ou dans le cadre d'actions de sensibilisation visant à informer le plus grand nombre, à mobiliser les “volontés citoyennes” et susciter les vocations. La Commission appuiera les actions menées dans les Etats membres dans le respect du principe de subsidiarité et en tenant compte des écarts de développement entre les régions. Elle favorisera leurs interactions et leur renforcement mutuel au travers des quatre lignes d’actions précédentes.
III.1 Exploiter les ressources communautaires
L’initiative s'appuiera sur la complémentarité des instruments communautaires, entre eux et avec les instruments nationaux, qu'elle mettra en relation au moyen d'appels à propositions conjoints, suivant les recommandations de la Task Force “Logiciels éducatifs et Multimédia"; chaque instrument étant utilisé conformément à ses régles spécifiques. Le premier appel à propositions de ce type devrait être lancé le 15 décembre 1996. Seront concernés les programmes :
* Applications Télématiques, Technologies de l'information, Recherche socio-économique finalisée pour la recherche et le développement, au travers de projets expérimentaux ou de mesures d'accompagnement,
* Média 2 et Info 2000 pour le développement de “contenus” multimédias,
* Socrates et Leonardo da Vinci pour l'éducation et la formation.
* Ainsi que les fonds alloués aux réseaux trans-européens de télécommunication pour le déploiement des applications multimédias au service de l'éducation et de la formation.
L'Initiative encouragera la pleine utilisation des autres possibilités de financement offertes par :
* les Fonds structurels dans les domaines de l’éducation et de la formation (y compris l'équipement des établissements d'éducation et de formation dans les régions éligibles). Cette possibilité sera exploitée dans la mesure où la programmation des priorités établie par les Etats membres couvre les objectives de cette initiative , et en conformité avec les procédures définies dans le réglement des Fonds structurels.
* les crédits destinés à la promotion de la société de l'information.
III.2 Stimuler les partenariats public/privé
L'équipement des écoles en matériels multimédias et audiovisuels, le développement de ressources pédagogiques ainsi que la formation et le soutien logistique des enseignants exigeront un effort collectif durable.
Dans certains pays de la Communauté comme aux Etats-Unis, des partenariats entre secteurs privé et public ont déjà cours pour développer l'usage des nouvelles technologies dans l'éducation ou la formation professionnelle . Ils sont souvent l'occasion pour les écoles de bénéficier d'une plus grande ouverture sur le monde de l'entreprise. Les actions viseront notamment à :
Favoriser la diffusion de l’ingénierie de projets (méthodes de montage, gestion) à caractère exemplaire.
Faciliter la constitution de partenariats durables entre les secteurs publics et privés. Ils seront chargés de mettre en place les principes de financement des équipements, des services et des logiciels les mieux adaptés aux besoins et aux contraintes financières des établissements d’éducation et de formation, tout en satisfaisant les intérêts des partenaires.
Un atelier de travail sera organisé au début de l'année 1997 sur la réalisation de partenariats entre les secteurs public et privé. Il réunira des représentants d'associations, des autorités publiques, des entreprises et visera à les encourager à unir leurs efforts autour de principes communs de collaboration via des “lettres d'intention “ (“Memorandum of Understanding”).
Afin de mettre en oeuvre ces déclarations d'intention, l'atelier étudiera également la possibilité de la constitution, à l'initiative des acteurs publics et privés du multimédia éducatif et des opérateurs de réseau, d'une entité européenne, de type Fondation privée, dont la structure juridique reste à déterminer.
Cette entité jouerait le rôle de pôle de référence et de dialogue entre les acteurs au niveau européen. Elle aurait pour but d'encourager la création de nouveaux partenariats dans les Etats membres et dans les régions, et de fédérer les associations paritaires déjà constituées. La Commission pourrait dans ce cadre proposer son soutien initial pour la mise en relation des acteurs et la mise en commun des efforts, avec le support des Etats membres.
III.3 Mobiliser les volontés citoyennes et susciter les vocations
La Commission soutiendra des actions destinées à sensibiliser les acteurs et les responsables de l’éducation aux avantages du multimédia éducatif, en collaboration avec tous les acteurs du secteur, les entreprises du multimédia et les opérateurs de réseaux. Les institutions de l’enseignement supérieur pourraient également y être associées.
Deux types d’événements seront organisés chaque année :
? Des “Week-ends ou des Journées d’action des écoles branchées” pour présenter les travaux et les progrès dans la mise en réseau électronique des écoles. Les entreprises et les organisations seront invitées à parrainer durant le week-end les écoles sous diverses formes, et fournir le soutien logistique nécessaire pour mettre en réseau de nouvelles écoles.
Ces journées européennes seront le cadre d’une opération "Portes ouvertes" des écoles participantes afin d'informer et sensibiliser les parents, les élèves, les responsables d’établissement et les autorités locales sur leurs activités dans le multimédia. Les manifestations se tiendront le week-end suivant la fête de l’Europe (9 mai).
? Un concours européen des meilleurs produits multimédias
éducatifs (avec l’octroi d’un label européen) réalisé
en partenariat avec des jeunes et des enseignants, sera organisé
régulièrement avec le soutien de la Commission, à
la suite de l’expérience menée dans le cadre de “l’Année
européenne de l’éducation et de la formation tout au long
de la vie”. L’objectif est d’inciter les établissements scolaires
à produire et diffuser du “contenu” multimédia sur les réseaux
et de faire connaître les jeunes talents auprès des éditeurs.
CONCLUSION
Dès le plus jeune âge, les Européens vont devoir apprendre à maîtriser les nouveaux outils d'information et de communication pour trouver leur place dans une société chaque jour davantage basée sur la connaissance. Leurs perspectives d’emploi et leur avenir en dépendent comme cela est indiqué dans le Pacte européen de confiance pour l’emploi.
Le Conseil européen a saisi l'importance d'agir sans tarder pour ne pas laisser les écoles à l'écart de la société de l'information. En réponse à sa demande, ce Plan d'action, limité à deux années, concentre les moyens de divers instruments communautaires sur un nombre restreint d'actions apportant une dimension et une valeur ajoutée européenne aux initiatives locales, régionales ou nationales.
Relier les écoles avec les outils de la société de l’information, promouvoir la production et l’échange de “contenus” européen et stimuler la diffusion des “bonnes pratiques” pédagogiques multimédias contribueront à rapprocher les cultures, à renforcer l’identité européenne et l’intégration communautaire.
Pour réussir pleinement, le Plan doit aller de pair avec un engagement
fort de la part des Etats membres, des régions et du secteur privé.
La Communauté doit veiller avec les Etats membres à ce que
toutes les écoles, les universités et les bibliothèques
soient reliées aux réseaux du savoir dès l’entrée
dans les années 2000 afin que l'ensemble des jeunes Européens
puisse tirer le meilleur parti de la révolution multimédia.
Annexes :
Récentes initiatives publiques lancées
en faveur du multimédia éducatif dans les écoles
1. Europe
Allemagne
Le ministère de l'éducation, de la science et de la technologie
a lancé, avec le soutien de Deutsche Telekom, une initiative de
3 ans, "Schulen Ans Netz", visant à connecter 10.000 écoles
aux services d'information en ligne.
Danemark
Dans le cadre de son plan général d'action lancé
en 1994 "INFO 2000 IT&T Action Plan", le gouvernement prévoit
de connecter toutes les écoles primaires et secondaires au réseau
national et international d'ici l'an 2000.
Finlande
Le ministère de l'éducation a lancé en 1995 un
plan sur 5 ans intitulé "Education, Training and research in the
Information Society : a national strategy" visant notamment à connecter
d'ici l'an 2000 toutes les écoles et les institutions d'enseignement
aux réseaux d'information.
France
Le gouvernement a labellisé en 1995 comme étant "d'intérêt
public" 244 projets dont certains portent sur les domaines de l'éducation.
Le Ministère de l'Education Nationale réalise un inventaire
des ressources numérisées et a engagé la mise
en place de services avec les offreurs de contenu et de services en ligne.
Les établissements de 13 académies seront reliés par
le réseau de recherche RENATER.
Italie
En octobre 1995, un décret du Ministre de l'Education publique
a constitué une Task Force pour développer l'usage des technologies
dans le système d'enseignement et lancé un plan d'action
pour équiper en matériel et logiciels multimédias,
d'ici 2005, 20 % des écoles primaires et 30 % des écoles
secondaires.
Royaume-Uni
En novembre 1995, le gouvernement a lancé une initiative intitulée
"Superhighways in Education - The Way Forward" pour connecter les écoles
et collèges aux réseaux d'information. Cette initiative est
l'aboutissement d'une vaste consultation menée depuis le mois d'avril
auprès de 400 organisations. Dans ce cadre, 23 projets pilotes recevront
12 millions d’écus.
Suède
Un réseau national d’école, Skoldatanätet,
fonctionne depuis 1994 à partir d’Internet. Depuis 1995, chaque
municipalité doit préparer des mesures pour l’utilisation
des nouvelles technologies dans les écoles. Une loi a été
présentée au Parlement rendant obligatoire l’usage des nouvelles
technologies pédagogiques dans la formation initiale des enseignants.
Leur formation continue sera également renforcée dans ce
domaine.
Communauté européenne
De nombreux programmes tels que le programme Applications télématiques
(1994-98), Média II et Info 2000 (96-99), Socrates et Leonardo (95-99)
apportent leur soutien à la recherche sur le multimédia éducatif,
à sa production et sa diffusion, et à la formation des enseignants
dans ce domaine.
2. Etats-Unis
En février 1996, le président Clinton a lancé l’initiative nationale, "The technology literacy challenge", pour la connexion de toutes les écoles américaines aux autoroutes de l'information d'ici l'an 2000. Un "Technology Literacy Challenge Fund" de 1,6 milliards d’écus établi pour une durée pour une durée de 5 années stimulera des partenariats sur une base égale entre les Etats et les entreprises privées. Un "Local Innovation Fund" doté de 39 millions d’écus par an financera des initiatives locales dans les mêmes conditions de partenariat public/privé.
3. Japon
Le Ministère de l'éducation a lancé en 1990 un
Plan d'action sur 9 ans pour : familiariser les élèves à
l'usage du multimédia; équiper toutes les écoles en
matériel et logiciels multimédias; former les enseignants
à l'intégration du multimédia dans leurs pratiques;
et soutenir l'utilisation des technologies avancées. Le MITI a lancé
un Programme pour une infrastructure de communication en mai 1994, mettant
l'accent notamment sur le développement d'applications multimédias
dans l'enseignement (cf notamment le projet "Réseau des 100 écoles").
“APPRENDRE DANS LA SOCIÉTÉ DE L’INFORMATION”
Calendrier indicatif 1996-1998
Le Plan d’action “ Apprendre dans la société de l’information
” reposera sur une coordination étroite des instruments financiers
communautaires existants (programmes et lignes budgétaires) gérés
par la Commission, en respectant leurs règles et spécificités
propres. Aucun budget supplémentaire n’est requis. Il s’agira
de combiner ces instruments, entre eux et avec d’autres instruments européens
et nationaux, publics comme privés, afin de jouer sur leur complémentarité,
suivant les recommandations de la Task Force “Logiciels éducatifs
et Multimédia”.
Ligne d'action n° 1
Favoriser l'interconnexion européenne des réseaux d'écoles
Echéance
Inventaire des réseaux locaux, nationaux et internationaux d’écoles
(document de travail) Octobre 1996
Conférence
Décembre 1996
Etude de faisabilité technico-économique pour l’interconnexion
européenne Mars 1997
Préparation et suivi de la mise en réseau des écoles
1997-1998
Pilotage du projet de mise en réseau de classes multimédias
expérimentales 1997-1998
Ligne d'action n° 2
Stimuler le développement et la diffusion des contenus Echéance
Ateliers de travail
Image et éducation scientifique en Europe Octobre 1996
Préparation et animation du groupe de travail avec des représentants
du multimédia et de l’audiovisuel éducatifs 1997
Inventaire des contenus et recensement des pratiques (résultats
d’études) Juin 1997
Stimulation et suivi des projets de co-production de produits éducatifs
européens 1997 -1998
Inventaire des centres de ressources multimédias Faisabilité
et préparation de leur mise en réseau Décembre 1996
Mars 1997 - 1998
Ligne d’action n° 3
Formation et soutien des enseignants et formateurs Echéance
Gestion de projets de formation 1997-1998
Gestion de projets de recherche pédagogique et technologique
à partir de classes multimédias expérimentales existantes
mises en réseau 1997-1998
Gestion de projets de réseau de centres de formation 1997-1998
Ligne d'action n° 4
Informer l’ensemble des acteurs de l'enseignement sur les opportunités
des multimédias Echéance
Inventaire des sites et des services pédagogiques distribués
sur les réseaux électroniques Décembre 1996
Etude de faisabilité pour la création d’une plate-forme
d’échange d’informations sur Internet Mars 1997
Création et coordination du projet de plate-forme Internet Septembre
1997
Information et contacts avec les autorités publiques compétentes
1996-1998
Information générale sur supports traditionnels 1996-1998
Mesures générales de soutien
Exploiter les ressources communautaires et
stimuler les partenariats public/privé Echéance
Préparation des lettres d’agrément sur le partenariat
privé-public et travaux préparatifs au montage de l’association
européenne Décembre 1996
Atelier de travail sur les partenariats public/privé et stimulation
des montages 1997-1998 en lien avec le sous-groupe Bangemann
Mobiliser les volontés citoyennes et susciter les vocations Echéance
Journées européennes des écoles multimédias
Mai 1997 et 1998
Concours européen de produits multimédias
Décembre 1997 et 1998