Républicanisme - Antipédagogisme : Angle mort ?
Des proximités pratiques et théoriques entre
  - l'antipédagogisme y compris celui se réclamant de la gauche PC-PS
- ses variantes de la droite allant jusqu' ce que l'on peut appeler "la droite extrême" ?



Ce texte a été écrit en en grande partie en juin/juillet 2010 mais il me semble non inutile de dire qu’il répondait par avance à une question que se pose Jean-Paul Brighelli dans sa note « Education nationale à vendre ». Il y  écrit en effet :
« Dévaluation du produit École : tout le monde s’y est mis. Les républicains en se désolant - et leur diagnostic a été aussitôt instrumentalisé par de bonnes consciences pétries de mauvaises intentions. On écrit L’enseignement de l’ignorance ou La Fabrique du crétin, on établit l’Autopsie du mammouth, et quelles que fussent les intentions de Jean-Claude Michéa, les miennes, ou celles de Claire Mazeron, les conclusions sont immédiatement reprises par des officines aux mains pures et aux idées troubles. »
On peut effectivement se demander pourquoi ...
et le texte suivant va peut-être y répondre
en partie.
Michel Delord

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Amuse-gueule : l’angle mort
Entrée
Plats de résistance
I) Riposte laïque 1   
II) Riposte laïque 2 
Trou normand  : In-nocence et saucisson-pinard  
III) Elitisme
IV) Discipline
Dessert

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AMUSE-GUEULE : L’ANGLE MORT

Dans la troisième partie de sa note sur SOS-Education, Luc Cédelle écrit :

Certes, le principal texte fondateur de l’antipédagogisme contemporain est sans doute le livre De l’école (Seuil, 1984) de l’ex-maoïste Jean-Claude Milner. Mais Philippe Nemo, le théoricien libéral auquel se réfère SOS-Education a pour sa part publié dès 1991 Pourquoi ont-ils tué Jules Ferry? (Grasset) et dès 1993 Le chaos pédagogique (Albin Michel).  Et l’hostilité aux « agitateurs » pédagogues est, à droite, bien plus ancienne encore. C’est même un classique de la droite dure.
Cette réaction de propriétaire, de la part des antipédagogistes « de gauche », fait l’impasse sur une série de questions n’ayant jamais donné lieu de leur part à aucune analyse. Un véritable angle mort dans leur système idéologique. Pourquoi leurs thèmes de prédilection sont-ils aussi appréciés à la droite de la droite, au point que celle-ci en fait avec jubilation de véritables décalques ?


Il est effectivement important de découvrir ce qu’il y a dans cet angle mort d’autant plus que c’est précisément un domaine qu’un certain nombre d’antipédagogistes ne veulent pas sortir de l’ombre.

Mais s’il est vrai que l’antipédagogisme a ses angles morts notamment mais pas seulement « à droite », le pédagogisme en a aussi,  « à gauche » en quelque sorte. L’on peut remarquer ainsi qu’une partie des actuels critiques de l’OCDE furent en leur temps de chauds partisans  de l’OCDE et  de son ancêtre l’OECE qui fut une marraine qui se pencha sur le berceau des maths modernes et de l’importation du modèle managérial à l’école. Lire à ce propos, pour s’en convaincre,  Michel Delord, Marchandisation ? Du bon usage de l’OCDE juin 2003  et , par exemple des extraits du rapport de l’OCDE sur l’éducation de 1974 .

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ENTREE

Sur le blog Education de Luc Cédelle

J’avoue ne pas comprendre ce débat.

Déjà, M. Brighelli, puisque vous êtes là, je ne comprend pas pourquoi vous laissez intervenir sur votre blog des commentateurs qui mélangent enseignement et politique d’(extrême) droite. Je pense à celui qui a mis un texte de défense du pique nique “cochon” rue Myrrha, texte dont je conçois assez mal le lien avec la République ou avec l’enseignement.
[…]
Rédigé par : Javi | le 16 juin 2010 à 15:16 

Lorsque quelqu’un parle, l’important est d’abord le contenu ce qu’il dit et non pas d’où il le dit. La thèse contraire est celle des "communicants" qui déterminent au contraire le contenu en fonction du lieu, physique, politique ou social, dans lequel doit être prononcé le discours et qui ont ainsi donné, notamment en utilisant les sondages, un caractère scientifique à la démagogie et à l’opportunisme. Elle est aussi parente avec celle des sectaires  - au sens historique - qui refusent l’affrontement doctrinal avec « l’ennemi » au prétexte que le contact avec ses théories risque de « polluer les purs »qui doivent être placés dans une non-connaissance et une non-fréquentation prophylactique des thèses adverses. Tactique peut-être efficace à court terme [ Note 1 ] mais qui montre ses limites puisqu’il n’y a pas d’immunisation sans contacts.

Le problème   …  - parmi les nombreux problèmes que pose la citation de Jami et notamment l'affirmation que l'appel à l'apéro saucisson pinard de Riposte laïque "n'a pas de lien avec la République ou avec l’enseignement." -  n’est donc pas que Jean-Paul Brighelli « laisse intervenir sur [son] blog des commentateurs qui mélangent enseignement et politique d’(extrême) droite »  mais

a) que les réponses qui leur sont faites sont extrêmement faibles sur le fond, ce qui n’est pas indépendant à mon sens du point suivant
b) que le courant ‘antipédagogiste et républicain’ prend des positions pratiques et défend des positions théoriques proches si ce n’est confondues avec certaines postions d’extrême droite ce qui explique justement, comme indiqué supra, leur difficulté à marquer une différence avec elles.

 Il serait utile - et il faudra le faire pour bien fonder ces affirmations - d’étudier l’histoire de la « tendance républicaine »  sur une longue période, au moins plusieurs décennies, pour montrer que ce n’est pas un hasard si cette tendance républicaine - et antipédagogiste - tend à ce type de positions pour le moins nationalistes : ce serait le contraire qui serait étonnant puisque le républicanisme a été sans discontinuité depuis le début de la IIIème république aussi bien « nationaliste continental » que « nationaliste colonialiste » : la position de la majorité de ceux qui ont abattu Ferry-Tonkin - l’alliance d’une partie de la droite et des radicaux - n’était pas basée sur une critique du nationalisme mais au contraire sur la crainte que le colonialisme ferryste  ne soit pas suffisamment chauvin anti-prussien et qu’il fasse oublier la ligne bleue des Vosges. On pourrait aussi rappeler la compétition à laquelle se sont livrés le PCF et le pétainisme pour savoir qui était le meilleur défenseur de Jeanne d'Arc.
Et comme le fait remarquer K. Steven Vincent en conclusion de son article Nationalisme et patriotisme dans la pensée socialiste française du XIXème siècle :  


Peu de socialistes auraient rejeté ce qu'avait proclamé Alexandre Millerand dans son fameux discours de Saint Mandé, en 1896, lorsqu'il avait déclaré : "Nous ne devrions jamais oublier que, bien que nous soyons internationalistes, nous sommes en même temps des Français et des patriotes. Patriotes et internationalistes, voilà deux titres que nos ancêtres de la Révolution française ont su réconcilier noblement"
K. Stephen Vincent, Nationalism and patriotism in the Nineteenth Century French Socialist Thought,History of European Ideas, XV, 1-3, août 1992, pp.217-223.
Traduit par Thibault Isabel pour la ( fameuse) revue Krisis, , numéro 32, juin 2009, pp. 42-50.

Mais avant d'étudier sur le long terme la tendance républicaine , on peut consulter les publications des groupes républicains actuels  « de gauche » et en particulier les publications de l’UFAL, de ResPublica ou de Riposte laïque qui est une scission de ResPublica. Ils sont à peu prés tous des descendants idéologiques de la position républicaine du PCF purement stalinien née au début des années trente qui est elle-même la reprise des thèses des républicains opportunistes , du radicalisme, du « socialisme de la chaire » et en France du millerandisme…

8 novembre 2010
Michel Delord
Note 1 : Et même à très très court terme si l’on considère qu’une réforme de l’enseignement ne se pense, ne se réalise et ne s’évalue au mieux que sur une période de trente ans, c'est-à-dire lorsque  que l’on évalue la qualité de la scolarité complète des élèves des premiers enseignants qui ont eu majoritairement des enseignants qui n’ont eux-mêmes pas connu en tant qu’élèves des professeurs qui savaient enseigner suivant les canons de l’avant-réforme.
 
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I) RIPOSTE LAIQUE 1
 
De Gaulle lui-même ne s’est pas montré trop choosy quand il s’est agi de défendre la France.
Renaud Camus,  parti de l’in-nocence



Jean-Paul Brighelli fait partie dès août 2009 des « premiers signataires » - indiqués comme tels sur le site -  de  la pétition « Halte à la burqa et au voile, symboles de la soumission des femmes et de l’offensive islamiste », demandant au gouvernement de légiférer contre le port de la burqa . Cette pétition se trouve sur le site de Riposte laïque qui ne joue pas ici simplement un rôle d’hébergeur mais qui en partage aussi les orientations d’autant plus que son fondateur Pierre Cassen fait partie des trois personnes responsables de cette initiative pétitionnaire.

Il y a une abondante littérature sur la conception de la laïcité de Riposte laïque [Voir Note 2]  - conception à laquelle je n’ai jamais vu Jean-Paul Brighelli faire une seule critique -  mais l'on peut remarquer qu'il n'est pas faux de dire qu'elle a de fortes ressemblances avec celle de l'extrême droite dans la conception et le rôle qu’elle donne à la lutte contre l'islamisme.

Ce sont d'ailleurs les membres de Riposte laïque eux-mêmes qui expliquent et justifient cette proximité avec la droite lepéniste comme le montre une des dernières déclarations de Pierre Cassen le jeudi 17 juin dans un interview à Marianne:

Pierre Cassen : C’est malheureux, mais dans tout le paysage politique il n’y a qu’une personne qui reprenne le discours sur la laïcité à son compte. Vous savez qui c’est ?
Marianne : Marine Le Pen ?
Pierre Cassen : Oui. Et si la gauche était moins conne, c’est ce discours là qu’elle aurait sur la laïcité.

On peut donc constater  que la progression  idéologique constante de l’ensemble de l’échiquier politique français vers la droite a fait quelques progrès : non seulement on affirme comme par le passé que le FN pose les bonnes questions mais on rajoute maintenant qu'il est le seul à apporter de bonnes réponses.
 
Avez-vous vu que Jean-Paul Brighelli ait tenté quelque part de se démarquer théoriquement des positions d'un responsable dont il signe une pétition ?

Quoi qu’il en soit, les questions suivantes demeurent pertinentes : si l’on considère qu’une certaine forme de droite extrême – dont en ce cas  Riposte laïque - a été à l’origine de la demande d’une « loi sur la burqa » qui vient d’être votée en en gommant les aspects les plus ethniquement grossiers - il ne s’agit plus d’une loi sur la burqa -,  doit-on considérer que ceux qui, par exemple, ont signé la pétition contre la burqa étaient conscients de ce qu’ils faisaient ou étaient-ils des idiots utiles ?

Rappelons que je ne reproche pas à Jean-Paul Brighelli d’avoir ses positions. Mais par contre je trouve qu’il exagère + légèrement + lorsqu’il demande naïvement pourquoi  on l’accuse d’être proche de l’extrême droite.
Et il comprendra, biens sûr, que, sur ce point,  je tienne à me démarquer de ses positions comme il doit tenir à se démarquer des miennes.

11 novembre 2010
Michel Delord

Note 2 : Quelques analyses sur les positions de Riposte laïque :
- Article sur Riposte Laïque dans « Droites extrêmes » http://droites-extremes.blog.lemonde.fr/category/riposte-laique/
- Article de ReSPublica : http://www.gaucherepublicaine.org/respublica/merci-«-riposte-laique-»-merci-facebook/1984
- Critique d’Alternative Libertaire  :  http://www.alternativelibertaire.org/spip.php?article3237
- Critique par l’UFAL :
a) 4 avril 2009 : Du relativisme culturel à l’assignation identitaire et au racisme,
b)22 juin 2010 : « Riposte laïque » : retour sur une dérive


II) RIPOSTE LAIQUE 2

Une autre anecdote est assez significative si l’on considère les lieux théoriques de convergence entre  la droite extrême et le mouvement antipédagogiste : Isabelle Voltaire est aussi une figure du républicanisme pédagogique, à la fois nouvelle trésorière du GRIP, membre important de Reconstruire l'école et secrétaire de l’UFAL 77,  Union des Familles laïques du 77[Note3],  organisme «  pour le moins proche  » de l’association des familles laïques de Vaux-le-Penil, à laquelle tout à fait par hasard Jean-Paul Brighelli destine sa dernière note « Maternelles — et après ». 

Or Isabelle Voltaire signe avec Jean-François Chalot, président de l'UFAL 77, un texte public qui reproche à la direction de l’UFAL d’être … sectaire par rapport à Riposte Laïque et ce pas pour n’importe quelle raison mais parce que sa direction nationale s’oppose à  la vente  du  livre « Les dessous du voile » édité par Riposte Laïque, sujet qui est justement le point théorique de convergence  du républicanisme ‘de gauche’ de Riposte laïque et de l’extrême droite identitaire .

Texte  repris bien sûr immédiatement par Riposte Laïque  :

RENCONTRES INTERNATIONALES LAIQUES
MEMBRES DE L’UFAL, NOUS CONDAMNONS LE SECTARISME DE NOTRE DIRECTION CONTRE RIPOSTE LAÏQUE
lundi 6 avril 2009, par Isabelle Voltaire, Jean-François Chalot

Les militants de l’Union des laïques et des athées de Saint Denis ont été sommés par la direction de l’UFAL de retirer les livres "Les dessous du voile" aux journées internationales de la Laïcité qui se tiennent à Saint Denis les 4 et 5 avril, sinon ils se faisaient expulser !
Voilà un sectarisme imbécile, et bien éloigné des principes laïques, dont la fraternité et la liberté d’expression.
Alors que les intégristes de toutes obédiences utilisent la violence contre les laïques, alors que le droit de blasphème risque d’être remis en cause, la direction nationale de l’UFAL menace des militants qui diffusent un livre dénonçant essentiellement l’islamisme.
Cette attitude est inadmissible, par principe et aussi parce que des militants UFAL sont d’accord avec la ligne éditoriale de ce livre [Souligné par moi, MD], j’en ai d’ailleurs vendu 10 à l’AG nationale de cette association.[Quand le commerce va, tout va. MD]

Jean-François Chalot président de l’UFAL 77, et Isabelle Voltaire, secrétaire

Donc Isabelle Voltaire craint un certain sectarisme [Note 4]  … par rapport aux positions lepénistes de Riposte Laïque  car, à part pour ceux qui ne savent pas lire, elles étaient déjà "lepénistes" avant que Pierre Cassen n’en fasse l’aveu. Ceci est d’autant plus intéressant qu’elle souligne que ce « sectarisme » est inadmissible non simplement pour des questions de forme mais - principalement ??? - pour un accord sur le fond  « parce que des militants UFAL sont d’accord avec la ligne éditoriale de ce livre ».

N’y aurait-il pas au moins un « angle mort » ?

Cabanac le 11/11/2010
Michel Delord

Note 3 - Sur les débats entre l’UFAL et Riposte laïque, on peut consulter :
-  Maurice Vidal, Riposte Laïque qualifié de "Bête immonde" par la direction de l’Ufal : qui dit mieux ? 28 juin 2010.
- Roussette Davril, Bernard Teper : L’Ufal en première ligne, face au turbocapitalisme ET au sarko-bonapartisme, mardi 1er avril 2008.

Note 4 - Isabelle Voltaire combat les sectarismes …  sauf par rapport à moi puisqu’elle a été la première membre du GRIP à demander dès 2009 mon exclusion. Virez Delord mais ne soyez pas sectaire par rapport à Riposte laïque :  c’est un programme complet pour le GRIP.

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TROU NORMAND  : IN-NOCENCE ET SAUCISSON-PINARD

La position de Renaud Camus, directeur-rédacteur-chauffeur-livreur, cette désignation n'ayant pour moi aucun caractère péjoratif, du parti de l’In-nocence sur l’apéro saucisson-pinard est fort intéressante.  Mais est-il sûr qu’il s’agit d’une réponse in-nocente au sens où il emploie ce mot, c'est-à-dire une réponse qui ne nuit pas ?

     Causeur : Dans cette perspective, l’affaire de « l’apéro saucisson-pinard » a clairement soulevé la question des alliances : des « hyper-laïques » de gauche ont choisi de mener le combat avec des « identitaires ». Peut-on défendre la France avec n’importe qui? Vous sentez-vous proches des « identitaires » qui se voient comme une communauté de « descendants de Gaulois », ce qui, au passage, exclut les « Français-Crémieux » que nous sommes de la nation?

    Renaud Camus : L’apéro saucisson-pinard n’est pas exactement ma tasse de thé, vous vous en doutez. Il était organisé par Riposte laïque, auquel je ne vois pas grand-chose à reprocher. De Gaulle lui-même ne s’est pas montré trop choosy quand il s’est agi de défendre la France. Cela dit, et si c’est ce que vous voulez me faire dire, je n’ai aucune espèce de sympathie pour les néo-nazis, les skinheads, les antisémites et les nostalgiques de la Collaboration. J’ai toujours été dans l’autre camp. En revanche, je ne vois pas pourquoi les Français d’origine française et tous ceux qui se fantasment comme descendants de Gaulois seraient les seuls, parmi nous, à n’avoir pas le droit de se penser comme un peuple, comme une culture, comme une tradition, une hérédité, une histoire. Dans l’appartenance nationale, il faut faire toute sa place au désir, au désir d’appartenance; mais il n’est pas question d’exclure pour autant l’héritage, la naissance, l’ascendance; sans quoi l’on tombe dans le pur hermogénisme, selon le terme que j’ai proposé dans Du sens, par opposition au cratylisme et en référence au Cratyle : dans la convention pure, dans l’illusion administrative, dans le règne du coup de tampon, dans l’in-culture parce que la culture c’est toujours, aussi, la culture des ancêtres et la présence des morts. Aucun peuple ne peut subsister sans référence à l’ascendance, et les contre-colonisateurs le savent bien, qui ne songent pas un instant à abdiquer la leur, mais voudraient que nous abdiquions la nôtre, en quoi ils sont d’ailleurs largement entendus. Il ne faut exclure aucun des deux termes : ni l’appartenance par l’hérédité, ni l’appartenance par le désir (et dans le cas des « Français-Crémieux », pour reprendre votre expression, par contribution majeure à la culture nationale). 

Interview de Renaud Camus avec Élisabeth Lévy et Cyril Bennasar – juillet 2010


    Pour ma part, je n’ai nullement envie de faire dire à Renaud Camus qu’il a des sympathies pour les néo-nazis, il est beaucoup plus significatif qu’il se réclame du gaullisme en disant « qu’il n’a[it] pas grand-chose à reprocher à Riposte laïque » et en donnant comme raison : « Le général de Gaulle lui-même ne s’est pas montré trop choosy quand il s’agit de défendre la France ».

Je ne reproche pas à Renaud Camus d’avoir des sympathies néo-nazies puisque c’est impossible dans la mystique gaulliste qui oppose le nazisme au gaullisme : or je pense que Renaud Camus est fondamentalement dans la ligne du général de Gaulle  car c’est quand même le général  qui a dit, même si Gérard Longuet émet des doutes:

«Essayez d’intégrer de l’huile et du vinaigre. Agitez la bouteille. Au bout d’un moment, ils se sépareront de nouveau. Les Arabes sont des Arabes, les Français sont des Français. Vous croyez que le corps français peut absorber dix millions de musulmans, qui demain seront vingt millions et après-demain quarante ? Si nous faisions l’intégration, si tous les Arabes et Berbères d’Algérie étaient considérés comme Français, comment les empêcherait-on de venir s’installer en métropole, alors que le niveau de vie y est tellement plus élevé ? Mon village ne s’appellerait plus Colombey-les-Deux-Églises, mais Colombey-les-Deux-Mosquées ! »

Alain Peyrefitte, C’était de Gaulle, t. 1, éditions de Fallois/Fayard, 1994, p. 52.

Cette position donnait à mon avis une bonne raison de realpolitik, nationale et de défense de la France – incompréhensible et pour cause pour les colons français et l’OAS - pour soutenir l’indépendance de l’Algérie.

Cabanac le 11/11/2010
Michel Delord
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